, Gina faisait l'objet d'un énigmatique chargé d'assurer la continuité de la défense mise en
, vivent une « existence illicite » dans un présent constamment actualisé à partir d'un passé douloureux : « La joie et les sourires ne peuvent que faire fond sur les souvenirs intolérables de la terreur éprouvée, tout comme, à l'arrière-fond de la vie, se profile toujours, pour les enfants, la survie angoissée des parents » 533 . Les survivants ne peuvent vivre pleinement la vie qui leur a été? octroyée. En effet, ceux-ci ne sont pas investis pour eux-mêmes mais comme un « non à la mort, les survivants, exclus du rapport au monde, aux objets et du lien à l'autre, p.534, 2000.
, Comme nous l'avons vu plus haut, les rapports d'emprise sont très souvent présents sur un mode fusionnel ou sur un mode d'exclusion et de rejet au sein des familles
, Un enfant est battu, Névrose, psychose et perversion, p.229, 1919.
, Traduire le trauma collectif, p.149, 2000.
, L'intraduisible. Deuil, mémoire, transmission, Paris : Dunod, p.40, 2005.
, Il serait donc pertinent de revoir, avec Y. Knibiehler (2013), les différentes figures de la mère au travers les mythes, l'histoire et la religion
, en questionnant la fonction de protection conférée à la mère, parlera en premier de « l'instinct maternel » qui serait, comme pour tous les autres mammifères, de donner la vie et de se battre pour la conserver jusqu'au moment où sa progéniture sera capable d'être autonome. Mais elle note certainement que cette notion d'instinct a été mise de côté avec l'ascension des sciences humaines. Nous rajouterons, cependant, que la guerre qui remet en avant qu'il en soit, pour Knibiehler, « ce qui détermine la conduite de la mère humaine, bien plus qu'un introuvable instinct, ce sont des usages et des normes établis et respectés collectivement » 545 . L'auteur démontre comment la relation mère-enfant est en fait conditionnée par la domination des ordres établis au masculin : « ce sont des hommes, vol.546, 2013.
, Le mot et signifiant « mère » n'est alors pas encore utilisé, mais Déméter représente la fécondité (de la terre et des femmes) alors qu'Aphrodite incarne la sexualité. Héra, quant à elle, représente le mariage. Ces trois figures devraient arrivées à s'unir à qui élève elle-même sa progéniture ». En effet, celle qui s'occupe des enfants n'est autre qu'Artémis, l'une des déesses vierges présentées. Le fait que la femme enfante n, Dans l'Antiquité, la mère est représentée dans les mythes gréco-latins par les trois déesses qui ont enfanté : Déméter, Aphrodite et Héra
, « La mère peut-elle être regardée comme la principale protectrice de l'enfant ? » in Inceste, lorsque les mères ne protègent pas leurs enfants, 2013.
, 1.6.1. La haine de la mère à l'enfant, p.16
, « La mère hait l'enfant parce qu'il n'est pas l'enfant du jeu de l'enfance , parce qu'il est cruel , la traite comme moins que rien, en domestiques sans gage, en esclave ; elle le hait parce qu'elle doit l'aimer, lui ses excrément et tout le reste ; après une matinée où elle l'aurait bien envoyé au diable , elle sort et il sourit à un étrange qui dit : « comme il est gentil ! » ; elle le hait parce qu'elle sait que si elle lui fait défaut au début il lui fera payer à perpétuité ; enfin elle le hait parce qu'il l'excite et la frustre : elle ne doit pas le manger ni avoir un commerce sexuel avec lui ». 572 . Winnicott (1947) émet alors : « l'hypothèse que la mère hait le petit enfant avant que le petit enfant ne puisse haïr la mère et avant qu'il puisse savoir que sa mère le hait. » 573, 2006.
, Médée magicienne, barbare originaire de Colchide, sur les bords de la mer Noire, est l'épouse du héros grec Jason qu'elle a séduit lors de la conquête de la toison d'or par les Argonautes. Médée, grâce à ses pouvoirs exceptionnels
, , p.23, 2006.
, « La haine dans le contre transfert » in De la pédiatrie à la psychanalyse, p.79, 1947.
, , p.81
, qui devait permettre au héros de recouvrer le trône de son royaume en Thessalie, usurpé par son oncle Pélias. Le couple, après un passage en Thessalie où Jason accomplit sa vengeance en faisant périr son oncle
, Mais leur bonheur vole en éclat le jour où Jason, par goût du pouvoir, trahit Médée pour épouser la princesse Glauké, fille de Créon. De plus, Créon décrète l'exil de Médée et celui de ses fils. Blessée, écorchée vive
, celle qui s'est levée contre toute sa famille pour épouser son destin de femme -ou mieux dit, l'entièreté de ce destin, c'est-à-dire un destin où la femme est vraie parce qu'elle sacrifie à l'entièreté de sa féminité toutes les satisfactions maternelles » 575 . Le mythe de Médée symbolise une double portée : d'une part, celle de la femme qui, emportée par sa passion pour Jason, en vient à supprimer ce qui fait de Jason père, et d'autre part, la haine d'une femme qui n'en peut plus d'être mère, 2010.
, Médée se laisse emporter par la passion d'une femme blessée au péril de sa maternité
, Cette néo complétude phallique est la base de sa passion. Médée tisse avec Jason une relation de dépendance totale
, autre part, en tuant ses enfants, elle se tue en tant que mère : elle annule sa maternité qu'elle refuse dès qu'elle n'est plus objet de désir de l'homme
, La question féminine de Freud à Lacan -La femme contre la mère, p.174, 2010.
, par peur d'anéantissement, par crainte d'effondrement -par une mère toute puissante. La destruction projetée à l'extérieur n'est pas pathologique mais c'est quand la pulsion de mort se dés-intrique de la pulsion de vie qu'elle devient pathologique. Ainsi, « chez Médée, au moment de l'abandon, où l'élaboration psychique de la perte est impossible, la pulsion de mort, dés-intriquée de son envers, l'Éros, se tourne vers l'extérieur, comme pulsion de destruction et porte atteinte à la vie des enfants, instruments de vengeance privilégiés, vol.577
, En donnant vie, la femme rejoue, dans une situation inverse, la relation à sa propre mère
, Un Surmoi tyrannique se forme : être femme ne serait plus que devenir mère comme sa mère. Dans ce cas, la mère aura barré l'accès à la féminité de la fille, elle lui aura « confisqué » sa féminité en reprenant les termes de C. Squires (2003) 578 . Quand la femme ne connait de sa mère qu'une mère
, Pulsions et destin des pulsions, p.38, 1915.
, une lecture de la haine à la lumière de la clinique mère-enfant, Recherches en Psychanalyse, 2010.
, Et si c'est une fille ?» in Mères et filles la menace de l'identique. André, J., (sous la direction de, p.125
, Entre mère et fille : une féminité en guerre « Et pour combler le vide de mon autre essence Ma mère me baigna dans les eaux du mystère
, dans la relation primaire, semble avoir été compromis par la représentation de la mère libanaise en temps de guerre : celle d'une femme destinée à n'être que mère
, dans une société en guerre et patriarcale, dans une société où la femme et son s'arrête pas avant d'enfanter un garçon. L'homme de la famille
, « Lorsque je devins fruits, Lézardes et Murmures, 2011.
, , p.33, 2003.
, Que se passe-t-il quand la mère des temps de guerre sait qu'elle attend une fille ? Quels seront les enjeux dans la construction de cette relation ? Pouvons-nous penser que la femme libanaise -qui ne peut rien transmettre dans la réalité -assurerait sa transmission et continuerait son combat à travers sa descendance féminine?
, ] est principalement ce qui, entre dehors et dedans, fonde le sujet. Il est interface, médiateur ou passeur entre mondes différents, entre masculin et féminin, entre vie et mort, entre dedans et dehors, p.587
, Pour que le double soit structurant, il ne doit pas prêter à confusion, « un « double » est un autre même, c'est un semblable, un miroir de soi, mais c'est un autre, il n'y a pas de confusion entre soi et le double. Un double doit être suffisamment « même, 2004.
, Revue française de psychanalyse, vol.5, p.360, 2002.
, être suffisamment « autre » pour ne pas être soi-même » 588, Toujours selon Roussillon, 2004.
, Bien évidemment, le féminin sera ensuite remanié par l'histoire du sujet mais la « relation homosexuelle primaire en double » demeurera le socle de l'histoire subjectale
, « la réceptivité première de la mère aux élans pulsionnels et affects de son, 2007.
, un énigmatique non symbolisable, d'une transmission d'objet négatif et aliénant, la confusion entre Moi/ non-moi
, « La dépendance primitive et l'homosexualité primaire « en double, Revue française de Psychanalyse, vol.2, pp.421-439, 2004.
, Postface de : Schaeffer, J. Le refus du féminin, 2013.
, Fusion mère-fille -s'en sortir ou y laisser sa peau, p.8, 2006.
, « L'inquiétante étrangeté, L'inquiétante étrangeté et autres essais, Saint-Amand, Folio essais, p.36, 1919.
, L'espace creux et le corps saturé, p.92, 1985.
, place manquante, le désir ailleurs et le sexuel féminin de la mère se transmettraient alors en négatif. Nous verrons, plus bas, quelles seront les répercussions sur la construction identitaire et narcissique de la femme d'après guerre civile. Nous pouvons enfin penser que la relation mère-fille d'après-guerre, qui baigne/patauge/se noie sous l'emprise et qui ne concède pas à la création d'une distanciation « suffisamment bonne » propice à la subjectivation, permettrait à la mère de se protéger elle-même du danger d'anéantissement de la séparation et du vide. Nous nous demanderons alors si cette emprise aura des répercussions sur les assises narcissiques, p.11, 1998.
, comme pour le concept du double (que nous avons vu plus haut), la dés-identification
, la relation d'emprise se révèle sous forme de rivalité entre la mère et la fille. C'est à travers la domination de la mère sur sa fille, Couchard, vol.601, 1991.
, Dominique Cupa ( sous la direction de)., EDK, Psychanalyse de la destructivité, pp.133-150, 2006.
, Emprise et violence maternelles. Étude d'anthropologie psychanalytique
, oublions pas la « génitalisation » de la voix (?)
, Elle est pour l'oreille ce qu'est le visage pour l'oeil, unique et reconnaissable. (?) Le lien direct de la voix à la sexualité renvoie à son lien à la relation d'objet et donc justifie tous les affects qui seraient ressentis là : amour, passion, tendresse, colère, haine, p.604
, Nous avons décrit, plus haut, la mère des temps de guerre comme une mère à la féminité passée sous silence. Comment alors se transmet cette féminité silenciée, en négatif, à la fille qui sera à son tour mère ? Notons que le silence n'est pas l'opposé de la voix
, La voix mélodique et son pouvoir affectif, p.33
, Voix et psyché, opcit, p.147
, « Quand la voix devient parole, Voix et psyché, opcit, p.37
, Parole et Langage, la clinique psychanalytique de ceux qui ne parlent pas, Oxymoron, 2009.
, Nous trouvons qu'il serait pertinent de développer, dans cette partie, la notion d'identité selon P
, que l'identité soit prise dans l'acception de similitude, d'unité ou de permanence, elle est toujours vectorisée par le concept de temps. C'est parce qu'il y a du temps qui passe que la notion d'identité, pour un même objet, peut être discutée. La notion d'identité ne peut donc se sa fille ? D'un temps figé, d'un temps qui ne passe plus ? Ricoeur dira que le temps est « facteur de dissemblance, 1990.
, Selon Ricoeur, à côté de ces modifications engendrées par le passage du temps, certaines caractéristiques restent quant à elles identiques, immuables, permanentes, tel que le patrimoine génétique d'un individu donné. Ainsi, « pour avoir un présent
, le présent est alors signalé par la coïncidence entre un évènement et le discours qui l'énonce
, L'identité narrative n'abrase pas le changement mais l'intègre dans la cohésion d'une histoire
,
, Soi-même comme un autre, p.138, 1990.
, Une autre composante, du côté du soi cette fois, du maintien de soi-même plus exactement, est celle de la promesse, comme « défi au temps », « déni du changement » : « quand même mon désir changerait, quand même je changerais d'opinion, d'inclination, "je maintiendrai" » 616 . Dans cet écart entre « persévération du caractère » et « maintien de soi dans la promesse », vient se loger ce que Ricoeur appelle l'identité narrative, Dans ces dispositions du caractère sont à entendre les habitudes d'une part
, Par le récit de soi, berceau de l'identité narrative et de l'identité personnelle, le sujet va pouvoir
, , p.142
, , p.146
, , p.149
, Temps et récit. Tome III. Le temps raconté, opcit, p.307
, Le féminin des femmes : une construction dans l'après-guerre Dans ce chapitre nous reviendrons sur la constitution de la féminité dans les temps premiers de la relation mère-fille
, un féminin d'une mère des temps de guerre contrainte à s'unir au semblable, aurait plus de mal à se défaire de l'emprise du double ? A faire face à la rivalité ? A se séparer d'une transmission pathologique ? A se subjectiver et à se construire en tant que femme
, De mère en fille, c'est le féminin et la féminité qui se transmettent avant tout. Ce n'est qu'à travers la relation au premier objet d'amour que la fille s'édifiera dans son devenir femme
, Dans un second temps, nous nous repencherons, sur les identifications féminines qui amorcent le devenir femme et, nous des sexes : il n'est question que de l, Nous reviendrons alors, dans ce chapitre, sur la façon dont la fille acquiert son féminin et sa féminité
, Jusqu'à la puberté, il n'existe pas encore de différence réelle entre les deux sexes et si le clitoris est un équivalent du pénis, le vagin lui ne sera reconnu qu'à la puberté, Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes, 1925.
, De la sexualité féminine » in La sexualité féminine, Payot, p.19, 1964.
, « Le problème économique du masochisme », Névrose, psychose et perversion, p.290, 1924.
, reconnaissance qui l'entraine à la désillusion, dit Freud, « à renoncer à posséder exclusivement sa mère » pour se détourner d'elle et devenir comme elle, identique à elle en son désir d'enfant. » 625 . Le masochisme originaire offrirait alors, une solution susceptible d'expliquer le détournement du principe de plaisir et serait à l'origine de la formation du Moi. C'est pour cette raison que selon, J. Shaeffer, p.45, 2012.
, dira alors qu'il y a un double changement d'objet qui s'opère chez la fille : celui de la, 2012.
, Et qu'en est-il du Surmoi de la fille ? Freud lui reconnait une ombre d'existence : une existence affaiblie. Le Surmoi de la femme serait ainsi
, « La bisexualité psychique » in La maternité et le féminin, p.173
, mère en fille : l'antagonisme entre maternel et féminin » in La relation mère -fille entre partage et clivage, (sous la direction de) Bokanowski T
, , pp.47-627, 2012.
, « La féminité, Nouvelles conférences sur la psychanalyse, p.166, 1932.
, relève le style autocratique de Freud dans ses théorisations sur la féminité, 2004.
, Schneider constatera qu'«une telle organisation (pourrait être) qualifiée de ses travaux : que veut une femme ? Cette « malheureuse » petite fille se lance à coeur ouvert dans l'OEdipe, et comme le souligne S, sont les verbes prédominants dans la théorisation freudienne de la femme. M, 1980.
, ne peut s'établir que si la fille a pu s'extraire du premier objet d'amour (la mère) afin de s'identifier à celle-ci et de se détourner de l'objet du désir incestueux (le père) par la substitution, Par ailleurs, l'équation enfant= phallus et le désir d'enfant chez la femme, 2003.
, , vol.301, p.630, 2004.
, la femme dans les textes de Freud, Paris, éd Galilée, p.222, 1980.
, vers l'amour de l'homme : le désir de l'homme et le désir d'enfant se conjoignant par renforcement au moyen du, p.633
, dira : « Le maternel et le féminin peuvent être décrits chez l'adulte mais ils reconnaissent en fait des racines très précoces, voire archaïques, s'originant de manière très, 2004.
, , p.33
, Fonctions maternelle et paternelle, p.10, 2004.
, dans son devenir femme, la fille aurait « deux puissants facteurs qui s'opposent à l'acquisition d'une identité individualisée : l'identification primaire narcissique à la, 2012.
, Mémoire(s) de guerre(s) », la transmission qui s'établit par le biais de l'identification devient ainsi problématique et traumatique pour la femme d'après guerre civile dans le sens où, ce qui est intégré dans la psyché reste étranger et incapable d'être représenté
, Au cours du développement de la fille, l'utilisation de l'identification s'effectue sans limites entre mère et fille. Survient en premier lieu une identification primaire, puis une identification à l'objet primaire perdu lors de la phase féminine primaire et enfin, la fille devra s'identifier à celle-là même qui l'a privée de son statut omnipotent d'unique objet de l'amour maternel : la mère sexuelle, 2012.
, Au cours du stade féminin primaire, qui est propre aux deux sexes, développé par M. Klein (1932 ; 1945), l'influence des pulsions sexuelles se développe de façon importante chez l'enfant qui s'identifie au désir de la mère pour le père : le pénis
, « Identité sexuelle : les angoisses spécifiques à la masculinité et à la féminité, L'Information psychiatrique, vol.88, p.732, 2012.
, « c'est le lieu d'identification au désir de l'autre pour l'Autre. » 637 . Ainsi, avec ses introjections suffisantes, l'enfant pourra diriger sa recherche pulsionnelle vers un objet autre, p.638, 2001.
, Mais c'est aussi le « berceau du développement psychique dans la rencontre primordiale avec la mère » 639 . Ce sera une phase d'homosexualité masculine pour le garçon et une phase d'homosexualité féminine pour la fille
, , 1932.
, Le stade féminin primaire commun aux deux sexes, que décrit M. Klein, est d'un enjeu capital pour la constitution de l'identité. Ainsi, selon, J. Godfrind, 2001.
, « Pour introduire l'identité au féminin » in Comment la féminité vient aux femmes, PUF, p.22, 2001.
, , p.22
, , p.23
, « Mère et fille : entre partage et clivage » in La relation mère-fille : Entre partage et clivage, opcit, p.16
, ne se construit qu'en se confrontant à ce qui en assure les fondements : le lien à la « mère des origines ». Si la féminité est la résultante de l'évolution psychosexuelle de la fille
, « identité de genre » entre mère et fille constitue une homosexualité dite « primaire
, revient sur le terme d'« homosexualité, 2001.
,
, Le fantasme d'une mère dévoreuse de l'intérieur du corps et de ses bébés est le fantasme archaïque typiquement féminin, décrit par M. Klein (1932) comme l'angoisse féminine la plus profonde. Ainsi, la toutepuissance phallique caractérise la relation mère-fille précoce dans l'amour infernal qui peut s'établir entre elles
, « Pour introduire l'identité au féminin » in Comment la féminité vient aux femmes, PUF, p.31, 2001.
, De mères en filles. Imagos de la féminité, p.27, 2001.
, que le masochisme maternel dont parle Winnicott, qui tend à éloigner l'enfant de son corps, va l'aider à se détourner de sa mère. Ainsi, elle dit : « les mères ne tournent elles pas leur bébé vers l'extérieur car elles veulent réinvestir un autre objet libidinal, à savoir le père comme amant ? » 645 . D'ici, nous sommes amenés à penser que la mère, premier objet érotique partiel, est aussi celle qui viendra poser la censure de l'inceste. A. Le la mère -et par le père -alors, pour A. Anzieu (2003), n'avoir que ça. La fille, en proie au masochisme maternel, se soumet aussi au sadisme d'une imago maternelle toute puissante. Si elle ne s'en défait pas, la fixation pourrait créer un masochisme pathologique se, Il faudrait donc prendre en compte le masochisme féminin et maternel qui apparaît comme indispensable. On pourrait ainsi penser, 2003.
, « La nécessaire ambivalence et le nécessaire masochisme maternelle. » in Mères et filles, La menace de l'identique
, , p.50
, « Relation mère-fille et féminité » in La relation mère-fille Entre partage et clivage, p.62
, , p.63
, La femme sans qualité : Esquisse psychanalytique de la féminité
, nous insisterons sur le travail de séparation, doublement difficile de la
, La séparation mère-enfant ne peut s'établir qu'avec l'OEdipe, avec l'introduction d'un tiers. L'OEdipe est structurant : c'est à travers celui-ci que s'établit la différenciation des sexes, des générations et donc de l'arrachement à cet objet mère pour s'individualiser
, est cependant pas à mettre cet événement décisif, ils érigent d'abord ce père mort à la fonction d'animal totem puis à la fonction d'un dieu, célèbrent sa victoire posthume, se dévouent à son culte et surtout se sacrifient sur ses autels, victimes consentantes. C'est donc ce dieu ainsi créé de toutes pièces, par les fils en proie aux remords, qui prend la relève du père mais surtout perpétue les interdits majeurs qui fondent la civilisation : l'
, Dans un autre de ses textes : Dostoïevski et le parricide 650 , Freud (1928), évoque ce qu'il en est
, le père assure une « transmission de l'extérieur » 651 qui peut être plus ou moins constructive pour l'enfant. Pour Aulagnier, le père est, pour l'enfant, une autre source de plaisir et d'affect (que celle de la mère), ne relevant pas du registre du besoin. Le père est aussi « l'objet à séduire » et « l'objet de la haine » : « l'enfant désir le père (parce qu'il est désiré par la mère), le séduit et est séduit par lui, mais il obéit au pouvoir de sa puissance qui s'exprime par une voix interdictrice, 1975.
, , pp.162-179, 1928.
, La violence de l'interprétation. Du pictogramme à l'énoncé, p.178, 1975.
, , p.174
, 3.2.2. La mère, le matricide et la création, p.177
, Bien au contraire, pour devenir femme, il faut entrer en guerre, avec le semblable : la mère. Entrer en guerre sans pour autant l'anéantir à
, celui-ci met en relief l'effroi face à la castration du sexe féminin. Cependant, M. Klein y voit plus que ça : au-delà de la castration et du manque phallique d'une femme, on peut retrouver la figure d'une mère archaïque anéantie. « Rappelons-le, le sein, bon ou mauvais, ne se présente comme premier objet structurant qu'à la condition d'être dévoré/ détruit. » 654 . Ainsi, pour pouvoir accéder à la position dépressive et pouvoir symboliser, il faut avoir imaginairement tué la mère de l'archaïque. « Sans matricide, l'objet interne ne se constitue pas, le fantasme ne se construit pas, et la réparation est impossible
, Godfrind insiste sur l'apport désaliénant des retrouvailles avec cette mère indépassée
, Le génie féminin : Mélanie Klein, Folio essais, p.213, 2000.
, Petit traité sur l'amour en temps de guerre. ») est propice à l'amour mais aussi à la séparation. Grace à la séparation l'« aire intermédiaire d'expérience » (1971) évoluera en aire des réalisations culturelles, en « espace potentiel ». C'est dans cet espace, l'objet dans sa présence ou dans son absence fera l'objet d'un « trouvé-créé » qui sera le socle de la création représentative. Toujours selon Winnicott (1971), le passage de la relation d'objet à l'« utilisation de l'objet » -qui permet à l'enfant de constituer sa mère comme un objet extérieur à lui -est « la chose la plus difficile peut-être du développement humain », puisqu'elle requiert une destruction de l'objet. Il faudrait cependant que l'objet supporte d'être détruit par le sujet, mais aussi et surtout qu'il puisse survivre à une telle destruction, la séparation mère-infans n'est réalisable que par un espace partagé entre le sujet et l'objet. L'espace transitionnel, (que nous avons longuement développé dans la première partie, 1971.
, De mère en fille : le féminin de la femme. » in Comment la féminité vient aux femmes, opcit, p.71
, , p.78
, « Que puis-je en savoir ? », in Que veut une femme, opcit, p.23
, Des funambules" : aucun nom ne décrit mieux les femmes arabes en ce moment de l'histoire. Funambules suspendues dans les airs, entre ciel et terre, sur une corde tendue entre misère et délivrance. Sans le moindre filet de sécurité en dessous. Et pourtant, me voici
, Des femmes arabes qui "ouvrent la bouche". Qui "se défendent contre cette tendance pseudo-confort, ni n'épargnent les autres. Des femmes arabes qui disent NON
, Des femmes arabes qui, en un mot
, Parviendrons-nous jamais de l'autre côté ? Je vous préviendrai si cela arrive. Je vous le promets, vol.660
, Confessions d'une femme arabe en colère, p.397, 2010.
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, , p.1372
, Il rajoute cependant plus tard que « La désignation d'expériences « sans représentation » que l'on trouve souvent lorsque une expérience traumatique est impliquée, est un raccourci qui ne peut signifier que « sans représentation symbolique ». S'il y a eu sidération, effroi ou terreur c'est bien en fonction d'une certaine représentation de la scène traumatique, ne serait-ce a minima que la représentation d'une absence de représentation acceptable. » (R.Roussillon, «Symbolisations primaires et secondaires» in Revue de Psychanalyse de la Asociación Psicoanalítica de Madrid, 2008) de 1975 qui a duré quinze ans. Il me semble, que la deuxième hypothèse serait dans ce cas plus pertinente à, « Autrement dit il n'y a pas de représentation de l'absence de représentation, pas de représentation du trauma. ». (R.Roussillon, Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, p.196, 2013.
, Une mémoire éclatée Nous avons mis en avant que les perceptions constituaient les premières traces mnésiques du moi
, L'histoire subjective ainsi que son inscription dans une temporalité linéaire s'installe grâce à la symbolisation secondaire qui relie la représentation de chose (du ca) à la représentation de mots. La représentation qui est la première ébauche de symbolisation, comme le pense Roussillon 665 , se construit grâce à l'absence/présence de l'objet, On se « re-présente » pour inscrire en mémoire l'objet, l'autre qui tend à manquer. définir cette mémoire ? En suivant A. Houballah, on pourrait mettre en lumière deux formes de mémoires qui font suite à un traumatisme : l'une amnésique et l'autre hypermnésique. En effet, à l'amnésie qui caractérise les névroses de transfert viendrait s'opposer l'hypermnésie de la névrose traumatique 666 . Le problème du traumatisé serait justement de ne rien pouvoir oublier de la scène et des événements dont il a été victime. Ces scènes reviennent de manières répétitives, incontrôlables par la volonté, hanter la conscience et le sommeil. Un événement potentiellement traumatique, n'arrivant pas à de génocides, de guerres entre nations, de catastrophes naturelles, d'abus physique, etc, C'est avec ces traces mnésiques premières (symbolisation primaire) et leur confrontation avec l'extérieur que l'individu va pouvoir construire une mémoire
, Agonie, clivage et symbolisation, 1999.
, Destin du traumatisme : comment faire son deuil, 1998.
, OEuvres Complètes IV, 1982.
, des ruines mais il n'y a jamais eu de réelles transformations psychiques de ces ruines en lieux capables de renaitre en autre chose qu'à l'image de la destruction elle-même. Des ruines incapables de s'installer dans le passé pour faire émerger une histoire. L'immeuble Barakat/la maison jaune appelé par les étrangers le « temps des snipers », est le seul immeuble qui demeure de la ligne de démarcation qui séparait Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, chrétienne et musulmane. Cet immeuble est témoin de la guerre et de ses ravages
, Le virus de la violence : la guerre civile est en chacun d'entre nous, 1996.
, Une jouissance déshumanisante : une filiation par la terreur, Cliniques méditerranéennes, issue.2, pp.73-81, 2001.
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, Le temps de la mémoire est le temps du souvenir qui ne peut être complètement objectivé et mis à distance... À l'inverse de la mémoire, l'histoire est fondamentalement définie par la mise à distance, 2010.
, Sous la direction), Psychanalyse de la destructivité, Editions EDK, p.143, 2006.
, de se détacher des ruines pour permettre son ancrage et sa transformation? Comment faire exister la guerre civile au nom de tous si le Nom a été lui-même effacé ? « Pour que la guerre soit civile, il convient que les protagonistes s'accordent sur ce qui les rassemble
, Non l'anonymat
, Mais surtout les morts hantent les Libanais eux-mêmes, ils nourrissent leur espoir : l'espoir de leur rendre hommage un jour. Comment croire que les morts sont morts pour rien ? C'est la répétition qui donne sens à une guerre qui a emporté avec elle la capacité de se souvenir et les vivants dans le monde des morts. C'est un temps pétrifié incapable de germer autre chose que lui-même qui relance les espoirs. Nous comprenons mieux pourquoi les chefs politiques d'aujourd'hui sont ceux de la guerre civile, l'enjeux politique est donc le même, la guerre la même, la revanche à portée de main. Cette répétition mortifère à l'identique, qui ne permet pas de créer l'écart entre ce qui est passé et ce qui est, est la lueur d'une promesse. Nous ne pouvons pas oublier, ni permettre à l'oubli de s'inscrire en souvenir, Transmission du traumatisme et défense transpersonnelle dans la famille, p.678
, notre réaction face à l'effet de surprise était prise dans un contexte particulier. En effet, c'est à cette époque, suite à l'attentat de Rafic Hariri en février 2005, que succédèrent de multiples attentats et voitures piégées pendant plus de six mois 679
, mars: Un attentat à l'explosif dans un centre commercial de Kaslik (nord de Beyrouth) fait trois morts. -6 mai: 22 personnes sont blessées dans un attentat à l'explosif dans la ville de, pp.34-679, 2004.
, Rien n'était plus prévisible, tout était possible. La terreur naissante de la guerre puise sa force dans l'imprévisible. Le retour à cette terreur c'est le retour de la guerre. L'ennemi est inconnu et nous en sommes tous la cible. Nous étions alors dans un état d'angoisse permanente, toujours alerte « condamné à vivre avec l'angoisse comme substitut de l'événement traumatique. L'angoisse ne serait plus alors une simple mesure de défense, Libanais était une proie potentielle : les politiciens, les journalistes et les civiles, de toutes confessions ; dans n'importe quel coin de Beyrouth à n'importe quelle heure, vol.680
, Mais ce contexte ne semblait répondre aux sentiments étranges et ambivalents de subjugation et de banalité, à la fois, auxquels j'étais confrontée. Il se passait là quelque chose de bien plus profond. Ce « quelque chose » qui liait les libanais de génération en génération
, Un bus, une Histoire, le début de la fin
, Juste -12 juillet : Le ministre de la Défense Elias Murr est blessé dans un attentat à la voiture piégée dans la banlieue nord-est de Beyrouth qui fait un mort et neuf autres blessés. -16 septembre : Explosion d'un engin piégé à Jeitaoui, un quartier chrétien de Beyrouth: un mort, 28 blessés. -25 septembre : La journaliste May Chidiac est grièvement blessée dans l'explosion d'une bombe placée dans sa voiture, Une sorte d'empathie commune/ inquiétante familiarité 682 nous liait l'un à l'autre , aussi futile l'événement soit-il, celui-ci nous renvoyait tous à un seul affect : celui d'une guerre à laquelle on ne sait pourquoi ni comment nous avons survécu
, Destin du traumatisme, opcit, p.23
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, Cliniques méditerranéennes, vol.87, pp.191-202, 2013.
, Cas Maria : « liberté » par Maria LIBERTE Un désir de liberté me hante...cette envie est née avec moi
, Un peu prématurée, la liberté voix tu prends des âges de gestation
, et elle a choisi les contractions de ma mère pour se coller à ma peau
, Enfant prématuré, elle a pris du temps à grandir
, En mon enfance, ce n'était qu'un nourrisson
, En mon adolescence, on n'en voyait que les caprices de sa jeunesse
, Et juste au moment ou un calme commence à tempérer mes pulsions...elle sort de sa métamorphose
, elle m'enveloppe de folie et de force?elle m'entraine par sa fougue nouvelle
, Et ce désir qui m'a toujours accompagné se dévoile?et m'en donne d'autres
, Des envies impossibles, irréalisables et impensables
, Je veux respirer l'air frais de la nuit et dormir nue aux étoiles
, Je veux avoir pour seule obsession celle de sentir la chaleur de la terre Je veux faire l'amour sans peur, sans fausse pudeur
, Je veux pouvoir aimer sans avoir envie de fuir
, Je veux afficher mes rêves au monde
, parce que tous seraient égaux...fiers...maitres de soi...et libres ! Si beaux dans leur liberté...touchants de cette innocence que force la vérité
, La vérité mets à nu?et la nudité est si innocente
, Dénuée de toute haine
,
,
, Dénuée de la peur
,
,
,
,
,
, Les deux me collent à la peau...mais je veux être elles
, Parce que j'ai tellement peur
,