. -l', accueil Cela me permet de préciser la distinction qui existe entre l'instruction et l'éducation

. Communément, . Dans-notre-culture, and . Occidentale, Il existe bien une différence entre les deux termes. Le mot « education » vient du latin dux, ducis (guide, chef), d'où ducere (conduire, commander) et educere (conduire hors de) et educare (éleverhommes ou animaux, former, instruire), « l'étymologie suggère que éduquer consiste : soit à faire sortir l'enfant de son état premier, p.451

, Le mot « instruction », du latin instruere, désigne davantage le fait d'enseigner, de transmettre des connaissances, des notions, des savoirs élémentaires. Après la Révolution française, en 1792, Condorcet présente devant l'Assemblée P. FOULQUIE, Dictionnaire de la langue pédagogique, vol.512, 1997.

, Le 452 ministère dédié gardera le nom de « ministère de l'instruction publique » jusqu'en 1932, où il devient le « ministère de l'éducation nationale ». L'idée défendue jusqu'alors était que l'instruction devait relever de la responsabilité de l'Etat et l'éducation de celle de la famille, car l'éducation sous-entendait alors la formation de bons citoyens, et dans ce contexte post-révolution proche des écrits de Rousseau, de républicains dévoués, vertueux. Mais Condorcet en devine les dérives, et selon lui, la liberté des opinions « ne serait plus qu'illusoire, si la société s'emparait des générations naissantes pour leur dicter ce qu'elles doivent croire » . Au fur et à mesure, l'éducation reprend de de l'instruction est également visible dans le fait que beaucoup de jeunes musiciens en voie de professionnalisation, ou qui souhaitent en tout cas se perfectionner, vont faire des stages avec des musiciens reconnus, nationale un Rapport et projet de décret sur l'organisation générale de l'Instruction publique

. Ils, Un enjeu est présent dans le fait de distinguer ces deux termes (car éducation est souvent confondue avec instruction, on l'utilise pour désigner la transmission de connaissances, et ce n'est pas seulement l'instruction qui permet l'éducation) mais aussi de pouvoir les relier, de pouvoir comprendre comment l'un entraîne des effets sur l'autre, pour pouvoir se positionner de manière juste en tant qu'enseignant. Le documentaire « Enseignez à vivre! » montre la rencontre entre Edgar Morin et 456 plusieurs établissements publics (de l'école maternelle au lycée) qui cherchent à prendre le terme d'éducation dans sa véritable définition : « Comment un lycée ou un collège peut-il constituer un lieu où liberté se conjugue avec responsabilité, où l'acquisition de savoirs va de pair avec l'apprentissage de la vie en société ?, mais il faut reconnaître que dans ce cas, l'imitation d'un modèle, la répétition, sont des procédés recherchés, valorisés, et qui peuvent même être valorisants, p.457

. Documentaire-d'abraham-ségal, . De-rousseau, and . Le-titre-de-son-manifeste, Avant ce livre, suite à une commande de l'Unesco 458 en 1999, il avait publié un document décrivant les sept savoirs nécessaires à l'éducation . Pour 459 lutter contre la segmentation des disciplines, il cherche à les relier par les savoirs qui leur sont communs et qui sont les suivants selon lui : 1. Faire connaître ce qu'est connaître, 2. Affronter la complexité, 3. Reconnaître l'unité et la diversité humaine, 4. Comprendre le destin planétaire du genre humain, 5. Affronter les incertitudes, 6. Enseigner la compréhension, 7. Réaliser une citoyenneté terrienne. Edgar Morin défend la pensée complexe, c'est-à-dire le fait qu'il n'existe pas une seule logique linéaire. L'essentiel pour lui est de développer la compréhension mutuelle et la connaissance de la connaissance

A. Ségal, Enseignez à vivre !, film documentaire

E. Morin, Enseigner à vivre, Manifeste pour changer l'éducation

E. Morin, Les sept savoirs nécessaires, Revue du MAUSS, vol.28, pp.59-69, 2006.

, école primaire que l'on peut essayer de mettre en place -en activité -la pensée reliante car elle est présente à l'état sauvage, spontané, chez tout enfant

D. Dans-le, des enseignants témoignent sur leurs pratiques et deux d'entre eux ont attiré mon attention, Julien Servois

. Paris, Il explique ensuite, que malgré le fait qu'il enseigne 461

, car l'idée n'est pas d'enseigner un savoir mais de faire passer une passion. Il ne souhaite pas mettre en avant son désir d'enseigner mais un plaisir de savoir et d'étudier qui se diffuse. Selon lui, enseigner à vivre, c'est faire prendre conscience qu'il y a des possibles qui sont les possibles de chacun, c'est « ouvrir des distances ». Claire Fontès

, classe, car on peut trouver des pratiques innovantes dans tous les types de structures

, Mes propres questionnements ainsi que ces deux témoignages m'amènent à considérer que la disponibilité n'est pas à chercher dans ce qui est enseigné, dans le savoir en lui-même, mais dans la posture de l'enseignant, et dans son accueil des élèves

L. , est en principe une attitude favorable d'ouverture à l'autre, et il faut donc être disponible pour accueillir vraiment quelqu'un, pour créer les conditions d'un accueil qui permette à chacun de trouver sa propre place, avec toute la part d'imprévisibilité que cela comprend. Selon moi, cette idée d'accueil rejoint aussi celle de la convivialité (ou du convivialisme en tant qu'idée forte) présentée dans le tout premier chapitre de cet écrit : se reconnaître comme faisant partie d'une structure, dans laquelle tout le monde est interdépendant. Pour résumer cette partie sur la disponibilité et l'imprévisibilité, je retiendrai trois idées principales, que j'exploiterai quand il s'agira de remanier mon projet pédagogique à la lumière de E. MORIN, Enseigner à vivre, p.460

. Le-microlycée-de, Paris est une structure scolaire publique, qui s'adresse à des jeunes décrocheurs, p.461

, Le Microlycée accueille 55 élèves, qui ont été déscolarisés pendant au moins 6 mois

I. Le-pôle, Lycéen est une structure de retour à l'école, qui est rattachée à l'Académie de Paris. Elle s'adresse 462

, également à des jeunes qui ont décroché du système scolaire traditionnel, et qui sont accompagnés en tutorat pendant un

, ce travail : permettre aux élèves d'être maîtres de leur temps, ne pas maintenir sciemment les élèves dans l'ignorance, et travailler sur la qualité de l'accueil. 1. 2. La résonance et l'individuation

, La résonance a été nommée depuis le début de ce travail à plusieurs reprises : d'abord dans le sens où l'entend Hartmut Rosa, c'est-à-dire écouter ce qui est là autour de nous, y répondre sans jugement, et accepter de se transformer dans la rencontre avec l'autre

L. Sbattella-a-défini-la-musique-comme-«-symbole-de-la-résonance-affective and ». , dans l'orchestre, permet aux musiciens d'entrer dans une forme de discussion. Et enfin, il en a été de nouveau question à propos du travail de composition de Pierre Boulez, qui oppose au temps pulsé le temps de la résonance, qui n'est pas mesurable. Je le gardais également pour désigner une vibration qui permette de se réapproprier les interstices, les espaces -temps ouverts et saisissables. Pour préciser le sens que je donne à la résonance dans le contexte de la pédagogie

, La résonance pourrait être définie comme les manières plurielles de relier les hommes, malgré l'espace physique qui les sépare. Cette distance à la fois physique et métaphysique (qui sépare et qui relie), c'est ce que désigne l'entre, qui est nommé aida en japonais par Bin Kimura, psychiatre

, Tel est l'aida intersubjectif, mais parallèlement le sujet se constitue par référence à ce qui n'est pas lui (autrui) et qui est pourtant au fond de lui (absolument autre). Ce rapport interne est alors dit aida intersubjectif. À défaut de trouver en français un substantif qui signifie cet "entre, p.463

, En plus de décrypter cette distance, avec l'aida, Bin Kimura désigne également « un mouvement, un acte, directement lié à l'activité vitale, p.464

, L'aida s'écrit de la même manière en japonais que le ma, qui pourrait être traduit par l, p.465

. Dans, Pour reprendre un exemple donné par Augustin Berque dans sa conférence sur l'aida et le ma, dans les arts que sont la musique, la danse et le théâtre, c'est l'intervalle entre deux sons, entre deux gestes, entre deux répliques, et c'est ce qui crée le rythme. Cet aspect m'intéresse tout particulièrement, et je le comprends de la manière suivante : c'est dans notre relation aux autres et au monde que va se déployer notre rythme propre, les êtres et les objets sont imprégnés par le milieu, et sont en relation

C. Kimura and . Dans-une-pensée-japonaise, mais sa définition et son parallèle avec le ma permet de mieux comprendre ce principe. L'espace entre les hommes est un espace protéiforme, qui peut rester une simple distance physique, ou qui peut résonner selon les situations. Lorsque l'entre résonne, cela nous permet de faire partie d'un ensemble et non d'une masse, de privilégier l'individuation, au sens de l'émergence d'une singularité, et non l'individualisation. À ce sujet, l'exemple de la musique est largement présent dans l'ouvrage de Bin Kimura. Selon lui, dans un ensemble, « la musique peut (?) librement passer entre les musiciens, elle est un lieu qui n'appartient à personne en propre, et en ce sens

B. Kimura, , p.41, 1988.

A. Berque, Aida et ma : de ce que sont les choses dans la spatialité japonaise, p.465

. Nishida-masatsugu and D. Shigemi, Pour un vocabulaire de la spatialité japonaise, The 43th International Research Symposium, p.40

». Faire-résonner-l'entre,-c'est-créer-ce-«-dépassement, ai nommé précédemment un écart, de notre rapport à l'espace et au temps. Cela rejoint l'idée de disponibilité et d'imprévisibilité, car il s'agit bien de ne pas s'adapter à ce qui existe déjà, mais plutôt de laisser émerger des manières singulières d'être au monde avec les autres. Il faut bien entendre que la résonance, ce n'est pas un état émotionnel

, « resonare » signifie retentir, faire écho [?] le concept de résonance décrit une relation spécifique entre deux corps dans laquelle la vibration de l'un suscite l' « activité propre » (la vibration propre) de l'autre [?] La résonance ne se produit que lorsque la vibration d'un corps

, et il me semble intéressant à ce stade de la réflexion de revenir à Cynthia Fleury, qui définit l'individuation comme un engagement à saisir l'instant : « Une liberté qui ne saisit pas l'instant qui lui est présenté est une liberté disparue, définitivement manquante. Certes, d'autres occasions se présenteront, mais nullement similaires. L'irréversibilité du temps donne ainsi à l'individuation de l'homme sa dimension irréversible. (?) Les rencontres avec soi-même sont rares, elles ne sont nullement de l'ordre du déclic, Le principe d'individuation de soi et des autres est à la base du travail sur la résonance, p.473

, autrement, il s'agit de prendre acte de « la qualité de présence qu, p.474

. C'est-À-dire-de-déployer-sa-subjectivité-dans-le-monde, en saisissant les prises que nous pouvons et que nous souhaitons saisir, dans un mouvement incessant, et courageux selon Fleury, d'engagement et d'implication. L'enjeu est dans la relation : ce n'est pas seulement développer son ego (ce qui H. ROSA, Résonance, une sociologie de la relation au monde, La Découverte, p.215, 2018.

C. Fleury, Les Irremplaçables, Éditions Gallimard, pp.28-29, 2015.

, Pourquoi cela semble-t-il à la fois si évident, et fébrile à la fois ? Parce que nous ne sommes pas dans une société du temps disponible mais du temps efficace, qui nous empêche de nourrir pleinement notre subjectivité et qui nous pousse me semble-t-il à accepter le monde tel qu'il est, comme une fatalité contre laquelle nous ne pourrions rien car il serait le meilleur monde possible, même si nous voyons bien aujourd'hui que ce monde atteint ses limites, relève de l'individualisme) mais surtout créer du lien avec le monde et avec les autres, faire résonner ce qu'il y a entre les hommes, p.475

. De, enseignant : est-il responsable de la mise en résonance entre lui et ses élèves, entre l'ensemble de ses élèves, entre chaque élève et le savoir qu'il souhaite partager ? Le positionnement de Hartmut Rosa est intéressant car il vient nuancer ce qui a pu être défendu auparavant : Le processus éducatif, au sens où l'envisage la théorie de la résonance, se développe donc là où les portent un intérêt propre à une matière et éprouvent leur efficacité personnelle dans leur confrontation avec elle -et cela passe avant tout par la mise en

, Rosa souligne l'importance de la relation entre les élèves et le professeur, et critique d'une certaine manière la vision d'un enseignant qui ne serait qu'un régulateur, dont le rôle se cantonnerait à se mettre à disposition des élèves car ce sont eux qui doivent expérimenter les choses par eux-mêmes, même s'il reconnaît que « ce principe repose sur une idée tout à fait juste : le monde commençant à parler à chaque enfant d'une manière particulière et différente, les résonances matérielles ne peuvent être éveillées sous une forme unique et universalisée, p.477

. Rosa, Après avoir été l'impulseur, le professeur ne peut pas disparaître aussitôt, il devient un « récepteur » capable de réagir aux besoins des élèves. Rancière ne suggère pas que le Ces limites sont de plusieurs ordres, et notamment écologiques : le rapport Meadows (Les Limites à la croissance 475 (dans un monde fini), 1972) mettait déjà en évidence les limites du modèle de croissance occidentale. Les ressources de la Terre ne pourront pas nourrir indéfiniment la population mondiale, qui est en forte croissance et qui consomme toujours plus d'énergie, de viande

H. Rosa, , p.279

, professeur ne sait pas quand il écrit Le Maître ignorant, tout comme Rosa défend l'idée que permettre aux élèves de faire leurs propres expérimentations ne signifie pas disparaître. Selon moi, l'enseignant ne s'efface pas subitement, mais s'il donne le goût du savoir, il doit ensuite faire en sorte de pouvoir disparaître

, Cette relation entre le professeur et l'élève prend la forme d'une égalité asymétrique, qui reconnaît que chacun a besoin de l'autre, que chacun se réalise dans la rencontre avec l'autre, et que pour cela, il est nécessaire de se sentir digne l'un de l'autre . L'égalité existe dans ce sens de 478 reconnaissance de la dignité de la personne qui est en face de moi, elle reste asymétrique, car l'un donne l'enseignement

, Marcel Mauss , et basé sur le principe de réciprocité -il s'appuie sur l'étude du fonctionnement 479

, Après avoir été reçu, l'échange se poursuit en rendant : donner, recevoir, puis rendre, « le don non rendu rend encore inférieur celui qui l'a accepté, surtout quand il est reçu sans esprit de retour, p.480

, Il y a une reconnaissance entre les membres du contrat de don/contre-don , qui est à la fois volontaire

. Il, Il est là, dans la paix imposée, dans le travail bien rythmé, en commun et solitaire alternativement, dans la richesse amassée puis redistribuée dans le respect mutuel et la générosité réciproque que, C. FLEURY, op. cit, pp.24-25

M. Mauss and E. Sur-le-don, Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, p.213, 1923.

, Une des formes les plus visibles du don/contre-don dans l'organisation même de notre société est le principe des 481

, Etat déjà réalisé, s'inspire du principe suivant : le travailleur a donné sa vie et son labeur à la collectivité d'une part, à ses patrons d'autre part, et, s'il doit collaborer à l'oeuvre d'assurance, ceux qui ont bénéficié de ses services ne sont pas quittes envers lui avec le paiement du salaire, et l'Etat lui-même, représentant la communauté, lui doit, avec ses patrons et avec son concours à lui, une certaine sécurité dans la vie, et des retraites : « Toute notre législation d'assurance sociale, pp.216-217

, La posture adoptée par l'enseignant serait fondamentale dans le processus d'apprentissage

. Il-donne-le-goût-pour-une-connaissance, Cependant, je reste convaincue que si nous sommes des révélateurs du goût des élèves, notre rôle est aussi de développer leur esprit critique, et c'est peut-être à cet endroit-là que nous pouvons agir de la manière la plus saine possible. Il est toujours délicat de faire formuler à l'élève quels sont ses propres envies, ses motivations, mais il nous revient de l'aider à formuler des objectifs qui lui correspondent, même si cela engendre de devoir déceler dans ce qui est formulé ce qui est sousentendu, car ce qui est nommé ne suffit pas toujours. Nous devons donc habituer l'élève à se sentir valorisé quand la valorisation se fait par rapport à lui-même et non par rapport à une attente extérieure à lui. En développant ce souci de soi, c'est aussi la coexistence qui est travaillée, Nous sommes sans doute nombreux à avoir été marqués par des enseignants, positivement et négativement, et cela a pu influencer le plaisir que nous ressentons envers une matière, la possibilité que nous avons d'entrer en résonance avec elle, p.483

, opposer et de se différencier sans engendrer de violence. Pour le dire autrement, c'est être discordant tout en vivant en harmonie

M. Mauss, , p.241

, Ce qui m'intéresse tout particulièrement dans ces deux exemples, c'est que pour arriver à défendre un propos pédagogique différent

, D'abord, gardons à l'esprit que cette expérience est en mouvement, c'est-à-dire que ce qui est en train de "pousser" en ce moment nous amène à un mouvement, et si on observe ce mouvement, on a beaucoup de chances d'arriver à faire évoluer le système. Si on essaie de mettre en place une sorte de "méthode

. Jean-luc, Portelli trace l'ébauche d'une image botanique, « ce qui est en train de pousser », sans savoir à quoi cela va aboutir, car la démarche entreprise est toujours en mouvement, et engendre du mouvement, vol.490

. Rhizome-se-distingue-de-l'arbre-racine, L'axe principal se divise ensuite de manière binaire : un tronc, qui devient branches, qui deviennent feuilles, qui a des racines et qui pousse du bas vers le haut, p.491

, Au contraire, le rhizome déploie des connexions aléatoires multi-directionnelles. Les racines d'un rhizome peuvent pousser dans n'importe quel sens, de manière complètement imprévisible. Ces pousses sont en désordre, mais ce désordre est positif. Les deux auteurs utilisent cette métaphore botanique (le rhizome, ce sont les bulbes, les tubercules, comme les pommes de terre) pour penser et accepter l'hétérogénéité. Ils utilisent aussi l'image de la carte, p.492

, La carte est ouverte, elle est connectable dans toutes ses dimensions, démontable, renversable, susceptible de recevoir constamment des modifications. Elle peut être Retranscription d'une conférence de Jean-Luc Portelli sur les Orphéons

G. Deleuze and F. Guattari, Introduction : rhizome, Mille plateaux, capitalisme et schizophrénie 2, p.490

. Minuit, , p.11, 2013.

, Cette image de la carte s'inspire de la cartographie de Fernand Deligny (1913-1996), qui trace les « lignes d'erre, p.492

, Pour lui, le rôle de l'éducateur est de défaire l'enfant de toute forme de normativité imposée par la société. Libérer a un sens à la fois poétique et militant, des jeunes personnes autistes auprès desquelles il travaille, 1844.

, de favoriser le déroulement d'expériences durables, au détriment d'un morcellement simplifié des

, Il y a donc nécessité de créer un milieu commun, mais avec suffisamment de prises pour qu'il soit adaptable à chacun. C'est justement sur la création de tous les noeuds de connexions possibles que nous pouvons agir en tant qu'enseignants, et non sur la subjectivité des élèves eux-mêmes, en s'interrogeant sur la manière de créer du particulier dans le commun, ou, dans l'autre sens, de créer du commun par le particulier. La notion d'idiorrythmie m'aide à concevoir cette complexité. C'est-à-dire le fait de respecter les rythmes propres de chacun, au sein d'un milieu commun. Il s'agit bien de faire cause commune avec les élèves, et de créer un milieu adaptatif qui permette à chaque individualité d'émerger, en imaginant des portes d'entrées et de sorties multiples, Je défends l'idée que ce n'est pas à l'institution de modeler les élèves selon ses propres normes

. L'étymologie-du-terme-«-accueillir-»-est-intéressante, car s'il signifie aujourd'hui recevoir, il vient du latin colligere qui est traduit « mener avec (soi) » . Accueillir ce n'est donc pas seulement 499

, Pour le dire autrement et peut-être lui donner un nouvel éclairage, accueillir ce serait permettre de mener ensemble. Ce serait oeuvrer ensemble

. L'oeuvre-bouleverse-celui-qui-invente, comme celui qui en est l'interlocuteur. Elle développe, par le commun, l'humanité dans l'homme. Singulière, rétive à la routine, irréductible à la soumission

, révolutionne les rapports sociaux. L'oeuvre est, sans hiérarchie, industrieuse, artisanale, artistique. Un monde dés-oeuvré est un monde sans avenir

, Dans un monde où la relation aux autres et au monde est bien souvent désenchantée, quand on est enseignant, il est essentiel de repenser la relation à son travail, qui n'existe ni pour la sélection, ni pour la concurrence

. Manifeste-des-oeuvriers, B. Le-musicien, . Lubat, R. Le-psychanalyste, . Gori et al.,

C. Silvestre, est disposé à faire oeuvre par une « manifestation de mots, de présences, d'irruption là où l'on ne s'y attend plus . » En mêlant « ouvrier » et « oeuvre », ils insistent sur la nécessité de penser sa 502 pratique pour « ne pas la laisser reposer de son dernier sommeil à l'heure des fatigues qui guettent tout âge, et des sollicitations qui épuisent le(s) sujet(s) » . Ils encouragent un engagement 503 personnel et collectif pour inventer de nouvelles manières de vivre ensemble, et je pense que les écoles de musique peuvent faire partie de ces nouveaux milieux qui s'inventent ensemble, désigne toute personne qui, dans son travail mais aussi dans son activité, dans sa vie

, Je ne réponds pas à la question que je pose, qu'est-ce qu'enseigner la musique, par une seule réponse, car il n'existe justement pas une réponse qui rencontrerait un consensus unanime -R. GORI, B. LUBAT et C. SILVESTRE, Manifeste des oeuvriers, 2017.

. La-lignée-de-l, Pour une insurrection des consciences, manifeste dirigé par Roland Gari, Barbara Cassin et Christian Laval, Mille et une nuits, 2009.

. Le-terme-d'-«-oeuvrier-»-n-;-r, B. Gori, and C. Silvestre, apparaît ultérieuremnt que pour désigner les bâtisseurs et compagnons qui participaient à 501 la construction des cathédrales, p.16

R. Gori, B. Lubat, and C. Silvestre, , p.16

, est du dissensus me semble-til que se nourrit la discussion, le positionnement, et par là l'entre, la résonance entre les hommes et la création d'un milieu commun fait d'une multitude de singularités. Pas de « clés en main » ici, pas de recettes, pas d'injonction. Mais plutôt le dessin d'un ensemble de connexions à partir d'un noyau particulier, l'eurythmie. De même, je n'ai pas cherché à trouver des applications pédagogiques concrètes, comme une méthode, car j'espère que ce travail puisse résonner, qu'il s'apparente davantage à une carte dont chacun peut se saisir plutôt qu'à un simple calque, p.17

, L'émancipation, c'est reconnaître la capacité de chacun à agir (Rancière), c'est reconnaître sa dignité (Baschet) à s'imposer face à une normativité que l

, Il est toujours difficile de parler du temps, qui a une multitude de significations, et qui est souvent utilisé pour exprimer entre autres la durée, la succession, l'époque, et même le climat. N'étant ni philosophe, ni physicienne, je m'intéresse davantage au rapport subjectif que nous entretenons avec le temps perçu, le temps de notre expérience vécue (Klein, During, Rovelli, Jankélevitch), dont nous savons parler de manière intuitive, mais qui reste insaisissable. Ce qui est plus perceptible, c'est que le temps permet de penser ensemble des choses qui durent, et d'autres qui changent. Il structure, il devient organisation temporelle. Cette structuration (qui va des douze mois de l'année à l'emploi du temps) nous parait évidente, comme naturelle, alors qu'elle est institutionnalisée, elle est un mécanisme de régulation des activités humaines, qui engendre une expérience uniforme du temps, La deuxième partie s'ouvre sur une critique du temps comme organisation, et d'un temps qui se voudrait homogène à tous

, Comment se penser en tant que sujet, dans notre société capitaliste qui entraîne une accélération et une synchronisation toujours plus forte des flux ? De nouveaux potentiels sont imaginés pour, Notre rapport au temps est de plus en plus homogène, les rythmes humains sont refoulés, au profit de la performance dans la productivité

, Il s'agit de s'inspirer des révolutions passées, de s'appuyer sur cette mémoire des luttes, pour inventer une nouvelle forme de futur, une réalité inédite, mais sans anticiper ce qu'elle pourrait être. Pour cela, il faut sortir du temps « abstrait » des horloges, qui coordonnent, qui organisent, pour se pencher davantage sur un temps plus juste, un temps plus concret, c'est-à-dire plus proche des rythmes des corps et de la nature, et donc reconnaître la polyrythmie qui compose notre monde. Des artistes pensent également ces potentiels du temps (Imhoff et Quiros), à partir d'indices, de traces, qui sont déjà là, notamment dans les oeuvres d'art, et qui montrent qu'une bascule est possible. Ils essaient de lier ces fictions à notre monde réel, pour en faire de véritables expériences vécues. Enfin, une troisième proposition a été présentée, Nous avons pu noter plusieurs propositions d'alternatives, comme la nécessité de faire place au désir de ce qui n'est pas encore (Baschet)

, La proposition de la résonance, c'est accepter d'être touché par quelqu'un, par la nature, par des objets, par tout ce qui compose notre monde, c'est entrer en relation, et en sortir transformé. Il s'agit de penser notre devenir à partir de notre relation aux autres et au monde, pour sortir des relations réifiantes. Il y a donc un désir collectif de s'échapper de l'organisation temporelle contraignante sur laquelle nous n'avons aucune prise

, L'attention portée à l'émergence d'un temps pour soi fait écho à la création de lieux alternatifs à la logique capitaliste, révélateurs d'un mouvement d'émancipation par la création d' « écarts » (Rancière) : les initiatives qui consistent à imaginer d'autres manières de vivre ensemble, basées sur une nouvelle organisation à la fois de l'espace et du temps (comme ont pu l'être la ZAD de Notre-Dame des Landes, ou encore le mouvement d'occupation des places Nuit Debout) sont une mise en commun de temporalités singulières

. L'émancipation-est-envisagée-comme-une-pratique, A partir des travaux de différents philosophes (Lorenzini, Foucault, Thoreau, Hadot, Cavell), je propose de considérer la musique, comme une « technique de l'ordinaire », qui permet de se soustraire à la pression exercée par le pouvoir, car c'est une pratique qui est aussi un travail sur soi, notamment par le développement de gestes spécifiques qui permettent de

, La musique se perçoit à la fois comme une succession d'instants, et comme une synthèse de ces instants (Accaoui), et les compositeurs vont pouvoir jouer avec, pour « maîtriser le successif ». Bergson et Bachelard sont deux philosophes qui se sont affrontés dans leur conception du temps, notamment dans leur rapport à la durée. Il était impossible de passer outre leur discussion, pour éclairer ce qui est communément appelé le « temps musical » : Bergson défend une durée qui serait continue, assimilable au présent, alors que Bachelard se positionne pour une hiérarchie d'instants, il pense la musique non par la mélodie mais par le rythme, qui est toujours entre régularité et irrégularité, à la fois valeur et mouvement, Or, si la prise en compte des temporalités propres entraîne un mouvement d'émancipation, la musique permet justement de travailler sur notre rapport au temps, sur la perception que nous en avons

. Rythmes-propres-de-chacun.-l'idiorrythmie,-c'est-une-manière-de-vivre-ensemble, Cette démarche est toujours à la fois individuelle et collective : on ne peut choisir son style de vie si on ne veille pas aux autres singularités, si on ne souhaite pas voir les autres s'individuer. Si l'idiorrythmie telle que la décrit Barthes n'est pas applicable, il s'agit de réfléchir à une possible application politique de cette prise en compte des rythmes de chacun, au milieu de tous (Michon). Le pouvoir intervient sur les rythmes, qu'il organise, qu'il rend homogènes, dans un monde pourtant toujours mouvant. Il est nécessaire au contraire de cultiver ce qui fait tension, en valorisant le meilleur rythme pour chacun, ce qui est appelé une « eurythmie ». La musique est un lieu où peut se jouer ce lien entre le rythme et l'individuation, si on la considère comme un mouvement perpétuel, avec un rapport agogique au temps. La musique se transmet, dans le respect de ces rythmes individuels. Il souhaite imaginer, mais cela restera de l'ordre du fantasme, un lieu de vie en commun, où chacun puisse vivre à son propre rythme

, Dans un premier temps, j'ai rendu compte de l'expérience du « Jeu d'orchestre », orchestre participatif en détention, qui est le lieu où le contrôle des corps par l'espace et le temps est le plus extrême (Foucault). C'est un environnement, qui est imposé aux personnes détenues, et grâce au jeu musical ensemble, c'est devenu un milieu particulier, qui est en perpétuelle relation avec les humains qui le composent, et inversement (Berque), J'ai souhaité ensuite présenter les démarches de musiciens qui remettent en question l'homogénéité supposée du temps dans leur pratique

. C'est, une pratique à la fois éthique et politique, au sens où une pluralité d'individus singuliers vont participer ensemble à la création d'un nouveau milieu partagé (Arendt), à la création d

, Dans une deuxième section, je me suis intéressée aux démarches de deux compositeurs qui ! 322

, Tout d'abord, Karlheinz Stockhausen, qui va chercher plusieurs moyens de brouiller notre perception du temps dans ses compositions, et qui, par la musique électronique va transformer ce temps musical, en jouant sur la relation entre les sons et les rythmes

, En bouleversant notre perception, il s'intéresse aussi à notre capacité à accepter le changement, à transformer notre manière de vivre le temps. Ensuite, je me suis intéressée à l

M. Mezzadri, qu'il définit comme étant à la fois rationnel et irrationnel. Son héritage est multiple

, En expérimentant plusieurs temporalités dans la musique, il cherche à valoriser ce qu'il appelle « l'autorythmisation » des flux humains, contre une homogénéité défendue dans notre société, pour permettre aux musiciens et aux auditeurs de sortir d, Machaut, à l'idée du temps strié et du temps lisse développée par Pierre Boulez

, Cela fait l'objet du dernier chapitre de cette thèse, qui propose tout à la fois de remettre en jeu l'organisation temporelle très normée et de laisser s'exprimer les temporalités subjectives de chacun par la musique. Je questionne donc la posture que nous pouvons adopter en tant qu'enseignants si l'on considère la musique comme étant une pratique temporelle et une pratique relationnelle. J'expose deux principes, pensés par binôme que sont la disponibilité et l'imprévisibilité, c'est-à-dire adopter une posture qui ne projette pas d'attentes prédéfinies sur les élèves, leur permettre de vivre leurs apprentissages, Si la musique est une pratique qui permet de bouleverser notre perception du temps

, Après une présentation de deux expérimentations pédagogiques qui ont lieu dans des établissements d'enseignement de la musique en France (à Bordeaux et à Villeurbanne), j'insiste sur la démarche d'une pédagogie qui ne voudrait pas anticiper ses effets, en reprenant l'image du rhizome (Deleuze, Gattari), qui déploie des racines aléatoires

C. Bibliographie-accaoui, Le temps musical, coll. Philosophie, 2001.

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, .) qui cherchent à sortir de l'urgence du temps imposée par notre société capitaliste, et qui encouragent l'anticipation, l'imagination, plutôt que la planification perpétuelle qui ne laisse aucune place -ou si peu, à l'individuation. Je suppose que la pratique de la musique, si elle est pensée dans ce sens, permet aux rythmes propres à chacun de s'exprimer (idiorrythmie), J'analyse les formes de temporalités (ou de temporalisations) qui sont développées par des penseurs (philosophes, historiens, sociologues, physiciens

, Il relève donc de la responsabilité de l'enseignant de penser un autre enseignement de la musique y compris au sein d'un environnement institutionnel

, Mots clés : musique, pédagogie musicale, temps, organisation temporelle, temporalités de la musique, rythmes, individuation