6.2.2 Epaisseur optique et solution de l’équation de transfert radiatif

L’épaisseur optique d’une couche d’atmosphère d’épaisseur dz est définie par dt = ke(z)dz ke(z) est le coefficient d’extinction de l’atmosphère en z. Pour avoir l’épaisseur optique totale, on intègre dt sur le trajet parcouru par le rayonnement. Pour un rayonnement se propageant le long du vecteur normal à la surface de l’océan, on calcule l’épaisseur optique de l’atmosphère entre une altitude z1 et z2 comme étant
             integral  z2  '   '
t(z1,z2)  =   z  ke(z )dz                         (6.10)
              1

Le cas d’un rayonnement en incidence oblique est traité dans la section 6.2.3. L’équation (6.9) peut se ramener ainsi ([90]) à la solution formelle

                    integral 
            -t(0,z)    z    '   '  -t(z',z)  '
B(z) = B(0)e      +  0 ke(z )J(z )e      dz                  (6.11)

Pour des fréquences aussi basses que celles de la bande L, la diffusion atmosphérique est négligeable en l’absence de pluie et l’on a essentiellement de l’extinction atmosphérique. Les constituants atmosphériques susceptibles de diffuser le rayonnement sont les gouttes d’eau dont la taille peut varier de quelques mm à quelques millimètres, la taille des molécules et atomes étant très négligeable devant la longueur d’onde qui nous concerne (i.e. 21 cm). Dans les nuages non précipitants, les gouttes d’eau ont des tailles de l’ordre de 10 à 200 mm, valeurs pour lesquelles la diffusion est négligeable [90 ]. En cas de présence de pluie, la taille des gouttes d’eau peut atteindre le millimètre et la diffusion du rayonnement par ces gouttes peut être à l’origine d’une modification sensible (de l’ordre de quelques K) de la TA [79]. De plus, il est probable que l’impact de la pluie modifie la rugosité de la surface océanique et modifie ainsi la température de brillance de l’océan. Le cas de la pluie ne sera pas abordé dans cette thèse, où je me limiterai à l’étude de l’influence de la vapeur d’eau atmosphérique non précipitante. Par conséquent, le terme de diffusion est nul dans (6.4), (6.5) et (6.6) et la brillance ne dépend plus que du phénomène d’absorption. Sous l’hypothèse d’équilibre thermodynamique local, on peut exprimer (6.11) sous la forme

                     integral  z
Tb(z) = Tb(0)e-t(0,z) +   ke(z')T(z')e-t(z',z)dz'                 (6.12)
                     0--------- ----------
                              T'
                               b

T b (z) est la température de brillance en z, Tb(0) est la température de brillance à l’entrée de l’atmosphère et T(z') est la température physique de la couche située en z' ([90]). Par conséquent, la température de brillance Tb(z) en un point z est la somme de la brillance à l’entrée de l’atmosphère T b (0) atténuée le long du trajet entre 0 et z (le facteur d’attenuation étant donné par e-t(0,z) ) et de la Tb'émise par le milieu (voir figure 6.3 qui illustre ce phénomène en terme de brillance).

Cette T b ' émise par le milieu est la somme de la Tb émise par chacune des couches élémentaires du milieu, atténuée sur la distance séparant la couche élémentaire de la couche située en z. La dTb'(z') d’une couche élémentaire située en z' et d’épaisseur élémentaire dz' est donnée par ke(z')T(z')dz'. L’atténuation de dTb'(z') entre z' et z est donnée par le facteur e-t(z',z).

Si t(z', z) est négligeable quel que soit z', l’atténuation n’a pas d’influence sur la température de brillance en z et celle-ci est principalement influencée par les couches dont la température de brillance est la plus forte (i.e. les couches où keT est le plus élevé), indépendemment de leur distance à z. Dans ce cas, le milieu est dit transparent. On verra par la suite que l’atmosphère est transparente en bande L.