7.1.1 Les campagnes antérieures au projet SMOS

Il existe peu de mesures radiométriques en bande L, et à basse fréquence en général. Les premières mesures radiométriques effectuées dans le but de mesurer la salinité datent de 1970, dans l’embouchure du fleuve Mississipi ([26]). Droppleman et al. ([26]) ont mesuré des gradients côtiers de salinité de l’ordre de 17 psu. L’erreur en SSS était estimée à 5 psu. En 1971, Hollinger ([39]) a effectué des mesures en bande L, à 8.36 GHz et à 19.34 GHz sur une tour de recherche océanographique, située sur l’île Argus (45 km au sud ouest des Bermudes) et a mis en évidence un effet du vent sur la Tb. Néanmoins, ces mesures très bruitées ne permettent pas de déterminer un ordre de grandeur précis de l’influence du vent. Blume et al. ([5]) ont fait des mesures en bande S (2.65 GHz) dans la Chesapeake Bay (océan Atlantique, 37oN 76oW). C’est une fréquence proche de la bande L, qui peut permettre d’étudier les modèles de spectre dans l’optique d’une application à la bande L. Une comparaison des simulations du modèle deux échelles avec les données de Hollinger et de Blume et al. a été faite par Boutin et al ([6]).

Ces campagnes sont relativement anciennes et proches des côtes, où les gradients de SSS sont très forts et non représentatif de l’océan ouvert.

Plus récemment, Miller et al. ([57]) ont effecté des mesures radiométriques aéroportées en bande L dans la Chesapeake Bay, à l’aide du Scanning Low-Frequency Microwave Radiometer (SLFMR), version précédente du STARRS utilisé lors de la campagne EuroSTARRS (voir section 7.1.2.2). La SSS dans la Chesapeake Bay est comprise entre 10 psu et 35 psu. Ils ont mesuré des températures de brillance à 7o, 22o et 39o d’angle d’incidence des deux côtés de l’avion (pour un avion en position horizontale). Les Tb mesurées par le SLFMR ont été inversées en SSS à l’aide du modèle de constante diélectrique de Klein et Swift ([47]) et du modèle de surface océanique plane donné en (2.22). La comparaison avec des mesures in situ de SSS par bateau a donné une pente de 1.06 entre les estimations et les mesures mais une rms assez importante de 3.4 psu. Cependant, les comparaisons ont été effectuées sans corriger de l’attitude de l’avion expliquant peut-être en partie la dispersion des mesures. Les données utilisées ont été limitées à celles pour lesquelles l’avion était proche de la position horizontale, mais la dispersion des mesures est équivalente à des angles de roulis et de tangage de l’odre de 1.5o ([57]), ce qui est très faible.

D’autres campagnes ont eu lieu récemment, notamment pour préparer les missions SMOS et Aquarius ([51 ], [99 ], ...) Un des problèmes les plus importants est de quantifier l’effet de l’état de la surface océanique (écume et ruguosité) sur Tbmer. Dans ce cadre, l’Agence Spatiale Européenne a fincancé les campagnes WISE 2000, WISE 2001, EuroSTARRS et LOSAC. Le LODYC a pris une part active dans les trois premières.