. Ibid, Elle était laide, jaune, échevelée (?). », p.189

. Ibid, « la femme de Galvez

. Ibid, elle se balançait en marchant, large, très blanche de peau ; elle avançait en se tenant les cheveux non pour essayer, en vain, de remettre un peu d'ordre dans sa coiffure ni pour s'excuser d'être décoiffée ou pas coiffée du tout mais simplement pour empêcher le vent de rabattre ses cheveux sur ses yeux, La femme avait un pardessus et des chaussures d'homme, p.61

. Ibid, Larsen examina les grosses chaussures d'homme lacées avec du fil électrique, couvertes de boue et de feuilles, p.98

. Ibid, Dépeignée, morose, assombrie, avec son vieux pardessus d'homme fermé sous le menton par une énorme épingle de nourrice, déformée par son gros ventre, son visage gras et luisant affaiblissant une sagesse inutile et impossible à transmettre, la femme protesta avec indolence, sourit moqueusement, regarda Larsen d'un air patient, affectueux, comme s'il

. Ibid, « les mains sales et gercées de la femme retirèrent l'assiette de Larsen, p.91

. Ibid, « La femme avait une frange grasse qui tombait sur ses sourcils (?), p.137

. Ibid, Peut-être n'était-elle plus une personne vivante mais seulement le réceptable [sic] d'une curiosité, d'une attente, p.174

. Ibid, Ou plutôt ce n'était plus qu'une curiosité dédoublée et impersonnelle : elle n'était plus une personne mais l'acte, la faculté de regarder

. Ibid, « Les femmes étaient peu nombreuses, passablement usées, criardes et bon marché, p.321

. Dans-el-pozo,

, Il n'y a pas, non plus, de descriptions de moments clés de l'intrigue du roman qui se déroulent dans des endroits précis de la ville

. Cependant,

, Linacero dit : « Yo soy un hombre solitario que fuma en un sitio

, Eduardo Linacero se trouve, en ce qui concerne son espace le plus proche, enfermé dans une pièce pendant qu'il écrit le récit, c'est-à-dire dans le présent de la narration : « Hace un rato que me estaba paseando por el cuarto y se me ocurrió de golpe que lo veía por primera vez. » (p.9) 608 . Cependant cette chambre se situe dans une ville

«. Bajé and . Comer, Las mismas caras de siempre, calor en las calles cubiertas de banderas y un poco de sal de más en la comida. » (p.30) 609 ; ou encore : « Después, en la rambla (?). » (p.39) 610 . Aussi, quand il évoque son passé et l'histoire de son divorce avec Cecilia

. Acevedo, Et quelques pages plus loin, il poursuit : « Varias veces subió, p.611

. Le, « Je suis un homme solitaire qui fume en un lieu quelconque de la ville (?), p.63

, Tout à l'heure, en me promenant dans ma chambre, je me suis rendu compte subitement que je la voyais pour la première fois. » (p.9) Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « Tout à l'heure, en me promenant dans ma chambre

. Ibid, Je suis descendu manger. Les mêmes visages de toujours, la chaleur dans les rues remplies de drapeaux, un peu trop de sel dans la nourriture, p.26

. Ibid, Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « Plus tard, p.31

. Ibid, Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « "(...) l'intersection de la promenade maritime et de la rue Acevedo, Au cours de l'instruction, donc, on raconta qu'une nuit je réveillai Cécilia, p.41

. Ibidem, Il continua de marcher, plus lentement, angoissé par l'idée qu'il y avait sans doute une façon de s'échapper et qu'il allait la perdre à cause d'une faiblesse de son cerveau, de sa mémoire, p.79

. Ibid, Vous ne vous appelez pas Santana. Vous comprenez ? Ils vont revenir pour les papiers de la Française et ils vont fouiller. Partez tout de suite et tout ira bien, « -Ce n'est pas votre fille (?), p.212

. Ibid, Je suis sérieux, vous ne pouvez pas rester, p.226

, « (?) il entendit les pas légers derrière lui, lents, invariables, et dans la deuxième moitié de l'escalier, il caressa de sa pitié la pauvre fillette maigre qui le suivait comme elle eût suivit toute personne qu'on lui eût indiqué, seule dans la ville

, De dos a seis el aire mordía una cara de viejo, malsana, colgante, boquiabierta, con el labio inferior estremecido por la respiración; se apoyaba grisáceo sobre el cráneo

. Le, « Je n'ai jamais voulu le lui demander, et encore moins maintenant, maintenant que nous en sommes là, pire que nous n'avons jamais été. Et ce n'est pas à la pauvreté que je pense, c'est qu'à présent il n'y a plus d, p.171

, Ibidem : « -Oui, c'est lui. Comment c'est arrivé ?, p.230

;. Ibid and . Simple, Il a pris le bateau et après avoir passé l'île Latorre, il s'est jeté à l'eau. Résultat, une demi-heure de retard. Mais, au coucher du soleil, il est revenu tout seul jusqu'à la jetée. Je savais que c'était Galvez ; j'ai simplement voulu vous le montrer, p.230

. Ibid, « "(?) J'ai pensé alors non pas qu'il était fou mais qu'il avait décidé de se suicider (?), p.172

, « (?) un vieil homme qui avait renoncé à lui-même (?). » (p.198)

. Ibid, De deux heures à six heures, l'air mordait une tête de vieux, branlante, malsaine, à la lèvre pendante ; il s'appuyait, grisâtre, sur le crâne rond, presque chauve, il noircissait la mèche de cheveux écrasée sur le sourcil ; il exaltait le nez mince et busqué, seul survivant de l'embonpoint et de la décrépitude du visage. Isocrone [sic], exsangue, la bouche s'étirait vers le bas des joues puis se resserrait. Un vieillard hébété, bavant un peu, un pouce passé dans son gilet, se balançant entre la chaise et la table comme secoué par un véhicule que l'eût emporté dans sa fuite sur des chemins cahoteux, pp.198-199

. Ibid, Après, ce serait la fin, il renoncerait à croire en ses inspirations, il accepterait définitivement l'incrédulité et la vieillesse, p.20

. Ibid, « À présent il était dans ce piège et il était incapable de lui donner un nom, incapable de reconnaître qu'il avait voyagé, fait des plans, dépensé sourires, manigances et patience rien que pour s'y livrer, pour espérer finir en paix dans un refuge absurde et sans espoir, p.40

, « (?) il sentit qu'il lui était possible aussi d'écouter la faim qui, du ventre, avait gagné la tête et les os, p.58

. Ibid, Je tremblais de rage pour m'être laissé aller à parler, furieux contre moi-même pour avoir dévoilé mon secret. -Non, pas un plan. Tout me dégoûte, tu comprends ? Les gens, la vie

, Je me planque dans un coin et j'imagine tout ça. Des choses comme ça et des saletés, toutes les nuits. Quelque chose était mort entre nous. Je pris ma veste et l'accompagnai quelques rues, p.60

. Ibid, Je suis fatigué ; j'ai passé la nuit à écrire et il doit être très tard. Cordès, Esther et tous les autres, je m'en balance. Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Ce qu'ils doivent se limiter à penser, p.61

, Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « Je suis fatigué ; j'ai passé la nuit à écrire et il doit être très tard. Cordès, Esther et tous les autres, menefrego

. Ibid, Je vais m'étendre sur le lit, le corps refroidi, mort de fatigue, espérant pouvoir m'endormir avant que n'arrive le matin, sans plus aucune force pour attendre le corps humide de la jeune fille dans la vieille cabane en rondins, Voilà la nuit, p.64

, Jorge Malabia joue au voyage imaginaire avec la femme inconnue. Ceci lui permet de « (...) vacilar entre Venecia y El Cairo unas horas antes de la entrevista, Nous retrouvons, dans El albúm, pp.157-713

. Ibid, Ça fait une semaine qu'elle est à l'hôtel, au Plaza (?). » (p.8)

, « (Cela faisait partie aussi de mon bonheur d'éviter les questions raisonnables : savoir pourquoi elle était à Santa Maria, pourquoi elle parcourait le quai avec sa valise, p.19

. Ibid, Je ne pouvais deviner, même lorsque arriva le mot Écosse, ce qui allait commencer là : la voix descendait, douce, continue, sur mon visage, p.15

. Ibid, Ce fut la première histoire ; elle la répéta d'autres fois, presque toujours parce que je la lui demandais quand j'en avais assez de la chaleur de l, p.15

, « (?) le don d'hésiter entre Venise et Le Caire quelques heures avant notre entrevue (?). » (p.16). un día, increíble, nos estábamos bañando en la playa

, Cette double réalité permet au personnage principal de fuir la réalité grâce à l'imagination. Nous pouvons dire que cette évasion correspond à un exil abstrait

, est l'idée d'un exil spirituel, l'évasion de la pensée ou de l'âme de la personne

, C'est un exil qui se fait à l'intérieur de soi-même

. Dans-la-nouvelle-el-Álbum, cette fuite imaginaire permet à Jorge Malabia de voyager partout, de découvrir le monde et de vivre des aventures. Pour Malabia, le plus important c'est ce que les voyages imaginaires lui permettent de découvrir

«. (. , .) sólo temía, verdaderamente, perder peripecias y geografías, perder el y contrito (?). » (p.160-161) 716 . Les histoires renvoient toujours à des endroits lointains et exotiques

C. , Malabia admire le don que possède la femme pour imaginer des histoires : « Tal vez nadie en el mundo sepa mentir así, p.717

, Ce qui est extraordinaire pour Malabia, c'est cette capacité de création, d'imagination qui se cache derrière la femme, et qui le fascine : « (...) -allí, a mi lado, sin esfuerzo, con un placer impersonal y divino-, la primera cacería de zorro que estremeció la tierra

. Ibid, « À peine venions-nous de "pleurer de froid sur cette fichue côte, mais, incroyable, quelques heures après on se baignait sur la plage, p.16

. Ibid, Non pas peur de la solitude, mais peur de perdre une solitude que j'avais habitée avec un sentiment de puissance, une sorte de bonheur que les jours à venir ne pourraient jamais compenser ni remplacer, p.19

, « (?) que la seule peur que j'avais au fond, c'était de perdre des aventures et des pays, c'était de perdre la guinguette crapuleuse de Naples où elle faisait l'amour sur un air de mandoline, l'atelier de São Paulo où elle aidait à sa façon un homme simiesque et contrit (?), p.19

. Ibid, » (p.157) 718 . La femme représente la fuite sans danger, et fondamentalement, la liberté. L'expérience de l'exil intérieur symbole d'un certain bonheur éphémère permet de connaître une expérience poétique : « Estaba el hambre, siempre; pero escucharla era el vicio, más mío, más intenso

, Quand l'inconnue disparaît, Malabia découvre l'album rempli de photos qui avaient été prises lors des voyages que la femme avait fait à travers le monde. Il est déçu, en colère, triste : « En cuclillas, envejecido, tratando de manejar la pipa con evidente soberbia, vi las fotografías en que la mujer -menos joven y más crédula a medida que iba pasando rabioso las páginas-cabalgaba en Egipto, p.720

L. De-s'évader-de-son-monde-quotidien, Quand la femme disparaît, il se sent vide, il est obligé de renoncer à son monde imaginaire. Mais quand il découvre l'album, il est déçu en apprenant que tous ces voyages, toutes ces histoires ne sont pas le fruit d'un extraordinaire don d'imagination, mais la réalité, véritable et concrète. Cette fuite qui l'avait tant émerveillé et qui lui avait permis de s'exiler

. Dans-el-astillero, la venue de Larsen à Santa María et son installation à Port

R. Chantier, une certaine façon, l'exil. Ce voyage est une quête, une quête du passé et de l'espoir. Pour retrouver ce bonheur, il met en place la farce

, « (?) à mon côté, avec un plaisir impersonnel et divin, la première chasse au renard qui ait fait trembler la terre, la frénésie qu'elle orchestrait à mesure avec des mots ambitieux et fanés (?), p.16

. Ibid, Mais le vice, c'était de l'écouter, sensation plus intense, plus personnelle, meilleure. Car rien ne pouvait se comparer à l'éblouissant, « Il y avait la faim, toujours

. Ibid, Accroupi, vieilli, essayant de manipuler ma pipe avec détachement et dédain, je vis les photos où la femme, moins jeune et plus crédible à mesure que je tournais rageusement les pages

, Dans les récits d'Onetti El pozo, El albúm et Presencia, la figure de la femme

. Dans-la-nouvelle-presencia,

J. Malabia, Il s'exile mentalement pour s'évader de sa réalité et retrouver la trace de celle qu'il regrette : María José. Il veut échapper à une réalité beaucoup plus noire que celle de El álbum : la distance, la solitude, le malheur d'avoir perdu María José, et le besoin de combler ce vide. Pour pouvoir expérimenter l'exil intérieur, il a besoin d'un complice, Tubor, et d'un support matériel, la farce de l'affaire avec Tubor : « Pensé que aquél era el compañero de disparate, de juego, que yo había deseado. » (p.414) 729 . C'est une action que Malabia fait volontairement, il sait que solliciter les services d'un détective va lui permettre de s'exiler grâce au pouvoir de l'imaginaire. C'est un bonheur pour lui de pouvoir retrouver María José, de retrouver ses repères du passé et une certaine euphorie passagère : « Conté los billetes mientras le dejaba ver mi sonrisa de creencia, p.730

, no del todo feliz, porque no estaba conmigo preguntándose qué intrusión de la vida impedía que yo le escribirá (...). » (p.416) 731 . Cette évasion est consciente et désirée, car sa véritable réalité est faite de solitude, angoisse et nostalgie. En effet, l'exil intérieur lui permet d, Así, pagando mil pesetas diarias, tuve a María José fuera de la cárcel sanmariana; la pude ver recorriendo calles con amigas, bajar hasta la rambla

, Au début de la nouvelle, nous apprenons que Jorge Malabia s'est exilé à Madrid : « En mi planisferio veinte centímetros separaban

. Ibid, Je pensai qu'il était le camarade de l'absurdité, du jeu, que j'avais désiré. ». La traduction est nôtre

. Ibid, Je contai les billets pendant que je lui laissais voir mon sourire de croyance, de petit enthousiasme. ». La traduction est nôtre

. Ibid, De cette façon, en payant mille pesetas par jour, j'eus María José hors de la prison sanmarienne, je pus la voir parcourir les rues avec des amies, descendre jusqu'à la promenade maritime (?), pas tout à fait heureuse, parce qu'elle n'était pas avec moi en train de se demander quelle intrusion de la vie empêchait que je lui écrive. ». La traduction est nôtre

. Madrid, 415) 732 . Malabia passe par un changement géographique, un départ qui a été imposé, comme l'a été la vente du journal : « Para mí ya no había ni habría

, Santa María reconstruida ni El Liberal, p.733

«. (. , A veces pasaba hambre o pereza de moverme para comer; a veces dejaba pasar las horas, desde el ajetreo sin sentido de la madrugada hasta la noche, tirado en mi cama, repitiendo mi nombre sílaba a sílaba, mirando el retrato de María José que pasaba regular de un bolsillo a la mesa de noche y regresaba por las mañanas, p.734

. La-seule-chose-qui-rassure and . Malabia, Il se réfugie dans sa vie antérieure à Santa María pour échapper au désespoir de l'exil : « Y también la veía andar con sus piernas largas y las gotas de llovizna en la cara yendo, ignorante, hacia la esquina en que nos encontramos por primera vez. » (p.416) 735 ; ou encore : « Así, bebiendo y fumando, sin esfuerzo, fui viendo a María José salir de la biblioteca de Santa María y trepar al coche. » (p.418) 736 . Malabia est ancré dans ce passé dont les souvenirs reviennent constamment, mais comme il le dit lui-même, ceci représente « El pasado, p.737

, La nouvelle se déroule en terre d'exil, l'Espagne, et principalement Madrid puisque c'est là qu'habite Malabia

. Ibid, Dans mon planisphère vingt centimètres séparaient Santa María de Madrid. ». La traduction est nôtre

. Ibid, Pour moi il n'avait pas et il n'y aurait plus de Santa María reconstruite ni de El liberal. ». La traduction est nôtre

, Quelquefois, j'avais faim ou j'étais paresseux à l'idée de me déplacer pour manger ; quelquefois je laissais passer les heures, entre l'agitation insensée de l'aube et la nuit, allongé dans mon lit, répétant mon prénom syllabe après syllabe, regardant le portrait de María José qui allait régulièrement d'une de mes poches à la table de nuit et y revenait chaque matin, « (?) je m'isolais des journées entières dans mon appartement (?)

, Et aussi je la voyais marcher avec ses longues jambes et avec les gouttes de bruine sur son visage, allant, ignorante, à l'angle de la rue où nous nous recontrâmes pour la première fois. ». La traduction est nôtre

. Ibid, De cette façon, en buvant et en fumant, sans effort, je commençai à voir María José sortir de la bibliothèque de Santa María et grimper dans la voiture

. Ibid, « Le passé, plus jamais. ». La traduction est nôtre, p.383

. Montevideo-por-falta-de-información, Entonces busqué un "intermezzo", el recuerdo de un viaje que hice a la provincia de Entre Ríos, p.745

H. Et and . Verani,

, nous retrouvons une mise en abîme de l'exil. Dans un de ses derniers romans, Dejemos hablar al viento 747 , le commissaire Medina, doit s'exiler de Santa María et cherche un endroit pour refaire sa vie. Il part pour Lavanda où il a la nostalgie de Santa María

L. «-fabríquese, Santa María que más le guste, mienta, sueñe personas y cosas, vol.748, p.767

. Attardons-nous-maintenant-quelque-peu-sur-la-vie-d'onetti, Son exil ne correspond pas simplement à ce lieu d'évasion et de repli, ni même à la création, au sens poétique, du monde de Santa María. L'exil d'Onetti a aussi été réel et concret

J. Carlos-onetti-o-la-salvación, Au point où, à un moment donné, Perón décida d'interdire quelque chose qui s'appelait "Montevideo, Uruguay". Je me souviens qu'une fois pour pouvoir voyager à Montevideo, j'ai dû d

. Le-désir-de-ne-pas-Être-À-buenos-aires and . De-venir-À-montevideo, Et je savais en même temps que je ne pouvais pas le faire pour des raisons économiques. Mais j'étais conscient également qu'il m'était impossible de situer mon roman à Montevideo faute d'information. Alors j'ai cherché un "intermezzo", le souvenir d'un voyage que j'avais fait dans la région d'Entre Ríos. Là-bas j'ai passé deux ou trois jours à Paraná, qui a une promenade maritime

J. Onetti and . Carlos, Obras completas I, prologue de Juan Villoro : « (?) une façon de déclarer sa liberté et d'affirmer l'existence réelle de son monde imaginaire, de postuler la destinée indépendante de son propre effort créateur

J. Onetti and . Carlos, Dejemos hablar al viento, Obras Completas volumen II, Barcelona, Galaxia Gutemberg, Círculo de Lectores, 2007.

J. Onetti, L. Carlos, É. Paris, and . Gallimard, Traduit de l'Espagnol par Claude Couffon : « Fabriquez la Santa Maria de votre choix, mentez, imaginez des gens et des choses, des événements, p.179, 1997.

. Obras, « Le début de l'exil me paralysa, m'empêcha d'écrire pendant longtemps. J'avais écrit plus de la moitié d'un roman [Laissons parler le vent], mais l'exil produisit une espèce de sécheresse en moi. Je ne pouvais pas continuer ce que j'avais commencé dans mon pays

, quand il demande à la littérature bien plus que les éloges d'honnêtes citoyens qui sont ses amis, ou de ceux des bourgeois avec une mentalité de bourgeois qui sont les amis de l'Art, avec majuscules, la vie poura l'obliger à faire n'importe quoi, mais il continuera d'écrire. Non parce qu'il a un devoir envers lui-même, ou une défense culturelle urgente à faire, ou un prix ministériel à encaisser. Il écrira parce qu'il le faut, parce qu'il n'aura pas le choix, parce que c'est son vice, sa passion et son malheur. ». La traduction est nôtre. -386-en el restaurante El Águila, y yo le decía, Requiem por Faulkner y otros artículos, op. cit. : « Quand un écrivain est plus qu'un amateur, vol.751

. Dans-son-entretien-avec-ramón and . Chao, Onetti décrit son expérience en exil : « -[Chao] Se resignó al exilio

. Montevideo, que maté a Montevideo en mi corazón, no sólo haya podido terminar la novela, sino que también, simbólicamente, haya escogido ese final de destrucción de

, Santa María y haya impreso al conjunto un tono mucho más oscuro, más pesimista que en mis obras anteriores, p.752

, Il vivra le reste de sa vie avec le poids de l'exil. Plusieurs articles aux titres révélateurs qu'il écrivit pendant ces années-là en témoignent : « Un uruguayo en

. Madrid, , p.753

L. Mañana, Je l'ai commencé à Montevideo. J'ai cru pouvoir le finir à Madrid, mais pendant plus de deux ans, je n'ai pas pu écrire une seule ligne. Je ne sais pas ce qui se passait. Le déracinement, les amis. Montevideo, le café, vol.31

, ma première petite amie, tout cela, plus jamais? Cet Uruguay où je marchais en compagnie de Luis Batlle Berres, qui était le Président de la République, et qui se promenait dans les rues sans aucune escorte. Nous nous asseyions dans le restaurant El Águila, et je lui disais: "Écoutez, Monsieur Luis, ne tournez pas le dos à la porte" et il me répondait

O. Onetti and . Cit, Quand je me suis fait à l'idée que je ne reverrais plus Montevideo, que j'avais tué Montevideo dans mon coeur, non seulement j'ai pu terminer le roman, mais j'ai choisi symboliquement de le terminer sur la destruction de Santa María. Cela a donné à l'ensemble un ton beaucoup plus noir, Vous vous êtes résigné à l'exil. Vous l'avez accepté, p.210

J. Onetti, C. Carlos, . De-un-lector, E. Madrid, and . Santillana, , 1995.

, Confesiones de un lector, op. cit. : « Réflexions d'un exilé ». La traduction est nôtre

, Ibidem : « Réflexions d'un re-exilé ». La traduction est nôtre, p.388

D. De-la, Mais après la fermeture de El libéral, c'est Presencia qui reste et qui devient la seule source de vérité : « A veces recibía Presencia (?)

, La terre de l'exil de Juan Carlo Onetti est Madrid, la même ville où s'exile

. Malabia, . Propos-de-son-expérience-en-tant-qu'exilé-onetti-avait-précisé-dans-l'entretien-avec-ramón, and . Chao, No se puede comparar con todo lo que sufrió la gente que fue robada, secuestrada, torturada y asesinada en aquella época. » (p.295) 761 . Dans Presencia, à travers Malabia, Onetti nous présente sa vision de l'exil : c'est une expérience difficile et douloureuse qui l'a marqué pour le reste de sa vie, mais même s'il n'en est pas sorti indemne, il a continué de vivre. Comme Malabia qui, loin des siens et coupé à jamais de ses repères

C. Même-si-ce-n'est-pas-le-propos-de-l'oeuvre-de-juan and . Onetti, nous voyons aussi qu'à travers elle, certaines situations politiques ou sociales sont évoquées : Onetti est un sujet de son temps, témoin de l'époque historique qu'il a dû vivre et subir. Il est vrai que ses textes sont libérés de

. Qu, Onetti conçoit l'écrivain comme agent actif de son temps, immergé dans sa société

O. Presencia and . Cit, Elle me venait des endroits les plus illogiques du monde et j'imaginais le groupe de Sanmariens inconnus se relayant pour la rédiger et la distribuer. (?) il fallait une vocation de martyr pour accomplir cette tache. Et moi j'étais obligé de dépenser l'argent de l'expropriation pour María José, Parfois je recevais Presencia (?)

O. Onetti, « -Et d'autres encore sont morts, mais pas à cause d'une nouvelle. Moi, au moins, je suis là pour le raconter, p.203

, Ce n'est pas comparable avec tout ce qu'ont subi les gens qui ont été volés, séquestrés, torturés et assassinés à cette époquelà, p.207

L. ,

. Dans-le-texte-de-jorge-ruffinelli-la-literatura-ida-y-vuelta, Onetti affirme : « La literatura jamás debe ser "comprometida, Simplemente debe ser buena literatura

L. , Que no me guste que exista la pobreza es un problema aparte. » 778 . Dès ses premiers articles dans la revue

. Marcha, Il conçoit la littérature comme la forme d'art la plus complète et la plus sublime, et non pas comme un espace d'engagement politique, de création de pamphlets, et de soumission idéologique à un parti. Pour lui, un écrivain doit, avant tout, être un écrivain et se mettre au service de l'art. Par ailleurs, ce qui se dégage implicitement, c'est que l'auteur ne peut pas tourner le dos à son époque. Onetti va être une personne engagée, préoccupée par les problèmes politiques et sociaux, dans une époque très turbulente en ce qui concerne les relations internationales et la défense des droits de l'homme : la

, Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, la révolution cubaine, etc. Mais ce sera

, Dans son oeuvre littéraire, il fera tout autre chose ; de l'art. Onetti trouve dans la vie sa matière première, puis il la transforme en oeuvre d'art : « La literatura es un oficio; es necesario aprenderlo pero, más aun, p.779

, Cette phrase condense en elle toute la pensée onettienne : apprendre c'est inventer

J. Ruffinelli and J. C. Onetti, « La littérature ne doit jamais être "engagée". Elle doit être simplement de bonne qualité. La mienne n'est engagée qu'avec moi-même. Que l'existence de la pauvreté ne me plaise pas, Los novelistas como críticos, 1966.

O. Requiem-por-faulkner, « La littérature est un métier : il est nécessaire de l'apprendre mais il est encore plus nécessaire de le créer

. Ibid, Une fois la méditation faite, nous usurpons le langage incomparable des publicités d'assurances, nous remplissons nos poumons, et lançons un appel aux jeunes ambitieux, énergiques, actifs, qui désirent se bâtir un excellent avenir. Il faut faire une littérature uruguayenne, il faut employer notre langage à nous pour dire nos choses à nous. Cela ne sert plus d'imiter l'esthétique de Monsieur Untel, parce que Monsieur Untel a l'avantage de l'imiter depuis dix ans, et Madame Unetelle depuis vingt ans. Chacun se doit de chercher à l'intérieur de lui-même car c'est le seul endroit où il puisse trouver la vérité, et tout ce tas de choses dont la poursuite, toujours en échec, produit l'oeuvre d'art. En dehors de nous, il n'y a rien, il n'y a personne. La littérature est un métier : il est nécessaire de l'apprendre, mais il est encore plus nécessaire de le créer. Celui qui n'écrit pas pour ses amis, ou pour sa bien-aimée, ou pour son honnête famille, celui qui écrit parce qu'il éprouve la nécessité de le faire, ne pourra s'exprimer qu'avec une technique nouvelle, encore inconnue, Pensons à cette réalité effroyable : les mêmes noms qui formaient l'avant-garde de nos lettres en 1930 apparaissent en 1940 occupant exactement la même place, faisant les mêmes choses. Et arrivera 1950 et ils seront là et ils publieront le même livre chaque année avec un titre différent

. Les and . Et, gisait le revolver sombre, court, approprié, qu'il avait pris, mêlé à la blancheur des chemises et des mouchoirs, et qu'il avait porté dans la poche de son pantalon, ou à la ceinture, en le cachant avec astuce et impudence, conscient que c'était lui-même qu'il cachait, impassible et rassuré, parce qu'il pouvait se cacher, p.149

, Ibidem : « (?) les différentes façons qu'ont les gens de se tromper en disant les mêmes choses, p.24

. Ibid, « -Vivre ici, c'est comme si le temps ne passait pas, comme s'il passait sans pouvoir me toucher, comme s'il me touchait sans me changer, mentis-je, au moment où le car arriva, p.413

, Lo inútil en arte es, pues, lo que proviene o se destina a las gentes inútiles

, Respiremos tranquilos, ya que nada se ha perdido, vol.787, pp.68-69

, la relation entre l'existence et l'être humain. D'un côté, la fiction essaye de trouver une simultanéité d'expression à travers de multiples regards et mises au point, pour démontrer l'ambivalence de la réalité ; d'un autre côté, les récits cherchent à représenter de la manière la plus vraisemblable, l'état d'isolement et d'abandon de l'être humain. C'est ainsi que s'établissent les limites de la capacité d'interprétation du narrateur, les divers changements qu'il adopte, Le renouveau de la structure du récit est une des caractéristiques les plus distinctives de la littérature contemporaine qui tente de refléter avec le plus de rigueur

, L'évolution des techniques narratives obéit au profond besoin de dépasser les limites

, La destruction de l'illusion référentielle qui caractérise les récits traditionnels est la réponse à ce profond besoin. Les représentations de la crise du signe sont multiples

, Il en est de même pour le portrait, Los adioses

O. Requiem-por-faulkner-y-otros-artículos, « Et maintenant, audacieusement, nous nous glissons parmi ces figures illustres, pour dire que la seule chose qui est morte est le roman bâti sur l'âme d'un individu. Ce qui a commençé avec le génie de Dostoïevski -entre autres -a atteint le zénith avec Marcel Proust et s'achève pour toujours dans ce

. Dit-ortega-y-gasset, Le roman est mort dans la société capitaliste, disent les critiques révolutionnaires avec un zèle excessif et un manque de portée. Mais Periquito el Aguador, qui se voit obligé de mettre un point final à ce commentaire de commentaires, dit que ce qui est mort et sent mauvais est tout simplement le roman "de" la société capitaliste ; les thèmes usés jusqu'à l'inutilité sont des thèmes qui satisfont les bourgeois. Ce qui est inutile dans l'art donc, c'est ce qui provient des gens inutiles, ou ce qui leur est destiné. Respirons tranquilles, puisque rien n'est perdu. ». La traduction est nôtre. -423-variations de la narration : « Les variantes sont très nombreuses ; les variantes des variantes encore plus. Ils semblent même les multiplier à plaisir, Cela fait un moment que l'on parle de la décadence du roman. Les thèmes sont déjà tous épuisés et le roman est condamné à se répéter, p.83

«. Non, Leur immobilité n'est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu'un reflet de la lampe, ses traits n'ont pas bougé, pp.26-27

. À-propos-du-personnage and . Dans-pour-un-nouveau-roman, Robbe-Grillet affirme : « En fait, les créateurs de personnages, au sens traditionnel, ne réussissent plus à nous proposer que des fantoches auxquels eux-mêmes ont cessé de croire

. Le-roman-de, il caractérise une époque : celle qui marqua l'apogée de l'individu. » (p.28), et il poursuit : « Peut-être n'est-ce pas un progrès, mais il est certain que l'époque actuelle est plutôt celle du numéro matricule. Le destin de monde a cessé, pour nous, de s'identifier à l'ascension ou à la chute de quelques hommes, de quelques familles. Le monde luimême n'est plus cette propriété privée, héréditaire et monnayable, p.28

, Ainsi, il met fin à la psychologie d'introspection, et constitue la réalité selon des images immédiates. Il s'agit, à travers lui, de mettre entre parenthèses le monde familier, la conception traditionnelle du monde et de la représentation narrative. Le but est d'oublier les images et les sentiments reçus pour parvenir à des images immédiates. Par image immédiate, nous entendons une image libre de toutes préconceptions

O. Onetti and . Cit, Vous avez souffert de ne pas écrire ? -[Onetti] : Terriblement. J'étais comme un enfant qui ne fait pas ses devoirs. Un jour, on a demandé à Borges pourquoi il écrivait. Il a répondu

. Obras, « Ma plus grande ambition est celle de connaître tous les mots qui sont à ma disposition dans le dictionnaire (?) et de les employer avec une telle exactitude qu'ils n'admettent pas de synonyme, et à un moment précis. Cette ambition irréalisable serait suffisante, je suppose, pour remplir les années de vie active d'un écrivain

C. Onetti-en, Je ne crois pas, et je le dis catégoriquement, que la langue soit un personnage du roman. Je pense qu'il s'agit d'un instrument que chaque écrivain utilise et renouvelle selon l'exigence de sa création, mais en aucun cas en tant que personnage. Les personnages d'un roman sont les hommes et tout ce qui les fait agir est simplement la vie. Le langage, qui est un artefact, ne peut être au-dessus de la vie-même et des hommes en tant que protagonistes d, reportage publié sans signature dans la revue Imagen de Caracas, vol.6, pp.1-15, 1967.

. Enfin,

. L'existence-entre-piège and . Échappatoire,

A. Le-premier-roman-d'onetti and E. Pozo,

, Dans les textes d'Onetti se répètent sans cesse les expressions de condamnation ; l'essence de l'affirmation d'Eladio Linacero, dans El pozo, est représentative de toute son oeuvre : « Todo es inútil y hay que tener por lo menos el valor de no usar pretextos. » (p.85) 803 . Dans son essai, Mario Benedetti affirme : « Virtualmente, todas las novelas que siguieron a El pozo, son historias de seres que empezaron a aceptar y se perdieron, como si el autor creyese que en la raíz misma del ser humano estuviera la inevitabilidad de su autodestrucción, Sa conception de la littérature restera intacte au fil du temps. Ses personnages demeureront toujours des êtres seuls, isolés dans un monde hostile, entourés d'hommes distants les uns des autres, que l'amitié ou l'amour mêmes ne parviennent pas à rapprocher

O. Dans-son, Onetti dévoile la condition problématique de l'homme

. Le, « Tout est inutile et il faut au moins avoir le courage de ne pas se faire de prétextes, p.63

M. Benedetti and J. Carlos-onetti, Editorial Anaya Las Américas, 1974 : « Virtuellement, tous les romans qui suivirent El pozo sont des histoires sur des êtres qui commencèrent à accepter et se perdirent, comme si l'auteur croyait que dans la racine même de l'être humain se trouve le caractère inéluctable de son autodestruction, Homenaje a Juan Carlos Onetti Variaciones interpretativas en torno a su obra

, Dans El astillero, ce qui se cache derrière cet humour, derrière l'ironie du narrateur et la fiction de la farce, c'est la cruauté de l'hiver, la désolation d'un décor en ruine, L'humour est noir ou tragique quand il met en jeu les concepts de mort ou de souffrance

. L'hiver, Il y a la même et les autres personnages doivent faire face : « (?) -sintió el miedo como un frío agregado, como una manera distinta de sufrirlo-» (p.189) 806 . Cette décrépitude rend tragique l'existence des personnages : « "Esta es la desgracia -pensó-, no la mala suerte que llega, insiste, infiel y se va, sino la desgracia, vieja, fría, verdosa (?), p.807

, Larsen est un homme vaincu par l'existence : « Por las tardes, los cielos de invierno, cargados o desoladamente limpios, que entraban por la ventana rota podían mirar y envolver a un hombre viejo que había desistido de sí mismo (?). » (p.197) 808 . Quand Larsen retourne à Santa María après cinq ans d'exil, il revient pour revivre son passé

. Dans-el-astillero,

. María, Larsen sait qu'il va rentrer dans un jeu absurde et irréel, mais c'est la seule issue pour se savoir vivant : « Varias veces, a contar desde la tarde en que desembarcó impensadamente en

P. Astillero, detrás de una mujer gorda cargada con una canasta y una niña dormida, había presentido el hueco voraz de una trampas indefinible. Ahora estaba en la trampa

. Le, « Il éprouva la peur comme un autre froid, comme une autre façon d'en souffrir, p.187

, Le malheur c'est ça", pensa-t-il, "non pas la malchance qui arrive, insiste, puis infidèle s'en va, vol.87

. Ibid, « L'après-midi, les ciels d'hivers nuageux ou désespérément clairs qui entraient par les vitres cassées, pouvaient voir et envelopper un vieil homme qui avait renoncé à lui-même (?). » (p.198). -432-era incapaz de nombrarla, incapaz de conocer que había viajado, había hecho planes, sonrisas, actos de astucia y paciencia sólo para meterse en ella

, L'absence de tout espoir transforme Larsen et les autres personnages en caricatures d'êtres humains, qui, ne s'intéressant plus à rien, s'amusent à parodier une existence active et normale, mais ce ne sont plus des êtres humains, ce sont comme des fantômes vides et déchirés : « (?) ella no era una persona, sino el acto, la facultad de mirar (?). » (p.190) 810 , dit le narrateur à propos de la femme de Gálvez. Les personnages sont complètement déshumanisés : « No soy una persona (?), En effet ce piège dans lequel Larsen est rentré et donc ne peut plus sortir, vol.811, p.144

, Ce dispositif provoque un effet comique à certains moments du récit : l'humour survient quand la réalité et le monde illusoire de la farce s'entrecroisent

, Quand nous apprenons ce que fait Larsen pour rendre cette farce réelle, alors que nous connaissons la véritable réalité : « (?)

, En mettant en scène la farce, les personnages essaient d'échapper au nonsens de l'existence, ou du moins, ils essaient de l'ajourner

. Ibid, depuis le soir où il avait débarqué inopinément à Port-Chantier derrière une grosse femme chargée d'une corbeille et d'une petite fille endormie, il avait pressenti le trou vorace d'un piège indéfinissable. À présent il était dans ce piège et il était incapable de lui donner un nom, incapable de reconnaître qu'il avait voyagé, fait des plans, dépensé sourires, manigances et patience rien que pour s'y livrer, Plusieurs fois, p.40

, « (?) elle n'était plus une personne mais l'acte, la faculté de regarder (?), p.189

. Ibid, Je ne suis pas un être humain (?). », p.128

, « (?) comme pour convaincre un témoin blasé que cette salle vide n'était pas si différente des bureaux d'une entreprise active et millionnaire. » (p.156), p.433

. Le-chantier-en-décomposition, Nous pouvons donc voir que derrière l'ironie du narrateur, derrière la parodie, se cache une vision pessimiste et dévastatrice de la condition humaine. Nous pouvons dire de ce texte qu'il est entropique (terme que l'on emploie en thermodynamique), c'est-à-dire que ce texte est constitué par un système qui tend vers l'épuisement : « Él, alguno, hecho un montón en el tope de la noche helada, tratando de no ser, de convertir su soledad en ausencia. » (p.232) 813 . Cette entropie qui agit sur le système finit par le rendre inexistant : l'univers est décadent, le temps est clos

. Vivre-malabia, Au début, quand le narrateur relate l'affaire avec le détective Tubor, il dit : « Pensé que aquél era exactamente el compañero de disparate, de juego, que yo había deseado. » (p.414) 814 . Malabia et Tubor mettent en place une fiction : Tubor est payé pour raconter des « histoires » à Malabia, et ces mensonges permettent à ce dernier d'échapper à la tristesse quotidienne : « Así, pagando mil pesetas diarias, tuve a María José fuera de la cárcel sanmariana ; la pude ver recorriendo calles con amigas

;. Ibid and . Lui, quelqu'un, une espèce de tas au sommet de la nuit glacée, essayant de ne pas être, de convertir sa solitude en absence, p.245

O. Presencia and . Cit, Je pensai qu'il

, De cette façon, en payant mille pesetas par jour, j'eus María José hors de la prison sanmarienne, je pus la voir parcourir les rues avec des amies, descendre jusqu'à la promenade maritime (?). ». La tradution est nôtre

D. Presencia, l'imagination permet à Malabia, bien des années plus tard, de s'évader d'une réalité non désirée, celle de l'exil, remplie de solitude, de tristesse et de culpabilité qui le martyrisent

, Dans Presencia, l'histoire de la farce avec Tubor est au centre du récit

, derrière cette plaisanterie imaginaire se cache l'injustice de l'exil imposé

, L'imagination et l'écriture peuvent être mises en parallèle car les deux représentent une échappatoire. L'imagination pour Malabia, a le même rôle que l'écriture de Presencia pour Onetti où se retrouve l'expérience de l'exil politique

. Dans-para-esta-noche, Ossorio et Morasán représentent, comme nous avons vu, les deux faces d'un même conflit. Cependant, tous les deux vont être victimes d'un piège. Le thème central de Para esta noche, est celui de l'homme piégé. Cette image est associée plus

, Quand Ossorio attend dans le First and Last, il se compare à un rat : « "Algún desgraciado que se ve venir el fin como yo, rata acorralada (?)". » (p.20) 820 . Cette même image revient à la fin du texte pour décrire la manière dont Ossorio, anticipant une mort imminente, perçoit Victoria « como una rata sorprendida, p.821

O. Une-nuit-de-chien and . Cit, Ce peut-être [sic] n'importe quel ivrogne, pensa-t-il, un malheureux comme moi qui voit venir sa fin, tel un rat traqué (?), pp.20-21

, Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « (...) comme un rat surpris (...). ». -437-a dormirse, que un momento después estaría dormido e independientemente de su propio destino (?). » (p.219) 825 . De son côté, juste avant sa mort, Morasán reconnaît la même détermination du destin : « (?) toda su vida se reducía ahora a la preparación de aquel instante, que cada momento anterior, p.293

, Après avoir échoué dans toutes les tentatives pour s'unir au monde, la seule issue pour Eladio Linacero dans El pozo, est celle d'écrire ses mémoires ; une réponse au malheur d'exister. La création lui fait oublier l

, Es cierto que no sé escribir, pero escribo de mí mismo. » (p.12) 827 . Et quelques pages plus loin, on aperçoit le seul instant agréable de sa vie réelle : « Hace horas que escribo y estoy contento porque no me canso ni me aburro, p.828

, Le fait d'écrire témoigne la volonté d'Eladio de communiquer

, « (?) sentant qu'il allait dormir, qu'un moment plus tard il serait endormi, étranger à son propre destin, p.275

, « (?) que toute sa vie se réduisait maintenant à la préparation de cet instant, que chaque moment passé, de calme ou d'inquiétude, de joie, de découragement, de haine, prenait son sens, s'éclairait en se faufilant sous une lumière puissante, courait se glisser en un lieu inévitable, p.288

. Le, trouvé un crayon et une pile de réclames sous le lit de Lazare, alors maintenant plus rien ne me dérange, ni la crasse, ni la chaleur, ni ces pauvres gens dans la cour. C'est vrai que je ne sais pas écrire, mais c'est pour moi que j'écris. » (p.11). Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « (?) C'est vrai que je ne sais pas écrire

, Ibidem : « J'écris depuis des heures et je suis content parce que je ne me fatigue pas et ne m'ennuie pas, p.26

. Ibid, Cette traduction ne restitue pas, à nos yeux, la poétique onettienne. Peut-être pourrions-nous proposer une autre traduction : « antipathie ou peur, « déplu ou fait peur, p.115

. Ibid, Sur le visage de la jeune fille, le regard est alors ouvert et franc ; elle me sourit, les lèvres légèrement entrouvertes, p.24

. Ibid, « -Mais pourquoi ne pas accepter que tu ne seras jamais plus amoureux ? Elle avait raison ; je ne veux pas l'accepter parce qu'il me semble que je perdrais tout enthousiasme, que le vague espoir de tomber amoureux me donne un peu confiance en la vie, p.31

. Ibid, Tout dans la vie n'est que pourriture, et nous sommes toujours des aveugles dans la nuit, attentifs, sans comprendre, p.62

, en effet, en disposant une structure narrative désordonnée où les différents récits de rêves et d'épisodes de son passé s'entrecroisent, il laisse une place très importante aux réflexions à propos de son écriture : « Otra advertencia: no sé si cabaña y choza son sinónimos ; no tengo diccionario y mucho menos a quien preguntar. Como quiero evitar un estilo pobre

, Il construit ainsi son image de créateur, et met en place une communication avec le lecteur de l'oeuvre : « Pero hay belleza, estoy seguro, en una muchacha que vuelve inesperadamente, desnuda, una noche de tormenta, a guarecerse en la casa de leños que uno mismo se ha construido, tantos años después, casi en el fin del mundo. » (p.32) 835 . Ici le narrateur fait une réflexion sur l'esthétique de l'image qu'il a créée dans son imagination

. La-véritable-aventure, R. Vu, . Dans-ce, and . Qu, Eladio ressent quand les images des aventures qu'il a créées défilent dans son imaginaire. Par rapport à l'acte d'écrire, au sens de transcrire ces images sur un papier

«. Lo, no se ha inventado la forma de expresarlo, el surrealismo es retórica. Sólo uno mismo, en la zona de ensueño de su alma, algunas veces. » (p.40) 836 . C'est tout de même ce qu

. Ibid, Il n'y a personne qui ait l'âme pure, personne devant qui l'on puisse se découvrir sans honte. Et maintenant que tout est ici, écrit, l'histoire de la cabane en rondins, et que n'importe qui peut le lire?, p.28

. Ibid, Je dois dire, également, que je ne sais pas si "cabane" et "chaumière" sont synonymes ; je n'ai pas de dictionnaire, ni personne qui pourrait me renseigner. Comme je veux éviter un style pauvre, je vais employer les deux mots, p.21

. Ibid, Mais il y a quelque chose de beau, j'en suis sûr, dans une jeune fille qui revient, de façon imprévue, nue, une nuit de tempête, se réfugier dans la maison en rondins qu'on s'est construite, tant d'années plus tard, p.27

. Ibid, Il n'y a que seul avec soi-même, parfois, en cette zone obscure de notre âme? » (p.33). ses aventures imaginaires : s'évader de la solitude et du monde qui l'entoure, monde déconcertant

, Eladio Linacero expose aussi sa vision de l'être humain corrompu par un monde en déchéance : « No quise decirle nada, pero la verdad es que no hay gente así, sana como un animal. Hay solamente hombres y mujeres que son unos animales » (p.39) 837 ; ou encore : « El amor es maravillosos y absurdo e, incomprensiblemente, visita a cualquier clase de almas. Pero la gente absurda y maravillosa no abunda; y las que lo son, es por poco tiempo, en la primera juventud. Después comienzan a aceptar y se pierden, vol.838, pp.49-50

, Sonrío en paz, abro la boca, una gran mariposa nocturna. Pero, en cambio, fue ella la que me alzó entre sus aguas como el cuerpo lívido de un muerto y me arrastra, inexorable, entre fríos y vagas espumas, p.839

. Ibid, Je ne voulus pas la contredire, mais en réalité il n'existe personne comme ça, aussi sain qu'un animal. Il n'y a que des hommes et des femmes qui sont des animaux, p.32

. Ibid, « L'amour est merveilleux et absurde ; et, étrangement, il visite toutes les classes d'êtres. Mais les gens absurdes et merveilleux n'abondent pas ; et ceux qui le sont, c'est pour peu de temps, quand ils sont tout jeunes. Plus tard ils commencent à accepter et à se perdre, p.39

. Ibid, Tout est inutile et il faut au moins avoir le courage de ne pas se faire de prétextes. J'aurais aimé clouer la nuit sur du papier, comme un grand papillon nocturne. Mais, plutôt, c'est elle qui m'a soulevé de ses eaux, comme le corps livide d'un mort, et qui me pousse, « Les extraordinaires confessions d'Eladio Linacero, p.63

, El pozo ne correspond pas à la description de ce qu'un personnage ressent, mais plutôt de ce qu'il est. Il s'agit d'exprimer la réalité en profondeur, et de reproduire l'amertume et l'angoisse de l'homme seul devant un monde austère

R. Dans-ce, histoire est secondaire, ce que nous trouvons, c'est l'histoire de la non permanence des choses, une analyse qui part de l'intérieur

, Les aventures imaginaires représentent la fuite du monde qui l'entoure et qui le dégoûte. C'est son refuge, mais cela représente aussi ce qu'il voudrait sentir, connaître, vivre. C'est une tentative pour faire de son monde rêvé la réalité

, Le suicide du malade est le résultat de l'acceptation de l'absurde de l'existence, de l'échec inévitable. Le malade décide de s'isoler, de suspendre toute activité et arrive jusqu'à son autoélimination. Le suicide représente donc une échappatoire, un essai de libération de la conscience, Dans Los adioses nous avons aussi relevé plusieurs formes de fuite du vide de l'existence

. Les, « (?) qu'il ne restait plus que la mort à l'homme, p.146

, Ibidem : « L'homme me croyait peut-être suffisamment intéressé par les autres et par les situations pour décacheter les enveloppes et observer (?), p.24

. Ibid, Il était seul, et quand la solitude nous préoccupe, on devient capables de faire n'importe quelle bassesse pour s'assurer une compagnie, une oreille et des yeux attentifs, p.28

, « (?) je me mettais à penser à lui, je lui prêtais le désir absurde de profiter de l'invasion des touristes pour se cacher de moi, je me sentais responsable de l'accomplissement de son destin, p.48

. Ibid, Il me suffisait de ramener ma découverte au début de l'histoire pour que tout devienne simple et prévisible. Je me sentais débordant de pouvoir, comme si l'homme et la jeune fille, et aussi la grande femme et l'enfant, étaient nés de ma volonté pour vivre ce que j'avais déterminé. Je me mis à sourire à cette pensée, p.146

, il proclame ouvertement dans un de ses articles de Marcha : « Hay que hacer una literatura uruguaya; hay que usar un lenguaje nuestro para decir cosas nuestras. » (p.43) 852 . Cette problématique est très présente parmi les écrivains latinoaméricains qui commencent à publier dans les années qui suivent les premières publications d'Onetti

, « La nueva novela hispanoamericana se presenta como una nueva fundación del lenguaje contra los prolongamientos calcificados de nuestra falsa y feudal fundación de origen y su lenguaje igualmente falso y anacrónico, p.853

, car, comme l'affirme encore Carlos Fuentes : « El mito es renovable; les récits des écrivains du Nouveau Roman, appellation, selon les paroles de Robbe-Grillet : « (?) englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques, capable d'exprimer (ou de créer) de nouvelles relations entre l'homme et le monde, tous ceux qui sont décidés à inventer le roman, c'est-à-dire à inventer l'homme. » (p.9) 855 . Nous avons pu le remarquer tout au long de notre travail, La rénovation de la littérature ne peut pas avoir lieu sans une rénovation et une réappropriation de la langue

, Requiem por Faulkner y otros artículos, op. cit. : « Il faut faire une littérature uruguayenne ; il faut employer une langue à nous pour dire nos choses à nous. ». La traduction est nôtre

L. , « Le Nouveau roman latino-américain se présente comme une nouvelle fondation du langage contre les prolongements calcifiés de notre fausse et féodale fondation d'origine et de sa langue

:. Ibidem and . Le,

O. Pour-un-nouveau-roman and . Cit, 454-récit est fondé sur des témoignages d'exilés espagnols qui participèrent à la Guerre civile d'Espagne et qui purent s'échapper. Or, dans le texte d'Onetti, personne n'est épargné, la mort est partout : il présente une vision très sombre de la guerre et des relations humaines

. De-même, Histoire se trouve au centre des oeuvres de Claude Simon en général

, Révolution est tournée en dérision

, Et en effet, dans ce texte, la mémoire, l'évolution de la mémoire au travers du temps, ou encore, la recréation de l'Histoire dans la mémoire collective et individuelle, ont une place très importante. Peut être ce récit sert-il à soigner les blessures de la mémoire? L'incertitude narrative permet de focaliser le récit dans les batailles que mènent individuellement les personnages. Car, en effet, derrière les guerres, les conflits et l'Histoire, il y a des hommes. L'oeuvre d'Onetti a pour objet l'âme humaine et pourrait avoir pour cadre n'importe quel pays du globe. Et en effet, comme Onetti l'a dit en 1961 dans la revue Marcha : « Yo quiero expresar nada más que la aventura del hombre. Gente que yo quiero mucho y es maravillosa, va a morirse sin embargo. Hay algo terrible y permanente en eso, vol.857, p.32

, Le manque de repères spatio-temporels est évident dans les oeuvres de notre corpus, qui se déroulent dans un chronotope délibérément ambigu, 1962.

, Je veux tout simplement exprimer l'aventure de l'homme. Des personnes que j'aime beaucoup et qui sont merveilleuses, vont mourir cependant. Il y a en cela, quelque chose de terrible et de permanent. L'aventure humaine ne doit pas avoir une époque et un lieu précis. Ça me suffit de la décrire

, Dans un premier temps, nous présenterons la bibliographie primaire

. Ensuite, vient la bibliographie secondaire selon six rubriques : ouvrages critiques sur l'oeuvre de Juan Carlos Onetti, ouvrages critiques sur les auteurs du

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