La monarchie en question : L'Angleterre victorienne face au républicanisme - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

The Monarchy in Question : Victorian England confronts Republicanism

La monarchie en question : L'Angleterre victorienne face au républicanisme

Résumé

Despite Queen Victoria’s immense popularity at the end of her reign, the Victorian monarchy suffered a period of intense antimonarchist criticism, leading to what has been defined by historians as a “republican movement” in the 1870s. However, republicanism manifested itself in various forms throughout the reign, influenced by both the English and Continental republican traditions. These expressions of republicanism and their origins have received much less attention from scholars. Moreover, the reactions from the Crown and its partisans in response to them have never been systematically analysed. This thesis analyses how republican ideas have been perceived, fought against, but also integrated by the monarchy under Victoria by examining contemporary republican and monarchist writings. It presents a comprehensive view of the republican phenomenon, measuring its appeal and strength across the reign whilst analysing the defence strategies of the monarchy and its supporters. In England, monarchy and republic are two concepts that have been closely related throughout an ongoing republican tradition which dates back to the seventeenth century, favours reform rather than revolution and remains strongly committed to the Commonwealth despite having been influenced by its European counterparts. In the nineteenth century, English republicanism manifested itself in two separate waves. We have endeavoured to bring their differences and ideological weaknesses to the surface, which allowed us to observe that 1870s antimonarchism led numerous republicans to turn back towards the original English republican tradition which does not perceive the monarchy to be incompatible with republican principles. Above all, our study measures the impact of a “loyalty with reserves”, a harsh yet constructive criticism meant to encourage the institution to reform itself and act for the common good. This integration of republican principles, deemed unacceptable less than a century before, testifies for the republicanisation of the monarchy in the nineteenth century. This study demonstrates the existence of a concerted defence strategy which drew its strength precisely from the movements which contested its existence. This strategy deprived antimonarchists of their best arguments. While it helps to explain why antimonarchists failed to create a viable republican movement under Victoria, it also helps to understand how the monarchy withstood its sworn opponents.English republicanism has exerted an influence on the monarchy since the Glorious Revolution, leading to the establishment of a “republican monarchy” under George III and eventually a “crowned republic” under Victoria. In the English context, therefore, republicanism appears as an ideology concerned less by the form of government than by the principles needed to be implemented in order to promote the common good. England in this period may well have become “republican in theory” yet remained “monarchist in practice” as many Victorian thinkers maintained.
En dépit de l’immense popularité de la reine Victoria à la fin de son règne, la monarchie victorienne subit une période de critique antimonarchiste intense qui a nourri un « mouvement républicain » dont les historiens situent l’émergence dans les années 1870. Les formes de républicanisme qui s’expriment à d’autres périodes du règne, notamment sous l’influence continue d’une tradition républicaine héritée du dix-septième siècle ainsi que des idées européennes, ont peu intéressé les historiens, pas plus d’ailleurs que les réactions de la Couronne et de ses partisans, qui n’ont jamais fait l’objet d’une étude systématique.Cette thèse s’attache à examiner comment les idées républicaines furent reçues, combattues mais aussi intégrées par la monarchie victorienne, en procédant à une analyse d’écrits républicains et monarchistes publiés sous le règne de Victoria. Elle présente à la fois une vision d’ensemble du phénomène républicain au dix-neuvième siècle qui permet d’en évaluer la force et la portée dans les esprits et une analyse de l’évolution des « stratégies » de défense de la monarchie et de ses partisans tout au long du règne.En Angleterre, les rapports entre monarchie et république sont intimement liés au sein d’une tradition républicaine ininterrompue depuis le dix-septième siècle, enrichie par la pensée européenne mais qui reste très attachée au Commonwealth et rejette la révolution au profit de la réforme. Au dix-neuvième siècle, le républicanisme anglais s’exprime en deux vagues dont nous avons voulu mettre au jour les différences et les faiblesses idéologiques. En particulier, l’antimonarchisme des années 1870, qui va finir par pousser de nombreux républicains à opérer un retour vers les origines de la tradition républicaine anglaise qui ne perçoit pas la monarchie comme incompatible avec les principes républicains. Surtout, notre étude permet de mesurer l’impact de la « loyauté avec réserves », critique sévère mais bienveillante qui pousse l’institution à se réformer pour garantir le bien commun. L’intégration des principes républicains jugés inacceptables au siècle précédent dans la rhétorique loyaliste atteste de la « républicanisation » de la monarchie qui se produit au dix-neuvième siècle. Notre travail postule aussi l’existence d’une stratégie de défense concertée dont nous avons pu constater que les lignes de force puisent dans les idées mêmes des mouvements qui contestent son existence. Cette stratégie qui prive ainsi l’antimonarchisme de ses meilleurs arguments apporte un élément de réponse supplémentaire à l’échec de la création d’un mouvement républicain sous le règne de Victoria et permet de comprendre comment et pourquoi la monarchie a si bien résisté aux attaques de ses adversaires déclarés.L’ensemble enfin confirme que le républicanisme anglais a bien informé la monarchie depuis la Glorieuse Révolution, menant à l’établissement d’une « monarchie républicaine » sous George III puis d’une « république couronnée » sous Victoria. Dans le contexte anglais, le républicanisme apparaît donc comme une idéologie qui ne se soucie pas tant de la forme de gouvernement que des principes à y mettre en œuvre dans le but de promouvoir le bien commun. L’Angleterre serait alors « républicaine en théorie » mais « monarchiste en pratique » comme l’affirment bon nombre de penseurs victoriens.
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  • HAL Id : tel-03184781 , version 1

Citer

Mariana Bonnouvrier. La monarchie en question : L'Angleterre victorienne face au républicanisme. Histoire. Université Côte d'Azur, 2020. Français. ⟨NNT : 2020COAZ2032⟩. ⟨tel-03184781⟩
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