, Vo ir notamment les pratiques de flatteries à l'égard des dominants, les jeux de mots et double-sens, ibid. et Mounia BENNANI-CHRAÏBI et Olivier FILLIEULE, « Exit, voice, loyalty et bien d'autres choses encore?, vol.3, pp.55-71, 1981.
, , p.66
, , vol.101, pp.106-119
, Movement Continuity: The Women's Movement in Abeyance, Voir aussi Amin ALLAL, « Trajectoires "révolutionnaires" en Tunisie. Processus de radicalisations politiques, vol.54, pp.821-841, 1989.
, « petits » s'avèrent parfois contre-productifs, tant ils soulignent que la réussite du rendez-vous ne va pas de soi
, sujet des clichés sur les groupes et des déclencheurs types, le « ça va de soi » n'est pas l'effet de caractéristiques objectives et « naturellement » mobilisatrices d'une situation. Il résulte essentiellement de réalités intersubjectives, autrement dit, de savoirs et clichés partagés dont on peut situer et tracer l'origine. C'est ce que l'on fera dans les pages qui suivent, vol.5
, , p.316, 1979.
, proposé dans le chapitre précédent une typologie des ressources de probabilité permettant le déclenchement d'une action protestataire, en la rendant certaine aux yeux de ses acteurs potentiels
, efficacité mobilisatrice des signes qui, plutôt que d'apparaître construits dans l'intention explicite ou visible de mobiliser, semblent aller de soi dans leurs effets d'opportunité. Des signes déclencheurs types qui, lorsqu'ils se présentent, contraignent les calculs sur l'opportunité d'agir ou non, comme les répertoires d'actions contraignent les actes disponibles. Leur caractère d'évidence résulte généralement d'un processus de construction historique qui va nous permettre de nous éloigner d'une approche strictement situationnelle des conditions du déclenchement d'actions collectives (A). C'est cette construction historique qui sera étudiée dans le présent chapitre, à travers l'exemple des « bavures » et « émeutes de banlieues
, A) La construction d'un déclencheur type Eléments d'introduction
, Comme indiqué en introduction de l'ouvrage, la « sociologie des émeutes » française traite assez peu des émeutes elles-mêmes, de leurs logiques propres, et encore moins de leur déclenchement
, Comme si le lien entre ces deux faits était logique ou naturel. Les passages qui traitent de la relation entre l'événement déclencheur et l'événement déclenché cèdent souvent au mythe du seuil de tolérance : la bavure serait une « goutte d'eau
, Ce chapitre est une version adaptée à la thèse d'un article paru fin 2016 : Alessio MOTTA, « La bavure et l'émeute
, Revue française de science politique, vol.66, pp.937-961, 1979.
, Présentation d'enquête n°, vol.5
,
, , 1979.
, où sont médiatisées de nombreuses « violences urbaines
, Plan des lieux, vol.8
, L'invention du « climat d'émeutes, 1979.
, Les pages de journaux sur les communes de l'Est lyonnais sont déjà ponctuées dans cette décennie de brèves sur les violences, vols à l'arrachée, vols de voitures, Les sources courantes font démarrer les émeutes de banlieues françaises dans les années 1970, citant par exemple des violences signalées en 1971 à la cité des 4000 de la Courneuve
, Police, violences collectives et mobilisations antiracistes, pp.1979-83
, La police tente d'arrêter un adolescent, qui se cache chez des voisins et se blesse gravement. Plusieurs versions sont en concurrence, des policiers affirmant dans un premier temps qu'il avait pris les voisins en otage, et d'autres voisins racontant que les agents ont menotté l'adolescent et l'ont traîné en bas de l'immeuble sans se préoccuper du sang qu'il perdait en abondance. Nombre de ces habitants, d'âges divers, prennent alors la défense de l'adolescent dans une bagarre où les policiers subiront notamment insultes et jets de projectiles 331 . Cette réaction immédiate diffère grandement des émeutes des décennies suivantes
, 332 ou « étrangers » s'affrontant dans les banlieues de grandes villes françaises, cambriolant, s'en prenant à des passants, des conducteurs de bus, quelques fois à des policiers. Les incendies de voitures sont d'abord rares ou rarement relayés et sont traités en recourant à l'image pathologique de la « pyromanie », de façon relativement déconnectée d'autres types de violences 333 . Pendant l'été 1980 les pages « Rhône » du Progrès rapportent près d'un jour sur deux des agressions, rackets, vols de voiture ou vandalismes à Vaulx-en-Velin, Villeurbanne ou Décines. La ville de Vénissieux, relativement épargnée jusqu'ici d'après la presse et les témoignages de policiers, voit fin juillet « plusieurs dizaines de jeunes gens s'acharn, Les années suivantes, la presse locale du Rhône et d'autres régions continue à présenter des articles évoquant une violence croissante de bandes de « jeunes maghrébins
, 17 et 18 septembre, 1979.
, , pp.17-1979
, Cet angle de description des délinquants est régulièrement présenté comme allant de soi dans des articles opposant « communautés européenne et maghrébine » des quartiers « difficiles » de l'Est lyonnais, cf. Le Progrès, 17 septembre 1980, 1981.
, , 1980.
, « climat d'émeutes » dans les journaux, pp.1983-86
, Cette année-là et plus généralement au milieu des années 1980, comme dans le reste du pays, on observe plusieurs fois dans l'Est lyonnais des « maladresses » policières ou des tirs meurtriers commis par des voisins, suivis du même paradoxe dans la presse : -aucun fait de violence particulier n'est relaté dans les jours qui suivent, sauf dans certains cas où les actes se limitent à des représailles ciblées contre le meurtrier évacué par la police, contre son logement ou sa voiture, quelques projectiles jetés d'une fenêtre, une fois des échauffourées dans un bar entre quelques jeunes et des CRS 347 . -l'imaginaire d'un « climat d'émeutes, Parmi les crimes évoqués plus haut, on trouve ceux de nombreux « tireurs fous » ayant abattu de jeunes voisins dans diverses cités de France pendant l'été 1983 346, vol.348
, L'expression s'accompagne généralement d'un défaut de description de faits concrets, mais elles peuvent recouvrir selon les cas des échanges d'insultes entre des jeunes et des agents de police postés sur place
, L'écart entre des faits bien difficiles à déceler et la supposée « tension extrême » est maximal suite au décès de Pierre Daubert, jeune « nomade » conduisant une camionnette volée, abattu par un gendarme en septembre 1983 350 . Cet écart pose les prémices de la construction du signe déclencheur type qui nous intéresse. Là où la bavure n'entraîne pas forcément l'émeute, la crainte et l'attente extériorisée d'une émeute véhiculent l
, , vol.11, 1983.
, , vol.11
, On peut d'ailleurs noter dans l'édition du 26 que la principale « vague » observée a lieu dans les services de police, Comme dans les jours qui suivent le décès d'Abdelhamid, vol.22, pp.24-26
, dans les articles sur les banlieues est ainsi déjà fréquemment utilisé dans les années 1980, même si Laurent Mucchielli situe l'apparition de son usage courant dans les années 1990. « Les émeutes urbaines dans la France contemporaine, Les violences politiques en Europe. Un état des lieux, p.142, 2010.
, plus récemment, dans une perspective d'euphémisation, accompagnant la description d'actes plus ou moins graves, cf. Laurent MUCCHIELLI, « La mort, l'émeute et la police municipale de Woippy. Essai de sociologie immédiate, p.670, 2010.
, 30 septembre et 6 octobre 1983. Il est fait mention, dans l'article sur ses obsèques, « des passions et des sentiments vengeurs se lisant sur les lèvres des personnes accompagnant le convoi
, est une année de poursuite du travail d'appropriation de la protestation contre les crimes et violences policières racistes 355 par des associations récemment fondées comme SOS Racisme ou les Jeunes Arabes de Lyon et de sa Banlieue, toujours à la faveur de registres d, 1985.
, C) Les conditions de l'émeute : un proto-signe aux effets variables, 1985.
, Une approche compréhensive de l'absence d'émeute suite à la mort de B. Barka pousserait à s'interroger sur sa position et ses relations dans le quartier pour trouver des explications ad hoc
, Tout d'abord, ils confirment la thèse d'une grande diversité des motivations chez les jeunes rejoignant les futures émeutes : la naissance d'un signe déclencheur type est avant tout la naissance d'un point de coordination dont l'usage ne s'encombre pas nécessairement pour les acteurs de sentiments particuliers à l'égard de la victime de la bavure. Mais aussi parce les faits ultérieurs montrent une corrélation entre la réalisation de l'émeute, Mais on suivra ici la voie d'objectivation et de long terme présentée plus haut. Les articles des années suivantes justifient cette approche pour deux raisons principales
,
, dimanche 10 mars est peu favorable à la réalisation d'une action de masse. La météo est fraîche (maximales à 8-10° à Va ulxen-Velin, 2-3° la nuit) et les vacances scolaires ne commencent que le 23 mars. Ces éléments ne suffisent pas à fonder une explication certaine, mais on verra qu'ils intègrent 1985 comme étape préliminaire d'une construction du signe déclencheur type, qui, dans la deuxième moitié des années 1980, nécessite des conditions optimales d'action pour être transformé en émeute, 1986.
, Ici encore, les faits sont suivis de manifestations et aucun incident n'est signalé malgré les publications entretenant la suspicion sur les risques résultant du « climat de révolte qui a affecté la jeune communauté maghrébine ». Le Progrès, 30 septembre et 1 er octobre 1985. Des actions pacifiques sont aussi organisées suite à une fusillade contre des marocains qui « faisaient trop de bruit
, A Vaulx-en-Velin aucun incident n'est signalé suite à la blessure d'un jeune « d'origine maghrébine » par la balle d'un garde-chasse le jeudi 4 juillet au soir, 1985.
, Les participants sont évalués à une cinquantaine. La première soirée de violences survient peu après une période neigeuse. Les températures maximales signalées ce mardi 28 sont à 2° dans la plupart des communes de l'Est lyonnais, les minimales aux alentours de 0°. Et comme dans le cas précédent
, Sur six occupants de la voiture, deux (domiciliés à Bron) décèdent, les quatre autres, dont trois mineurs, sont gravement blessés. L'un d'eux mourra le jeudi en fin de journée. Ce jeudi est pluvieux. C'est le lendemain soir, vendredi 15, qu'à Bron et Vaulx-en-Velin sont signalés entre autres les incendies de plusieurs voitures et d'une salle du palais des sports de Vaulx-en-Velin par des bouteilles inflammables lancées sur le toit. La police évalue la participation aux actions à une soixantaine de jeunes répartis en groupes d'une dizaine. Trois d'entre eux, plus âgés que la moyenne (24 à 28 ans), disposant d'armes à feu et soupçonnés d'avoir un rôle d'agitateurs, sont arrêtés. Des faits similaires ont lieu la nuit suivante, dont l'incendie d'un gymnase de Bron. Le poste de police de Bron-Parilly est attaqué à la voiture-bélier, Quelques mois plus tard, à Bron, vers 1h dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 avril 1994, une voiture volée tente de forcer un barrage de police. Le conducteur perdant le contrôle, elle percute des arbres et poteaux avant de se retourner
, 18 vers 20h, lors d'un « rodéo » à Vaulx-en-Velin, deux jeunes poursuivis par la police sont gravement blessés. Le même soir, deux véhicules brûlés sont encore signalés
, Dans les heures qui suivent, l'un des blessés de ce soir, résidant à Vaulx-en-Velin, décède. De nouveaux incidents et incendies sont signalés mardi et mercredi soir. Ils sont cependant d'ampleur plus limitée que le vendredi 15
, Pour les 14 et 15 avril, c'est la pluie qui est en cause : si la solidification du déclencheur type conduit à surmonter les températures froides, l'absence de pluie semble nécessaire à certains
, , vol.28, 1993.
, 15 et 16 avril, 1994.
, Le Progrès/Lyon matin, 17 avril, 1994.
, Pour le mardi 19 avril c'est une intervention policière d'une ampleur exceptionnelle qui est signalée. Elle conduit à souligner que la théorie ici défendue trouve des limites dans des cas rares de mobilisation extrêmement importante des forces de l'ordre. Ces limites théoriques sont atteintes quand la force publique ne constitue plus une menace exposant potentiellement les acteurs au dernier recours qu'est généralement la contrainte physique, mais réalise bel et bien un contrôle effectif et permanent de tous les lieux d'action visés. Cependant, le déclenchement des violences collectives n'est ce soir-là pas annihilé, ce qui interroge sur la possibilité réelle d'un tel cas de contrôle des corps, 20 et 21 avril 1994. modes d'actions nécessitant la mise à feu de matériel divers, vol.19
, Groupe islamiste armé) associée à la vague d'attentats de l'été 1995. K. Kelkal -dont la trajectoire est étroitement associée à la banlieue Est lyonnaise, à Vaulx-en-Velin où il a grandi, ainsi qu'à Bron et Villeurbanne où ont eu lieu certains de ses faits d'armes récents -est tué par des gendarmes dans une petite commune du département le vendredi 29 septembre au soir. Un dispositif policier est immédiatement déployé dans l'Est lyonnais, qui subit dès le samedi 30 de nombreux jets de pierres, et n'empêchera pas une quinzaine de voitures d'être incendiées entre 20 et 23h, notamment à Vaulx-en-Ve lin et Saint-Priest. Les faits continueront dans plusieurs quartiers de la banlieue Est où sont souvent signalées des violences. Le dimanche en début d'après-midi, environ deux cent jeunes participeraient en petits groupes à des affrontements avec la, la reconnaissance partagée et désormais fortement établie du déclencheur type conduira de nouveau des jeunes de l'Est lyonnais à participer à nombre d'actions, suite à la mort médiatisée de Khaled Kelkal, vol.24
, Ici plus nettement que jamais, la bavure est admise immédiatement par les autorités et médias relatant les faits, d'où encore une fois peu de polémiques sur la version policière, vol.24, p.379, 1997.
, , 1999.
, Etudes sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus, p.245, 1968.
, Le Progrès/Lyon matin, 1 er octobre, 1995.
, , 1995.
, On relèvera aussi qu'un scénario comparable s'était déroulé à Dammarie-les-Lys (77) avec une journée d'avance. Chapitre 6 : Des réactions collectives types Groupes, vol.20
, On a notamment souligné que ces approches suggèrent une forme de continuité hiérarchisée dans laquelle se classent des groupes plus ou moins organisés, les plus organisés étant supposés avoir un accès plus facile et maîtrisé à l'action protestataire. Et que l'orientation vers un type de performance dans l'éventail des techniques maîtrisées ou disponibles est toujours présentée, malgré des contraintes pratiques, cognitives et stratégiques, comme un choix des acteurs. Comme on l'a montré dans les pages précédentes, si cette approche peut s'avérer pertinente sur la durée d'une mobilisation 384 , elle ne permet pas de rendre compte au mieux de l'étape du déclenchement des premières actions d'une séquence de mobilisation d'un ou quelques jours -et donc aussi des nombreuses mobilisations caractérisées par le recours à un seul mode d'action ponctuel, Ce chapitre enfoncera des portes ouvertes. On y apprendra que pour protester au travail
, Une théorie sociologique de la mobilisation, Pierre Birnbaum, François Chazel (dir.), Sociologie politique. Textes, pp.231-241, 1978.
, From Mobilization to Revolution, Reading, 1978.
, Sur une plus grande échelle temporelle, voir le rôle déterminant des échanges de coups dans la tendance à l'innovation tactique dans Doug MCADAM, « Tactical Innovation and the Pace of Insurgency, American Sociological Review, vol.48, issue.6, pp.735-754, 1983.
, Présentation d'enquête n°6 : Constitution et analyse d'une base de données sur des actions protestataires, 1997.
, La recherche ici présentée est exploratoire, comme son matériau principal. Il s'agit au départ d'un résidu de l'enquête sur les émeutes dans l'Est lyonnais conduite sur la base d'archives de presse allant de, 1979.
, Constitution d'une base de données à partir des archives du Progrès, 1997.
, En plus de la recherche détaillée sur les violences collectives dans la banlieue lyonnaise, j'ai testé par curiosité une recherche rudimentaire sur les publications concernant les actions protestataires en général sur la même période. J'ai ainsi constitué un corpus composé de 598 articles disponibles dans les archives numérisées du quotidien contenant au moins l'une des expressions suivantes : « ont protesté, j'ai recouru aux archives numérisées du quotidien Le Progrès, celui-ci offrant des descriptions relativement riches des faits locaux étudiés 388, p.389, 1997.
, ensemble des articles et relevé les différentes actions de protestations collectives qui y sont mentionnées, en excluant les cas situés hors de France ou hors de la période étudiée ainsi que les informations n'évoquant que des projets d'actions ultérieures comportant une part d
, Pour chacune de de ces séquences, j'ai relevé différentes informations, outre les modes d'actions utilisés : date de l'article ou des articles ; présence ou non d'organisations politiques, syndicales ou associatives ; principaux motifs de mobilisation mis en avant et éléments « supposés » déclencheurs divers (décision affectant les salaires, fermeture d'une classe, nuisance locale?) ; types de personnes mobilisées (ouvriers, salariés, indépendants, parents d'élèves, habitants d'un quartier?) ; espaces liés à la mobilisation, base de données de 286 séquences de mobilisation comportant à chaque fois une ou plusieurs formes d'actions collectives : grèves, manifestations, pétitions, occupations de locaux, blocages de routes, etc
, Pour reconstituer le même corpus il suffira de saisir dans le moteur de recherche d'Europresse « TEXT= "ont protesté"| TEXT= protestent| TEXT= protestaient » en sélectionnant comme média Le progrès Lyon et, 2000.
, A moins qu'elles ne soient suivies d'articles confirmant la réalisation de l'action. J'ai également exclu les contestations via des recours juridiques où celles qui se limitaient à la prise de parole d'un ou quelque dirigeants syndicaux
, contexte national (la mobilisation est-elle locale ou inscrite dans un mouvement plus large) 391 . Les modalités n'étaient pas exclusives les unes des autres : à chaque cas pouvaient être attribuées plusieurs modalités pour une même variable
, Cette distinction visait à observer si les faits de mobilisation éparpillés dans l'hexagone faisaient l'objet d'une sélection et d'un traitement fortement différents de ceux couverts dans le cadre de l'activité journalistique régionale. La comparaison des bases de données incluant ou excluant les faits ayant eu lieu hors de Rhône-Alpes n'a pas mené à observer de différences majeures, les analyses de correspondances réalisées dans les deux cas ayant une structure identique. J'ai donc choisi de conserver la base de données entière pour la suite de la recherche
, contestataires : certaines actions sont décrites par plusieurs articles et certains articles décrivent plusieurs actions. J'ai cherché à réunir pour chaque ligne de la base de données des séquences d'actions contestataires s'étalant sur un ou quelques jours. Mais une même mobilisation revenait sur plusieurs lignes si elle s'étalait sur une ou plusieurs semaines et faisait l'objet d'articles multiples. Un mouvement traité en des termes unifiés mais dont un article décrit un exemple d'action à Besançon et un autre à Lyon faisait l'objet de deux lignes différentes dans la base de données
, Reste que, tant dans la constitution de ces 286 unités que dans les catégories utilisées pour décrire les situations de mobilisations, nombre de cas limites ont donné lieu à des choix qui comportent une part d'arbitraire. Les termes inscrits dans le moteur de recherche, s'ils visent à trouver des articles évoquant des actions protestataires diverses
, Pas autant, d'ailleurs, que le fait d'étudier les actions protestataires en consultant les informations
, Cette liste aurait bien entendu pu être étendue à d'autres éléments susceptibles de jouer sur le mode d'action, comme les cibles, Confronting the State, the Corporation, and the Academy: The Influence of Institutional Targets on Social Movement Repertoires, vol.114, pp.35-76, 2008.
, ACM compte 44 modalités actives, dont 5 (soulignées) ayant des taux de contribution à des un axe allant de 5 à 10% 395 et 7 (doublement soulignées), des taux supérieurs à 10% 396 . Les positions des modalités soulignées ne laissent pas de mystère sur l'axe auquel chacune contribue fortement
, Les disproportions d'affichage causées par la présence de fortes contributions en haut et à gauche ne doivent pas conduire à ignorer les caractéristiques globales du graphique, notamment le fait que le positionnement des modalités sur l'axe 1 est largement déterminé par leur relation ou non avec une activité professionnelle, et la concentration en bas à droite d'assez nombreuses modalités caractérisées par des petits taux de contribution mais parmi lesquelles se dégagent plusieurs zones
, On y trouve les actions protestataires menées à l'échelle d'immeubles, quartiers, communes et départements, notamment celles liées à la construction ou la présence de structures générant des nuisances pour l'environnement et la population locale. Les principaux modes d'action utilisés dans ces cas sont la pétition et la manifestation, on y reviendra plus loin. Ce n'est pas manifeste sur le graphique, puisque ces techniques, en particulier la manifestation
, On y trouve notamment des actions contre l'extrême droite ou pour des causes internationales. Le principal mode d'action associé à cette zone, d'après les tris croisés
, La zone 3, en haut, est celle des mobilisations en milieux scolaires, avec en périphérie les actions de parents d'élèves contre les fermetures de classes, qui consistent fréquemment en des occupations de salles de classes. Chez les étudiants et lycéens, la modalité d'action la plus souvent enregistrée est la manifestation
, Ces groupes sont tous associés à une relative diversité de modes d'actions : manifestations, mises en scène, saccages de locaux ou marchandises
, en bas à droite, est celle des mobilisations de salariés. Là encore, les tris croisés montrent la présence de nombreuses manifestations. Mais le mode d'action roi est ici clairement la grève
,
, les variables comme a priori actives et fixé le seuil d'activation d'une modalité à 3% de l'effectif total, une modalité devant donc se retrouver à 9 reprises au moins dans la base pour être active. Celles qui sont présentes dans 3 à 8 cas sont illustratives. Celles qui sont plus rares encore et que je n'ai pas regroupées avec une autre catégorie plus large sont exclues du graphique. Pour améliorer la lisibilité du graphique, j'ai appliqué un coefficient de dilatation de 1,5 aux modalités illustratives puis, comme le montre la graduation, j'ai dilaté l'affichage du centre du graphique, plus précisément de toutes les étiquettes dont les coordonnées sont situées entre -1 et 1 sur un ou les deux axes. Enfin, certaines étiquettes ont été légèrement déplacées pour éviter les superpositions. syndicats du secteur qui se sont sentis floués, allant jusqu'à parler de "déclaration de guerre aux salariés
, Lundi, à travers toute la France ils ont été nombreux à bloquer les routes pour réclamer une loi identique pour tous, vol.400
, La grève comme le blocage routier se présentent donc à leurs utilisateurs respectifs moins comme des possibilités parmi d'autres dans leurs paniers que comme des techniques quasi-incontournables au moment de se lancer dans des actions de protestation collective
, Groupes de circonstances, situations, déclencheurs et réactions types La primauté des données situationnelles dans la détermination du type d'action déclenché ? Par primauté, j'entends que dans la majorité des cas, les données situationnelles semblent être celles qui offrent les corrélations les plus fortes avec des modes d'action donnés, soit en resserrant les possibilités offertes par le répertoire d'un groupe relativement stable (1)
, Les situations et déclencheurs types, goulots d'étranglement des répertoires
, de l'ordre de 80 ou 90% lorsque l'on s'intéresse aux situations ou motifs supposés générateurs d'action collective. J'ai fait le choix, dans le traitement des données, de ne pas opérer de distinction nette entre situations et motifs. C'est sans doute donner aux motifs un poids plus important qu'il ne faut dans la détermination du passage à l'action 401 -et on se gardera de donner une portée théorique à ce choix qui résulte de limites du matériau d'enquête, Les mobilisations de salariés offrant des taux de corrélation avec le recours à la grève extrêmement élevés, on retrouve sans surprise des taux similaires
, 1 er février 2000. Voir aussi 24 décembre 1999 et 12 janvier, 2000.
, Social Networks and Social Movements: A Microstructural Approach to Differential Recruitment, vol.45, p.795, 1980.
, choix des armes : les dilemmes pratiques d'un mouvement de doctorants et le modèle des avantages comparatifs », Genèses, vol.59, pp.4-24, 2005.
, Les conditions d'appropriation de l'assemblée générale dans les mobilisations étudiantes en France, pp.209-216, 2006.
, quelque chose » ou « action devant le lycée » et « tout le monde savait que c'était un blocus ». Emma : « Moi dans les messages, je mets jamais clairement "demain y a blocus" [?] c'est pas quelque chose qui doit être imposé, Dynamics of Contention, pp.124-159, 2001.
, est-à-dire qui ne sont pas marqués par des histoires de luttes ayant contribué à objectiver, transmettre, vérifier ou expérimenter localement la force de telles évidences et routines, la recherche de lignes de conduite face aux situations nouvelles constituées par les projets de protestations collectives mènent les acteurs à s'en remettre à des clichés. Autrement dit, à des connaissances sur des modes d'actions réputés adaptés à la situation qui peuvent être assez vagues et partielles, mais largement partagées à l'échelle d'une société -et dont on serait parfois bien en peine d'identifier les courtiers. On a vu que de tels ressorts peuvent être observés, sans y être forcément à l'état pur, dans le cas du choix de la grève pour la mobilisation des étudiants en odontologie, Cependant, une idée qui ressort entre autres des matériaux étudiés dans ce chapitre est que, même dans des espaces vierges
, Popularisé en Espagne sous le nom de mouvement du 15 mai ou des « indignados » (en référence à l'ouvrage de Stéphane Hessel 409 ), le mouvement est « transposé » en France suite à la création le 18 mai 2011 de l'événement Facebook « Spanish revolution a Paris » 410 , annonçant un rendez-vous le lendemain soir devant l'ambassade d'Espagne à Paris. Les discussions sur la page de l'événement portent sur un nombre de thèmes limité. Quasiment aucun message ne porte sur les revendications ou le « fond » du mouvement et, brièvement abordé deux chapitres plus tôt, de la naissance du spin-off movement français des « indignés », tend aussi à montrer que l'inexpérience relative n'empêche pas de reconnaitre comme évidences et reproduire des modes d'actions institutionnalisés
, Indigènes éditions, 2010.
, C'est en tout cas ce que laisse penser le fait que les mobilisations concernant les habitants d'une zone donnée, souvent constitués en groupe par des circonstances récentes, passent de pétition à manifestation selon l'échelle. D'autant que la présence d'associations ou organisations menant une activité durable autour des motifs de mobilisation n'a pas d'influence particulière sur les techniques d'actions mobilisées : sur les 2 cas où elle est mentionnée pour des mobilisations d'immeubles, cités ou quartiers, un passe par une pétition, consultée en 2011, n'est plus disponible. groupes constitués et dotés d'un répertoire donné qu'à des attentes et des évidences liées à des situations
, on se concentre sur les cas où une chronologie de modes d'actions multiples ressort des articles, les quelques données disponibles confirment que, dans tous les cas où le mode de réaction type mis en évidence plus haut est présent (un cas de pétition pour les immeubles, cités, quartiers et 3 cas de manifestations pour le local, commune, département), il est mis en oeuvre en premier, que ce soit seul où simultanément à d'autres
, Si l'on ajoute cela aux corrélations particulièrement fortes entre données situationnelles et mode d'action présentées plus haut, tout se passe comme si, au-delà des répertoires d'action liés à tel groupe et des calculs tactiques, le fait d'opter pour tel ou tel mode d'action était surtout le fruit d'évidences imposées par des situations. A travers, par exemple, un réflexe qui consiste à voir la pétition comme un moyen logique et naturel pour entamer une mobilisation concernant un petit espace d'habitants
, Outre les cas mentionnés ici, on relève par exemple des manifestations suivies d'autres actions (destructions de marchandises?) pour les trois cas concernant des agriculteurs
, Alessio MOTTA, « Mépris et répression de la prise de parole en public. Construction d'une domination symbolique profane dans une copropriété et dénonciation publique », Participations, Voir notamment les travaux sur les mobilisations « Nimby » et autres mouvements locaux qui se sont arrêtés làdessus, pp.319-320, 1995.
, Dans le cas de l'expérience de Bercy, lorsque j'évoque pour la première fois auprès de José ma volonté de faire « quelque chose » contre le projet de démolition, il me dit spontanément : « toi, ce que tu veux faire, c'est une pétition ?
, Ainsi, le lien entre les mobilisations communales ou départementales et les manifestations ne saurait être pensé indépendamment de la porosité de ces échelons d'actions vis-à-vis des organisations politiques. En témoigne, outre le positionnement de ces dernières dans l'ACM (graphique 1), le fait que sur les 19 cas concernant l'échelon en question, 4 mentionnent les soutiens ou présences d'élus (dont 2 dans le cadre de manifestations) et 3 autres, la présence de partis politiques, à chaque fois dans des manifestations. Or, le lien entre les mobilisations directement liées au champ politique et les manifestations est l'un des plus marqués dans le corpus : la quasi-totalité des cas où sont présents des élus et militants politiques ou des motifs tels que l, Ces évidences peuvent cependant résulter de typifications et d'histoires dans lesquelles les groupes habituellement mobilisés ont un rôle de poids
, Conclusion du chapitre 6 : les réactions collectives types, poids d'une contrainte située et situationnelle
, Dans les pages qui précèdent, j'ai cherché à mettre en avant la fréquence des cas où l'action protestataire consiste en une réaction collective type. C'est-à-dire un mode d'action associé à un type donné de situation qui se présente aux acteurs, dans leurs propositions et négociations, non comme une possibilité parmi d'autres dans un répertoire mais comme une évidence vers laquelle convergent les anticipations réciproques, du moins lorsqu'il s'agit de se lancer dans une séquence de mobilisation. Cette évidence repose parfois sur l'accumulation et la sédimentation d'histoires de luttes locales ou sur la perception d'une continuité entre la situation locale et celle d'autres sites dans lesquels s'est déjà engagé un « mouvement » similaire dont on reprend les outils 418 . Mais elle repose aussi souvent sur des clichés plus diffus et assez largement partagés pour produire des effets sur des groupes parfois formés d'individus qui, comme les parents d'élèves ou les habitants de tel CONTAMIN, Contribution à une sociologie des usages plusiels des formes de mobilisation : l'exemple de la pétition en France, 2001.
, Ces clichés sont associés à des catégories hétérogènes et arbitraires : une situation déclencheuse type peut impliquer par exemple la présence d'un certain type de groupe statutaire ou corporatif, un cadre temporel ou géographique donné, des motifs particuliers, elle peut être associée à un mode d'action type ou à une « séquence scénaristique type » plus complexe incluant plusieurs modes d'action (notamment la grève et la manifestation, cette dernière ayant été partiellement évacuée des pages sur les mobilisations de salariés ci-dessus, Diffusion Processes in Protest Cycle », art. cité. immeuble, ne sont pas impliqués de manière régulière dans des mobilisations collectives
, Si la construction des souvenirs de mobilisations « réussies » peut jouer un rôle clé dans ces histoires, les réaction types représentent le plus souvent des obstacles aux calculs sur les modes d'actions les plus « efficaces », que ce soit sur le plan de la facilité et du volume de la mobilisation, de sa percée médiatique ou de la satisfaction des revendications. Non parce qu'elles empêcheraient ces calculs d'avoir lieu : même les acteurs opérant dans des espaces où l'action collective est fortement routinisée peuvent avoir des idées originales, faire des propositions et se livrer à des exercices d'évaluation d'avantages comparatifs 419, Ils sont à géométrie variable car ils sont le fruit d'histoires de luttes largement singulières et non d'une logique globale et cohérente
, il apparait difficile (sauf très fort travail de coordination explicite) de modifier ou d'échapper à la force contraignante des réactions collectives types comme des déclencheurs types. Force qui conduit même les acteurs dont les positions permettraient des tentatives plus originales et dotés d'un sens pratique de la mobilisation -notamment les acteurs syndicaux -à se conformer aux us, une action échouée exposant au risque d'affaiblir l'effet ultérieur d'un déclencheur type et leur propre position. En somme, les réactions types que l'on trouve au départ des séquence d'action protestataire mènent fréquemment à ces situations (dont elles ne sont pas les seuls exemples) où l, cette propriété des points focaux qui fait que, malgré la diversité des logiques individuelles et collectives à l'oeuvre
, Une personne ayant des responsabilités dans un syndicat d'enseignants me disait, lors d'un entretien informel, avoir participé à une discussion avec des dirigeants de l'organisation dans laquelle avait été suggeré de remplacer pour certains cas le traditionnel recours à la grève par des opérations « cantine gratuite ». Certains auraient répondu que malgré l'intérêt de la démarche
,
, Les manifestations en France, Presses de Sciences po, p.364, 1997.
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, écart difficile aux routines contestataires dans les mobilisations algériennes de, Actes de la recherche en sciences sociales, pp.109-125, 2002.
, Plusieurs types de cas échappent relativement à la force des réactions types comme ceux, sur lesquels on ne s'est pas arrêtés jusqu'ici, qui concernent des groupes partageant des logiques de distinction mais aussi d'emprunts multiples vis-à-vis des formes traditionnelles de l'action protestataires. On pense en particulier aux mouvements de groupes réputés « de droite » 422 : artisans, commerçants, médecins libéraux, patrons d'exploitations agricoles, dont la position relativement centrale dans l'ACM (zone 4) s'explique en grande partie par le fait que l'on trouve chez eux des manifestations, mises en scènes, Certaines situations offrent cependant davantage de marge de manoeuvre que d'autres
, auxquels on a fait allusion plus haut, offrent aussi des marges de manoeuvres relativement importantes sur les formes de l'action : ceux dont les différentes caractéristiques composent des mélanges relativement originaux ou inédits
, par ces cas que sont le plus susceptibles d'émerger de nouveaux types de scénarios de mobilisations, comme pour la bavure et l'émeute dans les années 1980-1990. Ou comme, plus récemment, pour l'extension et les transformations du recours à la pétition rendues possibles par les
, Je me garderai ici de chercher à éclairer le cas des techniques de mobilisation de dominants basées sur des formes d'influence discrètes, qui échappent par définition au champ de recherche sur les actions protestataires visibles que j'ai défini dans cette thèse, Eric AGRIKOLIANSKY, Annie COLLOVALD, « Mobilisations conservatrices : comment les dominants contestent ? », Politix, vol.106, pp.20-29, 2014.
, Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Des paysans contestataires et novateurs (années 1960 -début du XXIe siècle) », in Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky (dir.), pp.464-474, 2014.
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, Gilets jaunes" : une enquête pionnière sur "la révolte des revenus modestes, vol.12, pp.22-23, 2018.
, Les chercheurs s'intéressant plus largement aux répertoires de l'action collective ont notamment mis en avant le rôle des successions d'événements perçues comme inédites dans la réinvention des matrices et techniques de mobilisation
, « Tactical Innovation and the Pace of Insurgency », art. cité
, Events as Transformations of Structures: Inventing Revolution at the Bastille, Theory and Society, vol.25, issue.6, p.841, 1996.
, et suivantes. Voir aussi Stéphane CADIOU, Stéphanie DECHEZELLES, « La problématique de l'émergence pour l'étude des mobilisations collectives : pistes et repères, Retour critique sur les répertoires de l'action collective (XVIIIe-XXIe siècles) », Politix, vol.81, pp.22-25, 2007.
, Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires
, jeux et usages d'une pétition politique en ligne, pp.127-159, 2010.
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, Potentialités et limites d'un dispositif d'étude pluridisciplinaire, vol.204, pp.97-131, 2007.
, Donc sans la philo, sans le droit, sans AES, quelles sont les UFR encore concernées ? Il ne faudrait pas qu'une poignée de doctorants se trouvent seuls en première ligne pour assumer cette mobilisation, qui nous avait également indiqué que c'était au point mort dans son UFR
, Or, c'est la saisie des notes de TD qui est imminente. La confusion partagée conduit certains à rappeler que l'engagement peut, au pire, être remis à plus tard. Pour les raisons tactiques que je présente cidessous, j'interviens le 3 mai en défense de l'option maximale consistant à retenir toutes les notes : « Ah non ! La retenue concerne aussi les notes de td. Ca change tout. Si on saisit nos notes de td, on perd tout moyen de pression puisque : -l'administration y verra clairement qu'on a en fait pas le courage de retenir les notes et ne s'inquiètera trop pas des notes de partiels, alors que la retenue des notes de td est le signal fort à envoyer dès maintenant -il suffira de ne pas nous donner de copies à corriger et il n'y aura quasiment plus de notes à retenir, Même si les projets de rétention des notes concernaient généralement les travaux dirigés (TD) et les examens partiels, la décision votée en mars concernait, elle, seulement les notes de partiels
, Si on renonce à la retenue des notes de td, je rend mon tablier car l'action est morte dans l'oeuf (en fait je n'aurai plus de tablier puisque comme pas mal d'entre nous, ce sont peut-être les seuls notes que j'aurai à rendre ce semestre)
, « le rapport de force est d'autant plus défavorable » qu'il y a peu de doctorants contractuels et Ater, « nous sommes maximum cinq à pouvoir faire la rétention des notes [?] c'est très compromis dans notre UFR ». D'autres, soulignant que la présidence de l'université semble ne pas être effrayée par la méthode, suggèrent « qu'il serait peut-être plus efficace de pratiquer la rétention au premier semestre de l'année prochaine » ! Un doctorant manifeste sa sidération face à ce qui ressemble fort à un abandon, La teneur des nombreux échanges qui ont lieu ce même jour ne change pas. On signale que dans tel département
, Je passe la fin de journée à préparer un mail tentant d'en tenir compte au mieux, avec l'ambition de réveiller le projet de rétention. Je le poste dans la soirée dans une conversation propre aux doctorants en science politique : « Objet : RETENTION Mais je rêve ! Du côté de l'ufr d'histoire on n'ose pas parce qu'on est, Je suis alors à un stade de ma thèse où l'essentiel des pistes avancées dans cette conclusions, même si je ne les ai encore que partiellement testées et affinées, sont listées dans mes notes
, Mais on s'attendait à quoi ?! A être 500 et à avoir un certificat officiel de la présidence nous autorisant à le faire ? Si on réunit une 20aine doctorants sur la rétention, c'est déjà énorme, je vous laisse mesurer combien de copies ou d'étudiants concernés ça représente... en fait, il suffit que chaque relevé de note (ou même un quart des relevés
, Si on a la lâcheté de ne pas saisir ça, je sais même pas pourquoi on a pris la peine de discuter jusqu'ici
, je vous propose qu'on bloque la saisie des notes dès maintenant, dès les notes de TD Rien que les doctorants en science po, dans les différentes ufr où nous enseignons, c'est déjà bien. Mais surtout, si tout le monde ici s'engage dès maintenant à le faire et qu'on communique cette situation demain soir aux autres UFR, vous inquiétez pas que d'autres suivront, Alors puisqu'on peut désormais changer entre nous les décisions prises en AG
, Oserai-je rappeler que Boutry a fait voter la fin de l'exonération des droits dans une réunion où ce n'était même pas à l'ordre du jour, alors qu'il avait dit quelques semaines plus tôt qu'il ne le ferait pas ? Oserai-je rappeler les décisions de fermetures des centres pour empêcher les AG ? Et on est là à se demander si on peut prévoir une éventuelle rétention en
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