, Georges est ouvrier menuisier, vit chez ses parents, et est majeur
, Jeanne est sans profession, domiciliée à St Christophe le Larris, et est mineure
, Henri Monteil (son oncle?), propriétaire demeurant à St Christophe le Larris. (Nommé par conseil de famille sous présidence du juge de paix du canton de St Vallier le 18 mars 1926) et
, Ont 7 enfants: Gilbert, ébéniste (27/08/30)
,
,
,
,
, Geneviève Marie
,
, , p.préparatrice
, son frère) employé au P.L.M. et marié à Mme Bonneton Eugénie, la part d'héritage qui lui revient de ses parents
, 339 et 340 section A) -un fond de terre et bois, quartier de la plaine de Lachas = 26 ares, -un tènement d'immeubles situé à La Motte de Galaure, quartier du village: bâtiment d'habitation en mauvais état, petite basse-cour, puits et terre labourable = 18 ares, vol.336, 1937.
, Georges devient secrétaire administratif des mutuelles agricoles et S.A.M.D.A. (article de journal date? Nom?)
, Le couple conserve un droit d'habitation et d'utilisation du jardin jusqu'à leur décès. 1977 : Georges cesse son travail pour mutuelles agricoles. (article de journal date
, H: ouais les pompes funèbres...parce que tu sais quand on, quand on avait un décès on portait les
, L: oui H: Elle faisait tout ça tu vois, elle faisait ça. Heu
, L: donc elle vendait des chapeaux
avec des voiles noirs tu vois, on portait le deuil à ce moment-là. Tu comprends toutes les dames elles se mettaient en noir, tu vois ,
,
, Tu te souviens des noms des grossistes, des noms des fournisseurs
Elle en avait quatre fournisseurs je crois, où il y avait vraiment de ,
, Et puis qu'est ce qui faut te dire encore? L: Est-ce que à ce moment-là il avait le, Pour les chapeaux? H: oui oui là là, pour les fils, tout ce qui était fils, tout ce qui était marchandise pour faire les chapeaux
, L: C'était pas dès le départ? H: Non! Ah non
, Et puis alors ce qu'y a c'est que... je sais pas, je sais pas...je sais pas à quel moment les pompes funèbres ils l'ont commencé en même temps? Pose la question à Gilbert ou Jean-Paul s'ils se rappellent
, Tu souviens quel type de clientèle il y avait dans le magasin? H: ouh la campagne hein. Des gens..des gens...de la campagne là...oh oui oui oui, la clientèle bon. Il y avait des gens de la campagne
, L: Il me semblait que les femmes qui achetaient beaucoup de chapeaux, qui revenaient souvent, c'était des femmes qui avaient de l'argent...enfin...qu'il y avait différentes catégories sociales qui venaient dans le magasin
, Et puis alors y avait ma grand-mère qui faisait des robes aussi. La grand-mère elle était couturière elle alors. Elle était pas, elle faisait pas les chapeaux, Donc il n'y avait pas que des campagnards? H: Non...y en avait
la maman avait son magasin, et la grandmère elle travaillait chez elle. Elle avait pas de magasin, elle tu vois elle cousait, elle travaillait chez elle. Alors les..les...clientes apportaient leurs fournitures, tu vois tout ce qui était fournitures: tissus tu vois? Voilà...C'était ma grand-mère à moi. Ma grand-mère paternelle. L: Elle a toujours vécue au village? H: A mais elle a toujours vécue là-bas oui,oui ,
,
, Je me souviens plus le nom de ce village, après ils étaient venus à Claveyson, L: C'est lui qui est venu s'installer à la Motte? 10 min H: Alors non! Son...père...ils étaient là-haut dans l'Isère
, Mon arrière-grand-père avait appris son métier chez un oncle qu'on appelait...il avait un surnom...Freluche...parce que Freluche en patois c'est copeau, L: Il était menuisier aussi? H: Il était menuisier
, Je sais qu'il avait du...qu'il avait rendu service...au châtelain là mais...alors là quel service...je peux pas te dire. Y'avait donné un petit bout de terrain làbas...ben tu vois après il revenu à mon oncle de Vienne, puis mon oncle de Vienne me l'a remis à moi, Tu sais ce que c'était ce service? H: Ouuuh alors là j'ai jamais su
, On y a planté des peupliers...mais c'est pas grand...non m'enfin bon, Et maintenant il passe quatre pipelines dessus
, Mon grand-père, a appris son métier de menuisier là chez...un oncle où est Coste, tu vois où il est Coste à la Motte non? À côté? Vers le carrefour là-bas, L: Ils ont habitaient sur ce terrain? H: Alors après mon arrière-grand-père...alors là-bas
Alors après il a acheté où était en face maintenant ,
il l'avait acheté à heu...mon grand-père l'avait acheté tout de suite après la guerre. La maison de ta maman, où elle est née, ou Geneviève est née. Voilà. Il l'avait achetée cette maison après-guerre là ,
, juste à côté de Marie-Hélène là, le garage, la garage. L'atelier il est là. L'atelier était là. Et puis après, alors après ils ont construit le, l'atelier juste à côté de la maison là. L: Il y avait quoi dans la partie où vivait Jeanne? H: Il y avait la maison de mes parents, où est née Geneviève, Donc il n'y avait pas encore l'atelier? H: Ah ben l'atelier était à côté, le local qui était à côté du logement, de Geneviève là
, L: Donc ils ont tout acheté d'un coup? H: A mais le grand-père oui oui oui, ton arrière-grand-père a tout oui oui oui, oui oui. L: L'atelier sur la place
Ils l'ont construit après quand heu. Le...quand heu mon...papa s'est mis à travailler avec le grand-père. Ou peut-être pas bien au même moment ,
, L: Donc mon grand-père il a fait son apprentissage à la Motte aussi avec son père? H: Oui. J'ai jamais entendu dire qu'il s'était déplacé. Par contre, mon grand-père, ton arrièregrand-père à toi
, Il allait de patron en patron pour apprendre son métier tu vois avec la caisse, il partait avec la caisse à outils, machins, il passait et il disait « ah ouais patron vous avez pas du travail pour moi? » et il y restait 8 jours, 15 jours tu vois? Mais il faisait pas parti des compagnons, L: Il était compagnon? H: heu pas compagnon
mais il faisait pas parti des compagnons, je crois pas ,
, Et tu sais comment il a rencontré mémé? H: Bon alors..hé ben, elle est née à la Motte, Jeanne, et son papa est mort à la guerre
, A la guerre de 14 et sa maman est morte de la fièvre espagnole et elle a été élevée au Larris, chez une tante au Larris, et il l'a rencontrée donc
, Mais entre le Larris et...est-ce qu'elle a fait autre chose, je sais pas. Elle était chez...heu...à je vois bien la maison...juste avant de traverser le pont, là à Tain. La maison y est encore mais bon heu, L: Elle y est restée jusqu'à quel âge au Larris? H: Elle travaillait à Thain, elle avait été placée dans une famille à Thain
Enfin le bâtiment existe encore, de l'autre côté de l'hôtel de ville ,
, Alors comment elle a appris son métier? H: ...de chapeaux? Alors ça je sais pas, Tu vois on discutais pas de ça, on posait pas assez de
, H: Moi je crois que ça a été une histoire commerciale. Ça s'est arrêté petit à petit tu vois. Petit à petit il s'est monté des maisons
, les années 60 peut-être par là. Par ce que je sais que quand j'avais, avant l'armée je sais qu'il y avait encore le corbillard. Entre 15 et 20ans il y avait le corbillard à la Motte oui oui oui, oh oui. J'avais entre 15 et 20 il y avait le corbillard à la Motte. Ça faisait les années 50, L: C'était quand ça? H: Tu comprends c'est venu petit à petit alors pour te dire, vol.55
, L: Pendant la guerre il y a eu plus de travail? En 39-45? H: Ah ben, ceux qui mort à la guerre
, Et pourtant sur les tombes dans les cimetières on voit bien, oui « mort à la guerre », ceux qui pouvaient les ramenaient ils les ramenaient. Tu sais moi je suis né en 38, on posait de questions comme ça à ce moment-là hein! Le père de ma mère, ton arrière-grand-père maternel, il est mort au chemin des dames, dans la grande bataille du chemin des dames. Et il a une tombe là-haut et un numéro de tombe, L: Mais c'était 14-18 ca! H: En 39, 45 les gens ils les ramenaient pas tellement, il y avait des cimetières
Ah ben je sais qu'elle avait un numéro mais est-ce que le numéro était sur la croix? Parc ce que tu sais dans les tombes des militaires, il y avait des croix sur les tombes ,
, Vous faisiez combien de cercueil par mois à peu près? H: J'en sais rien. C'était pas régulier ma pauvre! Et sur la fin on les faisait plus, on les achetait et on les revendait. L: C'était en quelle année? H:Après les années 50
, Gilbert lui il se rappellera peut être mieux, puisque lui il recevait les représentants
, Et au niveau de la menuiserie vous faisiez des meubles pour les ménages? Comment était les meubles? Source : 6M 367, 6M467, 6M437, 6M293, 2W799 Listes de recensements des quatre communes
, Comme nous l'avons vu, ces numéros servaient probablement d'inspiration à Jeanne pour confectionner ses chapeaux ou choisir ses articles de mercerie. Elle était probablement abonnée à ces revues puisque certains numéros se suivent. Ils comportent tous de nombreuses illustrations en couleurs et en noir et blanc de femmes portant des tenues vestimentaires dans l'air du temps. Vraisemblablement, Jeanne devait plus les utiliser comme modèles et ne pas attacher beaucoup d'importance aux autres articles : cuisine, jardinage, tricotage etc. Sont visibles des extraits du Petit Echo de la Mode, Mon ouvrage, et « La véritable mode française, vol.3, 1938.
, Auteur des photographies: Lucile Peytavin, le 13 mars 2011 à Lyon
, Auteur des photographies : Lucile Peytavin, le 20 août 2011 à La Motte-de-Galaure
, La dernière date du début du XIXe siècle puisque le train qui longe la vallée de La Galaure et en circulation. Il a fonctionné de 1893 à 1936. Sur la photographie au-dessus, on voit que la gare Actes notariés Carnet parcellaire de Monteil Eloi, Les photographies précedentes nous montre La Motte-de Galaure à différents moments, 1914.
, Famille Thivolle Maison d'enfance de Jeanne Thivolle
Elle a été achetée par son père, Eloi Monteil le 1 er mai 1903. Elles a été construite en 1881 et est située en bordure du chemin de l'église. Jeanne en a hérité à la mort de sa mère en 1918. Elle a été rénovée dans les années 1990 et est désormais habiter par Jean-Paul Thivolle ,
, Auteur des photographies : Lucile Peytavin, le 20 août 2011 à La Motte-de-Galaure Article du Dauphiné Libéré, remise du prix Nestlé à M
, , 1962.
, Delhome, Coopérative "la ménagère
, Accoucheuses Mme Nivon et Melle Thivard Mmes Modrin, Reynaud 1928 Hauterives
, Accoucheuses Mme Nivon et Melle Thivard Mmes Modrin, Reynaud 1936 Hauterives, 1939.
Mme Pangon et Duret 1951-52 Hauterives La Motte-de-Galaure Saint-Uze Cafés-restaurants A. Vassy tel 9, Bocon tel 12 , Joud, Brun et , Brunet tel. 8, Doreys P. tel 14 ,
, , 1936.
Et une fois que votre mère a repris le café, sa belle-mère s'est arrêtée, est-ce que son ,
, Non, ils étaient à la retraite
Et comment étaient organisés les journées de travail de vos parents ? ,
Ils faisaient 10:00/11:00 par jour. Ma mère elle tenait le café, elle s'occupait de nous, du ménage et puis en plus elle avait le dépôt des colis des chemins de fers départementaux ,
Comment ça se passait ça ? ,
C'est-à-dire qu'autrefois il y avait eu des lignes de chemins de fer. Donc ma mère avait pris la suite des trains c'est-à-dire qu'il y avait un car de la vallée qui faisait ,
Donc ils avaient une correspondance ici, et ma mère s'occupait des colis en provenance de Romans ou de Saint-Vallier ou de? L.P. : Et après les gens venaient les chercher ? ,
Non, non, elle ne livrait pas, c'était un dépôt ,
Et vos parents ont eu combien d'enfants ? A. V ,
Et ils se sont jamais arrêté de travaillé pour vous élever ? ,
, Non, ça existait pas ça ! Vous savez on a travaillé dans une bonne période
Donc vos parents ils ont toujours eu du travail, il n'y a pas eu de moments plus difficiles que d'autres ? ,
Après la guerre il y avait toujours du boulot ,
Et il y avait de la concurrence dans le village ? ,
Et les cafés moi, quand j'étais petit, il y en avait une douzaine ,
Et votre père en plus de la réparation, est-ce qu'il vendait aussi du neuf ? A, Oui on était agent Renaud mais on vendait aussi beaucoup de Peugeot ,
Et est-ce qu'ils avaient d'autres activités en dehors de celles que nous avons évoquées ? ,
Mon père était pompier ,
Et est-ce qu'ils étaient impliqués d'une autre façon dans la vie du village ? ,
Ah mon père il a été membre de la fanfare et puis il a participé à la répartition des impôts, à la commission des impôts. C'était quand ils décidaient des augmentations des impôts, les agents de Hauterives, signalent aux agents des impôts : ils connaissent les gens, ils connaissent? Ma mère, elle, a fait partie du conseil d'administration de la mutuelle Hauterivoise pendant 25/30ans, par-là : des années 50 à 75/76. Elle a été membre de la Croix-Rouge aussi. Elle était avec une dame qui s'occupait de la caisse locale, de la commission locale de la Croix-Rouge qui aidait un groupe de prisonniers de guerre, elle chantait, elle chantait des opérettes parce qu'elle a fait ses études à Romans et elle jouait du violon, elle chantait sur scène. C'était pendant la guerre ,
Mais en fait votre maman elle n'était pas originaire de Hauterives ? 10 min A. V. : Si, si son papa habitait ici ,
, Mais elle a pas enseigné hein, puisqu'elle s'est mariée. Elle a aussi un diplôme d'inspecteur des postes et elle n'a pas exercé non plus
Et là ils ont travaillé combien de temps alors ? ,
Et bien c'est compliqué puisque en 1939 ils prennent le bistro ici, mais en 1952 on a acheté l'hôtel, l'hôtel qui est en face de l'église là. Donc on a fermé en 1964, elle revenue travaillé ici, 1964. ,
Et pourquoi ils ont changé d'établissement ? ,
Parce que ma mère aimait ça ,
, Ca a bien marché mais ils l'ont revendu pour des raisons de santé. Mon père il a arrêté le garage en? j'ai pris la relève en janvier 1962
Est-ce qu'il y avait des employés qui travaillaient avec vos parents ? ,
A l'hôtel oui, il y avait deux employés en permanence ,
Il y avait de la restauration ? 15 min A. V. : Oui, oui bien sûr ! C'était ma mère qui faisait la cuisine ,
Et votre père, il aidait votre mère ? ,
Oui mais c'était compliqué parce qu'il y a eu la guerre. Ils se sont marié en janvier 1939 et en août/septembre il est parti pour deux ans et ma mère a pris un ouvrier en attendant que mon père revienne quoi ,
D'accord, et avec votre frère vous avez reçu quelle éducation ? ,
Donc il a terminé ingénieur en fin de carrière. Moi j'ai eu mon brevet professionnel à Romans ,
, Je crois qu'il y a fait deux ou trois ans après il est parti en apprentissage avant d'avoir son CAP, Tournon, il a fait ses études au lycée Triboulet à Romans
Et vos parents pour leur café ils se réapprovisionnaient comment ? ,
Oui mais c'était des représentants qui passaient : chaque maison avait un représentant. Alors c'était drôle parce qu'il y avait un représentant pour Martini, un représentant pour Pernod, chaque maison avait son représentant. C'est comme pour le garage, chaque représentant vendait sa marque de pièce de voiture : Good Year ,
Et votre mère, elle n'était pas impliquée dans la vie de la commune ? ,
Non, non, elle tenait l'hôtel, le restaurant, voilà ,
Et l'hôtel, il pouvait accueillir combien de personnes ? ,
Eh bien, il y avait 11 chambres, donc en moyenne une vingtaine de personnes. L'hôtel était surtout rempli les deux mois d'été ,
Est-ce que le palais Idéal jouait déjà un rôle dans cette affluence ? ,
était pas?il était presque considéré comme un tas de cailloux. C'était privé quoi, mais non, il n'y avait pas de visiteurs. Il y eu un gérant et après c'est la commune? L.P. : Et lorsque vos parents travaillaient, étaient-ils libres de prendre chacun leurs décisions de leur côté ? 20 min A. V. : C'est-à-dire, qu'à cette époque-là c, Non, non, 1952. ,
, Après elle était relativement libre, mais pour la gestion de l'hôtel? mais ils étaient ensemble pour gérer hein. C'était une couple assez libre, ma mère faisait ce qu'elle voulait, elle avait sa voiture? mais pour l'hôtel, pour les grandes décisions si on peut dire
Et vous savez en quelle année elle a eu sa voiture ? A. V. : Ça devait être en 1954 par-là ,
Et en ce qui vous concerne, vous viviez où ? Et est-ce qu'il y eu des travaux de modernisation qui ont été fait ? ,
Moi je vivais à l'hôtel ,
, Et on avait une chambre pour nous, mes parents habitaient le premier étage : la première chambre en haut de l'escalier et nous on
Et donc vous et vos frères avez-vous aidé vos parents ? ,
A cette époque on aidait toujours les parents, mes frères faisaient leurs études ils étaient pas là souvent donc c'est moi qui aidait le plus avec mon deuxième frère, Mais on savait que si on aidait beaucoup à la maison et ben de temps en temps on avait en récompense un petit billet ,
, Mais moi je travaillais avec mon père mais après mes heures de travail j'aidais mes parents
Et vous avez commencé à travailler avec votre père à quel âge ? ,
Pourquoi c'est vous qui avez repris l'entreprise ? ,
et puis c'était comme ça « tu fais des études ou tu apprends un métier », et puis comme j'étais toujours fourré avec mon père quand j'étais petit, moi la mécanique? alors j'ai fait mon apprentissage avec lui et j'avais des cours aussi plusieurs fois par semaine à, Ben déjà les études ça m'intéressait pas trop ,
Est-ce qu'il y a des travaux de modernisation qui ont été réalisés dans le café ou le garage ? ,
, Non pas trop non
Et comment s'est passé la reprise pour vous du garage de votre père ? 25 min A. V. : Mon père a arrêté en 1962. Moi j'ai travaillé avec lui de 1955 à 1959 puis de jusqu'en 1973 j'ai géré le garage et je me suis mis à mon compte en 1973, 1999. ,
Et pour vous c'est pareil, vous avez toujours eu assez de travail ? ,
Il y a des familles que mon père a eu que moi j'ai continué à voir. A cette époque ils faisaient confiance donc ils ne changeaient pas, pas comme maintenant. Et souvent ils achetaient leur voiture chez leur garagiste, ils me demandaient un modèle et moi je prenais contact avec la concession et le représentant venait avec la voiture, Oui, oui, disons qu'on était trois garagistes et qu'on avait chacun nos clients ,
Votre clientèle, elle venait d'où ? ,
, Bon disons que nous ici on est un village au centre alors ça va
,
Arset : recueilli le 28 février à son domicile à Saint-Uze. Durée : 55 min L.P. : Comment votre famille en est-elle venue à tenir ce café ? ,
Et bien au début du siècle puisque mon grand-père Portallier, qui faisait 172 kilos à une période? on l'appelait Pachy par rapport au pachyderme. Mais il était bel homme parce qu'il faisait presque 2 m de haut donc ça? mais on était habitué. Donc mon grand-père et ma grand-mère ont repris ce café en 1934 ,
, Donc sur la création du café je peux pas vous dire, mais ce que je peux vous dire c'est que depuis le début du siècle il est dans la famille. C'était la mère de ce grand-père qui avait perdu un fils à la guerre et qui a perdu son café très tôt qui tenait ce café. Mais ça vivotait? si vous voulez il n'y avait pas de patron alors elle a voulu que son fils reprenne en 1934. Avec ma grand-mère il était parti à Lyon, mon grand-père a fait des études de dessinateurs et alors ils sont rentrés en 1934 et comme ils venaient de la ville ils ont modernisé, ça avait marqué, 1990.
, Et c'est un café qui a toujours était en avance sur les autres quoi. Par exemple ils avaient un joli comptoir, à l'époque il y en avait pas beaucoup. C'était tout ce qu'il y avait de moderne : ils avaient mis des néons en forme de cercle, dans les années 50 c'était quelque chose ! Et puis l'état des lieux, c'était un café qui était repeint tous les sept ou huit ans. C'était joli. Je me souviens au début des années 60 ils avaient même osé faire des murs parmes et rouges en bas. Alors ils se faisaient traiter de Picasso mais c'était joli. Et puis ma grand-mère, comme mon grand-père, Je reviens un peu en arrière : comme ils avaient vécu en ville ils étaient un petit peu à la mode disons
, Quand il y avait un apéro de la commune, des pompiers ou un mariage c'était souvent chez eux. Et j'ajoute qu'ils en étaient très fiers. Ils ne sont pas venus à Saint-Uze par dépits pour reprendre le café de la mère mais ils aimaient vraiment ce qu'ils faisaient
Alors pourquoi est-il parti à Lyon ? ,
Parce que mon arrière-grand-mère ne voulait pas laisser la place au café. Et il était parti à Lyon parce qu'il avait fait des études à Vienne de dessinateur et ma grand-mère ,
En fait elle a vendu son fonds de commerce ? ,
Et puis je peux vous dire qu'elle était autoritaire : le dimanche ma soeur qui venait de Grenoble servait aussi : il y avait donc les deux serveuses, ma soeur, ma grand-mère et ma mère qui faisait le repas. Donc on y mangeait le dimanche : mais on faisait pas de restauration hein, elle faisait le diner pour nous. Et on y mangeait tous ensemble. Mon père qui travaillait à la sécu, le bistrot de l'a jamais intéressé, Oui en 1974 et en quinze ans c'est devenu un café sale et mal fréquenté ,
Et comment se passait la répartition du travail entre vos grands-parents ? ,
Ma grand-mère était plus tournée vers son commerce, elle était pas femme d'intérieur ,
, Mais lui s'occupait de la cave parce qu'à l'époque il achetait des vins en Ardèche et il était bon. Ils ont toujours servi du vin qu'on tirait. Il était très très maniaque sur la tenue de sa cave. Et c'était du boulot. C'était une café hyper propre, les verres brillaient?Ca quand même, Ce qui comptait c'était d'être coquète l'après-midi derrière son bar
Ils ont eu combien d'enfants ? ,
Alors mon père, Georges, était le fils de ma grand-mère, son fils unique et mon grand-père l'a toujours considéré comme son fils. C'était un homme juste, il était intelligent et lucide : il se mettait jamais en colère ,
, Ma grand-mère était née à Saint-Uze dans une famille qui tenait un établissement qui faisait pension, repas, café et ma grand-mère venait de cette famille qui tenait un café
Quand vous me parliez ne modernité, cela concernait-il autre chose que la décoration ? 20 min Mr A. : Oui ils ont acheté des frigos et ils ont eu une des premières salles-de-bain de Saint-Uze, une des premières télés et puis une télé couleur, pareil pour le téléphone. C'était des gens en avance. Moi je pense que c'est parce qu'ils avaient vécus en ville ,
Et quelle éducation ont-ils donné à leur fils ? ,
Mon père est allé à l'école à Romans, il a eu le brevet supérieur ,
Et ils ne l'ont pas poussé à reprendre le café ? ,
Et puis il avait une bonne place à la sécurité sociale, il était fonctionnaire quoi. Je suis pas sûre qu'il aurait eu la patience. Parce que ce que j'ajoute, c'est que mon grand-père ne buvait pas ,
Est-ce qu'ils avaient d'autres activités ? ,
Il y a eu la période du Front Populaire, du Cartel des gauches etc. Mais mon grand-père a dû commencer à s'engager après la guerre mais c'est difficile de comparer puisque c'est pas?il y avait deux bords quoi. Et au début quand ils ont pris le café en 1934 il y avait un salon de coiffure à côté, le café était coupé en deux et il coupait les cheveux mais il l'a pas fait longtemps, Non, non. Mon grand-père bon politiquement il était à gauche ,
Comment votre grand-père a-t-il appris à couper les cheveux ? ,
Et après c'est mon père qui a pris le salon de coiffure en face. Avant de travailler à la Sécu. Il l'a tenu assez longtemps. Mon père était quelqu'un d'autodidacte, il s'intéressait aux livres alors à l'époque il avait passé un concours dans les années 50, Il a pas fait d'apprentissage. Mais les coupes étaient simples ,
Et comment s'organisait leur vie quotidienne ? ,
Mon grand-père ne descendait que vers 10h du matin mais par contre il se couchait à 1h ou 2h. La café était ouvert jusqu'à minuit. Bon samedi il y avait un cinéma à Saint-Uze, alors il attendait la sortie du cinéma. Plein de gens venaient boire un grog en sortant du cinéma. Alors là le soir c'était plus mon grand-père mais vu sa corpulence il servait peu à table. La plus active physiquement c'était ma grandmère. Ah oui et ils étaient toujours dérangés pour un timbre-poste pour?ah oui parce qu'ils avaient le tabac aussi. C'était un café-tabac, Alors ma grand-mère était du soir mais elle était levée à 7h. Le café ouvrait à 8h parce qu'à l'époque ils ne buvaient pas autant de café ,
Donc ils mangeaient sur place ? ,
Et le samedi les gens qui avaient pas la télé venaient la regarder. Je me souviens ils l'ont installée en 1959. Elle était en noir et blanc bien sûr. Ça devait être la deux ou troisième à Saint-Uze ,
Avaient-ils un potager, produisaient-ils eux-mêmes leur nourriture ? Mr A. : Non, non ils achetaient tout. Derrière ils avaient une jolie paire de jeux de boules. Ils étaient impeccables : le grand-père était maniaque, il l'arrosait une heure avant pour qu'il n'y est pas de poussière l'été. Il fallait bien boucher les trous ,
, Quand j'étais petit je pouvais pas y marcher sans avoir la permission. Et les boulistes aimaient ça !
Et comment se passait la gestion, les prises de décisions entre vos grands-parents ? ,
Et j'ai oublié de vous dire : en 1934 à la reprise, mon arrière-grand-mère n'était pas morte, elle est morte que 10 ans plus tard. Alors là il avait belle-mère et belle-fille et il y a eu des conflits ! Pour ma grand-mère c'était le café à l'ancienne et elle trouvait sa belle-fille trop moderne. Mais bon?Quand la grand-mère est morte en 1956, ça a bien arrangé les choses. Et une des qualités de mon grand-père, il a toujours fait le pacificateur. Il aimait beaucoup sa mère, Ils étaient bien complémentaires ils s'entendaient sur tout ,
Et le tabac quand est-ce qu'ils l'ont eu ? ,
Quand mon grand-père est mort en 1965, ma grand-mère a bien tenu le café mais on lui avait retiré le bureau de tabac sous prétexte que c'était mon L ,
Oui il est toujours dans la famille ,
, recueilli le 12 décembre 2011 à son domicile à La Motte-de-Galaure. Durée : 46 min L.P. : Vous pouvez me parler du métier de vos parents
Et bien mon père, il était commerçant, d'ailleurs avec ma grand-mère ils ont tenu un café-restaurant. Ma grand-mère faisait restaurant au début. Et puis il y avait le café quoi ,
, Il réapprovisionnait les cafés de la vallée : il allait à Hauterives, à Saint-Donat, à Saint
Il avait une cannèterie, il avait un gros camion ,
Le café-restaurant était situé où dans le village ? ,
Il était sur la route d'en bas ,
Votre famille a travaillé pendant combien de temps à la tête de ce café ? ,
Oh, quand c'était le restaurant je n'étais pas née. Mais pour le café oui. Mais il y avait des représentants qui venaient coucher ,
Et il a fermé en quelle année ? ,
Et bien après ma grand-mère c'était mon père, après mon père c'était mon frère. Ça s'est toujours suivi. Ca toujours était la maison « Langlois » quoi. Mais le restaurant je me souviens pas hein ,
Et votre père participait au travail du café ? ,
Et ma grandmère et ma mère elles tenaient le bistro. Ca travaillait, c'est pas comme maintenant hein ,
Mais ma mère aussi aidait mon père : on avait une petite usine : on avait la laveuse, la tireuse, le pasteurisateur? on avait tout ! On recevait la bière en grand fûts et on la mettait en cannettes. Et ma mère mais même moi, j'ai aidé là-bas ! Il avait même embauché quelqu'un. Un gars de Saint-Uze que ma grand-mère connaissait bien, il a travaillé chez mes parents ! Et puis après c'est un autre qui est venu, ils en buvaient des pots, des pots de vin ,
Et vous avez combien de frères et soeurs ? ,
J'avais 2 frères mais il ne m'en reste qu'un. Jean-Pierre il est décédé à 62ans ,
Vous êtes née en quelle année ? ,
Le 30 mai 1927. A La Motte. Ben à ce moment-là on accouchait à la Motte hein ! Moi aussi j'ai accouché de mes deux filles ici. A l'époque la sage-femme c'était Mme Méroux ,
Alors dans votre café toute votre famille travaillait ? ,
C'était une entreprise familiale, tout le monde mettait la main à la pâte ,
Et quelle éducation avez-vous reçue ? ,
Et bien j'allais à l'école jusqu'à 16 ans. J'ai passé mon brevet et puis j'ai arrêté. Et après j'aidais mes parents. A ce moment-là on aidait tous nos parents. Jusqu'à 20 ans quand je me suis mariée ,
Comment vous parents conciliaient-ils leur vie de famille avec tout leur travail ? ,
Et bien ça marchait bien, la vie de famille ça marchait bien, le travail aussi : ça allait tout ensemble. On était content, tout le monde travaillait dans la même entreprise ,
Et est-ce qu'il y avait des horaires ? ,
Le dimanche aussi ! On fermait jamais, jamais ! Pas un jour. Maintenant ils prennent des vacances?c'est pas du tout pareil. Et on fermait tard le soir et il faisait le coiffeur aussi. Les gens venaient se faire raser et couper les cheveux à ce moment-là le dimanche matin. Et puis le mercredi et le samedi on se couchait des fois à 1h ou 2h du matin, Oh non, le bistro n'était jamais fermé ,
Et vous vous souvenez d'où venaient leurs produits ? S'ils avaient des fournisseurs ? ,
Ah oui ils avaient des fournisseurs, je sais pas tous les combiens ils passaient, peut-être tous les mois j'en sais rien ! Mais ils passaient souvent ! Dans les cafés il y a toujours des fournisseurs ! ,
Il y avait d'autres cafés ouverts en ce temps-là ? ,
Hou ! Il y en avait je sais pas combien et tout le monde travaillait ! 5 ou 6 ! Et maintenant il y en a plus qu'un et ils ont du mal. On vendait du vin mais il y avait des pastis, de l'absinthe?ma grand-mère en servait sur un sucre dans une fourchette percée ,
Et pourquoi ils ont arrêté la restauration ? ,
Ah je sais pas, c'était ma grand-mère paternelle mais mon grand-père il est mort à 60 ans et elle ,
Ils ont modernisé leur établissement ? ,
Non, il est toujours resté pareil ! Il y avait une grande salle?mais ceux qui ont acheté ils ont rien changé. C'est une grande maison ! Moi je pouvais pas continuer à entretenir tout ça, c'est trop grand ! ,
Vous avez fait quoi une fois mariée ? ,
Mon mari il était agriculteur et moi j'ai fait 9 ans de restauration après. J'ai commencé en provisoire pour arranger quelqu'un et puis j'y suis resté 9 ans. A Châteauneuf, c'est un grand restaurant? L ,
Houlà oui ! C'est bien le terme ! C'est venu progressivement après la guerre? ,
Qu'est-ce qu'ils venaient chercher au café ? ,
Et bien quand mon père faisait coiffeur : les gens se rasez pas?mais la clientèle des bars et des restaurant? ,
Et les représentants qui s'arrêtaient pour dormir parfois?Nous on appelait ça « voyageurs »? Et mon père s'occupait aussi de la mutuelle, c'est lui qui a fondé la mutuelle à la Motte. C'était pas la mutuelle agricole, c'est une mutuelle de maladie quoi, Et c'était une clientèle très locale ? 20 ,
Il a fait ça combien de temps ? ,
Je sais pas mais très longtemps ! Je sais qu'au début j'étais mariée quand il l'a montée et il était venu me voir pour qu'on se mette à la mutuelle quoi. Il râlait jamais : il était dérangé à toutes les heures mais jamais il disait rien. Et puis à ce moment-là, la retraite c'était pas automatique alors ils venaient tous trouver mon père pour faire des papiers, des calculs ,
Et concrètement, le travail de votre père consistait en quoi ? ,
Et la bière c'était pour les bistrots. Mais à Saint-Donas à ce moment-là, il y avait 32 bistrots et il en livrait 31 !!! Il y en qu'un qu'il ne livrait pas. Mais les gens qui tenaient les bistrots ils avaient tous des activités annexes : à la Motte le père Rignol il travaillait à la laiterie ,
Et après c'est votre frère qui a repris l'affaire ? 25 min C. L. : Ben oui, mon père a passé à son fils quoi. Il a dû travailler 14 ou 15 ans. Mais il y avait moins de clientèle à ce moment-là ! Ça ne nourrissait plus son homme hein ,
Et quand vos parents s'en occupaient, il y avait des moments de la journée où le café était plus rempli ? ,
Oh ben oui c'était des gens du pays qui venaient jouer aux cartes et vider un pot voilà ,
, La journée, la soirée pareille ! Mais le commerce de mon père marchait très bien !
Et la clientèle était masculine ou plutôt féminine ? ,
Oh ben à ce moment-là il n'y avait pas de femmes ! Elles n'allaient pas au bistrot. La femme elle restait avec ses casseroles comme on disait et avec ses gamins. Les hommes venaient ils buvaient un pot et en attendant de se faire raser ils jouaient aux cartes. Mais dans l'ensemble les gens étaient bien sympas. C'était pareil dans le village ,
Votre père avait un véhicule pour faire ses tournées ? ,
Jusqu'à sa retraite il a toujours fait ce travail. Mais son camion?.moi je suis née en 1927, il l'avait déjà ,
, Et puis mon père est allé à la guerre alors après? il avait 17 ans par là et son père a été tué alors en rentrant c'est là qu'il a tout repris mais il devait avoir 20ans/25ans. Ma grand-mère avait un bon de transport pour aller là où il
Le fait que vos parents travaillaient ensemble, ils avaient une certaine égalité ? ,
Ben ma mère s'est mariée en 1923 à Marsaz. Mais tout le monde prenaient des décisions puisque tout le monde travaillait. Mais nous quand on travaillait avec nos parents on ne demandait pas à être payés ,
Elle venait de Champignol ! La première, de Champignol ! C'était la meilleure bière et puis après ça s'est arrêté et il l'a prise à Grenoble. Et pour la livraison ils mettaient des grands pains de glace dessus ! Il y avait pas de frigo. Pour le vin c'était local aussi. Il y avait des représentants pour les pastis, les martinis, pour tout quoi ? Mais pour le club du troisième âge à la sortie, on faisait moitié moitié, les femmes allaient boire chez Faurite et les hommes chez mes parents. Ils séparaient les hommes des femmes ! C'est comme pour les mariages, Elle venait d'où cette bière ? 40min ,
Quelles tâches vous et vos frères aviez-vous ? ,
Ah ben oui on faisait pareil hein, moi des caisses de bière j'en ai portées !!! Et quand ,
Quels sont vos souvenirs du travail de vos parents, l'organisation des journées ? ,
Christan et ils ont décidé, puisque tous les deux, l'un était ouvrier pour les établissements Serve, la Scierie : pour mon père. Et M. Christan lui, à l'entretien à Saint-Vallier à Serrano. Bon c'était prévu comme ça, ils habitaient l'un à côté de l'autre à Saint-Uze, et en discutant ils se sont dits et bien pourquoi ne pas travailler ensemble : mon père était chauffeur à Saint-Barthélemy et il faisait l'entretien. Ils étaient donc tous deux dans la mécanique. Et bon ils se sont associés, et ils ont monté ce garage. Donc ils ont commencé comme ça : ils se sont associés De Richaud et Christan et ils ont trouvé un local mécanique quoi. Et les femmes pour le café, Et bien tout d'abord, moi j'ai travaillé avec mon père en tant qu'ouvrier mécanicien. Je suis d'abord allé au centre, à Saint-Vallier. Et après, mon père était associé avec M ,
Et le café, ils l'ont ouvert en même temps que le garage ? ,
Ah oui oui oui, ils ont tout ouvert ensemble. C'était le café Thivolle mais c'était Mme Poulvar qui gérait la location. C'était la propriétaire. Donc ils ont tout pris, il y avait des logements pour deux couples. Donc ils sont partis comme ça pour faire de la mécanique, ils réparaient tout : des plus petits vélos, d'ailleurs sur une carte il y avait « des plus petits vélos au plus gros tracteurs ,
Donc ça, c'était en quelle année ? ,
Pfff, j'ai commencé moi j'avais 17ans à peu près. C'était en 59/60 que moi j'ai commencé là-bas mais mon père?il est né en 1912 à Saint-Uze. Quand il a commencé il avait 30 ans donc 1942 environ. Mais la date d'ouverture je sais pas moi. Je pense que c'est après la guerre, comme il a travaillé avant de se monter donc je pense que c ,
Il a reçu une formation pour apprendre son métier ? ,
Comme monsieur Christan aussi. Mais bon il faisait déjà de l'entretien donc il savait ce que c'était qu'une clef à molette ou? et puis la mécanique c ,
Comment était organisé l'espace entre le café et le garage dans le bâtiment ? ,
Et bien c'est-à-dire, c'est une maison, et devant il y avait un café et derrière il y avait un autre bâtiment où ils faisaient de la mécanique : où ils avaient un atelier de mécanique ,
, est eux qu'ils l'ont monté. Et ils ont mis des postes d'essence. Vous savez, les postes d'essence avec deux globes et ils pompaient. C'était comme ça. Alors les femmes s'occupaient et de l'essence et du café et les hommes faisaient la mécanique
C'était donc la femme de Mr. Christan qui travaillait avec votre mère ? ,
Voilà, c'était une association complète ,
Et pour les enfants, comment c'était organisé ? ,
Mr Christan n'a pas eu d'enfant. Et mon père, lui a il a eu deux enfants : deux garçons ,
Et le bâtiment il existe encore ? ,
Ca était vendu, maintenant il n'y a plus de locaux commerciaux : c'est un entrepôt ,
, Mais ils ont toujours étaient en location. Dès qu'ils ont pu, ils ont étaient agents Citroën
En quelle année ? ,
Dans les années 50 à peu près. Et ils ont été agents Moto-bécane aussi en cyclomoteurs ,
Ils vendaient du neuf en plus des réparations ? ,
Bien sûr oui, quand ils avaient l'occasion oui. Ils vendaient du neuf, de l'occasion, comme un garage quoi. Et en tracteurs ils étaient agents Vierzon. Et après agent Deutz. Parce que Vierzon ça a duré une époque mais après ils se sont tournés vers Deutz ,
Et pour leurs fournisseurs ? Où est-ce qu'ils se fournissaient ? 10 min. De R. : Ben, ils se fournissaient essentiellement sur Valence : aux établissements Binet ou?selon ce qu'ils avaient à prendre mais beaucoup de pièces sur Valence ,
, Romans ou Valence mais dans le secteur il y avait rien comme maintenant quoi. Ils allaient chercher leurs pièces eux-mêmes?Selon les rectifications, ils faisaient des déplacements
Et comment étaient organisés les heures d'ouverture des commerces ? ,
Oh il y avait pas des heures ni d'ouverture ni de fermeture hein ,
Avaient-ils d'autres activités en dehors de ça ? ,
On avait un C6 à cette époque-là, familiale? oui c'était un taxi, il transportait des musiciens? les Billy Boy Jazz c'était le principal transport qu'il faisait ,
Et est-ce que dans le café il n'y avait pas de restauration ? ,
Moi quand j'étais tout gamin, mon travail c'était de prendre le panier avec 6 plots et puis je montais là-bas avec les gens qui jouaient aux boules quoi. Là ,
Est-ce qu'il y a eu une modernisation, des travaux qui ont été fait ? ,
Eh bien, ils étaient en location alors? à cette époque-là, ils auraient bien voulu se mettre chez eux mais bon c'était comme ça et ils sont toujours resté en location ,
Parce qu'ils n'ont pas trouvé un autre bâtiment ? ,
Non mais ils n'ont pas cherché je pense? Parce que moi j'ai travaillé avec mon père après pendant x temps et je suis parti pour m'installer ,
, Mais eux ca les gênaient pas. Mais non, il n'y a jamais eu d'agrandissement ou quoi que ce soit
Mais pour l'atelier, ils se sont quand-même équipés au fur et à mesure non ? ,
Oh ben équiper, à cette époque-là l'équipement était simple? ils avaient ce qu'il ,
Et vous vous étiez ouvrier, c'était quelque chose que vous souhaitiez ? ,
Ah oui oui, j'aimais la mécanique donc il n'y avait aucun problème ,
Le centre c'était quoi ? ,
C'était un centre de formation et puis j'avais un frère qui avait 10 ans de moins que moi et qui y est rentré mais bien après moi, pas pendant l'ancien garage ,
Vous étiez seul ou vous aviez un associé ? ,
Ah non, moi, on était une société avec mon frère ,
Et comment ce sont passé les dernières années du garage de votre père ? ,
Et bien? mon père est décédé assez jeune et Mr Christan a terminé à l'entretient aux établissements Revol à Saint ,
Ce n'était pas parce qu'il n'y avait plus de travail ? ,
Ah non, non ,
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/medihal-01309925
Vous aviez des employés ? ,
Et en plus comme on faisait bon les cyclos, les voitures, camions et tracteurs hein. Et quand c'était la période des moissonneuses ou des presses on partait sur le terrain. Moi, j'ai eu travaillé dans les champs pour réparer des machines, a eu même réparé des batteuses, c'est tellement des vielles machines, à Chantemerle-les-blés, Oui ils avaient des employés. Mais c'était un garage porte-ouverte à beaucoup de gens parce qu'il y en avait un qui voulait bricoler sa voiture et c'était comme ça ,
Et il y avait de la concurrence dans le village pour ce travail ? ,
, Non, non on était les seuls
Donc il y avait une véritable demande ? ,
Et puis bon ce n'était pas le même travail que maintenant : à cette époque-là il fallait d'abord voir d'où ça venait sans outils modernes ,
Et pour les prix, comment ils étaient fixés ? ,
Ils avaient un syndicat oui. Je sais plus ce que c'était comme syndicat, c'était une fédération nationale ,
Est-ce qu'il était impliqué dans la vie de ce syndicat ? ,
Non, non, non il payait juste sa cotisation ,
Et dans la vie du village ? ,
Ha ben oui, mon père était pompier mais pas Mr Christan ,
Il a fait ça combien de temps ? ,
Je sais pas combien de temps il l'a fait ,
Donc c'était quand même quelqu'un qui était impliqué dans la vie du village ? ,
Comme il était en plus garagiste ,
Et la clientèle elle venait d'où ? ,
Ho ben c'était local hein. Pas local mais enfin, des communes alentours : c'était La ,
mais il y avait quand-même pas beaucoup de garages. Alors eux ils régnaient un peu? ils étaient assez importants quoi ,
Est-ce qu'ils faisaient de la prospection ? ,
A part les affichettes comme ça mais c'était plutôt pour le café. Mais ils exposaient à la foire, il y a une foire importante au mois de septembre. Elle était sur la place du village. Elle existe toujours et c'est la 200eme?elle est importante. Oui ils exposaient leurs véhicules. Alors bon, tous les concessionnaires nous prêtaient bon des tracteurs, des mobylettes, Non, non ,
Et pour le café comment s'est passé l'arrêt de cette activité ? ,
Quand on est partis c'était déjà tout arrêté. Mais la licence n'était pas à nous elle a été vendue. Ils étaient tout en location, ils avaient rien? L.P. : Et l'arrêt et dû à une baisse de clientèle ? ,
Oh un café à cette époque-là, c'était le coup de main, c'était?mais là où ça marchait le plus s'était pour les foires. Parce que souvent quand les gens avaient fait leurs affaires ils allaient boire ,
Quelle éducation vos parents vous ont-ils donnée ? ,
On était à l'école à Saint-Vallier. Mais à l'école oui j'étais à Saint-Uze et mon frère aussi ,
A 23 j'ai passé mon CAP à Saint-Vallier et après je suis rentré comme ouvrier chez mon père. Et puis j'ai travaillé dans mon garage de 1973 jusqu'en? 2001. J'ai vendu à 55 ans. Là on faisait taxi en même temps, station d'essence et garage, Et vous, vous avez travaillé combien d'année dans votre garage ? 25 ,
Et votre entreprise à bien fonctionné tout le long de votre carrière ? ,
Ah oui, oui, oui, il n'y a pas eu de souci. Mais on était bien placé nous à l'entrée du village. Ma femme et moi, elle faisait la compta et servait l'essence ,
Juste, pour en revenir au café : les fournisseurs aussi ? ,
Ah ils nous livraient à domicile. Il y avait des grossistes sur le village ,
Mon père était bourrelier alors on faisait tout ce qui concerne l'attelage des animaux : des chevaux ,
Il travaillait où ? ,
Et bien son atelier était dans le village, il y avait un maréchal-ferrant en face à l'époque. C'était dans le village carrément. C'était une maison avec une petite cour et il avait un atelier. C'était la maison d'habitation en même temps. Il y avait un couloir principal d'entrée : à droite c'était le local d'habitation et à gauche c ,
Comment votre père a-t-il appris son métier ? ,
Et puis après quand il était dans l'armée, il travaillait en sellerie dans l'armée. Il a fait toute la guerre de 14. Il est parti à 18 ans et est revenu?après il s'est installé à Hauterives et s'est marié avec ma maman, Ben il avait commencé chez son père qui était bourrelier également à ,
Comment se sont-ils rencontrés ? ,
C'est-à-dire ma grand-mère maternelle tenait un café à Hauterives. Le café Bret à Hauterives qui existe toujours d'ailleurs. Il y a toujours le nom sur la façade qui donne sur la place de la mairie. C'était un café assez important ,
Et elle travaillait seule votre grand-mère ? ,
Ben non, elle avait sa fille qui était plus jeune que ma mère et elle est tout le temps resté avec elle, Elles ont fait leur vie là-bas toutes les deux ,
Comment elle s'appelait votre grand-mère ? ,
elle s'est jamais mariée. Elle était très connue Germaine parce qu'elle s'occupait beaucoup de l'église, elle faisait des piqures à domicile?et sans jamais demander un centime. D'ailleurs le café c'était la maison du bon Dieu là-bas. La clef était pendue dans le rosier : les gens rentraient?et ma mère donc après, mes parents avaient acheté la maison où il y avait l'atelier quand ils se sont mariés ,
Votre mère est née à Hauterives ? ,
Il y avait une petite dépendance derrière, un petit garage. Et parfois quand les grands-parents du Laris venaient, ils avaient une voiture à cheval ,
Vous étiez combien d'enfants ? ,
On était trois enfants simplement : ma soeur de 1923 et puis j'avais un autre frère de 1930, On est tous nés à Hauterives ,
Donc votre père a appris son métier avec son père et ensuite à l'armée ? ,
Oui et après il s'est installé. Mais c'était un bel hangar moi j'aimais bien mais il a jamais voulu que je reprenne. C'était l'époque difficile parce qu'il y a la motorisation, les tracteurs qui arrivaient. Parce que bon il est décédé très tôt, il est décédé à 52 ans. A cette époque j'étais déjà mécanicien, je ne pensais qu'à la mécanique ,
Et votre mère aussi l'aidait ? ,
Je suis allé à l'école à Hauterives et comme la scolarité était obligatoire jusqu'à 14 ans il fallait que je continue. J'étais pas trop mal classé, ça me déplaisais pas mais?mes parents voulaient que j'aille ensuite au Grand-Serre et je voulais pas y aller parce qu'il fallait y aller à vélo, Ben pour les matelas oui, elle l'aidait à coudre mais les gamins aussi, tout le monde y était ,
A quel âge avez-vous commencé à travailler ? ,
Un bout de terrain qu'il exploitait. Il le labourrait puisqu'il avait un cheval. Il allait au Grand-Serre une fois par semaine, il allait y travailler une fois par semaine. Il y allait avec son cheval et il y allait ,
Et vos parents avaient-ils d'autres activités ? ,
Ils faisaient un peu de commerce de limonade?il était l'intermédiaire d'une société de ,
Il recevait dans la cour chez nous des caisses de bière et de limonade et il les distribuait dans les bistrots du village? c'était en 1939 ,
Est-ce que votre famille a modernisé l'atelier ou la maison ? 25 min R.G. : Oh ben l'atelier, c'était sommaire? c'était une pièce comme une autre ,
Et est-ce qu'il y avait de la concurrence dans le village ? ,
Non, c'était le seul à Hauterives. Quand il est décédé, c'est un monsieur qui avait racheté et qui a continué? L.P. : Donc il y avait encore du travail ? ,
Oh pas beaucoup. C'était plus vraiment du travail de bourrellerie, c'était surtout du raccommodage de rennes, de licols, etc. Mais carrément les colliers, la selle, c'était rare. Il était pas vraiment bourrelier, tandis que mon père il faisait vraiment?il était qualifié comme un tailleur, c'était pareil il habillait le cheval. C'est pour ça que ça me plaisait? ,
Et la concurrence qui arrivait avec la fabrication industrielle. Les attelages étaient faits avec des tubes métalliques recouverts de cuir. Alors c'était tout aussi résistant et c'était des sangles en toiles tressées solides?c'était ,
Et la clientèle venait d'où ? ,
Oh sur le secteur?mais même sur le secteur du Grand-Serre. Il y avait beaucoup de voituriers sur le Grand-Serre à l'époque qui faisaient le transport de marchandises, il y avait pas de camions à l'époque. Il y avait le tram qui a concurrencé leurs services ,
, , 1903.
, Marius Bonneton meurt en 1956 et cède son entreprise à son fils Léon Louis Joseph Bonneton. Ce dernier tombe malade et c'est son gendre Joseph Rey et sa fille Marielle qui gèrent l'établissement jusqu'en 1970. Parallèlement
commence la fabrication de fourneaux dans un entrepôt appartenant à sa belle-famille. Par la suite, il achètera l'usine de la Rochetaillée pour développer son affaire et ,
, Photographies des outils utilisés par le père de R. Germain dans son travail de bourrelier à Hauterives. Auteure : Lucile Peytavin