The representations of Chinatown in American contemporary movies : elsewhere and nostalgia
Les représentations du quartier de Chinatown dans les films américains contemporains : ailleurs et nostalgie
Résumé
The first movie that represents Chinatown as a cinematic space is Thomas Edison’s Chinese laundry scene, shot in 1895. Since then, throughout the history of cinema, Chinatown has never ceased to exist on the American screen until our time. Hence, it is legitimate for us to ask why are Chinatown images so persistent and what are the meanings behind them. The research objective of this dissertation is to find out the most persistent Chinatown images, to figure out the social mechanism that has shaped those stereotypes, and to put them in contrast with the anti-stereotype images that are created by Chinese-American moviemakers, which have not yet been studied sufficiently. For this purpose, this research is focusing on contemporary American movies from 1985 to today, to reveal a cinematic polemic between Hollywood and Chinese-American cinema over the representations of Chinatown, that has taken place in the post-civil rights movement context of the U.S. We argue that Chinatown images should be examined from two general perspectives: one is cinema and urban space, and the other is cinema and migration. That’s why we decide to conduct this research with a hybrid methodology, which is a combination of film study methods and cultural study methods. By analyzing Hollywood genre movies that represent Chinatown from an external perspective, the Chinese-American auteur movies that represent Chinatown from an internal perspective, and the movies that provide intersecting perspectives (including international perspective and cross-media perspective), this research makes out that the cinematic space of Chinatown represents “elsewhere” and “nostalgia” to the international audiences. More specifically, it represents “elsewhere” to the non-Chinese public and “nostalgia” to the public that identifies with the Chinese culture. We argue that the reason why this cinematic space is interesting to the international public is that there’s a gap between the romantic idea of “China” and the reality of the modern People’s Republic of China that resembles less and less the former, and we need somewhere to project our imagination about the romantic one. In this circumstance, while the international public is looking for the “elsewhere” in Chinatown, the Chinese public is looking for their “nostalgia” in this urban enclave. In this way, Chinatown images were created under this request and spread all over the world. And it’s not difficult to understand why the cinematic Chinatown keeps reproducing itself through other media and even shaping the real world.
Chinatown, comme espace cinématographique, est présent dans le cinéma américain pour la première fois en 1895, dans Chinese laundry scene de Thomas Edison. Ensuite, tout au long de l’histoire du cinéma, il n’a jamais cessé d’exister sur les écrans américains jusqu’à nos jours. De ce fait, nous sommes en droit de nous interroger sur la persistance et la signification des images de Chinatown. La présente étude a pour objet de montrer les images les plus persistantes de Chinatown, d’expliquer les mécanismes sociaux qui ont formé les stéréotypes, de montrer aussi les images d’anti-stéréotypes réalisées par les cinéastes sino-américains, qui sont malheureusement peu étudiées. En vue de cet objectif, cette thèse se focalise sur les films américains contemporains de 1985 à aujourd’hui pour montrer une véritable polémique entre le cinéma hollywoodien et le cinéma sino-américain au sujet des représentations de Chinatown dans un contexte de post-mouvement des droits civiques aux États-Unis. En général, nous considérons que les images de Chinatown s’inscrivent sur deux grands enjeux très actuels : le cinéma et la spacialité urbaine, le cinéma et la migration. C’est pour cela que nous décidons de mener cette recherche avec une méthodologie combinée des méthodes d’études cinématographique et d’études culturelles. En analysant les films de genre hollywoodiens qui portent un regard externe sur Chinatown, les films d’auteur sino-américains qui représentent, en revanche, un regard interne sur ce quartier, ainsi que les regards croisés (les regards internationaux et les regards intermédiatiques), cette étude montre que l’espace cinématographique de Chinatown représente « ailleurs » et « nostalgie » pour le public international. Plus précisément, il représente « ailleurs » pour le public non-chinois et « nostalgie » pour le public qui s’identifie avec la culture chinoise. Nous faisons valoir que la raison pour laquelle cet espace cinématographique est intéressant pour le public international est qu’il existe un décalage entre l’idée romantique de « la Chine » et la réalité de la République Populaire de Chine moderne qui correspond de moins en moins à l’imagniaire de la première, et que l’on a besoin d’un espace pour projeter cette idée romantique. Dans ces circonstances, alors que le public international cherche « l’ailleurs » à Chinatown, le public chinois cherche « la nostalgie » dans cette enclave urbaine. Ainsi, les images de Chinatown se forment et circulent dans le monde entier. Il est donc compréhensible que ce « Chinatown » cinématographique continue de se reproduire sur d’autres médias, voire même former le monde réel.
Origine : Version validée par le jury (STAR)