Social behavior of users of a robot co-designed by a living lab method in a healthcare institution
Socialité des conduites des usagers d'un robot co-conçu par méthode Living Lab en établissements médico-sociaux
Résumé
The role of the social robot in various situations within elderly care facilities raises questions, and throughout this thesis, I aimed to study the realities of introducing a machine co-designed through a living lab approach within these institutions. The robot was placed in situated environments for an extended period: three months in a nursing home (EHPAD) and seven months in a Day Care Center. The empirical contributions of this thesis provide a collection of naturally filmed interactions involving members in the co-presence of the machine. A praxiological model is adopted, wherein conversational turns and their actualization contribute to the accumulation of meaning during these interactions, and where action and environment mutually and simultaneously determine each other. Initially, I sought to observe the users' adoption and engagement with the robot. In other words, how is it truly utilized and thematized, and in what routines is it integrated? Subsequently, through video ethnography, I present the strategies developed by co-present members as well as the emerging social phenomena during robot usage. How is this artifact categorized within the production dynamics of this communication community? Through this corpus, I demonstrate how professionals incorporate the robot into their practices and, in this co-presence, mediate on behalf of the elderly person. Various phenomena are observed: the organization and maintenance of an interaction framework, as well as the use of representation and face work, enable each participant to uphold a consistent course of action, even when the robot doesn't fulfill the expected role of relevance. Employing pedagogy or humor mobilizes shared references among participants. Lastly, the emotional aspect of these machines is explored, highlighting that the robot is not a neutral tool.
La place du robot social en situation au sein d’établissements pour personnes âgées interroge et, durant cette thèse, j’ai voulu étudier les réalités de l’introduction d’une machine co-conçue par une démarche living lab au sein même de ces institutions. Le robot a été placé en milieu situé et sur un temps long : trois mois dans un EHPAD puis sept mois au sein d’un Accueil de Jour. Les apports empiriques de cette thèse offrent un corpus d’interactions filmées de manière naturaliste avec les membres en co-présence de la machine. Un modèle praxéologique est adopté où les tours de paroles et leur actualisation viennent alimenter la capitalisation du sens lors de ces interactions et où l’action et l’environnement se déterminent simultanément et réciproquement. Dans un premier temps, j’ai souhaité observer l’appropriation et l’engagement des utilisateurs avec le robot. En d’autres termes, comment est-il utilisé et thématisé réellement et dans quelles routines est-il intégré ? Dans un second temps, je présente, par une vidéo-ethnographie, les stratégies développées par les membres en co-présence ainsi que les phénomènes sociaux émergents lors de l’utilisation du robot. Quelle catégorisation est faite de cet artefact, dans la dynamique de production au sein de cette communauté de communication ? Je montre, par ce corpus, comment les professionnels incorporent le robot dans leurs pratiques et accomplissent, en cette co-présence, une médiation au profit de la personne âgée. Des phénomènes sont observés : l’organisation et le maintien d’un cadre d’interaction ainsi qu’un travail de figuration permettent à chacun de maintenir une ligne de conduite cohérente, et ce, même lorsque le robot ne remplit pas la part de pertinence attendue. Le recours à la pédagogie ou à l’humour mobilise des références partagées des participants. Enfin, l’aspect émotionnel de ces machines est questionné en montrant que le robot n’est pas un outil neutre.
Origine : Version validée par le jury (STAR)