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Apprendre en construisant des hypertextes ? – Christian Euriat – Université Nancy 2 – 2002

5. Étude de terrain

5.3.  Au lycée Louis Lapicque

5.3.1. Contexte local

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C’est avec la plus grande obligeance que Monsieur le Proviseur du lycée Louis Lapicque d’Epinal, Vosges, m’a autorisé à visiter une classe de son établissement. Le lycée Louis Lapicque est un lycée polyvalent, c’est-à-dire qu’il accueille aussi bien des classes d’enseignement général que des sections d’enseignement technique tertiaire. Le lycée scolarise un nombre important d’élèves, selon un recrutement géographique et sociologique assez varié, une part dans le centre ville d’Epinal, une part dans la vallée industrielle de la Moselle et une part dans la campagne environnante.

Le professeur qui a bien voulu me recevoir est enseignant en Sciences Physiques, mais ce n’est pas à ce titre que je l’ai sollicité. Il est en effet secondairement professeur de l’Option Informatique. Cette Option ne constituant pas une discipline d’enseignement au sens institutionnel, elle est enseignée par des professeurs d’autres disciplines qui ont reçu un complément de formation à cet effet. On rencontre dans cette Option beaucoup de professeurs des disciplines scientifiques, notamment de mathématiques et de sciences physiques, mais ceux-ci n’ont pas l’exclusivité de cet enseignement et laissent quelques places à des collègues des disciplines littéraires ou réputées telles.

L’enseignement de cette Option vise spécifiquement à donner des compétences techniques en informatique aux élèves qui le suivent, y compris dans le domaine de la programmation. Sans développer un point qui sortirait du cadre de notre étude, on doit remarquer que l’existence de cette Option a fait souvent l’objet de débats quant à la nécessité ou à l’utilité de la proposer aux élèves. La décision de la supprimer a été prise récemment et la session 2002 du baccalauréat sera la dernière à accueillir des candidats.

La classe est composée de vingt-sept élèves de différentes sections de terminale, treize de section scientifique « S », onze de section Economique et Sociale « ES » et deux de section littéraire « L ». Un élève de première S est rattaché au groupe. Ces élèves disposent d’un matériel performant, des ordinateurs PC multimédia dans une salle spacieuse et bien éclairée. Il y a dans la pièce de quoi équiper chaque élève d’une machine. Je ferai deux visites, à un moment assez tardif dans l’année, le professeur m’ayant suggéré d’attendre que ses élèves en soient à la phase de réalisation de leurs projets. En raison de la proximité du baccalauréat, je ne ménagerai ni entretiens ni questionnaire avec ces élèves. J’aurai quelques échanges verbaux avec eux lors de mes visites.

J’imagine qu’on pourrait regretter cette absence d’entretiens ou de questionnaire. Mais ce que j’attends de ce troisième terrain, ce sont d’abord des informations sur la structure des hypertextes construits par les élèves et par conséquent, ce sera surtout l’examen de ces productions qui retiendra notre attention. Je ne serais pas honnête si je ne signalais pas que j’ai été pris un peu au dépourvu d’un point de vue méthodologique lors de ma première visite sur ce terrain. J’étais venu avec le projet de préparer une sorte de canevas d’observation pour des visites ultérieures. J’ai vu des élèves travailler sans consignes particulières, engagés dans un travail personnel de longue haleine et surtout occupés à taper des lignes de code informatique. Je reconnais ne pas avoir trouvé ce que je devais observer, sachant notamment que par rapport au cas du lycée Poincaré, j’avais affaire ici à un public homogène d’élèves volontaires et intéressés par l’informatique. J’ai donc été rapidement conforté dans mon intention de ne m’intéresser qu’aux productions et je ne suis revenu qu’une seule fois dans cette classe, pour échanger librement avec les élèves, et reconnaissons le, un peu par politesse vis-à-vis des personnes auprès desquelles j’avais sollicité l’autorisation de venir.

La tâche demandée aux élèves consiste en l’élaboration d’un site Web, c’est-à-dire d’un ensemble cohérent de pages affichables sur l’écran de l’ordinateur et reliées entre elles par un jeu de boutons et de liens hypertextes dans un format informatique supporté par le réseau Internet. Les pages peuvent comporter du texte et des images. Les élèves doivent réaliser ces pages en composant directement du code HTML (voir ci-dessous). Il n’y a pas de consignes sur les thèmes à traiter, chacun choisissant ce qui lui plaît et recherchant la documentation utile par ses propres moyens. Les élèves disposent d’un scanner et d’une connexion à Internet. La salle est équipée en réseau et permet toutes sortes d’échanges et de sauvegardes. Pour finir, les productions des élèves seront placées sur le site Web du lycée, lui-même hébergé par le serveur Web de l’académie de Nancy-Metz, CIEL[1]. De cet endroit, elles seront visibles par les membres du jury du baccalauréat à fins d’évaluation et de notation.

 

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Suite : Analyse a priori

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[1] Communication et Information pour l’Ecole en Lorraine, ensemble des services Réseaux d’informatique pédagogique de l’Académie de Nancy-Metz.