Sous-sections

3.5 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons émis des hypothèses quant à la conception d'un outil informatique de dessin pour la modélisation 3D. Ces hypothèses sont essentiellement axées sur l'importance de la liberté qui doit être laissée au concepteur dans sa démarche et sur l'aspect écologique de l'interface du système.

Nous avons mené une étude sur le dessin d'architecture en perspective dans le cadre d'une tâche créative afin d'en extraire des invariants au niveau du trait. Il en ressort, outre la taxinomie des traits que nous avons introduite pour effectuer nos analyses, une décomposition en phases de l'activité. Bien que la chronologie de ces phases ne soit pas invariante, il s'avère qu'elles se caractérisent par des temps de pause significatifs et des probabilités de transition différentes. Nous avons aussi, malgré leur petit nombre, caractérisé les traits de construction pouvant éventuellement être dessinés pour aider au dessin en perspective.

Dès lors, nous avons été en mesure de proposer à partir de travaux précédents et des résultats de notre étude, des lignes directrices pour la conception d'un outil de modélisation 3D « créatif» basé sur le dessin en perspective libre. Le détail de la mise en pratique de ces propositions fait l'objet du chapitre suivant: nous y exposons la réalisation de SVALABARD, une table à dessin virtuelle pour la modélisation 3D.

Pertinence de l'étude et de ses résultats

Il convient tout de même de se poser la question de la pertinence d'une telle étude et de ses résultats. Dans un premier temps, le nombre de sujets évalués et leur qualité (étudiants, doctorants et architectes) sont-ils significatifs ? Est-ce qu'un nombre plus élevé de participants aurait produit les mêmes résultats et les aurait rendus plus pertinents ?

La taxinomie que nous avons proposée est basée sur une analyse et une connaissance approfondie du dessin au trait, relayée par des experts du domaine et basée sur une étude. Cette démarche lui confère une bonne qualité de couverture en terme de description d'un croquis à partir du trait. Dans ce sens, notre étude n'est pas une étude ergonomique de l'outil, mais une étude ethnographique, le trait tenant lieu d'objet ethnographique de la conception créative par le dessin3.6. Dans cette première optique, la qualité des sujets importait peu tant que ceux-ci étaient familiers de la tâche et de ses activités.

Notre expérience, et l'utilisation que nous avons faite de ces résultats, montre que l'intérêt principal de ce travail n'est pas d'obtenir des données numériques à prendre pour argent comptant. Bien sur, les analyses ont permis de formaliser une partie des caractéristiques de l'activité étudiée. Mais elles viennent surtout confirmer l'observation dans le cadre général et c'est pour cette qualité de prise de connaissance et de contact avec le domaine et la tâche qu'une telle étude est primordiale. Dans cette seconde optique, le nombre des sujets impliqués est suffisant.

Enfin, les chiffres de cette analyse sont un point de départ pour établir des heuristiques lors de la réalisation d'outils informatiques adaptés à cette activité dans un contexte créatif (analyse de traits, détection des phases, etc.). Ce n'est toutefois pas le nombre de sujets qu'il conviendrait d'augmenter par la suite, mais plutôt la capacité du système qui en découle à adapter ces pourcentages en fonction du profil spécifique de l'utilisateur.

stuf
2005-09-06