1.  

2.  

3.  

4.  

Apprendre en construisant des hypertextes ? – Christian Euriat – Université Nancy 2 - 2002

5. Étude de terrain

 

5.1. Collège Alfred Mézières

5.5.2. Analyse a priori des tâches prescrites

Analyse détaillée : deuxième série de diapositives sur le stalinisme

 

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Les documents

Document 8 : les purges

Document 9 : 1er mai sur la Place rouge

Document 10 : difficultés de logement

Document 11 : défilé militaire vers 1980

Document 12 : contrastes

Document 13 : l’analphabétisme

Document 14 : l’ouvrier et la kolkhozienne

Document 15 : le culte de Staline

La tâche

Diapo 9, Diapo 10, Diapo 11, Diapo 12, Diapo 13

 

Bas de la page

Les documents

 

Document 8 : les purges (Figure 30)

Figure  30

Ce document en noir et blanc reprend deux graphiques circulaires simples avec leurs légendes et leurs titres respectifs. Il montre la proportion de cadres du parti communiste, membres du comité central, et d’officiers de l’armée rouge qui ont été victimes des purges du stalinisme. Les termes « victimes des purges » apparaissent clairement dans les légendes des deux graphiques. Il n’y a pas de mention de l’origine du document ni des sources des chiffres fournis.

 

 

 

 

 

 

 

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Document 9 : 1er mai sur la Place rouge (Figure 31)

Figure  31

Le document 9 montre  un défilé du premier mai sur la Place rouge. L’année n’est pas connue. C’est une photographie en couleurs de qualité très moyenne à l’écran sur laquelle on distingue assez nettement les signes d’un grand rassemblement public, un podium, des banderoles rouges, une foule nombreuse et compacte, tout cela sur un vaste espace dégagé. On reconnaît à la rigueur des groupes bien rangés que l’on peut identifier comme des unités militaires ou assimilées en train de défiler. Les éléments d’architecture de l’arrière-plan, cathédrale, mur, tour, indiquent que la scène est à Moscou, à condition de reconnaître ce paysage urbain, et sous réserve qu’une autre ville n’en présente pas un suffisamment semblable pour être confondu avec celui-ci. La couleur dominante des drapeaux et des banderoles, le rouge, évoque une fête communiste. Dans le contexte, il semble raisonnable de penser que l’on puisse interpréter ce document comme le témoignage d’un premier mai soviétique sur la Place rouge, par une opération de coordination d’éléments.

 

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Document 10 : difficultés de logement (Figure 32)

Figure  32

Il s’agit de la reproduction d’un texte extrait d’un ouvrage de 1936 (ou d’un article ?) d’Yvon, intitulé « Ce qu’est devenue la Révolution prolétarienne ». La lisibilité à l’écran en est médiocre, mais les possibilités d’agrandissement la rendent tout de même acceptable et plutôt meilleure que sur l’exemplaire ci-contre. En voici la teneur : « Il est difficile d’obtenir un logement. Il faut d’abord présenter son passeport, car un Russe ne peut se déplacer sans passeport. Au vu de ce passeport, le « commandant de maison » vous inscrit sur la liste des aspirants locataires, s’il en a l’autorisation donnée par l’organe supérieur du Soviet. L’attente dure des mois ou des années. Vous devez la subir dans une baraque ou vous infiltrer dans la chambre déjà surpeuplée d’une famille amie. Devenu locataire […], il n’y a pas de lit pour tous les membres de la famille : des vêtements d’hiver étendus sur le plancher forment le lit. Il n’y a presque pas de chaises. On a de grandes malles pour ranger la vaisselle et les vêtements. L’armoire est rare […].» Il ne fait pas de doute que ce texte dénonce au moins autant la bureaucratie du système soviétique qu’il ne signale la pénurie de logement. Mais on ne peut nier que ce dernier fait y apparaisse clairement.

 

 

 

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Document 11 : défilé militaire vers 1980 (Figure 33)

Figure  33

Ce document est « l’intrus » de ce groupe. C’est une photographie en couleurs de bonne qualité prise dans les années 1980. On y reconnaît très facilement un défilé de matériel militaire, sur une place ou dans une large avenue. De grandes banderoles rouges cachent en partie les bâtiments qui bordent la rue. Il n’y a pas d’indices architecturaux qui permettraient de situer l’endroit où se passe la scène, à moins de disposer d’une connaissance extrêmement précise de certains détails. Le matériel militaire exposé, des missiles portés par de gros camions, rappelle bien sûr les exhibitions de l’armée rouge. Ce qui est important, c’est d’observer que des missiles comme ceux que montre la photographie n’existaient pas dans la période étudiée ici par les élèves. Cette photographie est de ce fait postérieure et c’est cette caractéristique qui fait d’elle « l’intruse ». On peut remarquer que cette caractéristique la rend intruse a priori, c’est-à-dire qu’il est en principe possible de la considérer comme telle indépendamment même des textes des diapositives, sur la simple considération que la scène qu’elle présente se situe en dehors des bornes chronologiques de la leçon étudiée. Ce n’était pas le cas dans la première série, le « paysage de Sibérie occidentale » ne comportant pas d’indice propre à permettre a priori son identification comme intrus. En termes de difficulté cognitive, l’exclusion de la photographie des missiles relève d’une opération de classification simple, puisque sur un seul critère, mais de niveau concret tout de même, puisque ce critère est négatif : la scène photographiée n’est pas située dans la période étudiée.

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Document 12 : contrastes (Figure 34)

Figure  34

Ce document montre un tableau de données. Sa lisibilité à l’écran est suffisante pour qu’on en comprenne le titre et le contenu. Il s’agit d’une comparaison entre les revenus mensuels de différentes catégories de travailleurs dans l’URSS de l’époque étudiée, sans plus de précision chronologique (paysans, ouvriers, petits employés, techniciens moyens et cadres supérieurs). Un lecteur peut être frappé par le rapport de un à mille qui sépare les deux extrémités de l’échelle des revenus. Mais on peut s’interroger sur la signification de ce rapport pour un élève de troisième en l’absence de toute comparaison directe avec d’autres situations économiques. On lit aussi sur ce tableau les prix à la consommation de certaines denrées comme le pain de seigle, le pain blanc, la viande, le logement (par mois), les souliers de bonne qualité et les vêtements ordinaires. Il est possible alors de rapporter ces prix aux revenus indiqués au dessus et d’en tirer quelques conclusions sommaires sur le pouvoir d’achat des différentes catégories de la population d’URSS.

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Document 13 : l’analphabétisme (Figure 35)

Figure  35

Comme le précédent, ce document en noir et blanc présente un tableau de données. A l’écran, sa lisibilité est assez bonne pour que l’on puisse bien en découvrir le contenu, quitte à procéder à un agrandissement. Pour les années 1919, 1928 et 1940, il fournit des informations sur la scolarisation en URSS, nombre d’élèves dans l’enseignement primaire et secondaire, nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur, en valeur et en pourcentage. On trouve aussi le taux d’analphabétisme pour ces trois années et la proportion d’étudiants issus des milieux ouvriers et paysans pour 1919 et 1928. Pour exploiter le document, l’élève doit remarquer l’augmentation spectaculaire de la scolarisation, notamment de 1928 à 1940, la période étudiée, et la baisse concomitante de l’analphabétisme. Ceci revient à savoir lire un tableau à double entrée comportant des données quantifiées. A y regarder de près, ce tableau n’est pas aussi simple à comprendre qu’un adulte ne serait tenté de le croire. D’une part, il présente des imperfections formelles. Les titres de premier niveau des lignes dépassent dans les colonnes et gênent la lecture. Le titre « Analphabètes » n’est pas en gras et court sur la même ligne que les données alors qu’il est du premier niveau. D’autre part, le tableau contient des indications en valeur et d’autres en pourcentage. Il n’est pas certain que la conjonction de toutes ces caractéristiques n’exige pas de l’élève un fonctionnement cognitif au niveau début formel. Notons enfin qu’il n’y a pas de titre général au document ni d’indication sur son origine ou sur ses sources qui pourraient en indiquer directement la teneur.

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Document 14 : l’ouvrier et la kolkhozienne (Figure 36)

Figure  36

 

C’est la photographie en couleurs d’une œuvre d’art appartenant au courant du réalisme socialiste, une statue par Vera Moukhina exposée au pavillon soviétique de l’exposition universelle de 1937 à Paris. Mais ces informations ne figurent pas sur le document tel qu’il est fourni à l’élève dans le logiciel. On peut cependant retrouver cette statue photographiée, soit sous le même angle, soit sous un autre, dans plusieurs manuels de troisième dont celui dont disposent les élèves. Sans prendre ici le risque d’un jugement esthétique déplacé, disons sobrement que l’œuvre magnifie le travail de l’ouvrier et de la kolkhozienne en les représentant tous deux dans un élan superbe et décidé vers l’avenir, brandissant, lui son marteau, elle sa faucille…

 

 

 

 

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Document 15 : le culte de Staline (Figure 37)

Figure  37

 

Le dernier document est la reproduction en couleurs d’une affiche de propagande stalinienne. Elle montre un Staline bienveillant recevant un bouquet de roses rouges des mains de deux enfants. L’un des deux enfants nous tourne le dos, mais sa main tendue exprime autant que le visage de l’autre toute la reconnaissance et tout le respect que se devait de porter l’enfance au Petit père des peuples. Une inscription, en russe bien sûr et non traduite pour les élèves dans le logiciel, signifie en français : « Merci à notre cher Staline pour notre enfance heureuse ! ». Mais point n’est besoin de parler russe pour comprendre le sens de cette affiche.

 

 

 

 

 

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La tâche diapositive par diapositive

 

Dans cette deuxième partie, consacrée à l’aspect politique de la période stalinienne avant la deuxième guerre mondiale et intitulée « Un état totalitaire », l’élève trouve cinq diapositives à compléter, soit deux de moins que dans la première partie, et huit documents à associer, dont un « intrus », soit un de plus que pour la première partie. Toutes les diapositives doivent recevoir au moins un document, alors que ce n’était pas le cas pour trois d’entre elles (ou seulement deux selon l’interprétation que l’on fait de l’omission du cadre de légende de la diapositive 5) dans la première partie où il y avait sept diapositives. En somme, il ne semble pas exister de différence appréciable entre la tâche de la première partie et celle de la deuxième. Je procéderai de la même façon à l’examen cas par cas des cinq diapositives (numérotées de 9 à 13).

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Diapositive 9

A compléter

Corrigé

Figure  38

 

Résumé : B - UN ETAT TOTALITAIRE

1 - Un renforcement du totalitarisme

L’Etat contrôle tous les domaines de la vie nationale et interdit toute contestation ; les bases du totalitarisme remontent à 1918 : parti unique, police politique. Refusant la démocratie à l’occidentale (multipartisme, élections libres), Lénine voyait dans le PC le guide du pays. Bien que se proclamant son héritier, Staline se démarque de Lénine par une personnalisation du pouvoir : objet d’un véritable culte, il pratique sans partage une dictature sanglante, s’appuyant sur une bureaucratie dévouée et un parti, simple exécuteur d’ordres.

Définition : plusieurs partis, élections libres

Définition : parti unique qui exerce tous les pouvoirs

Un cadre de légende

 

Cette première diapositive comporte deux cadres de définition et un cadre de légende. Pour la première définition, il se pose un petit problème. Dans les travaux d’élèves dont je dispose, le texte du résumé contient une parenthèse explicative « (multipartisme, élections libres) », juste derrière l’expression « démocratie à l’occidentale » comme je l’ai mis dans le texte ci-dessus et à la différence de ce que l’on peut voir dans les fac-similés des diapositives. En effet, cette parenthèse n’existe pas dans la diapositive à compléter, ni dans le corrigé où le professeur fait pointer la définition « plusieurs partis, élections libres » sur l’expression « démocratie à l’occidentale ». Je n’ai pas les moyens de savoir ce qui s’est passé, mais tout porte à croire que la parenthèse était bien présente dans la diapositive au moment où les élèves l’ont eue sous les yeux. On voit mal en effet pour quelle raison ils l’auraient rajoutée [1]. Je ferai l’hypothèse raisonnable que les élèves ont travaillé sur une version comportant la parenthèse. Dans ce cas, l’opération à effectuer est une substitution entre « démocratie à l’occidentale » et la définition qui la caractérise, l’élève pouvant pointer sur l’expression seule, l’expression et la parenthèse, ou la parenthèse seule. Dans ce dernier cas, l’opération peut se réduire à une simple correspondance terme à terme entre les deux occurrences de « élections libres ». L’autre cadre de définition relève aussi de la substitution. Mais il y a une difficulté supplémentaire. La définition proposée dans le cadre est « parti unique qui exerce tous les pouvoirs ». Sans juger sur le fond, je concèderai volontiers que la formule convient assez bien au Parti Communiste d’Union Soviétique des années concernées. Néanmoins, elle ne constitue pas vraiment une définition dans la mesure elle n’est pas discriminante. Elle pourrait en effet convenir à d’autres partis ayant joué, ou devant jouer un jour, le même rôle dans un régime politique. L’association entre ce cadre de définition et l’expression « parti unique » paraît tout aussi légitime que celle du corrigé. Elle est en plus du même type que la précédente.

Le document iconographique attendu par le professeur est le numéro 15, l’affiche de propagande montrant Staline en aimable grand-père fleuri par des enfants. A supposer que l’élève commence effectivement son travail par la première diapositive, ce qui n’est pas une certitude, il se trouve en présence de huit images dont plusieurs pourraient plus ou moins grossièrement convenir ici : celle qui se trouve dans le corrigé, bien sûr, mais pourquoi pas la statue des kolkhoziens (document 14) ou le défilé sur la Place rouge (document 9). Pour peu que l’on ne soit pas en mesure de dénoter clairement ce qu’elles sont censées représenter, ces deux dernières images ne sont en effet pas exemptes de connotations avec l’idée de culte de la personnalité. Ajoutons que le document 8 sur les purges dans les classes dirigeantes pourrait convenir pour illustrer l’expression du résumé « [Staline] interdit toute contestation », ou cette autre : « il pratique sans partage une dictature sanglante ». Finalement, même s’il s’agit pour l’élève de procéder in fine à une substitution de niveau début concret entre un « véritable culte » et l’image de l’une de ses manifestations, il lui faut auparavant aller explorer les correspondances possibles entre les autres diapositives et les autres documents dans le but de lever le plus possible d’ambiguïtés et d’éliminer les documents qui pourraient convenir ici presque aussi bien que celui que le professeur attend. Il va se trouver dans l’obligation de procéder aux examens auxquels nous allons nous livrer quelques lignes plus bas et de revenir seulement ensuite à cette diapositive, ou bien de se fixer sur un choix plus ou moins arbitraire, prenant alors le risque de compromettre la suite de l’exercice en mobilisant un document dont il pourrait avoir besoin plus tard. Cela rend sa tâche difficile, en augmentant le nombre des opérations, en complexifiant leur enchaînement et en requerrant un effort de mémorisation important.

Il va devoir en fait accomplir un travail de coordination désynchronisée d’indices négatifs et positifs non disponibles simultanément, ce qui décalera la difficulté cognitive vers le niveau fin concret. A partir de sous-tâches presque triviales tant qu’on les envisage séparément, on arrive à un exercice d’ensemble susceptible de présenter de réelles difficultés cognitives pour un élève de troisième.

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Diapositive 10

A compléter

Corrigé

Figure  39

 

Résumé : 2 - La terreur

a- Le tout puissant NKVD, arrête arbitrairement, torture, massacre ou déporte, toute personne agissant ou ayant des idées contraires à celles du régime. Entre 5 et 8 M de personnes sont ainsi déportées dans les camps du Goulag (Sibérie).

b- Staline élimine aussi tout rival potentiel : des procès truqués (Grandes Purges de Moscou entre 1936 et 1938) envoient au Goulag ou au peloton d’exécution hauts fonctionnaires, chefs militaires et compagnons de Lénine, accusés de trahison ou de sabotage (2 M de personnes). Staline fait également assassiner ses opposants réfugiés à l’étranger (Trotski au Mexique en 1940).

Définition : police politique

Définition : camps d’internement, synonyme de bagne

Définition : aveu extorqué, pas d’avocat, peine décidée d’avance

Un cadre de légende

 

C’est la diapositive la plus riche en appariements des deux séries. On y trouve quatre éléments à compléter, dont trois définitions. Les deux premières concernent des termes techniques, « NKVD » et « Goulag ». Ils appellent des commentaires voisins de ceux qui ont été faits par exemple pour « sovkhoze », « kolkhoze » ou « koulaks » dans la première série de diapositives. Il suffit de connaître la signification de ces expressions pour être en mesure de réaliser facilement les substitutions souhaitées. Dans l’ignorance de l’un ou de l’autre, une lecture du résumé permet de retrouver les définitions sans tellement de risque d’erreur. Pour « NKVD », c’est une opération de classification portant sur les critères positifs (si l’on peut dire) que sont « tout puissant […], arrête arbitrairement, torture […]. La présence de plusieurs critères donne à penser que le travail se situe au stade concret. Il faut cependant remarquer que ce ne sont pas des critères croisés, mais des critères cumulatifs, et qu’un seul pourrait suffire, comme par exemple « arrête arbitrairement ». On peut alors préciser le niveau au stade début concret. Concernant « aveu extorqué, pas d’avocat, peine décidée d’avance », on ne retrouve pas la technicité des termes mais une efficacité descriptive de la définition qui renvoie sans difficultés dans le résumé soit à « procès truqués », soit à la parenthèse qui donne à ces procès leur dénomination historique « (Grandes Purges de Moscou) », soit aux deux. Il s’agit toujours d’une substitution entre une expression et la description ou l’évocation de ce qu’elle désigne.

La question du document semble ne pas poser de problème ici, et son traitement permettra du même coup de faire progresser le travail sur l’ensemble de la série en sortant une image du groupe avec sûreté. Un seul document, le numéro 8, parle des purges du régime stalinien, et la diapositive 10 est également la seule à en faire état. Une substitution de niveau concret devrait pouvoir être pratiquée sans difficulté, à condition de na pas avoir déjà utilisé le document dans la diapositive précédente, et bien sûr de ne pas être débordé pas la complexité de l’ensemble de la tâche et par le nombre de documents et d’expressions à saisir mentalement simultanément ou dans un temps très bref.

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Diapositive 11

A compléter

Corrigé

Figure  40

 

Résumé :3 - la propagande au service du régime

Elle contrôle tous les moyens d’information (journaux, radio) et les associations (jeunesse communiste, syndicat) sont au service du parti. A travers la sculpture, la littérature, les artistes, de leur côté, doivent exalter les bienfaits du régime et l’émergence d’une société nouvelle : c’est le réalisme socialiste. Les grandes fêtes sont aussi l’occasion de célébrer le régime : le 1er mai ou le 7 nov (révolution bolchevique).

Deux cadres de légende

 

Ici, on ne voit pas de cadre de définition mais deux cadres de légende. Le thème du résumé est celui de la propagande. Le document 15, l’affiche montrant Staline, entre indubitablement par une opération de classification dans la catégorie générale des documents de propagande. On sait que sa place est sur la diapositive 9, qui parle précisément du culte envers la personne de Staline, mais l’idée de l’associer à un texte sur la propagande du régime ne peut pas être considérée comme aberrante de la part de l’élève. Elle reste un choix possible. La dernière phrase du résumé évoque « les grandes fêtes » de la célébration du régime que sont le Premier mai et le Sept novembre. Il y a deux documents qui montrent ce genre de manifestation, le document 9 et le document 11. Nous savons que le document 11 est l’intrus parce qu’il montre des matériels militaires très largement postérieurs à ceux qui pouvaient défiler avant 1940. Mais pour qui ne saurait pas repérer ce point technique, le document convient parfaitement pour accompagner une évocation des célébrations du régime. Le document 9 est celui qu’attend le professeur. C’est aussi probablement celui dont la qualité photographique est la plus mauvaise parmi tous (avec peut-être le document 4, paysage de Sibérie occidentale, qui est dans l’autre série). Sous réserve donc que l’on en identifie bien le contenu par un travail de coordination d’indices de niveau concret, il peut soit faire l’objet d’une classification inclusive de niveau également concret dans l’ensemble des « grandes fêtes », soit donner lieu à une correspondance terme à terme de niveau pré-opératoire entre l’image d’une célébration du Premier mai et les mots « 1er mai » dans le résumé.

Quel autre document reste-t-il à choisir pour remplir l’autre place prévue dans cette diapositive ? Trois d’entre eux sont des textes ou des tableaux dont le contenu n’a pas de rapport avec le résumé en cours. Un seul représente une sculpture, alors que le texte en parle explicitement. On aurait alors une correspondance terme à terme de niveau pré-opératoire entre le mot « sculpture » et une image représentant une sculpture. Dans son corrigé, le professeur fait une association avec « réalisme socialisme », ce qui est bien sûr très judicieux si l’on souhaite que l’élève apprenne à percevoir ainsi ce qui caractérise ce courant artistique, mais certainement beaucoup plus difficile à apercevoir que le rapport entre la représentation d’une sculpture et le mot « sculpture ». L’élève devrait en effet passer au niveau conceptuel en construisant le concept de « réalisme socialiste » à partir d’un seul exemple, exercice à tout le moins discutable sur les plans logique et pédagogique, et sur lequel nous reviendrons plus longuement lors de la discussion des résultats.

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Diapositive 12

A compléter

Corrigé

Figure  41

 

Résumé : Les transformations de la société

a- Certains progrès sont enregistrés : le recul de la mortalité (grâce à l’équipement sanitaire et médical) et de l’analphabétisme (grâce à l’instruction primaire obligatoire depuis 1930), reculent. Mais la vie quotidienne reste très difficile : approvisionnement irrégulier, pénurie de logements, conditions de travail pénibles.

Deux cadres de légende

 

Comme dans la diapositive précédente, il n’y a pas de cadre de définition mais deux cadres de légende. Le résumé porte ici sur « les transformations de la société » dans les domaines sanitaires, éducatifs et quotidiens. On trouve deux documents, un tableau et un fac-similé de texte, pour évoquer explicitement deux de ces domaines, celui de l’éducation et celui de la vie quotidienne à travers la question de la pénurie de logement. Le document 10 commence par les mots « il est difficile d’obtenir un logement » et le résumé contient l’expression « pénurie de logement ». De la même manière, le document 13 montre des données sur la scolarisation avec une ligne spécifique pour l’évolution du taux d’analphabétisme alors que le résumé signale « le recul […] de l’analphabétisme ». Sous réserve qu’il ait surmonté les difficultés de lecture inhérentes à la présentation du document dont nous avons parlé plus haut, l’élève peut réussir l’exercice par une correspondance terme à terme de niveau pré-opératoire.

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Diapositive 13

A compléter

Corrigé

Figure  42

 

Résumé : b- Le marxisme proclame l’abolition des classes ; des contrastes existent pourtant entre les paysans, les laissés-pour-compte du régime, et la Nomenklatura, membres du parti et bureaucrates tout-puissants jouissant de privilèges.

Définition : théorie énoncée par Karl Marx

Définition : logement et voiture de fonction, Datcha à la campagne, restaurant particulier, salaire élevé

Un cadre de légende

 

C’est la dernière diapositive. Mais le résumé fait directement suite à celui de la précédente en complétant les informations sur les transformations sociales de la période stalinienne étudiée. On y trouve deux cadres de définition et un cadre de légende. Le résumé oppose les principes théoriques du marxisme, nommément cité, et la réalité des inégalités sociales en URSS présentées ici comme des « contrastes » entre les situations des différentes catégories sociales. On voit mal comment la première définition, « théorie énoncée par Karl Marx », pourrait ne pas être associée terme à terme par un élève de troisième avec le mot « marxisme » qui se trouve tout au début du texte du résumé. A moins de supposer qu’un de ces mêmes élèves puisse ignorer le sens du mot « privilèges », on admettra qu’une opération de substitution entre ce mot et la définition proposée lui suffira pour réussir. Concernant le document, un seul fait clairement état des différences entre les revenus des catégories sociales, c’est le tableau numéro 12. Son association par substitution avec le mot « contraste » est une solution possible. La présence du mot « paysans » à la fois dans le résumé et sur le document peut aussi permettre une résolution du problème par une simple correspondance terme à terme.

 

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Suite : remarques sur les exercice sur le stalinisme

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B



[1] Il y a par endroits sur certaines diapositives quelques autres altérations du texte entre les versions « professeur » et « élèves », mais qui ne touchent que des détails de la typographie, de l’orthographe ou de la ponctuation, et dont il est raisonnable de penser qu’elles sont sans conséquences pour le travail de l’élève.