. .. Préambule,

. .. Sommaire,

. .. Noeud-n°1, 08 1996 novembre 12

. .. Noeud-n°2,

. .. Décembre-24 and . .. Le-coeur), , vol.55, p.74, 2014.

. .. Noeud-n°3,

. .. Noeud-n°4, , p.100

. .. Xxxx-xxxxx-xx,

, En recherchant à dater les propos de Françoise Vergès, j'ai retrouvé cet événement auquel j'ai participé en février 2013 : la semaine anticoloniale. L'une et l'autre date, celle que j'ai perdue et celle de 2013, nous amènent toutes en juillet 1885, Ça se déroule à deux pas de chez moi, à la Belleviloise. Je m'inscris à un atelier d' éducation nouvelle organisé

.. .. L'atelier-s'intitule-l'histoire-de-france and . Le, On choisit ensuite des voix pour le prononcer aux autres. Dans notre cas c' est un dialogue à l'assemblée. Il faut répartir les rôles. Je n'ai pas envie mais on m'attribue celui de Jules Ferry

, L' expression du monde, grâce à laquelle les hommes le recréent d'une manière permanente, ne peut pas être un acte d' orgueil. Le dialogue, rencontre des hommes pour apprendre ensemble à agir, se rompt lorsque les pôles, ou l'un d' entre eux, oublient l'humilité. Comment puis-je dialoguer si je projette sur l'autre l'ignorance, c' est-à-dire si je la vois toujours chez l'autre et jamais chez moi ?* Sa méthode fonctionne bien. Elle nous rappelle qu' on ne devrait jamais se sentir bête ou stupide parce qu' on ignore une H(h)istoire, un nom, une date, Emmanuelle Chérel m'avait conseillé sa lecture : La pédagogie des opprimés. Paulo Freire a développé une méthode entre éducateurs-élèves et élèves-éducateurs afin de permettre l'alphabétisation et la conscientisation politique. Ce qu'il dit est primordial : Paulo Freire : Il n'y a pas de dialogue sans humilité

J. Fabre, C' est excessif ! Vous aboutissez ainsi à l'abdication des principes de 1789 et de 1848... (Bruit), à la consécration de la loi de grâce remplaçant la loi de justice

E. Vernhes, Alors les missionnaires ont aussi leur droit ! Ne leur reprochez donc pas d' en user ! (Bruit

, Le président : N'interrompez pas, monsieur Vernhes ! Jules Ferry : Je dis que les races supérieures

E. Vernhes, Protégez les missionnaires, alors ! (Très bien ! à droite

, Voix à gauche : N'interrompez donc pas ! Jules Ferry : Je dis que les races supérieures ont des devoirs

E. Vernhes,

. *-l'histoire-de-france and . F. Une-histoire-coloniale..-;-g, Quel travail nous faisions ? Nous construisions des lignes de chemin de fer sur le dock, pour l'acheminement des wagons. J'ai travaillé là quelques jours. Avant que j'arrête, je vivais dans une des cases, une case comme il faut. Mais chaque case était surveillée par la police. Alors on m'a fait déplacer, je suis parti vers un autre côté. Et puis j' étais trop fatigué par ce travail, alors un camarade m'a permis d' être embauché par une grande entreprise pétrolière, Shell*, en tant que téléphoniste. Le sous-directeur -un Anglaischerchait quelqu'un parlant le français. J'ai travaillé là 4 ou 5 mois, mais déjà au bout de cette période un camarade m'a demandé de retourner à H?i Phòng*, j'ai perdu à peu près un mois de salaire. Je suis vite rentré car la police allait m'arrêter. Quelqu'un avait lancé un tract me dénonçant. C' était le parti mais les partisans ne savaient pas que j, Atelier interactif animé par le Groupe Français d'Education Nouvelle, pp.16-2013

, Dans le dossier que vous m'avez montré, il n'y a pas mon nom. Tout ce que je sais, c' est qu'à Poulo Condore, ils ont préparé le voyage pour les condamnés de Poulo Condore et les condamnés politiques du parti nationaliste, Geneviève dans la video : (question à propos de Poulo Condore) Pax : Je n' étais pas à Poulo Condore

, Avant d' être dans cette prison, j' étais enfermé quelques jours à H?i Phòng, où j'avais fait la grève de la faim. La police d'H?i Phòng me torturait. Le procureur est venu et m'a envoyé vers le juge d'instruction. Quand celui-ci m'interrogeait, je lui disais : « Je maintiens toutes mes déclarations ». J' étais accusé d'atteinte à la sûreté de l' état. Il regardait son papier comme ça et il dictait son texte au greffier, Muguette : Non, il n' était pas à Poulo Condore, mais il était au courant qu' on envoyait des détenus à Poulo Condore. T'as visité Poulo Condore ? Claudette : Oui, oui

G. Dans and L. Video,

C. , Mais quand Madame Wiels a fait le reportage, elle a fait ça en une journée ? Muguette : En une après-midi. Oui. Pax : En pleine ville, un agent de la sûreté est venu pour m'arrêter ( -Pour connaître les circonstances détaillées de l'arrestation, on pourra consulter un article de presse de l' époque. Il m'a été remis par le frère de Pax

J. Lui-mon-revolver and . Traduction-manquante), Il dirigeait toute la ville, comme ici à Cayenne. Il m'a demandé si je savais qui il était, si je connaissais monsieur Bouchet. J'ai dit « oui, je vous connais monsieur Bouchet, vous êtes le maire de H?i Phòng ». C' était le mois de décembre, il faisait très froid*. Le maire était dans une salle chauffée et moi derrière la porte fermée, face au gendarme dehors. Ils m' ont fait asseoir là, une lampe tournée vers moi. Le maire tournait autour de moi en me disant « Ooh, il fait très froid ! » Il cherchait à m'acheter ! (rires) Il voulait des renseignements sur ma famille, mais je répondais que j' étais sans famille et que j' étais né dans une autre province, que j'avais cherché du travail parce que j'avais tout perdu déjà, ma mère, mon père, toute ma famille. Concernant l'incident, j'ai dit que c' était l'autre camarade qui m'avait dit de faire ça et qui m'avait remis le revolver. Il continuait de me demander « Vous savez qui je suis ? 15 ans que je suis élu ici ! ». Oui je le connaissais? Et lui aussi savait déjà tout sur ma famille, il m'a dit « Vous niez vos parents, vous niez votre famille, ils sont vivants, vous mentez ! » Il avait tous les papiers sur ma famille, mon collège, mon frère, et tout ça. « Vous ne pouvez plus les renier ! Si vous continuez comme ça, vous aurez 15 ans de prison, mais celui-ci s' est enrayé. C' est pourquoi je n'ai pas été condamné à mort ! (rires) S'il ne s' était pas enrayé, je serais certainement mort. La police m'a arrêté et m'a envoyé dans le bureau du maire de H?i Phòng, monsieur Bouchet, à côté de lui

, Je lui ai répondu « Oui, mon capitaine » mais il m'a repris, ce n' est pas « mon capitaine » qu'il fallait dire mais « Monsieur le capitaine ! Vous n' êtes pas soldat ! » Alors il m'a demandé pourquoi mes camarades ne voulaient pas travailler, pourquoi ils faisaient la grève. Mais je n' en savais rien ! J'ai dû demander aux camarades ce qu'ils voulaient ! J' étais étonné qu'il me demande, à moi? enfin? à 462 ! Mes camarades réclamaient plus de cigarettes, trois paquets par mois ce n' était pas suffisant. Le capitaine nous a demandé de nous calmer, et nous disait que de toute façon, les cigarettes seraient prélevées sur notre pécule, et que nous n'avions pas intérêt à les gaspiller si l' on voulait avoir un peu d'argent à notre libération, Un jour, ils nous ont mis au rang pour aller au travail. C' était mon premier jour de travail. Personne ne bougeait, tout le monde refusait de partir travailler. On restait debout, là, et les tirailleurs sénégalais nous ont entourés, ainsi que les sergents qui commandaient le camp de la Crique Anguille

. Moi and . Débarqué-À-crique-anguille, Il y avait là deux bagnards français en train de choisir les fers, les planches et les clous afin d' élever le futur bâtiment des condamnés. Ils me demandaient un numéro de tiges de fer. Mais je n'y connaissais rien et ils ne comprenaient pas pourquoi je m' étais engagé pour ce travail là ! Je n'arrivais à rien, je ne comprenais pas de quel numéro ils parlaient ! Mais un des sergents de Crique Anguille m'avait assigné à ce travail. Car nous n' étions pas surveillés par des surveillants militaires, mais par des sergents et des résidents. Alors j'ai continué à travailler. Je faisais les allers/retours entre le menuisier, le forgeron, et chaque jour je chargeais puis déchargeais ce qu'ils avaient besoin depuis le magasin. Le capitaine Bourdet était un homme très gentil avec moi. C' était un ancien administrateur dans les territoires de, TRADUCTION MANQUANTE

, Un jour, le menuisier m'avait confié un paquet de clous pour le forgeron. Mais le paquet était déchiré et je semais tous les clous tout en marchant

, Il ramassait chaque clou tombé de mon paquet et les mettait un à un dans sa poche

, » (rires) Il a tiré de sa poche tous les clous et m'a donné un conseil : « Vous êtes allé à l' école déjà, vous savez comment on fait les clous, il faut creuser des mines, fondre les métaux, ce sont des matériaux très précieux, fabriqués en France, envoyés ici, il ne faut pas les gaspiller ». Mais il est parti, sans même me donner de punition. Parce qu'à ce moment là, j' étais encore trop petit, c' est pour ça que tous les surveillants, tous les sergents, me considéraient encore comme un enfant. Depuis que j' étais arrivé à Crique Anguille, je n'avais jamais vu un sergent lever la main sur un Sénégalais, J' étais passé devant mais en faisant un détour car je fabriquais en cachette des petites boites et des couteaux pour les revendre aux Sénégalais ! Tous les autres avaient observé la scène et un de mes camarades s' était moqué de moi : « Tu ferais mieux de te surveiller car tu ne vas pas échapper aux 15 jours de cellule !

. Moi-au-départ,-j'-Étais-resté-À-sinnamary-dans-un-atelier-de-menuiserie.-j', Ah voila ! C' était un moteur à dynamo ! C' était très difficile comme travail mais j'avais pu apprendre pendant les travaux forcés, grâce à deux camarades. Ils étaient des amis de monsieur Tôn ??c Th?ng

, Parce qu'il avait hissé le drapeau dans la mer Noire, pour se révolter contre la guerre menée par la France contre la Russie, à ce moment. C' est pourquoi il était rentré à Paris, puis à H?i Phòng, où il a pu rentrer dans le parti communiste, les camarades l'avaient remarqué. Comme à Saigon il avait commis cet assassinat, il avait été condamné à 20 ans de travaux forcés

C. , enfin pas vraiment élu, il s' est désigné comme successeur du président H? Chí Minh ( -Dans la vidéo, Pax esquisse un sourire). L'autre camarade, il avait pris 10 ans de travaux forcés

C. Qu, à ce moment là, c' était moi qui m' occupais du moteur et des déplacements du docteur. Comme c' était la guerre, le docteur restait beaucoup à Sinnamary. Là-bas, il y avait une case pour 2, 3 camarades détenus qui restaient là. Un faisait le cuisinier pour le docteur

, Je ne savais rien ! Et puis un jour, le docteur m'a annoncé qu'il partait de Sinnamary pour rejoindre sa femme, il s'appellait Guenedal. Il avait une femme et un petit enfant, sa femme était la fille d'un colonel. Ce jour là, le docteur me dit « ce n' est plus la peine de rester ici, je vais rentrer à Cayenne et quitter Sinnamary

U. Lui-À-cayenne, Je ne comprenais pas : « Comment ? » Et il m'a dit : « Mais vous autres, vous êtes libres déjà ! » Moi je ne savais même pas que j' étais libre ! Avec mon camarade qui était venu me chercher

, Muguette : Oui, mon papa il avait de l'humour. Beaucoup d'humour. Pierre : Oui, ça se voit

, Parce que quand on faisait quelque chose de mal, il nous reprenait, il nous disait le pourquoi, le contre, vraiment il nous parlait. Il donnait beaucoup d' explications. Même pour les devoirs, bon ma maman... C' est lui qui nous donnait les devoirs de math, de français. D'ailleurs, il brodait aussi

G. Dans and L. Video,

, Ils venaient de créer une association pour s'aider les uns les autres. Il y a eu une loi, le préfet, le gouverneur, avait donner l' ordre de signer ( -La confusion entre préfet et gouverneur est significative, elle témoigne du lent et confus processus de « départementalisation » des « vieilles colonies » françaises). Tous les dimanches j'y allais, on lisait les journaux, on faisait des conférences. Parce que je lisais beaucoup, je connaissais pas mal de choses, Quand nous sommes arrivés à Cayenne, nous avons rejoint d'autres camarades

J. , » ) Alors ça, c' était une déception déjà*. Et puis à Cayenne, j'avais un ami qui était pêcheur, qui voulait bien m'apprendre. Un jour, on part pêcher comme ça et je suis tombé du canot ! (rires) Il m'a dit de m' orienter vers un autre métier ! Lui a continué et moi suis devenu jardinier pour gagner ma vie. Mais la vie à Cayenne pour beaucoup de Vietnamiens, Hoàng Qu?c Vi?t -celui qui m'avait introduit autrefois vers le centre du Viêt Nam, où j'avais rencontré un camarade soviet qui avait été guillotiné

, C' est le nom de cette technique de pêche sud-asiatique encore aujourd'hui pratiquée en Guyane, voir l'article de P.M., Verso un' altra barriera, Ne faîtes pas tomber le poisson ! Pierre : À la barrière chinoise

, Claudette : Oui, il en reste à marée basse oui

P. , On y va avec un monsieur qui s'appelle Jean-Claude Minerve. Muguette : Ça ne me dit rien

P. , Il habite dans une petite rue, en face d' Antoine Laï Van Cham (?L?i V?n Chàm)

, Muguette : Ooooh, oui je sais. Il s'appelle Jean-Claude, il porte Minerve, Et son nom

C. Pierre, Il est très sympa. Claudette : Il est tout petit ! Pierre : Tout petit ? Ah non, il n' est pas si petit que ça

, Claudette : Oui, il est petit par rapport à

P. , est le nom du quartier de Cayenne où s'installèrent la plupart des libérés sud-asiatiques, au sud du canal Laussat, aujourd'hui nommé à tort « Village chinois », ou encore nommé « Chicago » en raison de sa mauvaise réputation) parce que les anciens détenus « droit commun » ne se mélangeaient pas avec les membres du VNQD?, le parti nationaliste ( -Vi?t Nam Qu?c Dân ??ng), Nous élevions des boeufs, des cochons et des poules. Nous avions formé un chantier pour exploiter l' or. Les Saramakas faisaient de l'abattage pour couper les arbres, les planches

U. Venu, commerçant à Cayenne. Alors, il voulait nous voir travailler l' or. À ce moment là, c' était le gouverneur Veber, la Guyane n' était pas encore un département. Le gouverneur Veber a fait venir une inspection de la France ici, pour faire torturer les gens. Pour avoir caché l' or. Car l' or était très précieux, ça rapportait beaucoup. ( -Ici, Tr?n T? Y?n semble attribuer cette initiative au Gouverneur Veber, pro-vichyste, mais la chronologie reste sujette à caution. Il est possible en revanche que les condamnés aient joui d'une certaine liberté au sein des « établissements pénitenciers spéciaux », au moment de la guerre) Ils ont torturé un représentant des Chinois à Cayenne. Il s'appelait M. Ho-Kong-Fou*. Il a nié avoir de l' or alors ils l' ont relâché. Ensuite, ils ont arrêté M. Bichara, à Sinnamary, c' était par là que l' or transitait. Et M. Bichara avait un frère qui était docteur, un dentiste, influent, donc ils ne l' ont pas torturé, il s' est présenté devant moi, il m'a dit : « Je suis journaliste, et M. Karam m' a dit que vous exploitiez l' or ici

, Geneviève dans la video : Je n'ai pas compris, qui les a torturé ?

M. Dans and L. Video, Il y a un représentant qui est venu en Guyane, ce n' était pas un gars du pouvoir qui les a torturé

, Geneviève dans la video : Parce qu'il a parlé d'un journaliste ? Muguette dans la video

, Geneviève dans la video : C' est lui qui les a torturé ?

M. Dans and L. Video, Pour nous torturer, pour trouver l' or... C' était après le gouvernement de Pétain. Et M. Najib Karam a nié avoir de l' or, il s' est fait torturer devant sa femme qui s' est mise à pleurer. Ils voulaient trouver l' or pour la ramener en France, Après la guerre, M. Ho-Kong-Fou a écrit à M. Tchang Kaï-chek pour qu'il porte plainte contre le gouvernement français. Il réclamait 2 millions de francs de dommages et intérêts pour M. Ho-Kong-Fou

G. Dans and L. Video, Oui d'accord. Pour les Chinois, mais pas les Vietnamiens ? Le gouvernement vietnamien n'a rien fait non plus pour ça ? Muguette dans la video

, Geneviève dans la video : Il ne m'a pas bien répondu à ça là? Pourquoi il était déçu ? Muguette dans la video

, Geneviève dans la video : et une deuxième déception. Oui, ça j'ai compris

. Sequence-coupee, Geneviève redemande des précisions)

, Ho-Kong-Fou n'a pas gagné. C' est après la guerre, M. Tchang Kaï-chek était au pouvoir. Car un autre des dirigeant du Parti Nationaliste Chinois était déjà mort ( -Le nom était cité, TRADUCTION MANQUANTE, s'agit-il de Sun Yat-sen, également appelé Sun Wen ?). Donc, c'' était M. Tchang Kaï-chek qui était à ce moment là au pouvoir. Il commençait à maltraiter les communistes en Chine. Je sais seulement qu'il a demandé des dommages à la France, 2 millions de Francs pour M. Ho-Kong-Fou. Il a accepté cette somme mais ne l'a pas empochée, Ce sont des inspecteurs venus de France pour torturer, pour trouver l' or. Mais M

G. Dans and L. Video,

, Pax : Ce n' étaient pas les libérés, c' était M. Ho-Kong-Fou

G. Dans and L. Video, Tout le monde était tranquille ! Si des condamnés étaient libérés, personne ne le savait, personne ne le voyait. Tout ce dont nous parlions avec le capitaine, c' était de nos pécules : on travaillait, on mangeait, c' est tout. Une fois à Saut Tigre, je ne pouvais rien savoir de Crique Anguille. Nous étions au courant de rien, nous n'avions pas de lettre de famille, pas de journal. Travailler, manger... Peut-être que c, Mais avant ! Les libérés de 1936, 37, 39, surtout ceux de 1937 ? Ils étaient 15. Pax : Nous, nous étions d'abord à Crique Anguille, et ensuite à Saut Tigre, on travaillait, on ne nous maltraitait pas

G. Dans and L. Video,

, Peut-être les condamnés qui étaient à la Forestière, ou à Crique Anguille. Encore une fois, nous étions à Saut Tigre sans lettres de famille, Pax : Pas nous même

. Alors, .. .. La-guerre, . Quand-j'-Étais-À-saut-tigre, and J. .. Le-capitaine, Et les soldats sénégalais étaient venus boire avec nous. Un d' entre-eux s'appelait Abdoulaye. Il s' occupait de l' entrepôt des armes. Le gouvernement français avait bien tort de demander aux tirailleurs sénégalais de nous surveiller, car on s' entendait très bien ! (rires) Tous les soirs, ils venaient nous voir. Et le sergent qui surveillait les tirailleurs, il restait à part avec les sergents européens. Cet homme était comme un bouddha, il restait assis toute la journée ! Alors les tirailleurs faisaient ce qu'ils voulaient ! Ils étaient heureux à l, J'avais demandé au chef de camp si l' on pouvait écrire. Il m'avait répondu : « Même nous, nous ne recevons aucune lettre de famille

C. , Ah il était fatigué lui aussi ! ( -À propos de son papa car il s' était interrompu dans la vidéo...) aaaahhh, parce que sûrement, quand il voyait Geneviève écrire

P. , Ah mince, On saura pas l'histoire ! Claudette : (rires) La fin ! Non

P. , Il vous l'a déjà raconté ? Claudette : Non, pas ça

. Pierre-:-mince, Avec un peu d' espoir, la question ne va pas l'intéresser et il va reprendre la suite

G. Dans and L. Video,

, Pax : Non, on ne faisait que travailler et manger. Tout le monde, les sergents

, Mais, les condamnés nationalistes, du Qu?c Dân ??ng, ils ne faisaient pas comme nous. Nous seuls donnions des leçons, des devoirs aux autres camarades. Mais on était seulement trois communistes (TRADUCTION MANQUANTE) et les autres communistes étaient à la Forestière ou à Crique Anguille

J. Le-capitaine, Il le cherchait et le capitaine est allé se coucher dans un canot pour s' échapper dans la brousse, jusqu'au soir. On a dû téléphoner à Cayenne pour donner l'alerte. Le gouverneur, les militaires, ont donné l' ordre, à 18h00, de tuer le soldat sénégalais. Un sergent sénégalais s' est armé pour aller rencontrer Abdoulaye, le Sénégalais révolté. Il lui a conseillé de rendre les armes, car c' était un camp de transportés, il avait le droit de le tuer et il n'attendrait pas qu'il fasse nuit. Il lui répettait de rendre les armes. Ils ont fini par l'attacher comme ça ( -Dans la video, Pax imite quelqu'un qui a les deux mains ligotées). Après j'ai pris le canot pour emmener tout de suite ( -Pax voit qu'une nouvelle question se prépare et ne dit pas qui il emmène) à Sinnamary. Ni à Cayenne, peut-être ils en parlent dans les archives militaires

, Geneviève dans la video : (question à propos d' évasion)

, je m' étais déjà évadé une fois, mais je ne savais pas où aller, c' est la brousse ! Quelques-uns s' étaient déjà évadés, ils connaissaient le chemin, ils avaient une boussole. C' était à Crique Anguille et à la Forestière. Mais nous, nous étions à ce moment là à Saut Tigre, il n'y avait pas d' évasion, rien. Voir les camarades mourir, c' était triste déjà ( -À cet instant dans la video, Pax touche son coeur avec sa main droite). Alors, on ne faisait rien de politique. On ne faisait que travailler, le soir on dormait, quelques-uns jouaient aux cartes, Où je serais allé ? Où est-ce que je me serais sauvé ? Dans la brousse ?! Et puis

G. Dans and L. Video,

, Je ne regrette rien. À Saut Tigre, tout le monde restait très tranquille

, Geneviève dans la video : (question à propos de Poulo Condore)

, Pax : J'ai déjà tout dit déjà ce matin de 07h00 jusqu'à 10h00

, Muguette dans la video (rires)

&. Ci-dessus, De nombreuses revendications politiques sont visibles sur les murs de Guyane. On peut lire ici l'inscription suivante : « Nous voulons agir. L'espoir de tout récommencez, 2014.

, Et la question de savoir pourquoi je me suis marié à Cayenne ? La femme que j'ai rencontré

, Muguette dans la video (rires)

, Geneviève dans la video : Qu' est-ce qu'il dit ?

M. Dans and L. Video, Vous lui avez demandé comment il s' est marié à Cayenne, il a dit que sa vie est intéressante (rires) mais je ne crois pas que ma mère voudra qu

G. Dans and L. Video, Je vais voir un docteur vietnamien qui me soigne. Il me demande de raconter ma vie, ça l'intéresse lui aussi. Mais ça me fatigue beaucoup de raconter. Plusieurs fois, il m'a demandé de tout raconter, depuis mon enfance jusqu'à mon mariage, il me demande souvent pourquoi je me suis marié ! Je vais vous raconter pourquoi je suis marié ! Quand je travaillais à Sinnamary, nous vivions dans une case et à l' étage, tous les jours, je passais mon temps à lire le journal. Et les autres camarades, en bas, ils jouaient aux cartes ou d'autres choses comme ça. Je déteste les jeux de carte, Elle est vivante votre maman ? Muguette dans la video : Oui, maman elle est là

, Un jour, il y avait la fête de la commune, et j'avais remarqué qu'Eugénie était bien peignée, elle avait mis une jolie robe aussi. Je me suis levé pour lui dire : « Tu t' es faite belle aujourd'hui ! ». C' était pour vous dire que je l'avais quand même remarquée déjà, même si je ne me mêlais pas aux filles de Sinnamary, je ne m'intéressais pas à ça. Et ce jour là, la femme de mon camarade avait décidé qu'Eugénie serait la mère de mes enfants ! Elle l'avait fait rentrer chez moi, puis dans ma chambre ! (rires) À 10H00 quand je suis rentré, j'allais faire l'amour?, Elle était dans mon lit

C. Muguette,

. Muguette, Alors la femme de son camarade a fait venir ma maman chez lui, et quand il est rentré chez lui vers les 10h00 du soir, il a trouvé ma maman sur le lit ! Maxime : (rires) Ça se passe comme ça ici ?, Pierre et Muguette (rires) Claudette : À Sinnamary oui

, Maxime : Mais à Sinnamary

, Muguette (rires)

, La première fois que je faisais l'amour, c' était ici ! Parce qu'au Viêt Nam, comme c' était la révolution, je ne m'intéressais pas aux femmes. Et puis après ce jour là

, Un an après, j'ai reçu une lettre d'un camarade de Sinnamary. C' était la faillite, je suis parti à Cayenne pour chercher du travail

, Un camarade m'avait écrit de Sinnamary pour me dire qu'Eugénie avait une petite fille et qu' elle me demandait de venir pour venir voir son enfant. Je n' étais jamais revenu depuis, alors j'ai ouvert la porte et je suis tout de suite monté à l' étage pour voir ma première fille

J. Dit, Ah, c' est mon enfant ! » Ma femme m'a dit qu'il fallait reconnaître mon enfant

. Ici, Moi je voulais remettre ça à plus tard, j'irai à la mairie deux trois jours après. Voila ce que j'ai dit à ma femme : « Dans la commune, malgré tout, malgré le fait qu'on m'appelle " enfant de choeur '', je reste un condamné. Malgré tout ce que j'ai fait pour le gouvernement, au camp Saut Tigre, malgré tout ça, la commune de Sinnamary dira qu'Eugénie a couché avec un bagnard du Viêt Nam ». Alors j'ai dit non. Et j' étais dans une situation de misère à ce moment là. C' était un camarade qui me nourrissait à Sinnamary. J'avais tout vendu déjà, jusqu'à mes cailles, mes boeufs, mes cochons. J'avais deux ventres vides à ce moment. Alors comment j'allais faire vivre une famille ? Alors j'ai proposé à Eugénie, quand ils font des enfants avec des Créoles ici. (TRADUCTION MANQUANTE), vol.57, p.10

*. Christèle, Il n' est libéré qu' en juin 1946

. Moi-À-cayenne, Eugénie avait déjà eu une fille -Jeanne -avec un Créole. Alors Jeanne est venue me chercher et m'a ramené auprès d'Eugénie. Mon pyjama m'attendait, j'ai dormi là et elle m'a dit : « Après demain, je partirai à Cayenne avec toi ». Je lui ai dit de bien réfléchir à ce choix, car pour beaucoup de camarades à Cayenne, c' était la misère

, Geneviève dans la video (à Muguette dans la video): Vous pouvez me

M. Dans and L. Video, Je vais retraduire, bon, alors... ( -Pax les interrompt) Pax : Et puis nous allions nous mariés, quand nous nous sommes mariés, nous n'avions rien comme ça

, Tu vas tourner la caméra... ( -La caméra se tourne vers Muguette

, Vous pouvez me résumer ? Muguette : Quand ils se sont mariés, ils n'avaient rien du tout, rien du tout ! Pierre : C' est pour ça qu'il se frotte les mains comme ça

, Il y a encore quelque chose que j'aimerais raconter avec vous ! Parce qu'il s' est passé beaucoup de choses dans ma vie. À Saut Tigre, à ce moment là, il y avait un capitaine-docteur qui s'appelait Leurop* ( -Pax hésite plusieurs fois sur la prononciation de ce patronyme). J'avais vu une fois une émission de télévision sur la famille Leurop

. Il-Était-docteur and . Marrant, Un jour pour le 14 juillet, il avait revêtu un pantalon à la mode des Sénégalais, un pantalon bouffé en bas, il avait une (TRADUCTION MANQUANTE), une épée, et le képi des soldats sénégalais. C' était à Saut Tigre. Il était parti inspecter les soldats comme ça ! Et il me demandait un peu de musique ! Mais j'ai répondu que je n'avais que la musique du Viêt Nam ! Ce n' est pas la même chose ! « Vous pouvez prendre la Marseillaise ! » Alors

, Geneviève dans la video (à Grégory Uraszewski) : Tu vas changer de cassette ?

. Muguette-(à-pierre, Mais j'ai une question à vous poser. Comment vous êtes venu à savoir pour le Viêt Nam, le reportage et les documents ? Pierre : Il y a 3 ans, j' étais venu en Guyane car je voulais comprendre pourquoi il y avait encore des indépendantistes ici, et donc, j'avais rencontré Maurice Pindard

(. , Pindard était alors le secrétaire général du Mouvement de Décolonisation et d'Emancipation Sociale

, Muguette : Ah, c' est l' oncle de mes enfants

P. , Et j'avais dû vous appeler. Muguette : Effectivement, ça y est ! Pierre : Et puis, moi je repartais en France 3 jours après

E. Muguette-:-oui and . Pierre, Et puis, depuis ça m'avait

, Muguette : turlupiné ? Pierre : Ouais

C. , Il y a une autre cassette ? Pierre : Oui, de 14 minutes

C. , Vous voulez des petits pâtés pour grignoter ? Pierre : Oui, pourquoi pas

. Muguette-(à-pierre, Ah oui je me souviens maintenant

*. Avant, , 1940.

, Pendant la guerre, la France perdait, pendant les premiers moments de la guerre, beaucoup de bateaux français avaient été coulés par les Allemands. C' est la guerre, les Français reculaient, reculaient. Et puis le Docteur Leurop était désespéré. Un jour, un télégramme lui a été envoyé. Sa femme était morte. Sa petite fille de 5/6 ans avait été confiée à un orphelinat militaire. Il est devenu fou. Il pleurait, il jetait son corps par terre comme ça, et après il est allé chercher un revolver pour tuer son corps. Mais eux, (TRADUCTION MANQUANTE), c' est sa destinée. Moi et un camarade qui s'appelle Bep (?B?p)-qui cuisinait pour le docteur -. Moi je venais là tout le temps, alors j'ai piqué son revolver dans la table de nuit. J'ai ouvert le tiroir, j'ai pris son revolver pour le mettre dans ma poche et je suis parti*. Je me disais : « comme ça il ne pourra pas s' en servir, Geneviève dans la video : (question à propos des retours vers le Viêt Nam) Pax : D'autres condamnés ont fait des enfants avec des femmes en Guyane, mais ils sont quand même repartis au Viêt Nam. Moi, je n'ai pas fait ça. Mais je vais vous raconter la suite du docteur Leurop

A. Le and S. Sénégalais, Est-ce que ça vous intéresse ? Le docteur Leurop est allé au bord de la rivière, se jeter dans la rivière pour se noyer. Après, deux soldats l' ont repêché. Il est rentré pour aller chercher son revolver : « je l, on se disait qu'il fallait au moins deux soldats pour surveiller de près le docteur Leurop

E. Bep, Q. Lui, and . Lui-faisait-À-manger, Je lui disais que malgré la perte de sa femme, il lui restait toujours une petite fille qui avait été confiée à l' orphelinat des militaires. Alors « pourquoi vous faire tuer, il faut vivre ». Et en plus, la guerre n' était pas finie, les Allemands n'avaient pas encore gagné*. Alors je lui disais de ne pas se faire du mal, de garder du courage. Après, il s' était calmé mais un jour il avait redemandé le revolver à Bep. Il lui a dit que c' était moi qui l'avais

, Alors il a pris son sang pour me faire une transfusion. Car il m' expliquait que son groupe sanguin était 0 Rh et qu'il pouvait le donner à tout le monde. Il a envoyé un télégramme à Cayenne et une voiture militaire était venue me chercher pour m' envoyer à l'hôpital. C', Un jour, j'avais attrapé la dengue, je pissais du sang. À Saut Tigre, il n'y avait rien pour soigner ça

G. Dans and L. Video, Je m' étais baptisé déjà car il m'avait conseillé de me faire baptiser en même temps que son père. Alors je me suis fait baptiser, et M. Bichara est devenu mon parrain. Pour fêter ça, une bouteille de champagne, c' était déjà très difficile à trouver mais il m' en avait vendu 6 ! Alors, avant de les boire, j'ai voulu remercier le docteur en lui portant une bouteille. Vous voyez ! Ma vie est pleine de choses intéressantes, Un ami ? Pax : Et après ça... Parce que M. Bichara, qui était commerçant à Sinnamary, il était mon parrain déjà

:. Pax, ». Docteur-«-le-croup, L. Dans, and . Video, Docteur « Lecrope » ? Geneviève dans la video

. Muguette-:-alors, Geneviève lui a posé la question « Pourquoi il n' est pas retourné au Viêt Nam ? » Il a dit qu'il n' est pas retourné au Viêt Nam par rapport à sa femme, ses enfants

, avait pratiquement plus personne, sa maman, son frère étaient décédés entre temps? Muguette : Oui, il a des frères qui sont morts, il ne lui restait qu'un neveu, et une petite nièce, Claudette : Donc les enfants de An alors ? Muguette : Oui, les enfants de An

C. , Mais il y avait Hiên ou Yên ou Linh aussi. C' est vrai qu

, Muguette : Oui, quand il est parti son petit frère avait 5 ans, Maxime : Il n' est jamais revenu au Viêt Nam ? Pas assez d'argent ? Claudette : Non

, Elle était prête à lui envoyer de l'argent. Mais il a refusé. Maxime : D'accord. Même pas pour visiter ? Muguette : Un moment il a voulu y retourner

, Maxime : Ah oui vous nous l'avez dit la dernière fois

.. Muguette-:-et-puis, Mais s'il était revenu au Viêt Nam, comment l'aurait-il vécu ? Est-ce qu'il serait revenu ? Il me disait qu'il ne pourrait pas, qu'il ne pourrait pas revenir ici. Et il a bien réfléchi, il préférait mourir auprès de ses enfants? Moi

, Claudette : Oui, parce qu'il y avait surtout ses petits enfants. Il y avait Johanne, il y avait Loïc

, Maxime : Oui c' est important

. Claudette-:-donc, Il y avait ses enfants, mais surtout ses petitsenfants. Il adorait les enfants, puisque c' était lui qui avait pratiquement élevé Johanne, c' est lui qui le gardait, Loïc aussi

, Même sous la pluie, il y allait, il prenait le parapluie, et il chantait des chansons en vietnamien pour Eric. C' est vrai qu'il était content pour lui

, Et puis il y avait ma femme, j' étais marié déjà. Et du côté de ma famille vietnamienne, je n'avais seulement qu'un neveu vivant. Mon père était déjà mort, ma mère était déjà morte. Mon frère était à la retraite et quand ma mère était encore vivante

J. , Mais la femme de mon frère, ma belle soeur disait à mon frère : « S'il rentre ici, il ne va pas rester à la maison car maintenant c

. S'il-rentre, . La-mort?-».-c'-est-mon-cousin-qui-m'-Écrivait, . Qui-me-demandait-d'-Écrire-À-ma-mère, .. .. Lui-Écrire-que, -. Traduction-manquante et al., Si je rentrais, j'aurai pu avoir une place dans le parti. Mais je n'aime pas ça. Si je rentrais, je me serais reposé, et je n'aurais pas demandé de travail fixe, j'aurais demandé à aller et rouler partout : être libre, sans travail de camarade. Et puis j'aurais voulu voir toutes les cités, toutes les belles pagodes, les paysages de mon pays, Alors maintenant

, Claudette : Ah ses souvenirs s' estompent

P. , Il a dit la nuit, Claudette : Oui la nuit

, Muguette : la nuit maintenant

. Claudette-:-oui and . Qu, il a dit « la nuit maintenant » c' est à dire, il commence à oublier des choses non ? Muguette : On va continuer parce que je n'ai pas compris. Mais c' est vrai que quand il faisait ça, ça voulait dire « j' ai oublié » ( -Dans la vidéo, Tr?n T? Y?n pose sa main sur son front et imite d'un geste les souvenirs qui s

, Claudette : Oui, voila, la nuit ça devient noir

». ?-en-français, Peut-être s'agit-il d'une image propre aux langues créole et/ou vietnamienne. En vietnamien, on dira « tìm cái ch?t », soit littérallement : « chercher la mort », ou plus couramment « ?i vào ch? ch?t », soit « se diriger droit à la mort

?. Thao, En vietnamien, dès qu' on parle des grands-parents, on précise naturellement grand-mère paternelle (bà n?i) ou grand-mère maternelle (bà ngo?i), de même pour les grand-pères

, Geneviève dans la video : (question à propos de sa naturalisation française) Pax : C' est maître Darnal qui m'a conseillé de demander ma naturalisation française

, Il me disait : « vous regretterez de pas avoir demandé la nationalité française ». Alors j'ai demandé ma naturalisation, mais j'ai attendu 10 ans pour le faire ! Après quoi

U. , Un jour je devais demander tous mes salaires mensuels. Je travaillais en tant que jardinier pour le directeur. Je touchais un salaire, comme tous les ouvriers qui travaillaient là. Un jour, en allant au travail, j'avais trouvé une lettre piquée sur moi. Pierre : Un jour, Claudette : C' est ça

, Muguette : Oui. Claudette : Attends... Non

, Muguette : C' était pas une guêpe !

M. Pierre and C. Muguette,

, Claudette : C' était une lettre ! Oui ! Il a ouvert la lettre ! On va reprendre parce que? une guêpe? Pierre : Bon, je me tais maintenant? je nous conduis vers des histoires surréalistes? Pax : (reprise) Un jour, au travail, j'avais trouvé une lettre piquée sur moi

. Muguette, Ah oui ! Alors effectivement ! Un jour il a été travailler, il a trouvé une guêpe qui l'a piqué à la jambe ! C' est bien ça ! On continue ! Maxime

C. , Il est curieux, il a pris la lettre, pourquoi la lettre pique ? Attends, là, il y a un truc qui ne colle pas ! Pourquoi la lettre pique ? Il pensait peut-être que c' était la guêpe qui l'avait piqué

, Muguette : Mais c' était la lettre ! Mais alors, pourquoi la lettre l'a piqué ? Maxime : Ça peut trancher du papier

, Muguette : Oui, on continue

C. , Pourquoi y avait-il une lettre piquée ? Un ouvrier m'a vu. Cette lettre, c' était le préfet qui écrivait au commissaire de police ! Il lui donnait l' ordre de chercher à comprendre pourquoi ces 4 billets étaient venus à Cayenne, il devait chercher des renseignements, et précis ! J'ai voulu en savoir plus, on m'a dit que c' était un secret d' état ! Je savais que c' était un secret d' état. Pourquoi cette lettre était là ? Entre les mains de, Le préfet a donné l' ordre au commissaire de savoir pourquoi ces 4 billets? ? C' est ça, pourquoi les 4 billets sont venus à Cayenne ? Maxime : Ça devient métaphorique ! Pax : Ça m'a rendu curieux, alors j'ai pris la lettre

?. Thao, Il est impossible, même en français, de savoir de quoi il s'agit exactement, un billet de convocation, une lettre, de l'argent ? Pour la traduction en vietnamien, j'ai choisi le mot « billet » dans l'idée d'un « billet de convocation, Gi?y

, Muguette dans la video : Oh vous pouvez lui demander

, Geneviève dans la video : Il est en forme avec ce qu

, Geneviève dans la video : (question à propos de la rancune) Pax : Moi, maintenant ?! (rires) (TRADUCTION MANQUANTE)

, Muguette : Il rit en même temps. Pierre : Ah là, je n'ai aucun son qui me vient

, Pax : (reprise) Muguette : « Moi maintenant Français

, Pierre : Ouais, il rigole tout en disant « moi la rancune, Non ? Muguette : Oui effectivement

, Il me demandait si je me sentais Français. Il était malin, il me demande comme ça : « Et si la guerre éclate entre la France et le Viêt Nam, quelle partie vous allez prendre ? » Alors moi je lui ai répondu : « Vous êtes malin de me demander ça, je suis vieux déjà, et j' ai deux patries, ma patrie natale et la France ! Alors si le problème se posait

M. Dans and L. Video, Vous avez compris ? Geneviève dans la video : Vous pouvez redire ? ( -Muguette dans la video réexplique tout ce passage de tête, très fidèlement

, Viêt Nam, pourquoi y aurait-il encore une guerre ?! » Il était malin mais j' étais plus malin que lui ! Geneviève dans la video

, Muguette (rires)