"Filles d'émigration". Les femmes écrivains russes en France (1920-1940) : le "génie de la médiocrité" à l'épreuve de la modernité - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

"Emigration daughters". Russian women writers in France (1920-1940) : "genius of mediocrity" put to the test of modernity

"Filles d'émigration". Les femmes écrivains russes en France (1920-1940) : le "génie de la médiocrité" à l'épreuve de la modernité

Résumé

Our work focuses on the literary legacy of “emigration daughters” i.e. women writers of the younger generation of the first emigration wave (mainly E. Bakunina, N. Gorodetskaia, I. Odoevtseva). Nowadays, their works are re-edited. However, at the time, their writings were considered as “lady’s literature” – which discredited their current literary status. How to read this literary legacy? Are the emigration daughters mediocre and invisible or do they still have a place in literary today's world? Do their works belong to the past or could they be modern? In order to answer these questions, we adopted a poetic approach to language (subject, value, modernity). Even if the gender studies contribute to the rereading and the rehabilitation of women authors considered as secondary and minor, we must say that in Russian gender studies several female searchers proceed to essentialization of women’s writing (specific subject, experience, language). Which means, that a woman is always supposed to write as a woman.We have come to the conclusion that emigration critics had instrumentalized the notion of lady’s literature and had elaborated a system of dichotomies (lack of stylistic unit/ stylistic unit, lack of measure / sense of measure, lack of literary taste / sense of literary taste) in order to read women’s writings. One of the key notions of the critical discourse was a notion of measure. But how to measure the measure? We have proposed an answer that is in line with the works of H. Meschonnic and G. Dessons : the famous measure defended by critics was closer to a measure-justice, characteristic of “cultural rhetoric rhythm” of the time, than to measure-justness, corresponding to the specific project of each woman writer. This allowed us to reread the works of the emigration daughters and to inscribe them in modernity.
Au cœur de notre interrogation se trouve l’héritage littéraire des « filles d’émigration », c’est-à-dire des femmes écrivains de la jeune génération de la première vague de l’émigration (notamment E. Bakounina, N. Gorodetskaïa, I. Odoevtseva). Aujourd’hui, leurs textes sont réédités. Pourtant, à l’époque leurs écrits étaient rattachés à la catégorie de littérature de dame, ce qui ternit et influe négativement sur leur statut littéraire actuel. Comment lire leur héritage littéraire ? Sont-elles vraiment médiocres et invisibles ou ont-elles encore un « aujourd’hui » ? Sont-elles inévitablement rattachées à l’époque historique de la production de leurs textes ou sont-elles modernes ? Afin de répondre à ces questions, nous avons retenu une approche poétique du langage (sujet, valeur, modernité). Même si les études de genre contribuent à la relecture et la réhabilitation des femmes écrivains considérées comme secondaires ou mineures, il faut constater que, dans le domaine russophone, certaines chercheuses procèdent à l’essentialisation de l’écriture des femmes, en postulant qu’il existe une spécificité de l’œuvre féminine (sujet, expérience, langage). Ce qui signifie qu’une femme est censée écrire comme une femme.Nous avons constaté que la critique de l’émigration avait instrumentalisé la notion de littérature de dame et avaient élaboré des dichotomies – manque d’unité stylistique / unité stylistique, manque de mesure et de goût / sens de la mesure et du goût – afin de lire les écrits des femmes. Une des notions clés du discours critique était bel et bien celle de mesure. Simplement, comment mesurer la mesure ? En s’appuyant sur les travaux de H. Meschonnic et G. Dessons, nous sommes arrivée à la conclusion que cette fameuse mesure défendue par la critique de l’émigration était plus proche d’une mesure-justice, propre au « rythme culturel rhétorique » de l’époque, que d’une mesure-justesse correspondant au projet spécifique de chaque femme écrivain. Ce qui nous a permis de relire l’œuvre des filles d’émigration et les inscrire dans la modernité.
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Dates et versions

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  • HAL Id : tel-02928988 , version 1

Citer

Youlia Maritchik-Sioli. "Filles d'émigration". Les femmes écrivains russes en France (1920-1940) : le "génie de la médiocrité" à l'épreuve de la modernité. Littératures. Université Grenoble Alpes [2020-..], 2020. Français. ⟨NNT : 2020GRALL004⟩. ⟨tel-02928988⟩
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