Presuppositions : an experimental investigation - Thèses de l'ENS de Lyon Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Presuppositions : an experimental investigation

Présuppositions : une investigation expérimentale

Résumé

Speakers communicate more than what they explicitly state. For this reason, addressees rely on linguistic and extra-linguistic cues to recover different levels of explicit and implicit meaning. Presupposition triggers are one of these cues. These are linguistic expressions or constructions (e.g. change of state verbs, factive verbs, it-clefts, etc.) which trigger the recovery of propositions that the speaker presupposes, or takes for granted, for the purpose of the conversation. This thesis investigates the phenomenon of presupposition within the framework of experimental pragmatics, and it comprises three studies based on the following experimental methods: judgement-tasks, EEG method and grip-force sensor method. This thesis combines a social perspective, which focuses on reputation-management via alternative discourse strategies (Study 1), with a cognitive perspective, which examines the cognitive costs and sensori-motor correlates associated with presupposition processing (Studies 2 and 3). Study 1 examines the impact of different discourse strategies (saying, implicating and presupposing) on the attribution of speaker commitment towards the message communicated. By operationalizing commitment as a function of the reputational cost (drop of trust) related to the transmission of false information, Study 1 shows that presupposing is perceived as equally committal than saying and more committal than implicating. Study 2 investigates the cognitive costs associated with targeting presuppositions in discourse continuations. By focusing on additive contexts introduced by the French discourse particle aussi, Study 2 shows that felicitous discourse continuations targeting a presupposition elicit the same ERP response than felicitous discourse continuations targeting an asserted context. This finding suggests that when presupposition processing is part of an appropriate, pragmatically felicitous, discourse strategy, it does not come with any additional cognitive costs. Study 3 examines the sensori-motor correlates of processing action-related language in presuppositional constructions (complement clause of factive verbs) and non-presuppositional ones (complement clause of non-factive verbs). The results show that the former elicit a greater sensori-motor activation than the latter, thus revealing that presupposed information, whose truth is taken for granted, is processed differently from information whose truth has not been established in discourse. Overall, this thesis contributes to the study of presupposition by providing empirical evidence in support of the theoretical distinction between different layers of meaning. On the one hand, it shows that their employment leads to different commitments in discourse and has implications on the interpersonal negotiation of trust. On the other hand, it shows that while presupposition processing is not inherently more costly from a cognitive perspective, its cognitive correlates (such as the engagement of the sensori-motor system) can differ from those mapping information with a different discourse status.
Les locuteurs communiquent plus que ce qu’ils disent explicitement. C’est pourquoi les destinataires s’appuient sur des indices linguistiques et extra-linguistiques pour récupérer différentes strates de signification qui peuvent être explicites aussi bien qu’implicites. Les déclencheurs de présuppositions représentent l’un de ces indices. Il s’agit d’expressions ou de constructions linguistiques (par exemple, les verbes de changement, les verbes factifs, les clivées, etc.) qui déclenchent la récupération de propositions que le locuteur présuppose, ou considère comme acquises, pour les besoins de la conversation. Cette thèse étudie le phénomène de la présupposition dans le cadre de la pragmatique expérimentale et comprend trois études basées sur les méthodes expérimentales suivantes : les tâches de jugement, la méthode de l’EEG et la méthode du capteur de force de préhension. Cette thèse combine une perspective sociale, qui se concentre sur la gestion de la réputation via des stratégies discursives alternatives (étude 1), avec une perspective cognitive, qui examine les coûts cognitifs et les corrélats sensori-moteurs associés au traitement des présuppositions (études 2 et 3). L’étude 1 examine l’impact des différentes stratégies discursives (un locuteur qui communique une information explicitement, qui l’implique ou la présuppose) sur l’attribution de l’engagement du locuteur envers le message communiqué. En étudiant l’engagement du locuteur (sa responsabilité) en fonction du coût de réputation (perte de confiance) lié à la transmission de fausses informations, l’étude 1 montre que le présupposé est perçu comme étant tout aussi responsabilisant que le dire explicite et plus responsabilisant que l’implicite non présuppositionel. L’étude 2 examine les coûts cognitifs associés au ciblage des présuppositions dans les continuations du discours. En se concentrant sur les contextes additifs introduits par la particule discursive aussi, l’étude 2 montre que les continuations discursives appropriées ciblant une présupposition suscitent la même réponse en potentiels évoqués que les continuations discursives appropriées ciblant un contexte affirmé. Cette conclusion suggère que, lorsque le traitement de présuppositions fait partie d’une stratégie discursive appropriée et pragmatique, il n’entraîne pas de coûts cognitifs supplémentaires. L’étude 3 examine les corrélats sensori-moteurs du traitement du langage lié à l’action dans les constructions présupposées (clause-complément des verbes factifs comme savoir) et non-présupposées (clause-complément des verbes non-factifs). Les résultats montrent que les premières provoquent une activation sensori-motrice plus importante que les secondes, révélant ainsi que les informations présupposées, dont la vérité est prise comme acquise, sont traitées différemment des informations dont la vérité n’a pas été établie dans le discours. Dans l’ensemble, cette thèse contribue à l’étude de la présupposition en fournissant des preuves empiriques à l’appui de la distinction théorique entre les différentes couches de signification. D’une part, elle montre que leur emploi conduit à des responsabilisations différentes dans le discours et a des implications sur la négociation interpersonnelle de la confiance. D’autre part, elle montre que, si le traitement des présuppositions n’est pas intrinsèquement plus coûteux d’un point de vue cognitif, ses corrélats cognitifs (tels que la mobilisation du système sensori-moteur) peuvent être différents de ceux qui mettent en correspondance des informations ayant un statut discursif différent.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03170719 , version 1 (16-03-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03170719 , version 1

Citer

Robert Reinecke. Presuppositions : an experimental investigation. Philosophy. Université de Lyon, 2020. English. ⟨NNT : 2020LYSEN067⟩. ⟨tel-03170719⟩
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