La question de la transmission entre mère et fille dans le contexte d'après-guerre civile libanaise. Se permettre d'aimer pour briser la répétition - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

On the transmission between mother and daughter in the Lebanese post-civil war. Allowing one’s self to love to break the cycle of repetition.

La question de la transmission entre mère et fille dans le contexte d'après-guerre civile libanaise. Se permettre d'aimer pour briser la répétition

Résumé

Because of a shortcoming in afterwardsness and no work of remembrance, the Lebanese civil war (1975-1990) never truly ended and is doomed to repetition. This war, against the religiously different, generated murderous hatred of the other, the stranger, and is now a constituent base for family organization. War is rooted in the intimate space of the subject and undermines the constitution of his identity. During that war, the union with the alike stands as a weapon of war against the different, the foreigner and the enemy. The wartime Lebanese woman will appear, in this thesis, as the first to "use" this "weapon". In this society which transmits the trauma of war, religion dictates until today the rights of the Lebanese, and individual and social laws. It legitimizes patriarchy and weakens group, community and individual identity in the event that a union of love is interconfessional. The founding function of the collective at the individual level is therefore, in this context, fundamental to the understanding of this study. The aim of this thesis will be to study the question of mother-daughter transmission in the post-civil war and its impact on the female identity of the women who never lived war : the post war women. It is precisely through the transmission of the prohibition to unite with the different that this question will be treated. This prohibiting transmission will affect the post- war mother-daughter relationship and the nature and function of love, appanage of the narcissistic and objectal relation. In order to account for the uncertainties of this alienating transmission, the research will focus on two Lebanese adolescents who have never experienced the civil war and who, respectively, have a mother who was a homemaker during the civil war and another who was a fighter. Through the study of the ordeal which is the romantic encounter at adolescence and the severe mental upheavals which it generates, the devastating impact of repetition and of the transmission of this prohibition to unite with the different will be highlighted. Whatever the role of the mother during the civil war, her teenage daughters will appear as her narcissistic extension, and will struggle to separate, become their own subjects, and to constitute themselves as beings free in their desires and their bodies.
En raison d’un défaut d’après-coup et d’un échec de travail de mémoire, la guerre civile libanaise (1975-1990), ne s’est jamais réellement finie et se voit vouée à la répétition. Cette guerre contre le différent confessionnel génère une haine meurtrière de l’autre étranger et devient désormais une base constituante à l’organisation familiale. La guerre s’enracine jusque dans l’espace intime du sujet et met à mal sa constitution identitaire. Pendant cette guerre, l’union au semblable se dressera comme une arme de guerre contre le différent, l’étranger et l’ennemi. La femme libanaise des temps de guerre, apparaîtra dans cette thèse, comme la première à «utiliser» cette « arme ». Dans cette société qui véhicule le traumatisme de guerre, la religion régie jusqu’aujourd’hui les droits du Libanais, les lois individuelles et sociales. Cette dernière, légitime le patriarcat et fragilise l’identité groupale, communautaire et individuelle dans le cas où l’union d’amour serait interconfessionnelle. La fonction fondatrice du collectif au niveau individuel est donc, dans ce contexte, fondamentale à la compréhension de cette étude. L’objectif de cette thèse sera d’étudier la question de la transmission entre mère et fille dans l’après guerre civile et de ses incidences sur l’identité féminine de la femme qui n’a jamais vécu la guerre civile : la femme d’après-guerre. C’est précisément à travers la transmission de l’interdiction de s’unir au différent que cette question sera traitée. Cette transmission interdictrice se répercutera sur la relation primaire mère-fille d’après-guerre et sur la nature et la fonction de l’amour, apanage de la relation narcissique et objectale. Afin de rendre compte des aléas de cette transmission aliénante, la recherche se portera sur deux cas d’adolescentes libanaises n’ayant jamais vécu la guerre civile et ayant respectivement une mère qui a été femme du foyer pendant la guerre civile et une autre qui a été combattante pendant cette guerre. À travers l’étude de l’épreuve de la rencontre amoureuse à l’adolescence et des bouleversements psychiques sévères qu’elle génère, l’impact dévastateur de la répétition et de la transmission de l’interdiction de s’unir au différent sera alors mis en avant. Quel que fut le rôle de la mère pendant la guerre civile, ces adolescentes, apparaîtront comme extension narcissique de la mère, peineront à se séparer, à se subjectiver et à se constituer comme des êtres libres de leurs désirs et de leur corps.

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Psychologie
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Citer

Lyne Khalil. La question de la transmission entre mère et fille dans le contexte d'après-guerre civile libanaise. Se permettre d'aimer pour briser la répétition. Psychologie. Université Sorbonne Paris Cité, 2019. Français. ⟨NNT : 2019USPCC050⟩. ⟨tel-02902999⟩
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