Struggling early school leaving: from local initiative to social experiment
La lutte contre le décrochage scolaire. De l'initiative locale à l'expérimentation sociale
Résumé
The experimental approach is not completely new in France, in the field of public action, especially
for the implementation of social programs. However, the experimental design knew a particular
development with the 2008’ law generalizing the “revenu de solidarité active –rSa, Active Solidarity
Income” – and the creation of the “Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse” – (FEJ, Fund of
experiments for youth) which aimed at steering projects in favour of young people, among which
those targeted at early school leavers. Innovation lies in the fact that social scientists steer these
projects during the evaluation process.
As social experiments aim at enhancing local initiatives in order to point out their utility and their
ability to be generalised, one may wonder if they will allow the creation of new intermediate areas,
which would make possible for the concerned actors (working in the area of social action or
schooling, policy makers) to elaborate collectively common rules and solutions, whereas their fields
of intervention are usually compartmentalized.
While reminding that the issue of early school leaving is altogether a social, educational and political
issue, this thesis tries to draw some transversal outlines out of four social experiments built for the
struggle against drop-outing. Arising intermediate areas make appear four dimensions of the fight
against early school leaving: the share of a definition of the prioritized public; the unequal spatial
distribution of the social factors influencing the risk of dropping out; the individual timing of the
“back-to-school” process; lastly the share of information relative to early leavers.
La démarche expérimentale n’est pas totalement nouvelle dans l’action publique en France,
notamment dans la mise en place de politiques sociales. Pourtant, l’expérimentation prend une
nouvelle tournure avec la loi généralisant le revenu de solidarité active (rSa) en 2008 et le pilotage
par le Fonds d’Expérimentation pour la Jeunesse (FEJ) de projets de lutte conte le décrochage
scolaire, entre autres thématiques. L’innovation réside dans la supervision par les sciences sociales
de ces projets pour en évaluer les potentialités de généralisation.
Alors que les expérimentations sociales visent à mettre en avant des initiatives locales pour faire
valoir leur utilité et leur capacité à être étendues, on peut se demander si elles vont permettre la
création de nouveaux espaces intermédiaires rendant possible un apprentissage collectif de règles
communes et d’élaboration de solution entre des acteurs sociaux, éducatifs et politiques
habituellement soumis au cloisonnement.
En rappelant que la question du décrochage scolaire était une question sociale, scolaire et politique,
cette thèse tente, à partir d’une mise en regard de quatre expérimentations sociales de lutte contre
le décrochage scolaire d’en tirer des enseignements transversaux. Les espaces intermédiaires
émergents font apparaître quatre dimensions de la lutte contre le décrochage scolaire : le partage
d’une définition du public prioritaire, la répartition inégale sur le territoire des facteurs sociaux de
risques d’abandon scolaire, la prise en compte de la temporalité individuelle du processus de
« raccrochage » et la mise en commun des informations sur les décrocheurs.