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, On peut parler d'eux, sans attendre qu'ils reviennent, sans attendre de penser à demain. C'est le temps de la mémoire

. Autrement, paraphrasant Freud de 1938, ne guérit pas mais qui s'agrandit avec le temps. La mémoire n'a rien à faire avec le déni, ni avec la suspension du temps. Elle résulte du travail douloureux du négatif, du pontage des clivages, qui conduisent en fin de compte au refoulement. Le débat sur le devoir de mémoire, sur ses avatars et sur le sens d'oublier date de quelques décennies. C'est pour cela que j'ai choisi de conclure, en citant un extrait d'un vieux mais toujours actuel discours

. L'oubli, sont un facteur essentiel de la création d'une nation? L'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et aussi que tous aient oublié bien des choses? De souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun. Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu

, elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune

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, Même de grands psychanalystes comme Françoise Dolto prendront appuis sur la thèse de l'historien pour proposer que l'enfance se désenclave « du point de vue parentale et de la vision altérée des manuels soi-disant pédagogiques, ??????? ??? ???????. ?? ??????????? ???? ???????, in ?????????????? ?. (????.), pp.9-10, 1985.

. L'intermédiaire, des catégories universelles ? Elle avait cette grâce fugitive de l'allure qui marque la plus délicate des transitions, l'adolescence, les deux crépuscules mêlés, le commencement d'une femme dans la fin d'un enfant. L'homme ne la remarquait pas? V. Hugo (1866), Les Travailleurs de la Mer Entre l'enfant et l'adulte, le masculin et le féminin, la dépendance et l'autonomie, l'assurance et le doute, l'amitié et l'amour, la solitude et la solidarité, la joie et la peine, la crainte et le courage

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, l'adolescence est une deuxième naissance, pour François Ladame (2004) la question de la vie et de la mort se trouve en son coeur. Les rites de passage des sociétés archaïques, la mise à mort symbolique, la castration, l'inscription dans une généalogie, la perspective du mariage et la mort à venir des plus vieux occupent une place centrale d'après les mythes fondateurs de l'humanité. Les anthropologues contemporains convergent dans la mise au point d'une série de constantes parmi les cultures, face à la diversité des critères, des formes et des procédures du devenir adulte que chaque culture établit (Glowczewski, 1995) : En effet, pour ce qui concerne l'âge et les critères du devenir adulte, il n'y a pas d'unanimité parmi les cultures, néanmoins, chacune défini de façon stricte ses propres critères. Pour les unes, on devient adulte quand on se sépare des parents, à la puberté ou au mariage, pour les autres, c'est la capacité de s'alimenter de façon indépendante, ou la naissance d'un enfant, la mort du père ou de la mère, Si pour Stanley Hall, dont les recherches ont scellées pendant des années les théories psychologiques du développement (Muuss, 1975.

. Le-changement-de-caractéristiques-corporelles,-c'est-À-dire-le-critère-biologique, ne garantit nulle part en lui-même le passage à l'âge adulte. Ce n'est pas la première menstruation qui rend la fille femme, pas plus que la première éjaculation qui rend le garçon homme. La puberté dans certaines cultures n'est même pas

, Il se construit au fur et à mesure de manière sociale par le passage de l'enfant et du jeune à travers une série d'étapes intermédiaires qui sont acquises avec la ratification d'épreuves auxquelles ils se soumettent. Ces étapes s'étalent sur une certaine période et portent sur un statut prévu du « non plus enfant, pas encore adulte ». Pendant cette période, on prévoit des Bibliographie Anciennes sources : accessibles en ligne à la Bibliothèque Perseus Digital Library, Le statut d'adulte n'est pas naturel, il ne s'acquiert pas non plus d'un coup

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, Je suis endeuillé donc je suis? endeuillé, d'un deuil d'ailleurs impossible, p.331, 1992.

, Introduction Dans Deuil et Mélancolie, tout en soulignant que le deuil n'est pas un état pathologique -dans la mesure où le Moi accepte le verdict de la réalité selon lequel l'objet n'existe plus et,-le Moi, s'il ne veut pas partager le sort de l'objet, est tenu d'en détacher les investissements libidinaux et d'interrompre le lien avec lui, Freud revient avec force sur la question suivante, p.245, 1917.

, En effet, que perd-on exactement, de quoi fait-on le deuil, pour que, de surcroît, la taille de la douleur soit considérée comme allant d'elle-même ? Serait-ce que, en grandissant, on apprend tant bien que mal que les pertes sont inévitables ? Une chose est certaine : elles marquent nos vies. C'est ce que dit le principe de réalité, tandis que le principe de plaisir recherche les voies de sa propre satisfaction. Tout comme le font les signes de ponctuation dans un texte, les pertes ponctuent et divisent notre vie en périodes ; elles préfigurent la perte finale. Le Moi est obligé de faire le deuil de ses objets, l'un après l'autre et, lui-même étant le produit de différenciations, d'effectuer un travail du deuil perpétuel. Peut-être que, en fin de compte, le Moi est deuil, la souffrance extraordinaire que provoque ce compromis : la réalisation de chacun des ordres édictés par la réalité

, Draft G) au moyen de la formulation sibylline suivante : « la mélancolie est un deuil provoqué par une perte de libido ». Dans un autre manuscrit (Draft ?), il propose une première esquisse des thèses qu'il développera plus tard dans Totem et Tabou et dans Deuil et Mélancolie. Après avoir relevé les souhaits de mort refoulés à propos des parents, il écrit : S'accuser soi-même de leur mort -ce qui est connu comme mélancolie -ou se punir soi-même de façon hystérique -en souffrant de la même maladie qu'eux -est une manifestation de deuil

. Le-moi and F. Conclut, Au fil du voyage de la vie, il découvrira la beauté, la richesse, le génie. Il peut devenir supérieur hiérarchique, amant à succès, un penseur, un héros mais aussi l'assassin brutal de ses modèles. La seule chose qui lui est interdite, c'est l'innocence. On s'attendrait, écrit Klein, qu'une personne qui a tant de plaintes à propos de la vie, qu'une personne envieuse, mourrait dans la douleur ou le malheur. Mais, à travers ses transformations, Fabian traversera avec succès le monde des épreuves affectives qui exigent le processus de la position paranoïde-schizoïde et dépressive, et achèvera son intégration en créant des relations avec les bons objets et en réparant tout ce qui n'avait pas bien marché dans sa vie. Son obstination de retrouver son nom met en avant la relation entre son identité et les parties de lui-même qu'il avait laissées derrière lui. « Je crois, écrit Klein, que la culpabilité d'avoir négligé et déserté une précieuse composante de sa personnalité explique en partie la nostalgie d'être à nouveau lui-même -nostalgie qui, irrésistiblement, le ramène chez lui », où il meurt calme et heureux, Toutefois, l'interprétation qu'il propose dans Deuil et Mélancolie à propos de la taille de la douleur est partielle. En effet, il considère exclusivement le cas où l'objet perdu est un objet narcissique. D'ailleurs, la régression de l'investissement objectal vers l'investissement narcissique est facilitée précisément parce que l'objet fut narcissique, c'est-à-dire, une partie ou un reflet du moi. L'identification narcissique avec l'objet -c'est-à-dire, son incorporation -permet de conserver, en dépit de la perte, la relation avec lui, ce qui est une caractéristique des troubles narcissiques, p.337, 1955.

M. Winnicott-;-adopte-une-thèse-différente-de-celle-de and . Klein, Surmoi qui fait preuve de tolérance envers l'ambivalence et est en mesure d'assumer la responsabilité de la pulsion de destruction, précisément parce qu'il perçoit que son objet primaire, la mère, survit à ses fantasmes destructeurs. Par conséquent, sa capacité de sollicitude, la culpabilité et la réparation suivront l'amour impitoyable qui précéda. Roger Money-Kyrle (1955) et, surtout, Léon Grinberg (1964) traitent ce dilemme en proposant deux culpabilités de type différent : Une culpabilité antérieure, persécutrice, où dominent la rancoeur, le désespoir et la peur, la pulsion de mort, caractéristiques de la position paranoïde-schizoïde ; et une culpabilité postérieure, dépressive où dominent la tristesse, le pardon et la responsabilité, la pulsion de vie, dans le cadre de la position dépressive. La contribution de Nicolas Abraham et Maria Torok à la réflexion sur la problématique de la perte est particulièrement importante, d'une part, parce qu'ils mettent en évidence l'importance de la médiation de l'objet dans son élaboration et, d'autre part, parce qu'ils distinguent en termes de métapsychologie la différence entre incorporation et introjection de l'objet perdu : Le Moi, écrivent-ils, la culpabilité porte sur l'intention inconsciente contre l'autre et présuppose un certain degré de maturité affective, d'espoir et de force du côté du Moi qui coopère avec le Surmoi, c'està-dire, d'un, p.240, 1958.

A. , est venue me consulter après la mort du second époux de sa mère. Son père avait été tué dans un accident de la route -le secret partagé était qu'il s'agissait d'un suicide -quand Alexandra était âgée de quelques mois, Depuis

, Le cauchemar qui accompagne Alexandra depuis son enfance est qu'elle se trouve quelque part dans l'univers sombre avec un autre enfant qui est démembré. Par un monstre, par elle-même, elle ne peut décider? Un enfant démembré : un rêve sur le modèle d' « Un enfant est battu

, En effet, dans d'autres cauchemars, le père revient en tant que zombie? De temps à autres elle me répète combien elle ressemble à son père. « Je me regarde dans le miroir et j'ai peur. » Lors d'une autre séance : « Si l'on se perçoit comme un monstre, on ne fait pas d'enfants. On meurt seul. On n'entraîne pas d'autres personnes dans son sillage. D'après ce qu'on me dit, mon père écrivait, ce fantasme fondamental des perversions sexuelles, le sujet occupe et joue successivement tous les rôles possibles du drame, 1919.

, Le lendemain, elle rêve qu'elle se trouve dans une pièce aux nombreuses portes, trappes et tiroirs. Elle ne sait pas quoi ouvrir, ce qu'elle trouvera. Sontils vides ou les a-t-on vidés. Elle recherche quelque chose désespérément ; quelque chose qu'elle a perdu, elle ne sait pas exactement quoi, elle ne sait même pas si c'est à elle? L'analyse est particulièrement douloureuse. Très souvent elle a la fièvre, au fur et à mesure que la séance avance. Elle interrompt, au bout de trois ans d'analyse, pour revenir quelques années plus tard en psychothérapie psychanalytique. L'expérience acquise entre temps fait que je me sens, Un soir, j'arrive avec quelques minutes de retard et je la trouve en train d'attendre devant la porte de mon cabinet

. Et and . Qu, Elle traverse une galerie sombre. De part et d'autre, des vitrines misérables où se trouvent des morts et des zombies? Quelques semaines plus tard, le second époux de la mère n'est plus abattu, malade et verdâtre, comme dans les cauchemars des années passées. Bien qu'il soit faible, il lui dit : « Ne m'attends plus. Moi, je pars à présent et je ne reviendrai plus, Il se tourne vers son père et lui dit : « Viens ! Allons-nous en?

L. , En faisant une rétrospective de la thérapie, elle pose la question : « Comment y êtes-vous arrivé ? Comment avez-vous mené les choses et je ne me suis rendu compte de rien ? » En réalité, je ne saurai pas répondre, pas même aujourd'hui. Je me suis plutôt laissé être utilisé par elle

, Freud décrit le jeu bien connu de son petit-fils de dix-huit mois avec la bobine : « Fort ! » s'exclame-t-il et il lance la bobine au loin. « Da ! », lorsqu'il tire le fil et la bobine réapparaît ; tout comme la mère. Dans la mesure où le jeune enfant maîtrise pour la première fois à ce stade son reflet dans le miroir, il est également en mesure de maîtriser l'absence de sa mère par le biais du jeu, par le biais de l'identification. Les identifications premières, vue sous cet angle, sont à mon sens un argument plaidant en faveur de l'hypothèse qui préoccupe les psychanalystes, d'enfants principalement, au cours des dernières décennies : sujet et objet sont des formations psychiques qui se, 1920.

. Le, Et R. Roussillon (2013) de se demander si, pour que le deuil progresse il est nécessaire qu'il y ait eu représentation de l'objet. Mais, pour qu'il y ait représentation il est préalablement nécessaire qu'il y ait eu deuil de celui-là, 1998.
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00148587

, La mère, les objets primaires, n'existèrent jamais pour Alexandra en tant qu'objets de représentations et d'affects intégrés, hormis par le biais de la bonne relation qu'elle développa dans sa première enfance avec le second époux de la mère. Lorsque celui-ci décède, la jeune femme est elle-même menacée d'être entraînée dans la perte

À. La-bobine-de-freud and D. Winnicott, oppose la spatule. La différence consiste en ce que la spatule n'est reliée par aucun fil à la main de l'enfant. Ainsi, lorsqu'il la lance, la spatule est perdue et ce n'est que si quelqu'un la lui rend que la spatule réapparaît. Pour Winnicott, l'analyste ne doit pas être excessivement intelligent, il doit savoir attendre, se laisser utiliser par l'analysant : le créer, bien qu'il existe, le détruire, lui faire mal et en fin de compte survivre. C'est comme si le nourrisson, p.125, 1957.

«. Hé and !. , » « Je t'aime. » « Tu comptes pour moi parce que tu survis à ma destruction de toi. » « Puisque je t'aime, je te détruis tout le temps dans mon fantasme (inconscient). » Ici s'inaugure le fantasme chez l'individu. Le sujet peut maintenant utiliser l

, La destructivité situe l'objet hors du champ du contrôle tout-puissant. L'objet existe véritablement, le sujet a dorénavant accès à sa subjectivité et s'approprie son histoire

. L'analyste,-répète-souvent-r.-roussillon, doit être un média malléable entre les mains de l'analysant. Il doit, pour quelque temps, être le fil qui ramène la spatule, la main que l'analysant peut mordre et à laquelle il peut vraiment faire mal, sans pour autant souffrir de représailles

, La distinction dedans/dehors, la position dépressive, s'acquiert si, à la destructivité de l'enfant, l'entourage répond par sa survie. Le paradoxe je trouve/je crée l'objet est consécutif à je détruis/il existe. Par conséquent, l'objet ne peut être perdu, faire l'objet d'un travail du deuil et de représentation s'il n'a pas été trouvé auparavant, en d'autres termes, 2007.

, Pourquoi autant de douleur, lorsque l'on perd quelque chose ? Et que perd-on exactement ? A. Potamianou fournit sa propre réponse (1977) : la trajectoire dépressive est tracée lorsqu'échoue le dialogue entre le sujet et l'objet extérieur et non pas parce qu'il lui est impossible de retrouver l'amour ou de reconstituer l'objet intériorisé. La perte est vécue en tant qu'échec de maîtrise du monde extérieur et

, Si l'objet n'est rien d'autre que le réceptacle des projections de toute-puissance du sujet, la perte de celui-ci implique la perte de la capacité de le retenir

, Néanmoins, la question demeure, à moins de considérer que toute perte est perte d'objet narcissique ce qui, évidemment, n'est pas vrai

, Le Deuil du Moi, vol.2

, L'hypothèse que je propose porte sur un deuxième deuil du Moi, qui est à faire, celui de la distinction entre moi/non-moi. Je puise mes données, d'une part, de ma pratique clinique et de la métapsychologie et

, Psychanalyse et Anthropologie convergent sur ce point, car elles mettent de plus en plus en avant la valeur heuristique de la problématique de l'espace intermédiaire, c'est-à-dire, de l'ambigüité qui existe entre sujet et objet, dedans et dehors, elles s'intéressent à ce qui se travaille sur les interfaces, sur l'étendue de la limite

. Yannis, Un masque à oxygène, un manomètre, un moniteur? tout ce qui est nécessaire pour suivre attentivement les fonctions vitales d'un patient sont présents. Toutefois, Yannis lui-même se promène perdu dans une ville inconnue, dans les coulisses souterraines du métro, où une langue qu'il ne maîtrise pas suffisamment est parlée, craignant qu'il ne survive pas longtemps sans organes et que, s'il demande de l'aide en disant qu'il n'a pas de viscères, il sera considéré comme un patient psychiatrique atteint du syndrome de Cotard

, Il convient peut-être de préciser que lorsque je parle, ici, d'intersubjectivité, je ne pense pas à la psychanalyse intersubjective 168 . Je renvoie au fait que le sujet n'existe que dans sa relation à l'autre

, Dans cet espace, les sujets -en tant que sujets de l'inconscient et en tant que sujets du groupe -partagent des processus, des vécus et des formations : pactes dénégatifs (refoulements, négations, désaveux, dénis communs et partagés), alliances inconscientes, qui tantôt les enrichissent, 1993.

, Freud revient sur l'intériorisation de l'objet, considérant que l'ensemble des intériorisations est un élément constitutif du Moi. Par le biais d'une modification -la substitution de l'objet qu'est l'identification -« le Moi retrouve en luimême l'objet sexuel, auquel le Ça avait été obligé de renoncer », acquérant ainsi le contrôle sur la réalité et, en même temps, en gagnant la faveur du Ça : « Regarde, tu peux m'aimer : je ressemble tellement à l'objet, pp.28-30, 1923.

V. Toutefois and . Dimopoulos, similaire ne signifie pas semblable ni, encore moins, identique. Il s'agit d'« un objet qui, à présent, est une construction de l'enfant, p.26, 2016.

L. Ioannidis, Freud écrit objet il entend sa représentation, tout comme lorsque Klein parle d'objets internes, elle n'entend pas les « caractères du drame du fantasme inconscient? (mais) des structures non-expérimentales du Moi, p.81, 2016.

, tout cela se joue dans la constellation du fantasme de la toute-puissance. Mais, même par la suite, lorsque sont formées des représentations d'objets et de soi plus conformes à la réalité expérimentée, dans le cadre de la collaboration entre les deux principes de fonctionnement du psychisme (Freud, 1911), il n'en demeure pas moins que ces constructions sont le produit de compromis. Dans l'entreprise qui consiste à revendiquer son autonomie face à ses trois maîtres -la réalité, le Ça et le Surmoi -le Moi dispose de marges précises de manoeuvre et de succès. Les intériorisations ne sont pas des copies conformes, des substitutions ou des simulations du plaisir qu'a offert l'objet externe. Le deuil des objets primaires n'est jamais ni complet ni définitivement résolu. En outre, chaque deuil suivant ramène sur l'avant de la scène d'anciens deuils dont le degré de réussite conditionne celui du présent deuil, 2013.

, De plus, en tant que produit de différenciation constante par rapport au Ça et à ses objets, qu'il investit et désinvestit, avec lesquels tantôt il s'identifie et tantôt il développe des 168 La notion d'intersubjectivité émerge en Europe

. Montaigne, . Hegel, . Husserl, . Buber, . Ricoeur et al., Devereux qui découvre qu'il est, lui aussi, un autre pour ces autres, les indigènes qu'il étudiait. Toutefois, en tant que clinique, l'intersubjectivité jouit d'un accueil plus large par une partie significative de la Psychanalyse américaine, avec des représentants tels que Stolorov, 2009.

, Émetteur et récepteur, centre et périphérie n'ont plus aucun sens dans le cyberespace où nous vivons. Il en résulte que sujet et objet ne constituent plus un couple : leur relation se perd et leur entité est diffractée, dé-localisée et

, Je pense que la pensée de Freud est traversée par deux lignes. Selon l'une, Freud est un authentique descendant de la modernité, du rationalisme et de la Science. Il définit, catégorise, poursuit la pureté des termes. Mais, d'un autre côté, il s'aperçoit que la vérité ne se trouve pas uniquement dans les Cieux ou, à tout le moins, qu'il ne peut pas les fléchir. Ainsi, mettra-t-il en branle l'Achéron, selon la citation de Virgile, Pour Freud, l'objet du désir n'était-il pas déjà contingent et substituable dans la vie, p.p. ix, 1900.

, Au-delà de la notion du caractère contingent de l'objet, en introduisant la pulsion en tant que notion-limite et en tant que poussée intérieure indomptable, Freud introduit au coeur de sa science et de son épistémologie le mouvement, l'exécution, la transformation. « Le progrès de la connaissance n'admet non plus aucune rigidité de ces définitions, 1915.

, Contrairement à ce que pensait Aristote 170 , la science ne présuppose pas nécessairement la place, le repos et l'arrêt, si l'on veut étudier le mouvement et le changement, ce qui se déroule dans les transitions, les passages, l'intermédiaire, l'éphémère. Mouvement, changement, rythme étaient des notions fondamentales chez les présocratiques tout comme chez Spinoza (Laplantine, p.50, 2000.

F. Laplantine, propose une Anthropologie modale, une anthropologie du sensible, du changement. Les dichotomies âme/corps, imaginaire/sensible, raison/affect, etc., n'ont rien d'universel. Elles sont absolument occidentocentriques. Elles ne permettent pas de comprendre les phénomènes tels que le caractère naturel de la pensée au moment où elle naît

E. Ainsi, . Freud-de-totem, and . Tabou, Abraham de l'incorporation ; entre le dernier et Le Moi et le Ça, le Ferenczi de la maltraitance : la victime réagit par identification angoissée et introjection de son agresseur et, notamment, de la culpabilité et de la punition que l'agresseur n'est pas en mesure de ressentir et dont la victime se charge pour son compte. Il est difficile de dire où se trouve le sujet et où se trouve l'objet, à quel père

D. Gilles-deleuze, Ce dernier diffère du potentiel car, le virtuel est activé pour devenir actuel, tandis que le potentiel, qui s'oppose au réel, pourrait se réaliser à un moment donné. Pour Pierre Lévy, lors de la virtualisation, l'entité acquiert sa constitution essentielle et, détachée de l'ici et maintenant, se dé-localise. Ainsi, la Langue est la virtualisation du présent et la technique de cet acte ; l'interaction entre personnes et systèmes informatiques portent sur la dialectique entre virtuel et actuel, 1995.

, 2008) lui a ajouté une fonction supplémentaire, celle du messager. La pulsion est également orientée vers l'objet extérieur qu'elle appelle, invite, interpelle dans une relation ; elle conduit le sujet vers ses objets à venir. C'est la pulsion-messagère : Par le biais de sa poussée pulsionnelle vers l'objet-mère, le nourrisson ne recherche pas uniquement le sens de ses propres sentiments, tels qu'ils se reflètent dans la mère, mais il questionne également l'objet sur les sentiments de l'objet lui-même, ses propres désirs et intentions envers le sujet-nourrisson. On voit clairement pointer, derrière cette thèse, le mythe de Narcisse et d'Écho, les hypothèses de Lacan et Winnicott, concernant la mère qui opère comme un miroir dans lequel le nourrisson ne reflète pas uniquement son aspect extérieur mais aussi ses états affectifs intérieurs. Cette fonction de l'objet primaire-miroir est absolument nécessaire pour permettre au nourrisson d'entrer en contact avec son propre monde affectif, sa mère en train de ressentir et de lui montrer quelque chose d'essentiel pour elle-même. Je l'interprète, pour l'entendre me dire : « vous voulez dire le? reflexive verb ? » Au-delà de ce que nous connaissions de la pulsion, 2004.

C. Trevarthen, dans les protoconversations entre le nourrisson et la mère, démontrant à l'aide de dispositifs expérimentaux la réflexion philosophique d'un Buber (1923), selon lequel, au début il y a la relation :« il n'existe pas de moi, sans toi ». Le psychologue anglais a mis en avant l'importance de l'intersubjectivité primaire, c'est-à-dire, la possibilité du nourrisson de représenter les comportements et les intentions de l'autre et, qui plus est, de les prévoir, de modifier les siens en conséquence, grâce à l'existence d'un « autre virtuel, 1979.

. Fonagy, 192) que l'homme dispose, dans son inconscient, d'un organe qui lui permet de donner un sens, d'interpréter les réactions des autres La Psychanalyse dispose d'une longue série de concepts-outils pour penser la réflexivité L'illusion négative, j'efface : auto-érotisme, narcissisme, scène primitive, identifications, Surmoi, Idéal du Moi, le Moi lui-même, la re-présentation, l'après-coup, le transfert lui-même? La subjectivation est inhérente à la créativité. L'origine de celle-ci se trouve dans cet espace où la mère mène à bien la première fonction de l'élément féminin du nourrisson : elle place son sein là où le nourrisson peut le créer. Elle accepte que son amour impitoyable le détruise, pour qu'il existe réellement, c'est-à-dire objectivement et indépendamment de ses projections. L'expérience de la toute-puissance est le fondement essentiel de l'expérience d'être (Winnicott, 1971). L'hallucination négative, j'efface la perception de l'étreinte maternelle pour la représenter en tant que cadre, montre en même temps la perte et la possibilité de créer. La fonction objectivante transforme en objet tout ce qu'elle investit, qui parle d'un dispositif herméneutique intersubjectif, et, bien entendu, à Freud lui-même lorsqu'il écrit, 1913.

J. , Pontalis écrit dans la préface de la traduction française de Winnicott, pp.xiv- xv, 1971.

N. Le-soi, du moi et du non-moi? L'espace potentiel se laisse difficilement se circonscrire dans une nouvelle topique? (Il) nous rend sensible à une réalité que nous percevons le plus souvent par défaut Le destin du Moi est réfléchi. Son modèle de travail est la fonction réflexive : il se pense en train de penser, là où les limites entre le sujet et l'objet, le dedans et le dehors sont ambiguës et imprécises. En grec, penser (?????????, du verbe ?????, qui veut dire voir, considérer, examiner, (re)chercher attentivement) est souvent synonyme de penser à l'avance, préméditer. Penser est cette faculté que l'homme oppose à l'écoulement tragique du temps. Il en est consolé par son aptitude de créer de souvenirs et même de penser l'aprèscoup dans l'avant-coup

. L'inscription-en-moi-de-la-mortalité-d'autrui-«-instruit-ou-institue-mon, moi" ou mon rapport à "moi" dès avant la mort de l'autre?(Cette) inscription en moi de sa mortalité me constitue? Le deuil serait plus originaire que mon être pour la mort », écrit, J. Derrida, p.331, 1992.

L. , Je crée et fais le deuil de l'objet, je fais le deuil de la relation avec lui, je fais le deuil du fait que l'identification ne signifie pas assimilation, je fais le deuil de l'éphémère, je fais le deuil de moi-même endeuillé

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?. ?. ??????, Introduction : Les Faits et l'hypothèse de Travail Je reviens sur une question qui me préoccupe depuis 1989 : la perte de ces Chypriotes qui, depuis l'invasion turque de 1974, sont portés disparus, ??????? ????????? ??? ???????????? ????????? ???? ??? ???? ????????????? ??? ????????????? ???????????. ?????????????????????????????: Accessible en ligne sur, 2017.

. Chypre, échanges et de cultures depuis l'aube de l'ère préhistorique, est la pomme de discorde de ses voisins, 2004.

, De son histoire plus récente, je rappellerai que c

, Berlin (1878) qui portait sur la question de l'Orient, que les empires ottoman et britannique convinrent que Chypre deviendrait l'« objet de détention et de possession » de la Couronne. À la tête du peuple chypriote, l'archevêque Sofronios qui accueillit le premier gouverneur Anglais demanda à ce dernier que la Grande Bretagne « aide Chypre

S. Le and . De, Des exactions sont organisées contre les Grecs d'Istanbul et de Smyrne, en guise d'avertissement sur l'éventuel emploi de violence contre la minorité Chypriote turque. À Londres, des Chypriotes Turcs manifestent en scandant le slogan « Chypre est turque ». En Grèce, des démonstrations aussi grandioses que sanglantes se déroulent en faveur de l'Union. À Chypre même, une partie de la communauté chypriote turque qui représentait 18% de la population de l'île, activement aidée par la Turquie et encouragée par les Britanniques, crée les organisations Volkan et TMT. Cette dernière entame la lutte armée contre les Chypriotes Grecs en revendiquant la partition (Taksim, en turc, 96% des Chypriotes Grecs souhaitaient l'Union. Cette revendication ayant été rejetée par les Britanniques, la lutte armée d'EOKA (Organisation Nationale de Combattants Chypriotes) fut lancée, 1950.

, un soutien circonspect et honnête qui respecterait la vie et la dignité des proches, leur droit à la vérité, qui permettrait à la douleur de céder et qui encouragerait les processus de deuil. En effet, dans les deux communautés, les autorités optèrent pour la gestion politique de la question, p.108, 1999.

, Puisque la société humaine se compose de vivants et de morts, toute manipulation des morts entraine automatiquement des conséquences parmi les vivants? L'enterrement sert simultanément la création et le redéploiement de la communauté

, Dans la mesure où l'ambition ultime de l'État est d'incarner la transcendance-même, son pouvoir atteint son apogée dans le traitement de la mort (Verdery, op.cit. : 95). Et, comme le souligne M. Foucault (1976), le pouvoir se trouve partout où les représentations dominantes de la réalité imposent silencieusement la force de leur cause

, Nicole Loraux souligne que dans l'Athènes de l'ère classique, selon une loi de Solon, les lamentations des femmes n'étaient jamais publiques. Il n'y avait de publique que la représentation de celles-là, au théâtre, au sein de l'institution où s'accomplit la catharsis. Au contraire, à Chypre, les femmes qui se lamentent sont ces figures noires qui incarnent la volonté d'un peuple de ne pas oublier, Les mères en deuil, 1990.

«. Les and . Porteurs, Il s'agit de l'articulation de la partie qui revient à l'individu lui-même avec la fonction que lui attribue le groupe. Un individu qui en charge un autre de la mission de le « représenter », de parler à sa place d'un aspect douloureux de son histoire, tandis qu'il sent que les paroles proférées le concernent également, personnellement. Le porte-parole parle à un autre, à la place d'un autre, à propos d'un autre, pour l'autre qui est en lui. Les parents des disparus, en tant que porte-deuil, expriment leur propre douleur et, en même temps, en tant que mandataires de la société, sont chargés d'exprimer également la douleur, plus large, qui est la sienne. Récemment encore, l'épouse d'un disparu dit : « Tous, nous croyons qu'ils sont vivants et, qu'un jour, ils seront de retour, tout comme certains processus et formations, relient les membres d'un groupe, en assumant des fonctions phoriques. Au niveau du porteur, du mandataire et du lien, on retrouve des manifestations de l'Inconscient

. L'on-sait-que-le-traumatisme--une-catastrophe-naturelle,-une-guerre-ou-un-génocide--peut-d'argentine, Je n'avais pensé qu'à l'entretien de l'espoir, sous le régime du déni de l'épreuve de réalité, ainsi qu'à un sentiment d'identité fondé sur la douleur psychique qui devient un bouclier narcissique qui alimente un masochisme tout-puissant et qui refuse tout changement. Green (1990) souligne l'importance d'investir dans l'absence qui est vécue comme la seule réalité susceptible, a minima poena, de contenir le psychisme en mettant un terme à sa désorganisation ultérieure. Elle ne maintient que le vide. La non-existence deviendra, à un moment ou à un autre, l'unique chose réelle. La perte est niée et

, Dans son livre Aux sources de l'expérience la destruction de la fonction alpha est relevée, avec pour conséquence que le sujet ne vive pas ses affects. Dans Transformations la vidange arrive jusqu'à la négativisation de la fonction de symbolisation elle-même. Le symbole négatif (S-) prend la place du symbole, précisément parce que le sens de ce dernier est insoutenable. En outre, bien que la symbolisation soit anéantie, le vide qui en résulte exerce une énorme pression d'absorption, Selon Bion, l'attaque contre les liens a pour point de départ la relation négative entre contenant et contenu, où dominent la haine et l'envie

. Meltzer, soutiendra la notion d'anti-symbole : des formations qui visent à dissimuler la vérité ; un manteau de mensonges est créé pour couvrir la douleur de la vérité insupportable. Dans la même lignée, Ruggero Lévy (2012) comparera le vide au trou noir, qui attire en son sein, aspire et détruit tout sens, tout vécu, toute possibilité de symbolisation. En d'autres termes, il s'agit d'un objet vide mais avide et sanguinaire : une présence négative, un fantôme sans forme, susceptible d'aucun sens et qui, de plus, 1986.

, En outre, tout autre vécu, affect ou discours des parents, de leur milieu ou de leurs interlocuteurs se heurtent à la négation, à l'annulation, au désaveu, ou bien à l'aspiration et à la destruction du sens qu'ils contiennent potentiellement. Tout est soumis à l'action homogénéisante d'un moulin, d'un mélangeur, selon l'expression de Lévy De plus, en matière d'Anthropologie, certaines recherches des dernières décennies sont axées sur ce que l, le discours et les affects de nombreux parents de disparus se figent, deviennent monolithiques, impénétrables, 1999.

M. Bille, Il est exagéré, et devient le reflet d'une réalité inexistante dont il tente de nous convaincre qu'il en est la représentation, comme, Hélène, à Troie, selon Euripide : «??? ????? ?? ??? ??????, ???? ??????? ??» ( Je ne suis point allée à Troie, un fantôme y était à ma place ) (Hélène, 582). Mais, comme le montra Baudrillard (1981), le reflet, le simulacre a un immense pouvoir social. Dans le cas que nous considérons, derrière le reflet de la personne disparue se cache la collusion entre le besoin naturel du parent, désireux d'éviter le deuil, et la raison d'État, bornée et timorée. Ce qui est d'autant plus vrai, si l'État sait -et il sait -gérer le secret, plusieurs cas d'absence, le signifiant absence est détaché du signifiant correspondant, pp.2-6, 1973.

S. Si and . Torok, pénétrer le deuil ressemble au sacrilège, qu'en est-il de la remise en cause de ce qui est considéré comme sacré par une société hantée par les morts qu'elle ne veut pas reconnaître, c'est-à-dire, par ce que son Histoire l'a amenée à perdre ?, 1987.

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H. De-travail and . Dans, au sein d'un cadre et d'un dispositif clairement définis, l'art est une contenance en même temps qu'un médium qui favorise les échanges entre les participants en même temps que l'expression et la créativité, tant individuelle qu'interpersonnelle, dans l'espace potentiel de développement de phénomènes transitionnels. Peinture, sculpture, musique, danse etc. offrent à la problématique interne des formes et des contenus, tout en permettant l'expression de cellesci sur la scène externe, intersubjective et sociale. À la fois médias sociaux, ces matériaux se prêtent à être manipulés, façonnés et transformés par le sujet, univers hétérogène des pratiques et des théories de l'art-thérapie, des avancées significatives ont été faites dans notre discipline

, de leurs affects etc. -est d'une importance cruciale, dans le développement précoce normal ainsi que pour la mobilisation de la pathologie autistique, surtout lorsque l'auto-excitation, l'auto-sensualité, et le retrait affectif prédominent. Et cela parce que ces désordres précoces se développent aux points de jonction et de passage du soma à la psyché

, Si celles-ci au sein d'un cadre sécurisant font l'objet d'un travail de métabolisation et si ce contact est partagé avec l'autre, l'enfant peut accéder au développement de symbolisations primaires, au frayage des voies infra et préverbales de communication avec l'autre. Ces symbolisations primaires au fil du temps seront associées à des échanges verbaux (symbolisations secondaires). L'expérience sensorimotrice possède une valeur développementale fondamentale à la fois émotionnelle, relationnelle et intellectuelle. Travailler systématiquement ce type d'expériences à l'aide des méditations et en groupe, ceci s'avère bénéfique pour l'enfant autiste, dont la souffrance concerne justement la sensorimotricité et le rapport à l'autre. La proposition par Bion d'un système protomental, lorsqu'il s'efforce de comprendre les rapports entre le soma et la psyché, entre un sujet et un autre, pourrait servir d'assise pour notre recherche. Par protomental Bion (1961) entend une instance qui caractérise cette zone originaire d'ombre, d'interpénétration du somatique, des pré-inscriptions de la pensée et du groupal. C'est à ce niveau non (encore) mental, à cette sorte de matrice de potentialités que Bion situe la valence, qu'il définit comme la disposition de l'individu à entrer en relation avec les autres. De même, les recherches de Jacques Hochmann sur l'autisme et le soin de l'enfant autiste dans des cadres thérapeutiques intégrés dans la communauté, appelé Périvolaki 3 (Jardinet 3) qui a fonctionné dans une banlieue d'Athènes entre 2008 et 2011, nous avons travaillé avec l'hypothèse que, dans le cadre de l'utilisation institutionnalisée des médias culturels, la sensorialité et la motricité de l'enfant autiste sont stimulées à leur contact et par là même que les agonies primitives font retour, vol.3, 1982.

. Imitation--perception-transmodale--identification,

, Le fait d'imiter fait partie de la nature des hommes dès l'enfance ; et ce qui les fait différer d'avec les autres animaux, c'est que l'enfant est le plus enclin à l'imitation. Et c'est par imitation qu'il produit les premières connaissances, et tout le monde prend du plaisir aux imitations. La preuve en est fournie par l'expérience, car les mêmes choses que nous voyons avec peine, nous nous plaisons à en contempler l'exacte image [représentation], telles, par exemple, les formes des bêtes les plus viles et celles des cadavres. La recherche moderne, contrairement à la psychologie développementale classique, a montré notre aptitude à l'imitation automatique dès la naissance : grimaces, propulsion de la langue, productions de sons en écho, etc. (Maratos, 1982). La découverte du système des neurones-miroirs (Rizzolatti, 1996) en a offert la démonstration neurophysiologique. On voit dans le fonctionnement de ce système notre inclination naturelle à partager l'expérience de l'autre, sans la participation de la conscience, L'art renvoie à la disposition de l'homme à l'imitation et à la création, 1985.

, Ces hypothèses neuroscientifiques -sans doute nécessaires, mais insuffisantes pour expliquer l'autisme -sont utilisées pour le bien-fondé des techniques comportementales et cognitivistes, basées sur le fait de copier un geste, une aptitude ou un comportement, en dehors de toute relation significative de l'enfant autiste avec l'adulte

. Or, . Copier-n'est-pas, and . Imiter, Ce qui veut dire que le cerveau traite différemment les rapports interhumains et les contacts avec les objets inanimés. Cette différence me semble fondamentale lorsqu'on travaille avec l'enfant autiste, qui, attaché particulièrement aux objets matériels, refuse la relation et l'imitation des sujets humains. En effet, des recherches ont montré que lorsque l'on demande à l'enfant autiste d'imiter une activité, celui-ci observe uniquement les gestes, c'est pourquoi il réussit moins bien que l'enfant normal, lequel observe alternativement les gestes et le visage de la personne dont on lui demande d'imiter l'activité ; et ceci, afin de mieux interpréter ses intentions, 2008.

, Elle est un mécanisme complexe d'appropriation psychique de la qualité d'un comportement, ainsi que de l'intention sous-jacente. L'imitation d'une action est la face manifeste d'un processus, à la fois endopsychique et intersubjective, qui peut conduire à l'introjection non seulement d'un objet, mais surtout d'un « substitut d'un lien objectal libidinal

, Un très jeune enfant est mis dans la situation de suivre un adulte en train de retirer des disques en plastique par les extrémités d'un haltère, sans pour autant les retirer toutes

L. Le-lendemain and . Bébé, qui a perçu l'intention de l'adulte, retire de l'haltère tous les disques. Cela ne se produit pas quand on remplace l'adulte part un automate anthropomorphe

D. Stern, La perception se lie à l'imitation. Le nourrisson perçoit en modifiant son corps en réponse à un stimulus, ce qui veut dire qu'il ne perçoit pas le stimulus en soi, mais la modification de son corps. À travers des expériences répétées de satisfaction/frustration, le nourrisson construit à partir du modèle biologique « imiter pour percevoir », le modèle psychique « imiter pour être ». L'identification résulte donc de la convergence de l'imitation, conclut que l'on vit d'emblée dans l'intersubjectivité et que l'on est traversé non seulement par les actes et les mots, mais aussi par les pensées et les intentions inexprimées de l'autre, 1969.

, De même que le nourrisson, ces enfants sont bien plus près du sensible que de l'intelligible. Si on admet le caractère traumatique de l'environnement et de l'objet, force nous est de reconnaître que celui-ci soit de même constitutif de la psyché et que sa matérialité soit organisatrice de sa structure, comme de ses failles. Les premiers balbutiements de la symbolisation se construisent in presentia de l'objet et s'enracinent dans les sens, SYMBOLISATIONS PRIMAIRES -CORPS ET INTERSUBJECTIVITÉ Le travail avec les enfants autistes nous oblige à repenser tout ce qui est en amont d'une cure de parole et du dévoilement d'un sens caché derrière les symptômes, 1994.

, une inter-corporéité et d'une intersubjectivité à laquelle l'enfant autiste doit, autant que faire se peut, advenir. Lors du contact avec les objets-médias, les objets-thérapeutes, le cadre lui-même, les agonies primitives de ces enfants referont surface. Pour que leur système défensif n'en soit pas excédé, la qualité de la présence des thérapeutes est capitale : ni trop passive, ni trop active ; juste vivante. (Alvarez, 1992), Notre travail d'analystes avec des enfants autistes nous invite de nous engager dans les sentier primaires, ardus et non balisés d', 2009.

, Piaget (1947) pensait que le rythme caractérise « les fonctionnements qui sont au point de jonction de la vie organique et de la vie mentale ». La présence-absence de l'objet prend le relais des éprouvés in utero, imprégnés de la perception des rythmes maternels, Le nourrisson est apte à distinguer les rythmes et surtout les différentiations rythmiques, 2002.

, Celui-ci y répond en miroir par des vocalisations accompagnées de battement des bras. La maman répond à son tour en inventant de nouvelles formes : elle peut balancer légèrement la tête au même rythme. Les deux protagonistes ne se copient pas l'un l'autre. Ils contribuent au dialogue, utilisant de nouveaux moyens. Cela n'est pas une simple imitation. C'est une concordance. On imite une forme, mais on s'accorde affectivement. Comme si une règle dictait le déploiement de la capacité d'invention et d'improvisation de chacun, produit des vocalisations fluctuantes en intensité et en rythme

, La qualité de la relation d'accordage déterminera le niveau ultérieur de l'apparentement intersubjectif, de la capacité à être avec, à partager. La transmodalité et l'accordage affectif de Stern s'éclairent à mon sens de façon intéressante par les notions freudiennes de séduction, d'étayage et de pulsion. La scène décrite de jeu joyeux est évidemment une scène de séduction, où les signifiants énigmatiques sont menés bon train (Laplanche, 1987). S'appuyer sur ; se prêter de modèle ; reprendre et reformuler, sont les trois dimensions de l'étayage, que R. Kaës (1984) a mis en évidence, et qu'on retrouve à plusieurs niveaux dans les descriptions de Stern. Du point de vue économique, la pulsion ne façonne pas uniquement les objets internes. Comme Roussillon (2004b) le propose, la pulsion est dotée d'une fonction messagère. Son orientation relationnelle appelle, sollicite et convoque l'objet externe. Dans sa poussée vers l'objet maternel, le nourrisson ne cherche pas seulement le sens de ses propres affects, tels qu'ils se reflètent sur le visage de la mère, mais il l'interroge et l'interpelle sur les affects, les désirs et les intentions qu'elle a pour lui, Le nourrisson non seulement transforme les rythmes vocaux entendus en rythmes gestuels, les mélodies maternelles en chorégraphie (perception transmodale), mais il le fait dans l'ambiance ludique partagée avec sa mère. Stern, 1987.

C. Trevarthen, Une préconception de l'autre aurait sans doute dit W. Bion. Ce que les cognitivistes appellent la lecture de l'esprit est ce qui permet d'attribuer, de reconnaître, d'ajuster et de modifier les pensées, les sentiments et les intentions de l'un à l'égard de l'autre. Souvenonsnous de Freud (1912) lorsqu'il soutient que l'homme possède dans son inconscient un appareil qui lui permet d'interpréter les réactions d'autrui, Fonagy et coll, 1979.

M. Transmodale and . Intersubjective, Elle crée des fantasmes qui ont pour point d'origine le corps et ses fonctions. Grâce à ce processus combinatoire, de nouvelles combinaisons produisent des sens nouveaux, ainsi que des perceptions sensorielles originales, pour la satisfaction de notre appétit de savoir et le plaisir de nos sens 172 . De plus, lorsque le fantasme bascule dans le registre du délire, la métaphore perd son sens symbolique ; c'est du cru, sinon du cruel : le patient psychotique qui croit ne plus avoir de tête, parce qu'une femme la lui a fait perdre ; l'enfant autiste terrifié à l'idée de 172. « Tous les hommes ont un désir naturel de savoir, comme le témoigne l'ardeur avec laquelle on recherche les connaissances qui s'acquièrent par les sens, vol.1, p.1, 1980.

, perdre la main quand on la lui demande. « Pourquoi un coup de main, c'est autre chose qu'un coup de poing » m'a demandé un jour un adolescent autiste

, La métaphore nous renvoie encore à la Poétique, où elle est définie comme transfert (21, 6), qui tire sa légitimité du social (22) : La vertu de l'élocution, c'est d'être claire sans être plate [modeste]? Elle est somptueuse

J. , Mais si l'on employait l'ensemble de cela, il y aurait énigme ou barbarisme Aristote écrit ????????? (privé), ce qui, dans sa première acception, est l'individu privé et non public, celui qui ne participe pas aux communs de la polis. L'idiotie en tire son origine. Il renvoie aussi à ce qui n'est pas professionnel, qui n'est pas fait suivant les règles de l'art (lege artis). Lorsque Socrate interpelle un de ses disciples pour son corps non entraîné

. Pour, Quant au « terme étranger » et à l'énigme, je pense encore à Stern. La proposition par l'adulte d'un nouveau mot, jouet ou jeu, introduit de fait un déséquilibre à la manière d'être-ensemble. Le jeune enfant fait quotidiennement l'expérience de la rencontre avec le nouveau, l'étrange, l'étranger. La nouveauté est reconnue explicitement par l'adulte dans la surprise joyeuse. C'est ce qui

. L'enfant and . Tout-en-prenant-plaisir-À-jouer-À-servir-le-thé-À-sa-maman, Laznik (1995) décrit cela comme troisième temps dans le développement de la pulsion scopique : regarder -se regarder -se faire regarder, comme de la pulsion invocante : appeler -s'appeler-se faire appeler. Ce troisième temps de se prêter au regard et à l'appel de l'autre est défectueux chez l'enfant autiste. Son retrait affectif s'installe au fur à mesure du processus autistisant (Hochmann, 1990)

, Au contraire, l'identification adhésive, l'absence du sens de la profondeur, la non-intégration des clivages corporels (Haag, 2000) ; la non-régulation du seuil d'excitabilité en rapport avec le dysfonctionnement de la régulation affective, L'objet primaire ne remplit pas sa fonction de contenant ni d'attracteur

, De même, la Psychologie développementale cognitive montre qu'un nombre d'indices relationnels souffrent chez le nourrisson en danger autistique : l'attention conjointe (Bruner), rechercher -regarder -partager (Trevarthen), pointage protodéclaratif RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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