;. Glossaire-de-cormac and . Cli, Il est fort au sol, il est mince au sommet et il couvre et est couvert. C'est ainsi qu'est le cli parmi les poètes. Il est fort dans la visite de son propre territoire, il est aimable dans les territoires extérieurs. Ainsi que le pilier est dans la maison du sol au sommet, ainsi est la dignité de ce grade, d'où lui vient le nom de cli. Il couvre ce qui est sous lui

. -cana-var, cano « résulte de l'évolution d'un thème canont-qui est le nom d'agent d'un thème verbal bien connu, canaid, 'il chante' ». Il y aurait un « lien sémantique de la science poétique et du chant psalmodié, p.180

, Dos relève de la métaphore végétale pour Guyonvarc'h qui considère qu'il n'y a qu'un seul mot dos 'poète de cinquième rang de dignité' et 'buisson' (D2S, p.182

, Cormac : « Doss, c'est-à-dire le nom d'un grade de poète, à savoir de sa ressemblance à un buisson, c'est-à-dire que le dos de la deuxième année est un fochloc, c'est-à-dire qu'il a quatre feuilles sur lui, p.181

, de thrust) 331 qui ne permet pas d'envisager un mince mais possible sème végétal pour thrust 'poussée'. Guyonvarc'h conclut « Il faut donc comprendre littéralement mac fuirmid par 'fils de l'effort', ce qui évoque à la fois le travail de formation poétique et la contrainte scolaire, p.183

«. -fochlocon, S. Est-en-fait-le-nom-d'une-plante-aquatique, and . Ce-n'est-le-cresson,

. Taman, idem pour la reprise de la notice du RIAD, soit 'tronc d'arbre' ou 'bâton' puis 'corps humain sans tête', 'homme stupide

, Guyonvarc'h conclut par « la métaphore s'étend donc presque naturellement au poète débutant qui ne sait pas encore grand-chose, pp.183-184

, Drisac est absent. -Oblaire « est lié par l'étymologie à celui de la 'pomme', ubal (obal) et à celui du 'jongleur' (qui joue avec des pommes) », (D2S, p.184

. Équivalent-en-sanscrit, , vol.2, p.118

. Riad-e-dil, « (d) a violent aggressive effort, blow, thrust (poussée), tug (secousse, saccade, résistance), etc. » L'ánruth : Trí coícait drécht 7 lethdrécht lais. (il a) trois cinquante (150) ensembles et un demi-ensemble (25) de poèmes, p.340

, Ces deux passages permettent de comprendre, sur la base du dénombrement, que le drécht « part, portion, section » représente ici un ensemble de cinquante poèmes, peut-être correspondant à un type de composition, en accord avec le second sens de drécht « denoting either a species of composition ». D'où ma traduction plus littérale que celle de Breatnach

, Sept ensembles et quatre-vingts poèmes par ensemble

L. Cano, Sesca do dréchtaib lais

, Soixante pour ensemble de poèmes

L. Dos, Coíca drécht lais

, Cinquante (pour) ensemble de poèmes

L. Macfuirmid, Cethorcha drécht lais

, Quarante (pour) ensemble de poèmes

L. Fochloc, Trícha drécht lais

, Trente (pour) ensemble de poèmes

. Le-taman, fiche drécht lais Vingt (pour) ensemble de poèmes

L. Drisiuc, Deich ndréchta lais Dix (pour) ensemble de poèmes

, L'oblaire : cóic dréchta lais cinq (pour) ensemble de poèmes 341

. Ibid, He has one hundred and seventy five compositions, vol.12, p.109

. Ibid, He has eighty seven compositions, vol.13, p.111

, He has twenty compositions, vol.18, p.113

, Eochu lui dit qu'il est ollam ar eolas 'ollam en connaissance', ce qui entre immédiatement en contradiction avec l'information de la branche d'argent des anruth, mais aussi avec sa méconnaissance de trois plantes sur le chemin du départ. Il faut donc comprendre que sa connaissance n'est pas complète, donc non conforme à ce qu'indique l'étymologie d'ollam. Être 'ollam en connaissance' ne serait donc pas la même chose qu'être ollam soi-même : jeu de mot étymologique, erreur d'appréciation ou éloge présomptueux de la part d'Eochu l'initiateur, cela constitue simplement le déclencheur de ce récit dialogué, le prétexte de cette dispute liée à la prétention de Néde d'obtenir un siège revenant à un authentique ollam. Au sens strict de l'obtention d'un siège, ce texte évoque une intronisation

, Notons tout d'abord qu'à l'alinéa 282, lorsque Néde reconnaît la supériorité et la dignité d'ollam de Ferchertne, il lui dit : IMmusbé fadein fon oen garmaim, Que tu sois toi-même sous le même titre, crann n-oenbona, Il y a d'autres métaphores végétales instructives dans ce dialogue savant

, Ce qui nous fournit une seconde occurrence attestant de l'assimilation de l'ollam à un arbre 345 , probablement un arbre fruitier. Cela le place dans la continuité de l'oblaire 'pomme' et du cli 'pommier'. De plus l'idée d'unité, suggérée par « d'un seul bout

, Le dialogue nous livre par ailleurs deux allusions à des « coudriers de l'art poétique » caillib crínmond ou « coudrier de poésie

, Guyonvarc'h par "un arbre à une seule souche". D'après l'e-DIL crann a pour sens premier 'arbre, arbre fruitier' ; oen 'un, unique, seul' et bona a plusieurs sens dont 'base, bout

, Pour rappel ci-dessus dans le Bretha Nemed, l'ollam est présenté dans une équivalence avec le roi, comme l'un des deux arbres (ala-dos) fructueux pour les membres de la communauté, p.333

, En complément de l'étymologie proposée par Guyonvarc'h, sur la base d'un superlatif de oll 'tout', signalons un homonyme : ellam, ullam, ollam dil.ie/19975 adj (a) ready, prepared

, D2S, respectivement aux alinéas 24 et 270 de l'édition Stokes, 1905.

, Ce dernier terme manifestant une ambigüité, puisque fidraid -fidrad signifie, d'après l'e-DIL : 1-'arbre, bois, forêt' ; 2-'lettres' (de l'alphabet ogamique) 349 ; 3-'signification, explication' ; ce à quoi il faut ajouter deux variantes de fidrad assimilées à figrad et signifiant 1-'coutume, sourient » 348 : tibit fidraid

, qui fait de fréquentes allusions végétales alors même que le thème central est la comparaison du savoir d'un jeune anruth et d'un vieil ollam, il est de fait impossible de choisir quel sens attribuer à fidrad, si tant est que le jeu sur la polysémie ne soit pas systématique et intentionnel. Ainsi par exemple, à la question : 108. Une question, ô jeune homme d'instruction, par quel chemin es-tu venu ? Néde répond : 111. for fidrad n-ais, soit : on a wood of age, Cela soulève une question quant à la traduction et l'interprétation puisque, dans ces énumérations dont se compose le Dialogue des deux sages, formées de propositions très courtes, souvent de deux ou trois mots dont deux substantifs

, Il est remarquable que, mis à part la préposition for 'on, over' 350 , les quatre mots utilisés présentent une ambigüité sémantique. Ainsi, outre fidrad : -ais (aes), signifie 1-'période' 351 et 2-'ensemble humain

, -folt signifie 1-'cheveux/chevelure' et 2-'feuillage' au « fig. and poetic uses

, -feda est un mot attesté avec le sens de 'guide' ; et comme variante graphique de fid 352 avec les sens de 'bois, arbre' et 'lettre ogamique' ; ou comme variante graphique de fíada 'savant, maître'

. Ibid, Qui pourraient bien être aussi des « significations souriantes » ou des « présages souriants » compte tenu du contexte de la question, alinéa 148 : Une question

H. D. Déjà-en-1881, Arbois de Jubainville pouvait enseigner que « l'alphabet ogamique a l'aspect d'un arbre grossièrement dessiné : chaque lettre porte le nom d'un arbre ou d'un arbuste », L'alphabet irlandais primitif et le dieu Ogmios, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pp.20-26

R. Thurneysen, . Grammar-of-old, D. I. Irish, and . Dublin, , p.513, 1946.

, Notamment 'période de vie' et 'jeunesse'; cf, Annexe, vol.4, pp.Lexique vieil-irlandais

O. Thurneysen and . Cit, nom.acc. fid 'wood' (gen. fedo feda, dat. pl. fedaib)". Le vieil-irlandais fid est la continuation des racines gauloises uidu-'arbre, bois' et uid-'connaisance, savoir' (DLG, pp.318-319

N. Le-roux-guyonvarc and &. , En Irlande (?) les lettres ogamiques, groupées par familles, s'appellent des feda (RIAD, F/1, pp.125-127, 1986.

, Guyonvarc'h analysait implicitement cette lexie en an-rad, en admettant qu'il existait bien des termes pouvant correspondre à ces deux éléments, mais justifiant son hésitation à donner une

&. Guyonvarc, , pp.22-23, 1999.

, 4 des composés de fid-(fidba, fidlann, fidbocc, fidrath) et des composés derad (clesrad, echrad, imrád, mac(c)rad, mem(m)rad, muc(c)rad, samrad), Nous recensons dans l'annexe, vol.4

R. Leia, 3 : rád-« Il faut partir d'une racine *r?dh-, *r?dh-qui au sens de 'parler' joint celui de 'mettre en ordre

, takes care, heeds (consideration)' et 4 ruth (= roth) 'wheel (of a vehicle), disc', qui ferait de l'anruth un « serviteur de la Roue », strict équivalent de Mog Ruith, pp.243-245, 1994.

, il faut constater que la notion de roue (étymologiquement liée dans les langues celtiques à la notion de 'course' 361 ) apparait expressément dans plusieurs termes pouvant correspondre à la seconde partie de notre ánrad, anruth, anrath, ainsi : 1 ruth (var. riuth, rith) 'a run / career, life'; 4 ruth (var. rhod, routh, roith, rotha, roth) 'something circular, wheel, disc or sphere'et 'fig. uses: roth creth = circle of science'. De plus le mot 2 ráth (var. ráith) contient le sème /circulaire/, car il désigne un rempart en terre entourant une résidence et, à ce titre, est lié aux dérivés : 1 ráth (var. ráith, raith, rátha, rath) 'a surety, guarantee, pledge (gage

, Avec les divers préfixe an-/án-possibles, dans leur sens mélioratif, cela suffirait, d'un point de vue lexicologique, pour fonder l'hypothèse d'une étymologie d'ánrad, anruth, anrath par « conducteur de la roue rayonnante » ou simplement « splendide roue

, course du soleil' et 'ordre cosmique' autour d'une racine *r-t, par comparaison avec les mots sanskrits : ?tá 'ordre cosmique immuable', ritu 'saison' 363 , ratha 'roue' 364 . Nous touchons là de très anciennes notions et un possible paradigme indo-européen, formel et sémantique, Ce sont les indo-européanistes qui établissent le lien entre les notions de 'roue

. Benveniste, Tandis que ces notions de roue, de saison et d'ordre cosmique évoquent la possibilité d'un lien avec le système de correspondances spatio-temporelles que nous avons analysé au chapitre précédent

, Il est bien entendu impossible d'établir avec certitude le maintien de toute cette richesse sémantique dans l'élaboration de la lexie ánrad, pas plus que de l'exclure. Retenons pour le moins que le sème /roue/ permet d'intégrer toute la symbolique de cette image

. Cf and . Alinéi, tant pour des raisons techniques (leur réputation d'excellents charrons) que de 'densité sémantique' et pour qui le terme technique 'roue' y a dérivé du sens premier 'course' : « As a consequence, the initial motivation 'run' appears exclusively in Celtic, and only in Celtic does the development from 'run' to 'wheel' correspond to regular morphological rules. Also the principle of 'morphosemantic density, 1967.

, Qui a sa correspondance dans le vieil irlandais ráithe et -rad (samrad) 'quart de l'année, saison

, Il est représenté par le védique ?tá, iranien arta (?) c'est l'Ordre qui règle aussi bien l'ordonnance de l'univers, le mouvement des astres, la périodicité des saisons et des années que les rapports des hommes et des dieux, enfin des hommes entre eux ». Pour tenter une reconstruction de cet ensemble sémantique, nous disposons à la fois d'un plan structuré et de nuances de sens, qui sont autant de différences analysables. Ainsi, sur la seule base des étymologies attestées des noms des grades oblaire, fochloc, dos, clí, auxquelles il convient désormais d'ajouter l'ollam effectivement assimilé à un arbre, nous percevons une progression de la croissance de l'arbre, qui forme un scénario appelant des étapes complémentaires : entre le fochloc et le dos il y a la nécessité logique d'une croissance dans toutes les directions, ce qui légitime la notion de « pousse » entendue dans l'étymologie de macfuirmid ; entre le dos et le clí il y a aussi la nécessité logique d'une extension verticale, d'une élévation, ce qui légitime l'idée d'une 'mince tige' poussant rapidement vers le haut comme celle du 'roseau' que peut être le cana, On peut poser, dès l'état i.-e., un concept extrêmement important : celui de l'Ordre, vol.100, 1969.

, cette progression induit le choix d'une étymologie incluant ce sème, lorsque plusieurs solutions incertaines sont proposées comme pour macfuirmid, cana et anruth. En parlant ici d'un sème qui se propage, l'hypothèse est faite d'un syntagme originel où cette propagation aurait pu être le fait d'une isotopie ; mais après coup, tout ce que nous pouvons constater c'est qu'il y a un paradigme des degrés de l'apprentissage qui est construit sur un parallèle entre un taxème relevant d'une pratique sociale

. -le-parallèle, est double : c'est le 'poète-savant' qui est assimilé aux divers états de la croissance d'un arbre, mais chaque degré est associé à un niveau de savoir

, Il existe des formulations explicites de cette association

, -La notion de 'vigueur' est encore présente dans le sème /vitalité/ et très clairement dans l'étymologie de fuirmid, celle de 'force' et/ou 'solidité' est confirmée pour les trois plus hauts grades des poètes-savants médiévaux

, Ces éléments permettent d'amender temporairement la formulation étymologique de cette métaphore qui pourrait faire du dru-uid : '(celui dont) le savoir croît vigoureusement à la manière d'un arbre : il germe, s'élève, se consolide puis rayonne

, Il n'est pas question ici d'envisager une identité historique entre le druide et le file, celleci devant être démontrée par d'autres apports, mais de constater l'identité de ces significations : fixée sous une forme ramassée dans la lexie druid-, l'analogie /arbre || savoir/ se déploie dans les variantes de la hiérarchie des filid où elle est reconnaissable

, Mais le plus important n'est peut-être pas la formulation d'une parole initiale pour

, en tant qu'éléments d'un scénario d'action se déroulant dans une période délimitée : //début > activités (série d'actions) > fin vs inactivité// 379 . Ainsi le sème /début/ lié à l'analogie /Est || Matin/, justifie le sème /enfance/, de façon complémentaire à la déduction possible sur l'axe vertical par l'opposition avec /jeunesse/ et /vieillesse/, et se retrouve dans Beltaine qui contient le sème /printemps/. Par afférence il permet d'activer un sème /nouveauté

. Prospérité,

, Le même phénomène s'observe sur les autres positions

, Le sème /activités/ (= série d'actions) associé dans le texte au Sud par opposition avec l'inactivité sociale du Nord est, toujours dans le texte, associé aux activités ludiques du Sud : musique et jeux. Et nous avons signalé les correspondances avec Lugnasad et le sème /jeunesse/. Ce sème /activités/, qui participe ainsi de l'analogie

L. Sème,

, Le sème /inactivité/ a été associé à la lexie dímáine 'inactivité, paresse' 380 de la liste du

. Nord, Il se propage assez logiquement sur les premiers éléments de l'analogie : /Nord || Nuit + Mort/. rapport aux activités bénéfiques et créatrices (au sens artistique, artisanale, et agricole) des trois autres points ; en ce sens il s'agirait plutôt d'une /anti-activité/ affectée de la valeur doxale /mauvais/ et, pour ces raisons, associée à un sème /destruction/ qui s'opposerait au sème /procréation/. La double mention, Nuit de Samain -Imbolc appelle une précision nécessaire : si le rite de feu et d'offrande évoqué pour la première sur la colline de Tlachtga peut éventuellement intégrer le sème /destruction/, la distinction avec les autres positions se fait sans doute sur la base d'une non-activité sociale, s'agissant d'un rite tourné vers les dieux et non vers les hommes pour le feu de Tlachtga

, Cela marque le caractère intentionnel de l'analogie, qui n'existe pas en soi dans la réalité ou dans une entité cognitive préconçue, mais qui procède du rapprochement voulu dans l'énonciation, reprise dans les reformulations, et de la nécessaire adaptation au cadre élaboré par les premières analogies. Il s'agit d'une illustration du principe de la thèse de Piotrowski selon qui différence = intentionnalité. Ces transferts d'un sème commun respectent donc la structure, d'une part parce qu'ils sont en quelque sorte canalisés par les seuils, et d'autre part parce qu'ils reçoivent par afférence, de la dimension, la valeur doxale : /bon/ pour les trois premiers, /mauvais/ pour la dernière. En somme un phénomène assez logique se manifeste là : les seuils en tant qu'ils ne représentent que les positions et un processus négatif ne propagent rien, ils signalent une différence ; tandis que les valeurs positives exprimables en sèmes ou associations de sèmes participent du transfert qui produit l'analogie. Pour compléter ces observations

, Surtout, il permet de visualiser les paires d'oppositions correspondant aux axes

C. , épique et rabelaisien ; un livre où coulât la sève, la vie, l'enthousiasme ; et ce rire, ce grand rire joyeux qui devait secouer les tripes de nos pères : beuveurs très illustres ou goutteux très précieux. Aussi n'ai-je point craint l'expression crue, à condition qu'elle fût savoureuse

. C'est, donc non seulement, selon Pergaud, un esprit gaulois qui s'oppose à une pure latinité, mais c'est une autre langue que celle de Racine qu'il faut pour l'écrire : en l'occurrence celle de Rabelais

, Pergaud pourrait bien relever d'un intertexte polémique prenant à partie le discours de l'Action Française. Dominique Maingueneau, pour montrer comment le lexique peut exprimer un positionnement idéologique, cite un texte de Charles Maurras chantant les louanges de la langue classique, donc celle de Racine, dans lequel le fondateur de l'Action française produit un néologisme, le verbe cohérer, qui est en fait un latinisme basé sur la paire cohaererecohaerens qui n'a conservé en français que cohérent 399 . Cette démarche littéraire est mise en lumière par une citation de Léon Daudet affirmant que : les conséquences d'une rupture des ponts qui subsistent entre les Latins, les Grecs et nous, auraient une portée incalculable, dans le sens de l'obscurcissement et de la confusion barbares, De l'autre côté de l'échiquier idéologique, on trouve une préoccupation semblable mais opposée en tous points, tant et si bien que le texte de l'instituteur républicain Louis

, Ce que Maingueneau explicite ainsi : il faut assurer

, Renforcer dans sa propre énonciation le lien avec le latin, c'est résister aux forces de dissolution mortelle (?)

, Il y a d'abord une représentation valorisée d'un certain passé selon la doxa de l'auteur, puis actualisation de modèles supposés issus de ce passé, qu'il s'agisse de lexique ou de geste épique : la nudité des jeunes héros de Pergaud évoquant celle des guerriers celtes et prenant le contrepied des « pudeurs » religieuses. Bien entendu, outre qu'il existe aussi des interprétations humanistes de l'héritage grécolatin, la question reste posée de la valeur historique de ces représentations, Ainsi chez l'écrivain, la doxa devient sciemment langue par la parole, car il traduit sa conception du passé dans ses choix de vocabulaire et d'effets stylistiques

L. Pergaud, La guerre des boutons, pp.9-10, 1976.

, Pour tous ces éléments et les citations, p.45, 1991.

, Les textes cités par Maingueneau sont des années 1925 et 1927 alors que Pergaud écrivait sa préface vers 1912, toutefois l'idéologie de l'Action française, mouvement royaliste et catholique ouvertement antiparlementaire fondé en 1898

. Cependant, au risque de ne véhiculer que des clichés pour en révoquer d'autres, ces débats idéologiques ne dispensent pas d'une réflexion épistémologique sur la compréhension des signes du passé, comme nous avons tenté d'en souligner l'importance pour les sciences historiques. Tant et si bien qu'il a fallu réfléchir ici même à des critères d'authenticité qui ne soient pas seulement des critères de véracité, la vérité étant trop souvent impossible à fonder, faute d'une réalité historique qui soit directement observable 401 . Pour autant, lorsque des archéologues utilisent des termes latins pour désigner des types d'habitats gaulois (oppidum, arx, villa, etc.), ils font, consciemment ou non, sensiblement la même chose que Maurras. Cela alors même que le vocabulaire gaulois de l'habitat n'est pas si indigent, que ses correspondances avec le vocabulaire irlandais est établi et ouvre par là la possibilité de modéliser des classes sémantiques. Leur usage purement latin oblige à renoncer à la compréhension même des paradigmes gaulois, donc du système de valeurs qui organisait les représentations de leurs types d'habitats. Et il en est ainsi pour d'autres domaines dont ceux du temps

, L'intuition d'un autre système de valeurs traverse pourtant, sans nécessaire nostalgie, une part de notre littérature la plus exigeante. Dans sa préface à son unique pièce de théâtre, Le Roi pêcheur, Julien Gracq soulevait la question de la fascination des « tragiques français

A. Racine-À, Pour l'écrivain, ces « mythes fermés, ces procès-verbaux implacables d'échec sont bien pour la plupart des 'machines infernales' montées par les dieux pour l'anéantissement mathématique d'un mortel ». Il leur opposa le « trésor jusqu'ici si négligé, si peu utilisé des mythes du Moyen Age » (c'est-à-dire le cycle arthurien et la quête du Graal) qui, à ses yeux, « ne sont pas des mythes tragiques mais des histoires 'ouvertes' » [p. 10] qui ne parlent pas de « punitions gratuites, mais de tentations ouvertes et récompensées (?) vus sous un certain angle, ils sont un outil forgé pour briser idéalement certaines limites, pp.10-11, 1948.

, Malgré cette précision, chez Gracq l'opposition est plus géographique qu'historique « l'air que je respire n'est plus le même, la direction a changé inexplicablement -en pleine mer, les voiles tout à coup s'inclinent à je ne sais quel alizé de bon augure, À la fermeture des dogmes et du sentiment de la fatalité tragique des mythes classiques

L. Breatnach and U. Na-ríar, The poetic grades in early Irish law, Early Irish Law Series 2, Dublin Institute for Advanced Studies (DIAS), 1987. Collectif, Corpus of Electronic Texts Edition (CELT)

. Collectif-;-londonderry, -. Guyonvarc'h,-christian, . Guyonvarc'h, -. Christian, and T. P. Mccaughey, Arts & Humanities Research Council, Textes mythologiques irlandais I (TMI), pp.172-176, 1960.

W. Stokes, The colloquy of the two sages (anglais -irlandais), Références Ablali, Driss, et Ducard, Dominique, Vocabulaire des études sémiotiques et sémiologiques, Honoré Champion, 1905.

B. Ablali, (. Et-ducard, ;. Dir, J. Adam, and L. Récit, Documents, textes, oeuvres, perspectives sémiotiques, 1994.

M. ;. Alinei, . De-jubainville, . Henry, and . Dieu-ogmios, The Celtic Origin of Lat. rota and Its Implications for the Prehistory of Europe, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 25e année, N. 1, 1881, vol.3, pp.20-26, 2004.

C. Baylon and X. Mignot, Béguin, Albert, Préface à La Quête du Graal, édition présentée et établie par Albert Béguin et Yves Bonnefoy, Points -Seuil, 1965.

E. Benveniste, Le Vocabulaire des institutions indo-européennes, Les Éditions de Minuit, 1969.

E. Benveniste, Problèmes de linguistique générale 1, Gallimard coll. Tel, Paris, 2006. Benveniste, Emile, Problèmes de linguistique générale 2, Gallimard coll. Tel, 1965.

. Boron-(de), L. Robert, T. Roman-du-graal, . Établi, B. Présenté-par et al., Bouveresse, Jacques, Prodiges et vertiges de l'analogie, Editions Raisons d'Agir, Paris, 1999. Braudel, Fernand, Écrits sur l'histoire, Paris, Flammarion coll. Champs, 1969. Bronckart, Jean-Paul, La culture, sémantique du social formatrice de la personne, Introduction aux sciences de la culture, vol.10, 1981.

O. Buchsenschutz and C. Bailly, Recherche sur la morphologie des vases de La Tène, in Décors, images et signes de l'âge du fer européen (actes du XXVI° colloque de l'Association Française pour l'Étude de l'Age du Fer), FERACF, Tour, Nature, 2003.

, Décors, images et signes de l'âge du fer européen (actes du XXVI° colloque de l'Association Française pour l'Étude de l'Age du Fer), FERACF, Tour, 2003. Buchsenschutz, Olivier, Les Celtes, Armand Colin, 2008. Chapoutot, Johann, Le national-socialisme et l'Antiquité, 2008.

J. Courtès, L. Conte-populaire-:-poétique-et-mythologie, and P. Puf, Delacroix, Christian, « Linguistic turn, Historiographies I, Gallimard, 1986.

X. Delamarre, D. De-la-langue-gauloise, É. Errance, and P. , Depecker, Loïc, Le concept de 'valeur' dans les manuscrits saussuriens, Langages, vol.185, 2003.

P. Descola and G. Paris, Dilks, Charlotte, Approches théoriques : la métaphore, la sémantique interprétative et la sémantique cognitive, Coordonné par Céline Poudat, vol.2, 2005.

D. Droixhe, . Droz, ;. Genève, and J. Dubois, Georges, Les trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme, 1996.

G. Dumézil, L. 'idéologie-tripartite-des-indo-européens, . Latomus, ;. Bruxelles, . Dumézil et al., Dumézil, Georges, Mythes et dieux des indo-européens, Georges, Esquisses de mythologie, Quarto Gallimard, 1958.

P. Duval, . Pinault, L. Georges, . Calendrier, and C. De, XLV ième supplément à GALLIA, 1986.

M. Eliade, Michel, L'archéologie du savoir, Gallimard, 1969.

S. François, -. Au, . Pul, . Lyon, A. Gallay et al., Garcia Quintela, Marco, Dumézil -Une introduction, éditions Armeline, Crozon, Les sources manuscrites du Cours de linguistique générale de F ; de Saussure, Droz, coll. Publications Romanes et Françaises, vol.61, pp.1912-1997, 1969.

C. Goudineau, Celtes et Gaulois, l'Archéologie face à l'Histoire, Bibracte, vol.12, 2006.

A. Greimas and . Julien, Du sens II, 1983.

J. Guilaine, L. Racines-de-la-méditerranée, C. De-l'europe, and . De-france--fayard, Guyonvarc'h, Christian-J., (trad.) La maladie de Cuchulain et l'unique jalousie d'Emer, 1958.

&. Guyonvarc, -. Christian, O. L'-;, . Xii, . Rennes et al., Françoise, Les Druides, édition OGAM -Celticum, 1978.

&. Guyonvarc, -. Christian, and F. Et-le-roux, La civilisation celtique, Celticum, vol.24, 1978.

&. Guyonvarc, -. Christian, . Et-le-roux, L. Françoise, ;. Druides et al., Françoise, Les fêtes celtiques, 1986.

K. Hamon and A. Du-reich-en-bretagne, Hébert, Louis, La Sémantique interprétative en résumé, éditions Skol Vreizh, 2002.

D. Hofstadter, E. Sander, L. Coeur-de-la-pensée, O. Jacob, and P. , Aux origines des langues et du langage, Fayard, 2005.

H. Jisa, L. Langue-façonne-t-elle-le-monde-;-klinkenberg, J. Lambert, and P. , Kruta, Venceslas, Les Celtes, histoire et dictionnaire, coll. Bouquins, Laffont, Qu'est-ce que les études celtiques ? Working paper -Série C : Conférences WP-C, 1981.

L. Quellec and . Jean-loïc, Jung et les archétypes, Éditions Sciences Humaines, 2013.

L. Quellec, . Jean-loïc, . Sergent, D. Bernard, C. Critique-de-mythologie et al., , 2017.

L. Roy-ladurie-;-lévi-strauss, C. Eribon, D. Didier, . Près, . De-loin et al., Lewuillon, Serge, « La Mal-mesure des Celtes, Luginbühl, Thierry, Cuchulainn, mythes guerriers et sociétés celtiques, éd. Infolio, vol.12, 1962.

P. Maccana, The Cult of the Sacred Centre : Essays on Celtic Ideology, 2011.

E. Macneill, The Law of Status or Franchise, Proceedings of the Royal Irish Academy, p.36

C. , , 1923.

D. Maingueneau and L. Du-discours, , 1991.

M. Marchese and . Pia, Linguistique indo-européenne et linguistique générale chez Saussure, Langages, vol.185, 2012.

J. Marx and L. , , 1952.

J. Millotte, . Et-thévenin, ;. André, . Morvan, L. Françoise et al., Mortureux, Marie-Françoise, La lexicologie, entre langue et discours, Armand Colin, Les racines des européens, des origines aux Celtes, Horvath, 1988.

F. Morvan, . Miliciens-contre-maquisard, . Ouest-france, . Rennes, . Olivier et al., Celtes et Gaulois dans l'Histoire, l'historiographie et l'idéologie moderne, vol.12, 2006.

J. Picoche, , 1985.

D. Piotrowski and P. , Propp Vladimir, Morphologie du conte, 1970.

F. Prost, A. Historiographies, I. Gallimard, and . Paris, Rapin, André, Les analyses sémiologiques de l'image : l'iconographie du deuxième âge du fer, in Décors, images et signes de l'âge du fer européen (actes du XXVI° colloque de l'Association Française pour l'Étude de l'Age du Fer), FERACF, Tour, Sémantique et recherches cognitives, 1989.

F. Rastier, Arts et sciences du texte, 2001.

F. Rastier and L. &. , action et le sens pour une sémiotique des cultures, Texto!, 2001.

F. Rastier, . Bouquet, . Simon, and . Dir, Rastier, François, Doxa et lexique en corpus -pour une sémantique des idéologies, Texto ! décembre, 2002.

F. Rastier, De la sémantique cognitive à la sémantique diachronique : les valeurs et évolutions des classes lexicales. Texto ! septembre, 2005.

F. Rastier and L. Microsémantique, Texto ! juin, 2005.

F. Rastier, M. Et-syntaxe, and . Texto-!-septembre, , 2005.

F. Rastier, De la signification lexicale au sens textuel : éléments pour une approche unifiée. Texto! mars, 2006.

F. Rastier, Conditions d'une linguistique des normes, Texto ! juillet, 2008.
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00171570

F. Rastier, . Sémantique-interprétative, and P. Puf, , 1987.

F. Rastier, L. Mesure, H. Le-grain, and . Champion, Rastier, François, La sémantique interprétative et les textes, Documents, textes, oeuvres, perspectives sémiotiques, Actes du colloque, 2011.

A. Rees, . Rees, C. Brinley, . Heritage, . Thames et al., Rignol, Loïc, Augustin Thierry et la politique de l'histoire. Genèse et principes d'un système de pensée, Celtes et Gaulois dans l'Histoire, l'historiographie et l'idéologie moderne, vol.12, p.25, 1961.

T. Samoyault and N. Coll, Saussure, Ferdinand, Écrits de linguistique générale (ELG), Gallimard, vol.128, 2001.

F. Savatier, L. Gaulois, and . Hui, Analyse d'un milieu scientifique français, Celtes et Gaulois, l'Archéologie face à l'Histoire, vol.12, 2010.

B. Sergent, Testart, Alain, Langue et peuples, ou la rencontre hasardeuse de l'archéologie et de la linguistique historique, Penser -et mal penser -les Indo-Européens. In. Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 37e année, N. 4, vol.12, pp.669-681, 1982.

P. Thomas, Histoire et philologie, in Revue belge de philologie et d'histoire. Tome 2 fasc. 2, 1923, pp.183-187

R. Thurneysen, ;. Grammar-of-old-irish, and J. Vendryes, Lexique Étymologique de l'Irlandais Ancien, Eric, Les noms de villes et de villages, 1946.

, Taxème des degrés de température 98, vol.2

, Structure séquentielle et thématique de la Fondation, vol.3, p.146

, Schéma 4 : Schéma narratif de la Fondation 149

, Carte et représentation des cinq provinces, vol.5, p.232