The Journal ecclésiastique of Joseph Dinouart (1760-1786) : a study on the practices and expressions of Catholic confessional culture in France at the end of the 18th century
Le Journal ecclésiastique de Joseph Dinouart (1760-1786) : une étude des pratiques et des expressions de la culture confessionnelle catholique en France à la fin du XVIIIe siècle
Résumé
In October 1760, Canon Joseph Dinouart (1716-1786) of the Saint-Benoît collegiate church in Paris published the first issue of his Journal ecclésiastique (or bibliothèque raisonnée des sciences ecclésiastiques). It is monthly, with two annual supplements (June and December). The volumes have between eighty and one hundred pages in octavo format and come from the printers of the bookseller Barbou. In a few years, the newspaper eliminated the competition (including the Journal chrétien) and obtained the privilege (1766). It was also exported to the Italian peninsula and there was a short-lived translation, the Giornale ecclesiastico (1772). The Journal ecclésiastique manages to bring together a loyal audience of ecclesiastics, both secular and regular, throughout the country, who form a real community around the newspaper. This community of ecclesiastics, which is both Gallican and rigorist, uses print to promote its interpretation of Catholicism, its ideologization. The publication of theology in a periodical print radically transforms this knowledge and redefines it. Theology leaves the professional world, which is thus partially dispossessed of its enunciation, to be mobilized and reworked by a semi- learned, even amateur, public. New social actors are therefore participating in its development, through the Journal ecclésiastique of Canon Dinouart. The thesis thus studies what the existence of a press specially intended for the clergy does to clerical culture in France of the Ancien Régime.
En octobre 1760, le chanoine Joseph Dinouart (1716-1786) de la collégiale Saint-Benoît de Paris fait paraître le premier numéro de son Journal ecclésiastique (ou bibliothèque raisonnée des sciences ecclésiastiques). Il s'agit d'un mensuel, avec deux suppléments annuels (juin et décembre). Les tomes comptent entre quatre-vingts et cent pages au format in-8 et sortent des imprimeries du libraire Barbou. En quelques années, le journal fait disparaître la concurrence (dont le Journal chrétien) et obtient le privilège (1766). Il s'exporte également dans la péninsule italienne et il y connaît une traduction éphémère, le Giornale ecclesiastico (1772). Le Journal ecclésiastique parvient à réunir un public fidèle d'ecclésiastiques, de séculiers comme de réguliers, sur tout le territoire, qui forme une véritable communauté autour du journal. Cette communauté d'ecclésiastiques, qui est à la fois gallicane et rigoriste, utilise l'imprimé afin de promouvoir son interprétation du catholicisme, son idéologisation. La publication de la théologie dans un imprimé périodique transforme radicalement ce savoir et le redéfinit. La théologie quitte le monde professionnel, qui est ainsi partiellement dépossédé de son énonciation, pour être mobilisée et retravaillée par un public semi-savant, voire amateur. De nouveaux acteurs sociaux participent donc à son élaboration, à travers le Journal ecclésiastique du chanoine Dinouart. La thèse étudie ainsi ce que l'existence d'une presse spécialement destinée au clergé fait à la culture cléricale dans la France de l'Ancien Régime.
Origine : Version validée par le jury (STAR)