. Id, P. Extrait-d'une-lettre-À, and . Frischauer,

&. Littéraire, Dossier Stefan Zweig, écrivain européen ; Février 1997, n°351 -« Serge Niémetz : Zweig, auteur en quête de lui-même, p.27

. Id,

. Id, « [?] welche ungeheure Wendung seine Person im Schicksal des jüdischen Volkes und in der Geschichte unserer Zeit zu erschaffen berufen war, pp.116-117

«. Ibid and . Begabung, , p.127

. Id and . Seine-aufsätze, heute noch bezaubernd durch ihren Reichtum an scharfen und oft weisen Beobachtungen, ihre stilistische Anmut

. Ibid, Ce fut comme si Napoléon, sur le champ de bataille, épinglait à la poitrine d'un jeune sergent la croix de chevalier de la Légion d'honneur. » -« Es war, als ob Napoleon auf dem Schlachtfelde einem jungen Sergeanten das Ritterkreuz der Ehrenlegion anheftete, p.121

. Ibid, « [die] behaglich lebenden, wohlsituierten bürgerlichen Juden des Westens, p.119

. Id, « [die] riesigen Massen des Ostens, vom dem galizischen, dem polnischen, dem russischen Ghettoproletariat

M. De-lorraine-habsbourg, reine de France et ses enfants. Huile sur toile d'E.L. Vigée-Lebrun, 1787. Château de Versailles et de Trianon. 252 cm x, vol.300

S. Zweig, Marie-Antoinette. Paris : Bernard Grasset, Les Cahiers Rouges. 1ère édition : avril 2002. Nouveau tirage : mai 2011 -« Maternité, p.163, 1932.

». Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters. Frankfurt am Main, vol.29, 2012.

. Id, « [?] das zärtliche Spiel mit den Kindern wird ihr bald reizvoller als das frivole des grünen Tisches, ihr starkes, bisher an nichtige Gefallsüchtigkeiten verzetteltes Zärtlichkeitsbedürfnis hat endlich einen normalen Ausstrom gefunden. Der Weg zur Selbstbesinnung, er steht jetzt offen, pp.178-179

. Ibid, Aber diese Frist ist ihr vom Schicksal nicht mehr gegeben ; gerade da die Unruhe in Marie Antoinette endet, p.179

. Ibid, Die Königin wird unbeliebt, p.179

. Id, « Von nun an flie?en die Wasser abwärts, der Tiefe entgegen

. Ibid, 122 : « eine muntere Mondäne, p.132

. Id and . Keinen-wahren-könig-zur-seite,

«. Ibid and . Portrait, Wie soll eine bedrohte Monarchie bestehen ohne Monarchen, ein Thron unter blo?en Statisten, die den Königsgedanken weder im Blute noch im Hirn noch im Herzen fühlen ? Ein Schwächling und eine Mondäne, zu zaghaft denken der eine, zu unbedacht die andere, wie sollen sie diese Leichtfertigen ihre Dynastie behaupten gegen eine drohend gesammelte Zeit ?, p.114

«. Ibid and . Portrait, , pp.94-107

«. Ibid, . Le, and . Dans-la-guerre, , p.419

S. Zweig, N. Stefan-zweig--roman, . Théâtre, and . Paris, , p.24

S. Zweig, Marie-Antoinette. Paris : Bernard Grasset, Les Cahiers Rouges. 1ère édition : avril, 1932.

, « Dies war der verhängnisvolle Fehler Marie Antoinettes von allem Anbeginn : sie wollte als Frau siegen statt als Königin [?] » (Marie Antoinette. Bildnis eines mittleren Charakters. Frankfurt am Main, vol.29, p.108, 2012.

, Cent-vingt-trois occurrences des mots « mort / mortel » dans l'oeuvre ; quatorze occurrence de l'adjectif « funeste » ; cent-vingt-quatre occurrences du substantif « malheur

, -« das Unheil nicht mehr aufzuhalten, p.427

. Ibid, Das Entsetzen, das Grauen, die Angst, p.428

«. Ibid and . Temple, Sie sind wei? geworden durch das Unglück, pp.449-450

«. Ibid and . La-grande-infamie, Sie wird nicht mehr erschrecken, wenn man sie zum Tode ruft, denn durch diese Zelle hat sie das Im-Sarge-Sein lebendig erlebt, p.510

. Ibid, Pourquoi l'auteur fait-il mention de la « Maison de Lorraine » ? C'est en raison du titre de la reine et de sa filiation, p.88

. Ibid, , p.89

S. Zweig, Les Cahiers Rouges. 1ère édition : avril 2002. Nouveau tirage : mai 2011 -« On marie une enfant, Das ahnungslose Unterpfand dieses wichtigen Staatsgeschäftes, vol.29, p.19, 1932.

. Ibid, , p.13

«. Ibid and . Collier, , p.232

E. Waresquiel and . De, Juger la reine. 14, 15, 16 octobre 1793. Editions Tallandier, Paris. « L'accusée, p.181, 2016.

. Ibid, , p.149

. Ibid, tirage : mai 2011 -« Premier avertissement, vol.83, p.175, 2012.

, « Nichts von der Erregung, der finsteren Wut, die sie bei Rizzios Ermordung beseelte, Quos deus perdere vult, p.251, 2012.

T. Macbeth, W. De, and . Shakespaere, , p.1587

, Le champ lexical du destin est omniprésent dans dès les premières lignes : « la loi de son destin / ihr Lebensgesetz », « son père Jacques V [?] prédestiné à un sort tragique / ihr Vater

». Geschick-von-anfang-an-zubestimmt, . Tragik, and . Niedergang, « sombre prophétie / düstere Prophezeiung », « le destin a réservé [?] un sort encore plus tragique / das Schicksal [hat] noch Grausameres vorbehalten », « c'est un pays tragique / es ist ein tragisches, 1935.

M. Stuart and . Paris, Les Cahiers Rouges. 1 ère édition : mars 2004. Nouveau tirage : mai 2011

. «-reine-au-berceau, Frankfurt am Main, die Aura des Poetischen, vol.35, p.36, 2012.

, Grand marché matrimonial politique, p.109

«. Ibid and . La-nuit-dramatique-de-holyrood, Maria Stuarts romantischem Hofe, p.145

, Legenden jener romantischen Königin, p.272

. Ibid, , p.293

, Noch immer lebt sie in einer Wolke, noch will die Romantikerin nicht die Wirklichkeit begreifen, p.302

«. Ibid and . Reine, C'est en France que sont ses parents maternels qui veillent sur elle, [?] c'est là que vivent les poètes qui la célèbrent et la comprennent, c'est là qu'on goûte les charmes d'une vie facile et chevaleresque pour laquelle, au fond d'elle-même, elle se sent née. » / « Hier sind die mütterlichen Verwandten, die sie umhüten, p.53

, [?] mit dieser gemeinsamen Höhe des kulturellen Niveaus ist auch alle Ähnlichkeit zwischen diesen Frauen erschöpft ; um so schärfer prägt sich der innere Gegensatz aus, den die Dichter von Anbeginn schon als typisch dramatischen empfunden und gestaltet haben, Grand marché matrimonial politique, p.95

, tirage : mai 2011 -« Grand marché matrimonial politique, Dieser Gegensatz ist derart vollständig, da? schon die Lebenslinien ihn geradezu geometrisch-anschaulich ausdrücken, pp.2012-103

«. Ibid, . Adieu-À-la, and . Liberté, manchen seltenen, begnadeten Fällen siegt die schöne Legende über die Wirklichkeit, p.317

. Ibid, « [?] man soll Legenden, wenn sie schön sind, p.327

S. Zweig, Stefan Zweig -Les Grandes Biographies. Paris : La Pochothèque, p.1260, 1935.

. Ibid, , p.1261, 1935.

, A] Genèse des oeuvres 1. Des hommes oubliés

. «-erasme-de-rotterdam,

. Pourtant,

. Zweig, Erasme est présenté comme symbole de la tolérance et de la liberté de conscience. Ce n'est pas tant son oeuvre littéraire, ni sa vie personnelle, que sa philosophie qui sont exposées. Ainsi, Erasme n'est pas à proprement parler une biographie, même si la chronologie de son existence est suivie ; il s'agit plutôt d'un essai. La chronologie reste la trame de fond, un arrière-plan qui guide le récit, mais que Zweig ne suit pas scrupuleusement

A. and M. , Il ne commence pas son récit en donnant les indications auxquelles le lecteur s'attend, quelques informations générales pour faire connaissance avec le personnage

, Comparons le début des différentes oeuvres évoquées dans notre travail de recherche : -Dans Fouché

, année de naissance est précisée dans le titre de ce chapitre, mais également dans le texte original (am 31. Mai 1759). -Pour Marie-Antoinette, c'est d'abord les familles royales qui sont présentées, Nantes, vol.765

, Marie-Antoinette alors enfant, c'est-à-dire à partir du moment où elle devient un enjeu politique et où la roue du destin se met en marche : « En 1766, Marie-Antoinette, âgée alors de onze ans

, La princesse, sa mère et le futur roi de France sont mis en scène

S. Zweig, T. Le-livre-de-poche, and . Iii--essais, Grandeur et décadence d'une idée. « Sa Mission, le sens de sa vie, Erasmus von Rotterdam [?] ist heute [?] kaum mehr als ein Name. » (Triumph und Tragik des Erasmus von, 1934.

S. Zweig, Portrait d'un homme politique. (1929) -Chapitre I, « La montée vers l'autorité, der Hafenstadt Nantes geboren. » (Josepf Fouché. Bildnis eines politischen Menschen, pp.1759-1793, 2016.

S. Zweig, Marie-Antoinette. Paris : Bernard Grasset, Les Cahiers Rouges. 1ère édition : avril 2002. Nouveau tirage : mai 2011 -« On marie une enfant », p.18. « 1766 kann die damals elfjährige Marie Antoinette bereits als ernstlich vorgeschlagen gelten, 1932.

». Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters. Frankfurt am Main, vol.29, pp.2012-2026

, « Sechs Tage ist Maria Stuart alt, da sie Königin von Schottland wird, p.21

». Stuart, Frankfurt am Main, vol.37, 2012.

S. Zweig, Grandeur et décadence d'une idée. « Sa Mission, le sens de sa vie, Le Livre de Poche, tome III -Essais, 2011 -p.1023. « Erasmus von Rotterdam, einstmals der grö?te und leuchtendste Ruhm seines Jahrhunderts, 1934.

, Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, Frankfurt am Main, 2014.

, ne mentionne pas le titre complet sur la couverture, mais seulement Conscience contre violence. Le nom de Castellion n'apparaît qu'à l'intérieur du livre, pas sur la couverture. C'est peut-être un choix éditorial, 2014.

. «-l'arrivée-de-calvin-au-pouvoir,

S. Zweig, Montaigne. Presses Universitaires de France, Paris -1 ère édition « Quadrige, 1942.

, Tolstoï, mais il en est d'autres dont la signification ne se révèle pleinement qu'à un moment précis. Montaigne est l'un de ceux-là. », p.13. « Es gibt einige wenige Schriftsteller, die jedem aufgetan sind in jedem Alter und in jeder Epoche des Lebens -Homer, Chapitre I : « Il est quelques rares écrivains qui s'ouvrent à tout lecteur, quel que soit son âge, à tout moment de sa vie : Homère, p.7, 1990.

G. Die, Frankfurt am Main, vol.16, 2012.

. Ibid, , pp.10-11

. Id, , p.11

. Ibid, -« den Elefanten, p.9

. Ibid, -« dieses unheimlichen Mannes, p.10

. Ibid and . «-l'arrivée-de-calvin-au-pouvoir, -« kraft seiner unerbittlichen Energie, p.30

«. Ibid and . Introduction, , p.10

P. Ibid, 18 -« auch den Parteilosen ihr Dogma aufzwingen, p.15

. Ibid, Calvins Diktatur, p.20

. Ibid, , p.15

. Ibid, , p.16

. Ibid, der Massengewaltigung zu entweichen und das Recht auf eine persönliche Überzeugung gegen die gewalttätigen Monomanen ihrer einen und einzigen Wahrheit zu verteidigen, p.18

. Ibid, Gleichgültig, wie man die Pole dieser ständigen Spannung benennen will -ob Toleranz gegen Intoleranz, Freiheit gegen Bevormundung, Humanität gegen Fanatismus, p.16

. Id, Abgrenzung zwischen Freiheit und Autorität

. Ibid, den Zeiten des Weltfanatismus, p.11

. Ibid, 21 -« Castellion aber [?] tritt als einziger von all diesen Humanisten, Heldisch wagt er das Wort

. Ibid, -« mit ihrer ganzen mörderischen Wucht die Unhumanität seines Jahrhunderts, p.19

. Ibid, -« der frenetische Ha? der triumphierenden Dogmatiker, p.20

. Ibid, Denn die Geschichte, sie hat keine Zeit, um gerecht zu sein, p.21

«. Ibid and . Le-manifeste-de-la-tolérance, einer Welt, wo die Waffen die Worte überklirren und der Krieg die letzten Entscheidungen an sich rei?t, p.159

«. Ibid and . Introduction, , p.21

. Id and . Der-gewalt-unterliegen,

, -« im Namen der beleidigten Menschlichkeit, p.179

«. Ibid and . La-triomphe-de-la-force, -« der Kampf bis aufs Messer, p.191

, Vernunft gehasst : den Fanatismus. Selber der unfanatischeste aller Menschen, ein Geist vielleicht nicht höchsten Ranges, aber weitesten Wissens, ein Herz nicht gerade rauschender Güter, aber rechtschaffenen Wohlwollens, erblickte Erasmus in jder Form von Gesinnungsunduldsamkeit das Erbübel unserer Welt.» (Triumph und Tragik des Erasmus von, 2014.

, Ainsi, d'un côté Zweig, un être commun, et de l'autre des personnages romanesques vivant une vie riche en événements et en rebondissements. D'un côté Zweig, de l'autre des personnages biographiques à la vie tumultueuse. A présent, Zweig d'un côté, Un peu comme Zweig qui se décrivait comme venant d'un « milieu solidement établi », justifiant ainsi son choix, dans ses nouvelles, p.127, 1934.

, Triumph und Tragik des Erasmus von, p.11, 2014.

. Id, « die eigentliche Kraft seines geduldigen Genies

. Id and . Das-erasmische,

. Id and . Calvin, dignité ! 833 ». Zweig voudrait montrer la monstruosité du régime nazi, tout en restant libre. Il souhaiterait soutenir ceux qui fuient l'Allemagne nazie, p.12

. Ibid, , p.16

. Ibid, Er hat an keiner Front zu stehen, sondern einzig und allein gegen den gemeinsamen Feind allen freien Denkens, p.1030

, Nicht mit Unduldsamkeit [?] will die erasmische Geisteshaltung die Menschen ihrem humanistischen und humanitären Ideal untertänig machen, Grandeur et limites de l'humanisme, p.84

. Ibid, Jede Tyrranei eines Gedankens ist Kriegerklärung gegen die geistige Freiheit der Menschheit, p.93

«. Ibid and . Adversaire, , p.1087

. Ibid, Erasmus lehnt jeden Appell an die Gewalt ab, p.122

. Ibid, Erasmus war nicht zum Kriege geboren, p.111

S. Niemetz, lettre écrite par R. Rolland à K. Mann datée du 21 octobre 1933 : « Je n'imagine pas comment Victor Hugo à Guernesey aurait pu se tenir en dehors de la politique, et s'il s'y était tenu, je n'aurais guère d'estime pour lui. » Le 28 novembre de la même année, après une déclaration de Zweig à la Jewish Telegraphic Agency, R. Rolland note dans son Journal : « Finalement, Zweig, éperdu, pour se rallier l'opinion de l'Europe, brûle ses vaisseaux et rompt publiquement avec l'Allemagne hitlérienne. Le voici maintenant plus compromis auprès d'Hitler que s'il n'avait pas retiré publiquement son nom de la revue des émigrés : Die Sammlung ! Et voilà le beau résultat de trop de prudence !, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Chapitre IV : L'exil, les ténèbres. Paris : Belfond, vol.391, p.392, 1996.

. Hors-série-le-monde, Joseph Roth est alors en exil à Paris. Il ne cesse de mettre en garde S. Zweig devant le danger que représente le nazisme. Zweig n'a plus l'intention de participer à la revue Die Sammlung de K. Mann et J. Roth lui écrit alors pour lui dire qu'il ne peut « cautionner » son attitude. Roth est d'avis que Zweig n'a pas conscience de ce que le NSDAP représente. « Noch einmal : Sie müssen entweder mit dem III, 2017.

, 14 octobre 1933), lettre dans laquelle Zweig s'exprime sur son refus de collaborer à la revue de K. Mann. Cette lettre provoque l'indignation des exilés et certains voient même en Zweig un collaborateur des nazis, Cette situation et les réactions qui en découlent plongent Zweig dans un certain désarroi

D. Frischer, Auteure d'essais et de films documentaires, elle a notamment publié Stefan Zweig, 2011.

. Hors-série-le-monde, Débats : Article de D. Frischer, p.87, 2017.

. Ibid, , p.88

S. Zweig, ». Portrait, L. Livre-de-poche, and T. Iii--essais, Grandeur et décadence d'une idée, Erasmus ist eines der sprechendsten, 1934.

, Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, Frankfurt am Main, vol.50, 2014.

. Id, Outre Hans Holbein, Zweig cite aussi Albrecht Dürer et Quentin Metsys comme artistes ayant représenté Erasme

. Id, « la finesse, l'air réfléchi, l'intelligente prudence » (Lavater). « das ''Feine, Bedächtige, Klug-Furchtsame'' seiner intellektuellen Haltung, p.51

H. Holbein-der-jüngere, Bildnis des schreibenden Erasmus von Rotterdam » : portrait d'Erasme peint en 1523 à Bâle. Peinture sur papier

S. Zweig, Grandeur et décadence d'une idée. « Années de célébrité, Wer wie Erasmus freigeistig die Weisheit, Menschlichleit und Sittlichkeit überall als Formen höchster Humanität, 1934.

, Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, Frankfurt am Main, vol.74, 2014.

, Wie die Germanen ins klassische Rom, so bricht Luther, der fanatische Tatmensch, mit der unwiderstehlichen Sto?kraft einer nationalen Volksbewegung in ihren übernationalen, idealistischen Traum, p.101

T. Mann, Revue de l'histoire des religions : Zweig contre Calvin, par F. LestringantPage consultée le 15/10/2017

S. Zweig, ». ;-«-le-grand-adversaire, L. Livre-de-poche, and T. Iii--essais, Grandeur et décadence d'une idée, Blickt man von diesem stämmigen, 1934.

, Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, Frankfurt am Main, vol.104, 2014.

. Ibid, , p.108

?. Luther, Sa Mission, le sens de sa vie, p.17

«. Ibid and . Adversaire, , p.103

, Sombre jeunesse », p.1036 -« einen begabten Knaben, p.30

, cette motte de terre'' en face de l'intellectuel Erasme 883 » ; arrive ensuite la mise en place des contrastes, « [?] Erasme manque de ce que Luther possède en surabondance 884 »

. De-ces-contrastes, ». Tandis-que, ». , «. Au-contraire-»-/-«-wiederum, ». et al., Ces oppositions si entières ne peuvent donc qu'être source de mauvaise entente entre Erasme et Luther. Le « conflit historique était inévitable 885

. Id and . Erasmus, redet schwach und zart wir ein Brustkranker

. Ibid, -« zum Geistmenschen Erasmus, zu dem pergamentfarbenen, feinhäutigen, dünnen, gebrechlichen, behutsamen Menschen, p.104

«. Ibid and . Portrait, Erasmus hat zeitlebens an der Unzuverlässigkeit seiner Gesundheit gelitten, p.54

«. Ibid and . Adversaire, [?] ständig mu? diese zarte Natur ihr armes, blasses Blut mit starkem Burgunder in Wärme halten, p.1086

. Ibid, « Wenn er seine Stimme erhebt, dröhnt eine ganze Orgel in seiner Sprache, Gewittergewalt wild und zerstörrend, stürmt diese Feuerrede über das deutsche Land, p.104

E. Id and . Luther, , p.104

. Id and . Übergesunheit, , p.105

. Id, Luther täglich sein ''stark wittenbergisch Bier'' braucht, um sein hitzig und rot schwellenden Adern abends zu gutem schwarzen Schlaf abzudämpfen

. Id, . Blickt-man, and . Luther, gemahnend an die Moseshörner Michelangelos, blickt man von diesem Blutmenschen hinüber zum Geistmenschen Erasmus

. Id, « [?] hat Erasmus von allem zuwenig, was jener

. Ibid, Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, vol.16, p.108, 2012.

. Id, « Als erster bietet Farel das Vorbild jenes fraglosen, unkritischen, sich selbst preisgebenden Gehorsams, den Calvin, seiner Lehre von jedem Menschen als oberste Pflicht verlangt

. Ibid, -« kraft seiner unerbittlichen Energie, p.30

. Id, « [?] rücksichtslos wird er seine totalitäre Forderung

. Id and . Diktatur,

. Ibid, -« seine steinerne Unerschütterlichkeit, p.38

. Ibid, , pp.45-50

«. Ibid and . La-discipline, Zweig ferait-il ici le parallèle entre le manifeste de la tolérance de Castellion et ses propres essais ? Le risque couru par l'écrivain n'est pas le même que celui de Castellion, -« die dämonische geistige Energie, p.51

, l'homme attaqué par la dictature nazie ; l'indécision d'Erasme mise en avant pour se justifier, l'engagement de Castellion érigé en modèle. Zweig oscille entre deux positions, celle qu'il adopte et celle qu'il aimerait incarner. Il s'identifie à ses deux héros, Quoique? Les livres et l'interdiction de publier des écrits d'auteurs juifs

G. Prochnik, Je n'ai rien de ce qu'on appelle un héros. Je suis un conciliateur-né et je dois agir en suivant ma nature. », lettre de S. Zweig à R. Schikele, été 1934, vol.4, p.157, 2014.

S. Zweig, Grandeur et décadence d'une idée. « Introduction », Le Livre de Poche, tome IIIEssais, 2011 -p.1030 : « cette ''indécision'' » -« seine Unentschiedenheit » (Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, 1934.

S. Zweig, « Ein plötzlicher Tod errettet in letzter Stunde Sebastian Castellio vor dem Proze? und dem mörderischen Ansturm seiner Feinde. » (Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, Le triomphe de la force, vol.06, p.246, 1936.

«. Ibid and . Le-manifeste-de-la-tolérance, Auch wenn es nicht siegt, so erweist doch das Wort ihre ewige Gegenwart, und wer ihr dient in solcher Stunde, hat für seinen Teil bewiesen, da? kein Terror Macht hat über eine freie Seele und auch das unmenschlichste Jahrhundert noch Raum für die, Stimme der Menschlichkeit, p.160

J. Lettre-de and . Roth-À-zweig, Sie kämpften mit dem ganzen Gewicht Ihres Namens dagegen, Wenn sie Das nicht können : bleiben Sie wenigstens still. » (lettre publiée dans Stefan Zweig, 1933.

. Lettre-privée-de-s, Zweig à son éditeur A. Kippenberg, parue dans le journal Börsenblatt für den deutschen Buchhandel, 1933.

S. Niemetz, ] Thomas Mann, dans son Journal, le 29 juillet 1934, juge Erasme non seulement ''faible et banal'', mais, pire, ''de nature à induire en erreur et nocif''. Il aujoute : ''Tout parallèle, toute analogie historique sont insupportables parce qu'ils font trop d'honneur au présent. 'Luther, ce révolutionnaire mû par des forces démoniques jaillies du tréfonds du peuple allemand.' Qui ne reconnaît pas Hitler ? Ce qui est grave, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Chapitre IV : L'exil, les ténèbres. Paris : Belfond, pp.401-402, 1996.

S. Lettre-de, H. Zweig, and . Hesse, décembre 1933 : « Ich habe mir Erasmus von Rotterdam als Nothelfer gewählt, den Mann, der Mitte und der Vernunft

, wie schlecht es ihm ging und dass man nicht allein ist, wenn man anständigerweise mit schweren Entscheidungen und Entschlie?ungen quält, statt es sich bequem zu machen und mit einem Ruck auf den Rücken einer Partei zu springen. » in Stefan Zweig, Briefe an Freund, p.470, 2014.

, De la violence découle l'intolérance

«. Ibid, . Années-de, and . Célébrité, Erasmus nimmt nicht selber das Wort, um alle die bitteren Wahrheiten zu sagen, die er den Mächtigen dieser Erde zudenkt, sondern er schickt statt seiner sie Stultitia, die Narrheit, auf das Katheder, damit sie sich selber lobe. [?] Man wei? niemals, wer eigentlich das Wort hat : spricht Erasmus im Ernst, spricht die Narrheit in persona, der man doch das Gröbste und Frechste verzeihen mu? ?, p.65

. Id, « Zeitkritik in den Zeiten der Zensur und Inquisition durch Ironie und Symbole in die Welt zu schmugeln, war von je der einzige Ausweg der Freigeistigen in den Epochen der Verdüsterung

, Einen wunderbaren Augenblick lang ist Europa einig in dem humanistischen Wunschtraum einer einheitlichen Zivilisation, p.1072

. Id, « [?] nur ein rasch vegessenes Zwischenspiel blieb in der mit Blut geschriebenen Tragödie unseres allgemeinen Vaterlands

. Ibid, Die ganze Welt ist ein gemeinsames Vaterland, p.85

. Ibid, -« den immanenten Gewalttrieb der menschlichen Natur, pp.88-89

. Lehre-verteidigen, Als die Genfer Servet hinrichteten, haben sie keine Lehre verteidigt, sondern einen Menschen geopfert ; aber man bekennt sich nicht zu seinem Glauben, indem man einen andern Menschen verbrennt, sondern nur, indem man sich selbst für diesen Glauben verbrennen lä?t. » (Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, sondern: einen Menschen töten, vol.16, 2012.

S. Zweig, Grandeur et décadence d'une idée. « La lutte pour l'indépendance », Le Livre de Poche, tome III -Essais, 2011 -p.1106. « Ich mu? mich in acht nehmen, da? ich von den Deutschen, die jetzt gleich Besessen sind, p.134, 1934.

, fatalité'' se pressent sous sa plume. Ils traduisent l'idée que ''toute vie est un combat entre l'individu et l'univers'', donc que toute biographie est une tragédie. Zweig exalte l'énergie individuelle, cette

, Conscient de s'enfoncer dans une époque de ténèbres, il parsème ses portraits d'allusions. Conscience contre violence [?] se veut une allégorie de la résistance passive au fanatisme

. Ibid, Deine wahre Zeit ist vorbei, Aber täusche Dich nicht, alter Mann, vol.138, p.1107, 2014.

. Ibid, [?] so flieht er vor dem Ha? aus der Stadt, p.1106

«. Ibid and . Adversaire, Der Geistige darf nicht Partei nehmen, sein Reich ist die Gerechtigkeit, die allenthalben über jedem Zwiespalt steht, p.111

«. Ibid, . Le, and . Spirituel-d'erasme, Nur an den überpersönlichen und kaum erfüllbaren Forderungen fühlen Menschen und Völker ihr wahres und heiliges Ma?, p.188

J. Strelka, Stefan Zweig. Freier Geist der Menschlichkeit. Östereichischer Bundesverlag, Wien -« die Versöhnung der Gegensätze, p.108, 1981.

K. Zelewitz, Stefan Zweig. Exil und Suche nach dem Weltfrieden. Herausgegebn von M.H. Gelber und K. Zelewitz, ADRIADNE PRESS. Studies in Austrian Literature, Culture, and Thought. 345p. -« Prinzip Hoffnung, p.214, 1995.

. Ibid, Das Werk dient nicht zuletzt der Selbstverteidigung. Es fungiert als Apologie für das Verhalten [?] des Schriftstellers in den ersten Jahren der national-sozialistischen Herrschaft über das 'Deutsche Reich, p.246

S. Zweig, Grandeur et décadence d'une idée. « Le legs spirituel d'Erasme », Le Livre de Poche, tome III -Essais, 1136. « Das Vermächtnis Erasmus » (Triumph und Tragik des Erasmus von, vol.184, 1934.

, Une remarque en demi-teinte, mais le fond l'intéresse. Calvin le fanatique d'un côté

, En voulant présenter les valeurs humanistes qu'il a toujours défendues, Zweig utilise certains aspects de l'Histoire. Il transfert sur le plan littéraire sa propre position et met en place

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Chapitre IV : L'exil, les ténèbres. Paris : Belfond, 1996 -« [?] Calvin [?] le grand réformateur qui nourrit une vision oecuménique de l'unité des protestants, recherche même la conciliation pratique avec Rome, et apparaît comme un artisan essentiel de la genèse de l'Europe moderne et de la démocratie, p.442, 1996.

. Id,

. Id, Le Magazine Littéraire'' : Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 -« A travers l'histoire, des destins révélateurs, p.62

S. Lettre-de, R. Zweig, and . Rolland, Universités de Bonn et Florence. Le biografie di Stefan Zweig, tra Geschichte e Psychologie : Triumph und Tragik des Erasmus von, vol.74, p.430, 1933.

A. Wimmer, Hitler-und Selbstdarstellung in den Werken Stefan Zweigs. Studienarbeit, 2012.

«. Calvin, der als geistiger Despot die Freiheit au?er Kraft gesetzt hat, wird ganz eindeutig als Vorläufer Hitlers stilisiert, p.14

S. Zweig, Conscience contre violence : ou Castellion contre Calvin, La Flèche, 1936.

. Poche, 2014 -« La discipline », p.71 : « Sous un pareil régime de terreur constante, vol.06

, Wie sich aber auch sicher fühlen unter solchen ständigen Sittenterror und keiner Übertretung des Gottesgebors schuldig

, Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, vol.16, 2012.

, dictature théocratique / dictature dogmatique / une idée qui donne naissance aux dictatures », p.57 -« die Diktatur der Predigerschaft / eine dogmatische Gewaltsherrschaft / Alle Diktaturen beginnen mit einer Idee, p.46

S. Zweig, Les Très Riches heures de l'humanité. « La fuite vers Dieu, Nichttun versteckt immer nur eine Feigheit der Seele. » (Die Flucht zu Gott. Ein Epilog zu Leo Tolstois unvollendetem Drama) -Texte original consulté sur, p.184, 1927.

M. Fognini, « Quand Stefan Zweig stigmatise l'exercice de l'autorité pervertie en tyrannie », Le Coqhéron, pp.111-112, 2012.

S. Zweig, Conscience contre violence : ou Castellion contre Calvin, La Flèche, 1936.

. Poche, 259 : « [?] dringt die Idee der Achtung vor jedem Glauben und jeder Gesinnung sieghaft in die Zeit weiter, ein Land nach dem andern verdammt im Sinne Castellios jede religiöse und weltanschauliche Verfolgung, der französischen Revolution wird dem Individuum endlich sein Recht gegeben, frei und gleichberechtigt seinen Glauben und seine Meinung zu bekennen, vol.06, 2014.

, Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, vol.16, 2012.

. Ibid, dem nächsten Jahrhundert, dem neunzehnten, beherrscht die Idee der Freiheit [?] schon als unveräu?erliche Maxime die ganze zivilisierte Welt, p.226

. Ibid, Denn mit jedem neuen Menschen wird ein neues Gewissen geboren, p.261

. Id, Aber Geschichte ist Ebbe unf Flut, exiges Hinauf und Hinab

. Hors-série-le-monde-;-«-stefan-zweig.-l'européen, Une vie, une oeuvre, Débats : « Les besoins d'illusion, p.85, 2017.

T. De-doctorat-de, D. , A. Fouché, M. Marie-antoinette, and . Stuart, Thèse présentée à l'Université de Nantes -Département d'études germaniques. Traduction du doctorant, propos cités in « Stefan Zweig historische Biographien und die Gegner der bürgerlichen Literatur », par M. Reffet, in Stefan Zweig im Zeitgeschehen des 20. Jahrhunderts, sous la direction de T. Eicher, pp.282-283, 2003.

S. Zweig, . Erasme, . Grandeur, ». Décadence-d'une-idée.-«-la-fin, L. Livre-de-poche et al., Immer mehr schmilzt der kleine magere Leib in sich zusammen, immer mehr ähnelt das zerfaltete zarte Gesicht mit seinen tausend Runzeln einem mit mystischen Zeichen und Runen beschriebenen Pergament, und der einst an eine Auferstehung der Welt durch den Geist, an eine Erneuerung der Menschheit durch reinere Menschlichkeit leidenschaftlich geglaubt, wird allmählich ein bitterer, vol.169, pp.1127-1128, 1934.

. Ibid, Frieden steht Zwietracht über der Welt, p.176

. Ibid, Und er fühlt es selbst am besten, da? ein Mann der stillen Nachgiebigkeit fehl am Ort ist ''in diesem lärmenden oder, besser gesagt, tollwütigen Zeitalter, p.176

S. Zweig, Stefan Zweig -Essais. Paris : La Pochothèque, Tome III 2011 (Collection Le Livre de Poche) -Préface de I. Hausser, p.32. « Comment lire les essais de Zweig aujourd'hui ?, 1934.

S. Zweig, Conscience contre violence : ou Castellion contre Calvin, La Flèche, 1936.

. Poche, 217 : « [?] Castellio ist für seinen Teil des offenen Streites müde. » (Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, Le triomphe de la force, vol.06, pp.2012-187, 2014.

. Ibid, Castellio sitzt als Ketzer auf der Armesünderbank, p.209

. Ibid, Und ehe der eigentliche Proze? begonnen hat, ist Castellio schon verloren, p.212

. Ibid, Aber eine gütige Fügung will, da? seinen Verfolgern nicht der sichtbare Triumph gegönnt sei, Sebastian Castellio, den Erzfeind jeder geistigen Diktatur, im Kerker, im Exil, oder auf dem Scheiterhaufen zu sehen. Ein plötzlicher Tod erettet in letzter Stunde Sebastian Castellio vor dem Proze? und dem mörderischen Ansturm seiner Feinde, p.214

S. Zweig, T. Le-livre-de-poche, and . Iii--essais, Sie liebt nicht sehr die Menschen des Ma?es, die Vermittelnden und Versöhnenden, die Menschen der Menschlichkeit. maison, dans sa vie privée, Die Geschichte aber ist ungerecht gegen die Besiegten, pp.1127-1128, 1934.

, Montaigne est à la recherche de son « moi intérieur 1033 », et il semblerait que c'est aussi l'ambition que nourrit Zweig, à une époque où il ne peut rien faire d'autre. Un choix par défaut ? Une volonté d'auto-analyse ? De se chercher et de se trouver dans une époque de chaos ? Cette retraite est productrice chez Montaigne

, Des questions qui ont peut-être amené Zweig à écrire Le Monde d'hier. A trouver sa place dans le monde en restant centré sur soi, à l'instar de Montaigne précédemment, Que sais-je ? Des questions récurrentes dans la thématique autobiographique

. Montaigne, Zweig y trouve peut-être la justification de la rédaction de son autobiographie

, Une sorte de justification sur le fait de placer sa personne au centre d'un ouvrage littéraire, même si Zweig affirme que c'est bien davantage l'Europe et son évolution qui l'intéressent, et non son propre moi. Dans son ouvrage sur l'exil de Zweig, George Prochnik analyse la signification de l'exil sur Zweig ainsi que ses conséquences psychologiques : « Il était accablé et il lui arrivait de se sentir, Centrer un récit sur sa vie peut-être utile, même au-delà du ''simple

. Unis, avait pas forcément la force psychologique pour faire face à toutes ces nouvelles situations dues à la fuite, à l'exil, et pose ainsi la question : « L'équilibre était-il encore possible ? Ne l'obligeait-il pas à un retrait coupable ? 1035 » Auto-analyse, retrait, nécessité de se couper du monde, volonté de faire le bilan d'une vie. Comme Montaigne, Zweig sera « le psychologue de lui-même 1036 ». S'intéresser à soi et à sa place dans la société, dans le monde, dans le chaos, tout en essayant d'opérer une analyse sur ses propres actes, ses pensées, ses écrits. « Les Essais ont un seul objet, Prochnik se penche sur le fait que Zweig, assailli par les demandes d'aide de la part de réfugiés

, Trouver son moi, comprendre l'essence de son être, un projet égocentrique ? En tout cas, ce côté égoïste semble regretté

. Ibid, Aber auch dieser Rückzug in das eigene Haus, in das private Leben ist Montaigne nicht genug, p.41

. Ibid, -« sein inneres Ich, p.42

G. Prochnik, L'Impossible Exil. Stefan Zweig et la fin du monde. Chapitre 2, « Les mendiants et le pont, p.98, 2014.

. Ibid, , p.99

S. Zweig, Montaigne. Presses Universitaires de France, Paris -1 ère édition « Quadrige, 1942.

V. I. Chapitre, Stefan Zweigs. Europäisches Erbe, p.53, 1990.

. Id, Moi'' oder vielmehr ''mon essence''. » Cette assertion correspond partiellement à l'intérêt de Zweig pour Montaigne. La similitude de la violence de leurs époques et le fait de ne pas s'engager. Cependant, le refus de s'engager n'est pas lié uniquement à l'envie de liberté, mais aussi à l'incapacité de s'engager frontalement contre la barbarie d'une dictature, la violence d'une guerre, Die Essais haben einen einzigen Gegenstand, und er ist derselbe wie der seines Lebens : das ''

P. Ibid, R. Cités-par, and . Jaccard, , p.9

C. Ibid and P. Vii, 92 : « [?] pas un seul instant cela n'a pu troubler la clarté d'esprit et l'humanité d'un Erasme, d'un Montaigne, d'un Castellion. » -« [?] und nicht einen Augenblick haben diese die Klarheit und Menschlichkeit eines Erasmus, eines Montaigne, eines Castellio verwirren können, p.61

. Ibid, 93 -« Wer für sich selbst frei denkt, p.61

C. Ibid and . Viii, , p.68

. Ibid, I. X. Chapitre, and P. , 124 : « Il est mort sagement, comme il a vécu sagement. » -« Er ist weise gestorben, p.83

S. Zweig, Stefan Zweig -Essais. Paris : La Pochothèque, p.1144, 1934.

E. Ludwig, journaliste d'investigation, devant rester en retrait par rapport à la figure avec laquelle il s'entretient. Pourtant, Ludwig expose un objectif qu'il s'est fixé et qui ne concorde pas avec la ligne de conduite qu'il prétend suivre : « Chaque fois, je m'étais préparé et l'amenai sur les questions essentielles où nous étions d'avis opposé : liberté et pacifisme, 1050.

, Ludwig expose les changements qui se sont opérés entre les premiers entretiens et les autres rencontres : il ne dissocie pas le contexte historique et politique du personnage interviewé de sa psychologie 1051 . Ludwig se revendique impartial, mais ne peut s'empêcher d'intégrer certaines dimensions historiques et psychologiques qui influent nécessairement sur ses entretiens, Ainsi, l'écrivain-journaliste a d'emblée des idées qu'il souhaite défendre, ou du moins dont il souhaite débattre

, Rien de plus. Et surtout, Ludwig n'apporte aucune conclusion à ses entretiens : pas de postface, pas d'analyse postérieure. Une seule phrase en guise d'épitaphe, absente dans la traduction française, et prononcée par Mussolini et non par l'auteur : « Personne ne peut forcer deux fois le destin, Mais pour aboutir à quel constat ? Il dépeint la personnalité de Mussolini et retranscrit les informations que le dictateur veut bien dévoiler

. »-l'ouvrage-présente-un-homme-politique, montre son parcours idéologique. Il s'agit d'un homme qui ne montre pas d'idées antisémites

E. Ludwig-présente-ici-l'oeuvre-d'un-journaliste, conscient de l'opportunité qu'il a de s'entretenir avec le Duce sur une longue durée -près de quatre cents questions -, mais ce pas un essai, ni l'analyse d'une période. Un échange de questions-réponses, influencées par la personnalité de celui qui interroge

E. Ludwig and . De-l'époque-de-weimar, auteur de biographies et d'articles à succès en Suisse puis aux Etats-Unis, venait de publier un recueil de conversations avec Mussolini, dans lequel il opposait le magnétisme du Duce, homme du peuple qui, enfant, ''aidait son père à battre le fer'' (la légende ''du fils forgeron''?) et avait déjà à 1050 Ibid, p.47

«. Ibid and . Au, « Trois circonstances modifièrent ma façon de voir. Les concepts de la démocratie et du parlementarisme commençaient à s'estomper, pp.43-44

. En-même-temps,-À-moscou-et-À-rome, En troisième lieu, des considérations psychologiques me conduisaient à penser que l'homme d'Etat romain, en dépit de maints discours

, Première rencontre, p.48

P. Ibid, M. De, and . Serra, « Nessuno pu? osare due volte il destino. Del resto, ognuno muore comme -seconde il suo carattere -deve morire. » (Colloqui con Mussolini, di Emil Ludwig -Edizione integrale 130° migliaio, I Record, p.221, 1965.

L. ?-emil, est mu par d'autres objectifs que Stefan Zweig, mais il ne représente pas l'écrivain engagé pour autant

, Cependant, l'engagement à cette époque existe-t-il réellement en littérature ? Cela n'a jamais été une motivation pour Zweig. Pas d'analyse de lutte des classes, pas d'engagement concernant la condition sociale en générale. Zweig, humaniste, un homme généreux 1056 , mais trop centré sur la société à laquelle il appartient

. Pourtant, Zweig ne fait pas figure d'écrivain engagé. Ses essais sont motivés par différents projets, notamment celui d'affirmer sa position à l'encontre du nazisme, et de témoigner de la prise de conscience des dangers du III ème Reich : « Je ne suis pas un homme politique -je suis un écrivain 1057 », disait-il

. Zweig, Car c'est avant tout un destin, une vie, une tragédie qui attire son attention et non pas le rayonnement d'un contemporain. Si, en plus

. Serra-m, Une génération perdue. Les poètes-guerriers dans l'Europe des années 1930, 2015.

E. Ludwig, Entretiens avec Mussolini. Albin Michel, 1932, et Perrin, un département d'Edi8, 2016 pour la présente édition revue et augmentée. Collection Tempus, pp.76-77, 1932.

G. Prochnik, Stefan Zweig et la fin du monde. Chapitre 2, « Les mendiants et le pont » -« Stefan Zweig, par exemple, était connu pour distribuer de l'argent et des biens dès qu'il sentait que cela pouvait soulager l, p.95, 2014.

. Ibid, , p.83

. Ibid, Allerdings, bequemer war Paris kaum zu entdecken als vom ''Imperial'', vom ersten Stock dieser breiten Karossen oder aus den offenen Droschken, die ebenfalls nicht allzu hitzig fuhren, p.147

. Ibid, Überzeugend empfand ich hier wie immer in Frankreich, wieviel eine gro?e und dem Wahrhaften zugewandte Literatur ihrem Volke an verewigender Kraft zurückgibt, denn alles in Paris war mir eigentlich durch die darstellende Kunst der Dichter, der Romanciers, der Historiker, der Sittenschilderer geistig im voraus vertrat gewesen, ehe ich es mit eigenen Augen gesehen, pp.149-150

, [?] aus keiner anderen Absicht, als Welt zu sehen und womöglich ein Stück der Zukunft, die vor uns lag, p.225

. Id, Diese meine Vorstellung war -ich schäme mich nicht, es zu sagen -eine recht romantische. » 1066 Id., « ich [?] betrat also Manhattan mit offenem

, Moscou en elle-même avait déjà deux visages

. »-la-place-rouge, Impression réelle ou interprétation poétique, c'est encore la nostalgie et l'acceptation du présent qui suscitent des sentiments chez Zweig. Des lieux de pèlerinage sont aussi évoqués, comme la tombe de Tolstoï ; à l'instar de celle de Whitman à New-York ou encore le quartier où vécut Victor Hugo à Paris

. Ibid, noch nicht jene berauschende Nachtschönheit hatte wie heute, p.226

. Larcati-a, K. Renoldner, and . Wörgötter-m, Dans la première partie sur la biographie de Zweig, K. Renoldner consacre un chapitre au voyage en Union Soviétique de Zweig en 1928, mentionnant ainsi les divers sources documentées dont nous disposons de Zweig (des notes, une nouvelle et ses mémoires) : « Über Zweigs RusslandReise sind wir dank einiger Briefe, einer Serie von Reisefeuilletons (Reise nach Ru?land) und einem unveröffentlichten Notizbuch, das heute im Literaturarchiv aufbewahrt wird, sehr gut informiert. Dazu kommt noch der Rückblick des 60-Jährigen, p.25, 2018.

S. Zweig, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Soleil couchant », p.384 -« Von jenen Reisen war eine für mich besonders erregend und belehrend : eine Reise in das neue Ru?land. », p.348. (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, vol.1, 1942.

. Ibid, Moskau selbst war schon eine Zwiespältigkeit, p.348

. Ibid, , p.71

. Ibid, , p.80

. Ibid, , pp.71-72

. Ibid, , p.81

. Id,

. Ibid, , p.143

. Le-magazine-littéraire, Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 -Article de L. Seksik « L'Exil, de l'épuisement au désespoir, p.74

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. Préface, p.10 -Vorwort, p.10 : « Ich allein bin Zeitgenosse der beiden größten Kriege der Menschheit gewesen, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

. Dans, Le pronom personnel « je » renvoie donc à ces trois entités à la fois. Car c'est bien lui, Stefan Zweig, qui est au centre de cette oeuvre, même si sa personne se fait discrète et se révèle avec pudeur

». Et and . Ich, Une autobiographie ne vise pas seulement à rassembler des souvenirs, comme dans un journal intime, mais met en relief une vision rétrospective, un regard dans le temps et s'adresse à ses contemporains. C'est ainsi que Zweig se plonge dans sa jeunesse dès le premier chapitre du Monde d'hier, sans pour autant se mettre en avant

. Le,

J. Rousseau, dont Les Confessions commencent ainsi : « Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple. [?] Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de sa nature

, Des récits rétrospectifs certes, mais dont le point central varie. D'un côté, c'est l'homme, l'individu, qui est l'axe du roman, note une différence dans le projet des deux auteurs

, Zweig souhaite se raconter, mais c'est surtout toute une génération qu'il veut décrire et faire connaître, génération à laquelle il appartient pleinement, génération qu'il définit en tant que sienne : « [le] destin [?] de toute une génération, notre génération 1094 ». Dès le départ, Zweig explique de quelle manière, sous quelle forme, à quel titre, il décide d'entamer son entreprise littéraire : « en ma qualité d'Autrichien, de Juif, d'humaniste et de pacifiste 1095, L'auteur définit clairement la nature de son projet et se veut sincère, cherchant avant tout à transmettre la vérité

. Ibid, , p.12

. Ibid, -« die Zeit vor dem ersten Weltkriege, p.15

J. Rousseau, Les Confessions. Saint-Armand (Cher) : Gallimard, 1997 -(Collection Folio Classique) -« Livre Premier, p.33, 1782.

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. Préface, 1942.

. Id and J. «-[?]-als-Österreicher,

. Kraft, » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

«. Ibid, L. Le-monde-de, and . Sécurité, 20 : « Die Familie meines Vaters stammte aus Mähren. In kleinen ländlichen Orten lebten dort die jüdischen Gemeinden in bestem Einvernehmen mit der Bauernschaft und dem Kleinbürgertum, Die Welt der Sicherheit, p.21

. Ibid, « Dieser Stolz, aus einer 'guten' Familie zu stammen, war bei allen Brettauers unausrottbar, p.25

. Larcati-a, K. Renoldner, and . Wörgötter-m, Renoldner), il est mentionné le fait que nous disposons de peu de détails sur l'enfance de Zweig, et aussi qu'il est frappant de constater que, dans Le Monde d'hier, Zweig ne rédige pas de tableaux de famille et dévoile très peu d'informations personnelles : « Über das Familienleben, über Kindheit und Jugend Stefan Zweigs gibt es nur rudimentäre Auskünfte. [?] Bezeichnend ist, dass Stefan Zweig in Die Welt von Gestern nach dem Hinweis auf die Gro?eltern, nach der Vorstellung der Familiengeschichten der Eltern sowie deren Lebensprinzipien und charakterlichen Eigenheiten, p.3, 2018.

S. Zweig, 25 : « Diese Art Adel, [?] hat mich und meinen Bruder schon als Kinder bald amüsiert und bald verärgert. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, vol.1, p.25, 1942.

, Si 1933 marquait pour lui l'effondrement de ses idéaux et la défaite de la raison, 1938 marque la fin de son existence spirituelle, et avec son exil au Brésil, Zweig se retire très vite de toute vie publique. La prise du pouvoir par Hitler a été l'élément qui a totalement bouleversé son existence. Tout ce à quoi il avait aspiré, les idéaux pour lesquels il avait oeuvré, avec Romain Rolland par exemple, n'ont plus lieu d'être, ne peuvent plus subsister, 1127.

, sont vécues par Zweig comme une fin, une tournant inéluctable et définitif 1129 . C'est un véritable sentiment de désespoir qu'il éprouve au moment de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie. Il pressent que tout est perdu pour lui et pour l'Europe unie. L'image de l'Europe avec sa diversité, son pluralisme linguistique, son respect des différences, est totalement rayée. Et c'est avec horreur que Zweig se retrouve sans nationalité. « Dans ses rêves cosmopolites, Zweig s'était représenté le bonheur ''d'être sans nationalité

. Ce-statut-d'apatride and . Heimatslosigkeit,

, Zweig en parle ouvertement, mais aussi de manière plus subtile en faisant référence à Grillparzer : « nous sommes doublement à l'étranger et n'avons point de patrie 1131

». Franz, Grillparzer est un dramaturge autrichien du XIX ème siècle. De nature pessimiste et inquiète, il semble un peu paradoxal que Stefan Zweig le cite dans son oeuvre

, Mais il est vrai qu'une des caractéristiques de Grillparzer est aussi d'avoir su accepter, résigné, le monde tel qu'il était. En citant Grillparzer, Zweig fait référence à son poème « In der

». Fremde, Wo also willst du weilen ? / Wo findest du die Statt ? / O Mensch, der nur zwei Fremden / Und keine Heimat hat

, Être un étranger dans son propre pays, mais aussi un étranger ailleurs. Être doublement

. Ibid, nicht bloß der Fremde mehr in diesem Land, p.504

N. Ibid, K. Von, and . Böttcher, 499 : « Zweigs intellektuelle Existenz war in Frage gestellt, als er 1933/34 die Wirkungslosigkeit seiner Bemühungen erkannte

. Id, Dann zog jener Septembertag 1939 für ihn den endgültigen Schlußstrich

&. Littéraire, Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 -« Un Européen fervent, J. Le Rider, p.71

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Soleil couchant, p.400, 1942.

F. Grillparzer, Depuis septembre 1939, Zweig est passé du rêve utopique à l'horreur d'être sans nationalité. Et ce qui a déclenché la rédaction du Monde d'hier, c'est l'exil de Zweig, Tagebuch auf der Reise nach Konstantinopel und Griechenland -Page consultée le 19/11/2015, disponible sur, 1924.

L. Brésil and . Terre, , p.1133

, Ce n'est pas Le Monde d'hier qui dévoilera la vie de Zweig entre 1939 et 1942. Son autobiographie n'aidera pas non plus à comprendre ce qui l'a mené au suicide. Non seulement, l'auteur s'y dévoile trop peu, laisse très peu de place à des sentiments vraiment intimes et personnels, mais en plus il stoppe sa

, Après Londres, il s'exile à New-York où

T. Mann-ou-alfred-döblin,

, En août 1941, il quitte NewYork pour le Brésil. Ce sera son ultime voyage. Mais ces dernières années l'ont usé psychologiquement : « De ne jamais avoir de maison ni de repos pendant des années [?] m'enlève toute la joie de l'existence. J'ai près de soixante ans et les sept dernières années, car Allemands et Autrichiens sont d'emblée assimilés, p.1135

, Comme si, pour parer ce mal intérieur qui le ronge, il se souvenait de ce qu'avait écrit son ami Romain Rolland et voulait l'appliquer à lui-même: « Créer, c'est tuer la mort 1136 ». Mais le Brésil ne l'aide pas à se relever. Zweig ne veut plus lire les journaux, ni écouter la radio. Il craint les nouvelles catastrophes. Il a appris ce qui arrivait aux Juifs d'Europe. Son monde est anéanti. Ses livres sont brûlés, il écrit dans la langue d'un pays dont il est banni, l'avenir s'annonce horrible, la guerre ne semble pas vouloir un jour prendre fin. Il devient alors plus pessimiste que jamais, et sa vision de l'avenir n'offre aucune issue. Il veut écrire, mais éprouve des difficultés, Tout comme aux Etats-Unis, il veut pourtant se consacrer à l'écriture

, le biographe des riches heures de l'humanité ; il ne parvenait pas à se faire le scribe d'une époque barbare

&. Littéraire, Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 -« La dernière suite brésilienne » par Vergne-Cain B. et Rudent G, Référence à l'ouvrage de Zweig, p.78, 1941.

«. Ibid, , p.74

. Id,

R. Rolland, .. P. Jean-christophe, and . Ollendorff, La Révolte, vol.4, p.16, 1906.

«. Ibid, Die Schule im vorigen Jahrhundert, « die Gruppe des ''jungen Wien, p.61

. Ibid, , pp.76-71

. Ibid, Wir jungen Menschen aber, völlig eingesponnen in unsere literarischen Ambitionen, merkten wenig von diesen gefährlichen Veränderungen in unserer Heimat : wir blickten nur auf Bücher und Bilder, vol.80, p.86

. Id and . In, Wirklichkeit hatte in jenem letzten Jahrzehnt vor dem neuen Jahrhundert der Krieg aller gegen alle in Österreich schon begonnen

S. Zweig, Die schlaflose Welt : Aufsätze und Vorträge aus den Jahren 1909-1941. Frankfurt am Main : Fischer Taschenbuch Verlag, 5. Auflage, 2012 -18 août 1914 « Die schlaflose Welt, p.36, 1909.

. Id, « Ihre paar Abgeordneten wurden der Terror und (im alten Sinne) die Schande des österreichischen Parlaments

. Ibid, « der Untergang individueller Freiheit, vol.80, p.87

S. D. Zweig and . Messages, Traduit de l'allemand par Alzir Hella -Préface de Jacques Le Rider, p.16

Z. Dans-un-essai-intitulé-hofmannsthal-und-seine, Hermann Broch analyse la culture de l'Empire austro-hongrois dans la dernière partie du XIX ème siècle, ainsi que l'époque du libéralisme et de la, 1947.

. Moderne, Il introduit le terme de ''fröhliche Apokalypse

, 215 : « Es war noch keine Panik, aber doch eine ständige Unruhe ; immer fühlten wir ein leises Unbehagen, wenn vom Balkan her die Schüsse knatterten. Sollte wirklich der Krieg uns überfallen, ohne dass wir es wussten, warum und wozu ? » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, « Les rayons et les ombres sur l'Europe, vol.1, pp.236-237, 1981.

. Ibid, « Italien wollte Cyrenaica, Österreich annektierte Bosnien. Serbien und Bulgarien wiederum stießen gegen die Türkei vor, pp.235-214

. Id, « Wenn man heute ruhig überlegend sich fragt, warum Europa 1914 in den Krieg ging, findet man keinen einzigen Grund vernünftiger Art und nicht einmal einen Anlass

. Ibid, Immer schreckte man auf, aber um immer wieder aufzuatmen : ''Diesmal noch nicht, pp.245-222

. Ibid, Aber, ich sagte es schon, solche Augenblicke der Sorge flogen vorbei wie Spinnweb im Winde. Wir dachten zwar ab und zu an den Krieg, aber nicht viel anders, als man gelegentlich an den Tod denktan etwas Mögliches, aber warscheinlich doch Fernes, pp.252-229

S. D. Zweig and . Messages, Paris : Bartillat, 2014. « 1914 et maintenant » (« 1914 und Heute, p.237, 1914.

S. Zweig, An die Freunde im Fremdland. Cet article parut dans le Berliner Tagesblatt du 19 septembre 1914, quatre jours après le « Au-dessus de la mêlée, 1914.

R. Rolland--stefan and . Zweig, Traduction des lettres allemandes par Siegrun Barat, pp.2014-2043

S. Zweig, 213 : « [?] ich bedaure jeden, der nicht jung diese letzten Jahre des Vertrauens in Europa miterlebt hat. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Les rayons et les ombres sur l'Europe, vol.1, pp.234-235, 1942.

S. D. Zweig and . Messages, Traduit de l'allemand par Alzir Hella. « L'histoire cette poétesse, Die Geschichte als Dichterin, p.132

. «-la-comédie-humaine-ou-le-projet-balzacien,

S. D. Zweig and . Messages, vu par Zweig Zweig n'est pas historien, il est écrivain. Psychologie et sentiments jouent pour lui un rôle important. C'est un rôle de psychologue qu'il endosse à nouveau. Sa manière d'analyser l'été 1914 peut être mise en parallèle avec le jugement exprimé par Jules Michelet, selon lequel le peuple devient faiseur d'Histoire. Même passif, c'est le peuple qui porte l'Histoire, c'est la société qui met en route, agit, subit, vit l'Histoire. Zweig souhaite élargir le champ de vision de son lecteur et tenir compte de ''l'autre, Bartillat, 2014 -252p. (Collection Monia Poche). Traduit de l'allemand par Alzir Hella. « 1914 et maintenant » (« 1914 und Heute

, De ce point de vue, l'analyse d'André Daspré sur le roman historique est intéressante : « Que la relation de vérité entre le texte littéraire et la réalité soit variable, plus ou moins rigoureuse, cela est indiscutable mais il en va de même pour un texte historique : la valeur objective de l'analyse historique ne dépend pas de l'oeuvre (romanesque ou historique) dans laquelle on la trouve, mais de la valeur de la conception de l'histoire que se fait l'auteur. 1204 » Zweig veut raconter son monde, L'Histoire permet aux hommes de comprendre leur histoire, et Zweig veut s'attacher aux hommes avant tout

, Se souvenir de détails personnels, et les mettre en forme, les relater dans son récit, permet de montrer au lecteur à quel point la nouvelle a été bouleversante, pour lui comme pour ceux qui l'entouraient : « Je sentis seulement que la musique avait cessé tout d'un coup. Instinctivement, je levai les yeux de mon livre. La foule qui se promenait entre les arbres comme une seule masse claire et flottante semblait elle aussi se transformer

, Le lecteur sait ce qui s'est passé. Il sait ce qu'annonce Zweig

L. Revue-d'histoire-littéraire-de-la and F. , André DASPRE, vol.75, pp.2-3, 1975.

S. Zweig, 232 : « Ich spürte nur, dass die Musik mit einemmal aussetzte. Instiktiv sah ich vom Buche auf. Auch die Menge, die als eine einzige flutende helle Masse zwischen den Bäumen promenierte, schien sich zu verändern ; auch sie stockte plötzlich in ihrem Auf und Ab. Es musste sich etwas ereignet haben. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, vol.1, p.53, 1942.

«. La and . De, savait rien des réalités, elle servait encore une illusion, le rêve d'un monde juste et pacifique. [?] C'est pourquoi les victimes d'alors poussaient dans leur ivresse des cris de joie en marchant à l'abattoir, 1914.

. Ibid, Bänder und Musik, die jungen Rekruten marschierten im Triumph dahin, und ihre Gesichter waren hell, weil man ihnen zujubelte, ihnen, den kleinen Menschen des Alltags, die sonst niemand beachtet und gefeiert, Um der Wahrheit die Ehre zu geben, muss ich bekennen, dass in diesem ersten Aufbruch der Massen etwas Großartiges, Hinreißendes und sogar Verführerisches lag, p.265

. Id, Jeder einzelne erlebte eine Steigerung seines Ichs, er war nicht mehr der isolierte Mensch von früher, er war eingetan in eine Masse, er war Volk, und seine Person, seine sonst unbeachtete Person hatte einen Sinn bekommen

. Ibid, Der Krieg von 1914 [?] wusste nicht von den Wirklichkeiten, er diente noch einem Wahn, dem Traum einer besseren, einer gerechten und friedlichen Welt, pp.270-245, 1942.

. Auflage, Die ersten Stunden des Kriegs von, p.274, 1914.

T. Mann, Essai paru peu après le début de la première Guerre Mondiale, en novembre 1914 dans le journal Neue Rundschau. L'auteur y célèbre la guerre comme signe de libération pour l'Allemagne. Il y décrit l'Allemagne comme pays de la culture et qui doit s, 1914.

R. Rolland--stefan and . Zweig, Traduction des lettres allemandes par Siegrun Barat. Note de bas de page 1, Correspondance 1910-1919. Paris : Editions Albin Michel, p.155, 2014.

E. Lissauer, poète et dramaturge allemand, célèbre pour son 'Chant de la haine contre l'Angleterre, pp.1882-1937

S. Zweig, 250 : « So wie Lissauer waren sie alle. Sie haben ehrlich gefühlt und meinten ehrlich zu handeln, diese Dichter, diese Professoren, diese plötzlichen Patrioten von damals, ich leugne es nicht. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, vol.1, p.276, 1942.

S. Zweig, Collection Le Livre de Poche) -Le Monde sans sommeil. Article paru pour la première fois le 18 août 1914 dans la Neue Freie Presse de Vienne, dans lequel Zweig exprime sa lassitude quant à la guerre ; p.1218 -Die schlaflose Welt : Aufsätze und Vorträge aus den Jahren, Stefan Zweig -Classiques Modernes. Paris : La Pochothèque, vol.38, 1909.

, il ne reconnaît plus sa patrie, il est effaré par les réactions de ses proches et des intellectuels de manière plus générale et constate : « Il ne restait dès lors qu'une chose à faire : se replier sur soi-même et se taire aussi longtemps que dureraient la fièvre et le délire des autres. Cela n'était pas facile. Car même vivre en exil -je l'ai éprouvé surabondamment -n'est pas si terrible que d'être seul dans sa patrie. 1226 » Zweig témoigne de l'absurdité des réactions de son temps. Pour lui, les intellectuels sont les messagers de la société, et ils ont perverti leur rôle. Toutefois, ces artistes sont aussi l'image de la société, et Zweig comprend les réactions premières liées à la guerre. Zweig ne s'engage pas, ne s'insurge pas, » pas position et il ne vit pas bien sa situation

, Par ce texte, il montre que la notion de patrie a gardé une certaine supériorité sur l'idée d

, Très subtilement, de manière romancée et par une suite d'anecdotes, d'analyses et d'avis, il témoigne d'une époque, de son propre ressenti et permet au lecteur de comprendre le côté humain, l'aspect psychologique des choses

, Une nouvelle ère commence, une nouvelle société émerge a) La fin d'un empire, un moment historique Avant le chapitre « Retour en Autriche », Zweig concluait sur ces paroles : « Un nouveau monde commençait. Et comme nous étions jeunes, nous nous disions : il sera le nôtre, ce monde que nous avons rêvé

, Il arrive dans une Autriche mutilée, démembrée, qui a perdu une partie de ses territoires et dont l'indépendance nouvelle est difficile à vivre. Les images et métaphores qui caractérisent l'Autriche sont très expressives dans ce chapitre : « cette Autriche qui, sur la carte de l'Europe, n'est plus qu'une lueur crépusculaire » ; le pays est comparé à « une ombre grise », il ne reste qu'un « tronc mutilé et saignant de toutes ses veines, Zweig reste optimiste, mais son retour en Autriche offre une autre vision du monde à venir, 1228.

. Ibid, Da blieb nur eins : sich in sich selbst zurückziehen und schweigen, solange die anderen fieberten und tobten. Es war nicht leicht. Denn selbst im Exil -ich habe es nur Genüge kennengelerntist es nicht so schlimm zu leben wie allein im Vaterlande, pp.279-278

«. Ibid and . Au-coeur-de-l'europe, Und da wir jung waren, sagten wir uns : es wird die unsere sein, die Welt, die wir erträumt, Eine andere Welt war im Anbeginn, p.299

«. Ibid and . Retour-en-autriche, 300: « [?] nach Österreich zurückzukehren, nach diesem Österreich, das doch nur noch als ein ungewisser, grauer und lebloser Schatten der « les étalages paraissaient avoir été pillés » 1232 . L'Autriche ne possède plus rien, p.331

, Le chaos règne dans le pays, la monnaie est dépréciée, l'inflation augmente sans cesse. Ce nouveau monde, dont rêve Zweig, semble bien loin : « Dans ce chaos insensé, la situation se faisait de semaine en semaine plus absurde et immorale

, Les gens font du trafic, certains en profitent, tirent avantage de la misère du pays. La nouvelle génération est amère. Zweig savait que son pays ne serait plus celui qu'il avait quitté : « Je savais que je rentrais dans une autre Autriche

. »-c'est-le-monde-À-venir-;-celui-d'hier and . Disparu, Mais il ne s'attendait pas à trouver une telle situation, surtout après une année passée en Suisse, préservé de la guerre, vivant confortablement, sans restriction dans ses habitudes quotidiennes. Pour lui, la guerre n'est pas terminée : la situation de la population, les millions d'affamés de la ville de Vienne

Z. Bouleversé and . Le-départ-de-l'empereur, Cet épisode du train le marque. C'est pour lui un instant décisif dans sa vie, un épisode qui fait partie intégrante de celle-ci : « C'était un moment historique que je vivais, p.1236

, Il se souvient : Schönbrunn, les bals, l'hymne impérial de Haydn « Dieu protège l'empereur 1237 ». Les souvenirs se bousculent, Zweig juxtapose les images qu'évoque alors en lui ce personnage qu'il aperçoit. Il prend conscience que c'est la fin, la fin définitive de l'âge d'or, que rien ne sera plus comme avant, même s'il ne peut s'empêcher de se montrer optimiste, Il assiste fortuitement au départ de la famille impériale quittant l'Autriche

. Ibid, Das Brot krümelte sich schwarz und schmeckte nach Pech und Leim, Kaffee war ein Absud von gebrannter Gerste, Bier ein gelbes Wasser, Schokolade gefärbter Sand, die Kartoffeln erfroren, pp.340-341

. Hosen, aus alten Säcken gefertigt, waren nicht selten. Jeder Schritt durch die Stra?en, wo die Auslagen wie ausgeraubt standen

. Ibid, Durch dieses tolle Chaos wurde von Woche zu Woche die Situation widersinniger und unmoralischer, pp.344-311

;. Ibid, . Ich-wusste, . Österreich, and . Welt, Collection Omnia Poche). « La Vienne d'hier », conférence donnée à Paris en avril 1940, p.102. « Keine Stadt nach dem Weltkriege war durch den Frieden von 1919 so tief getroffen worden wie Wien. » (« Das Wien von gestern, die ich zurückkehrte. » 1235 ZWEIG, S. Derniers Messages, pp.336-304, 2014.

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Retour en Autriche, Es war ein historischer Augenblick, p.303, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

. Id and . Gott-erhalte,

, Le retour de Zweig en Autriche est donc marqué par un départ. Ce moment historique nous est transmis, l'événement est d'importance, mais les mots et la manière de narrer l'événement soulignent aussi bien l'unicité du moment que l'intérêt du témoignage de celui qui a vu et vécu. -« C'était un moment historique que je vivais -et doublement bouleversant pour un homme qui avait été élevé dans la tradition de l'empire, aperçoit la famille impériale est gravé dans sa mémoire. Il est conscient du rôle de témoin qu'il endosse alors. Stefan Zweig, témoin oculaire, témoin empli d'humanité et de sentiments, 1239.

, Le départ de la famille impériale incarne pour Zweig la fin réelle de l'Empire. C'est seulement avec cette vision qu'il ouvre les yeux : « En cet instant seulement la monarchie presque millénaire avait réellement pris fin

, Le destin de son pays ne peut lui être indifférent. Cette minute de l'Histoire, ces visages, ces personnes proscrites, tout cela est irrévocable, Zweig le sait bien. Et pourtant, malgré la peinture de cette scène qu'il nous livre, malgré le tableau de la misère du pays, l'Autriche se maintient. Mais Vienne « n'est plus la ville impériale, Zweig relate cet épisode avec une douleur réelle

. »-l', Serait-ce la fin de Vienne ? Non, le pays se reconstruit, le « miracle 1244 » arrive, le commerce reprend, la population s'est dit : « La guerre est terminée, remettons-nous au travail ! Reconstruisons Vienne et l'Autriche ! 1245

. Ibid, Ich hatte ihn gesehen, pp.303-304

. Id, « Es war ein historischer Augenblick, den ich erlebte -und doppelt erschütternd für einen, der in der Tradition des Kaiserreichs aufgewachsen war

. Id, « Ich hatte unzählige Male den alten Kaiser gesehen in der heute längst gewordenen Pracht der gro?en Festlichkeiten

. Id and . Uns-spürten-geschichte, Weltgeschichte in dem tragischen Augenblick

. Id, Collection Omnia Poche). « La Vienne d'hier », conférence donnée à Paris en avril 1940, Cette formule est étonnante car Zweig semble souligner la disparition d'un éclat d'apparat et non la disparition de quelque chose de profond et qui bouleverse tout un monde, p.97, 2014.

. Ibid, , p.98

. Id and . Wir-sagten-ehrlich-;-le-calme, Au détriment d'un engagement quelconque ? Au détriment d'une prise de conscience des bouleversements annoncés ? Parce que la guerre était enfin terminée, et que la vie devait reprendre, quelle qu'elle soit. « Jamais je n'ai éprouvé la volonté de vivre aussi puissante dans un peuple et en moi-même jusqu'à cette époque où tout était en jeu : l'existence, la survie. 1248 » Zweig montre à quel point il est difficile de décrire la situation de l'Autriche après la guerre. L'Autriche est dépouillée et se maintient. Les conditions de vie sont misérables, la population ne révolte pas 1249 . Zweig ne comprend pas, mais essaye d'expliquer ce qui caractérise les Autrichiens : « ce pays dépouillé [?] s'affirmait -peut-être grâce à sa faiblesse même, parce que les hommes étaient trop épuisés, der Krieg ist zu Ende. Fangen wir von neuem an! Bauen wir Wien, bauen wir Österreich noch einmal auf! » toujours souhaité la conciliation

, Cette ''caractéristique'' autrichienne semble avoir déterminé le comportement de Zweig

, Ou du moins d'une société qui attend et espère. Même quand il parle de la nouvelle génération qui n'a plus confiance en ses pères, même quand il parle du changement des moeurs auprès des jeunes, même quand il évoque les tentatives -vaines -d'intellectuels pour créer un groupe afin d'unir les artistes et les gens, dans un esprit de pacifisme et de réconciliation. Ce qui découle de tout cela, de tous ces changements et entreprises, impose une seule conclusion : « Une fois de plus, nous avions échoué dans notre lutte pour la liberté de l'esprit par un trop grand amour de notre propre liberté, Est-ce une excuse qu'il avance pour se dédouaner ? En aucun cas. Zweig décrit une force réelle, un trait inhérent à l'Autriche et aussi à ses habitants, à Zweig lui-même

. Ibid, » 1249 Il me semble ici possible d'établir un parallèle en l'Autriche décrite par Zweig et Marie-Antoinette. Deux entités qui se désintéressent (sciemment ?) de la politique, qui affrontent ensuite une situation misérable, une destruction quasi-totale, pour enfin se montrer dignes du rôle nouveau qui est à jouer ? Serait-il envisageable d'aller plus loin dans l'analogie et de dire que l'Anschluss est la condamnation de l'Autriche, son exécution, au même titre que Marie-Antoinette guillotinée ? 1250 ZWEIG, Nie habe ich bei einem Volke und in mir selbst den Willen zum Leben so stark empfunden wie damals, als es um das Letzte ging : um die Existenz, um das Überdauern, p.349, 1942.

. Ibid, Wieder hatten wir im Kamf der geistigen Freiheit versagt aus zu großer Liebe zur eigenen Freiheit und Unabhängigkeit. » génération nouvelle, sa génération à lui, pp.356-322

, L'ordre se rétablit peu à peu. Mais à quel prix ? Renoncement ? Passivité ? Attente ? Zweig tire un court bilan personnel : « J'avais atteint le milieu de ma vie, l'âge des simples promesses était révolu ; il s'agissait maintenant de justifier les espoirs qu'on avait pu fonder sur moi

, Que décide-t-il ? Travailler et voyager. A la fin du chapitre, il mentionne deux de ses nouvelles : Amok 1253 et Lettre d'une Inconnue 1254 . Deux histoires d'amour qui laissent une place prépondérante au sentiment d'adhésion totale sans réflexion objective, au sentiment de laisser-aller, d'abandon de soi à l'autre. Doit-on ou peut-on y voir une métaphore de l'abandon de l'Autriche à son destin qu'elle ne maîtrise plus ? Tout comme les héros des deux nouvelles qui ne maîtrisent plus leur destin, La moitié de sa vie est derrière lui. Il a vécu la plus grande catastrophe qu'ait connue l'Europe moderne

, Zweig réintègre le monde et reprend les voyages qui ont tant d'importance à ses yeux, pour l'esprit européen, pour la fraternité des nations

. «-ce-n'est-pas-un-roman-de-guerre, On confronte ses propres souvenirs avec ceux-ci, qui sont racontés à la lumière d'une connaissance plus claire, plus pure, et, tout naturellement on est incité à comparer les prodromes de cette guerre passée avec ceux de la guerre dont nous sommes actuellement menacés, mais plus : le roman du déclenchement de la guerre, 1255.

. C'est-cette-ligne-que-semble-Également-suivre-zweig-dans-le-monde-d'hier, en ne décrivant pas les batailles, en ne faisant pas mention des avancées des troupes en guerre, mais en livrant une fresque de la société de l'époque, du vécu des populations à la veille de la guerre, et en s'attachant au combat des intellectuels pour un monde meilleur, pour une fraternité spirituelle, pour une union des nations

. Ibid, Die Mitte des Lebens war erreicht, das Alter der bloßen Versprechungen vorüber ; jetzt galt es, das Verheißene zu bekräftigen und sich selbst zu bewähren oder sich endgültig aufzugeben, pp.357-323, 1922.

S. Zweig, Brief einer Unbekannten, 1922.

S. Zweig, Derniers Messages. Paris : Bartillat, 2014. « 1914 et maintenant » (« 1914 und Heute. Anlässlich des Romans von Roger Martin du Gard ''Eté, p.236, 1909.

. Zweig-ne-cherche-pas-À-faire-un-roman-historique, Il ne veut pas réécrire l'Histoire comme certains l'ont fait, il ne veut pas la transformer. Il la respecte et veut en donner l'image qu'il a eue à l'époque où se, p.1257

, Zweig reproche également aux manuels d'histoire, à

. Histoire, Pourquoi ne pas parler des sentiments, du progrès ou des dirigeants qui ont su maintenir la paix dans leur pays ? Pourquoi ne pas parler des grandes ''heures de l'humanité'', qu'il s'agisse d'évoquer des empereurs, des artistes ou de grandes découvertes ? Comme il le fait d'ailleurs dans Les Très Riches Heures de l'humanité 1258 , recueil dans lequel il présente douze moments qui, à ses yeux, sont essentiels dans l'histoire de l'humanité. C'est déjà la conception qu'il avait de l'Histoire, alors étudiant, en rédigeant sa thèse de doctorat sur le philosophe et historien français Hippolyte Taine : il y « dénonce l

. Dans-le-monde, Et c'est dans cette optique qu'il rédige ses mémoires. L'Histoire sans l'homme n'existerait pas. Il n'y a pas une seule vérité historique, l'Histoire n'est pas la simple évocation de faits et de dates, mais c'est l'homme qui fait l'Histoire, qui la vit et qui la construit aussi. « Chaque instant que nous vivons est, pendant que nous y pensons, devenu déjà du passé. Il n'y a pas de présent qui ne soit aussitôt de l'histoire et c'est ainsi que nous sommes tous, Zweig souhaite aussi montrer que c'est bien l'être humain qui habite l'Histoire

, Zweig utilise le terme de « drame

«. Ibid, S. Zweig, and . Die-schlaflose-welt, Geschichtsfälschung, Aufsätze und Vorträge aus den Jahren 1909-1941. Frankfurt am Main : Fischer Taschenbuch Verlag, 5. Auflage, 2012 -« Die Geschichte als Dichterin », ''Neues Wiener Tageblatt, p.261, 1931.

. Id, « [?] wir ehren die Warheit in der Geschichte zu sehr, p.262

S. Zweig, Sternstunden der Menschheit, 1927.

. S. Le-magazine-littéraire and . Zweig, Hérissey : Nouveaux regards, 2012 « Désillusions sud-américaines, p.90

S. Zweig, Die schlaflose Welt : Aufsätze und Vorträge aus den Jahren 1909-1941, Jeder Augenblick ist, noch während wir das Wort aussprechen, schon Vergangenheit geworden, es gibt keine Gegenwart, die nicht sofort Geschichte wird, und so sind wir alle als Figuranten und Mitspieler einem noch in voller Entwicklung befindlichen Drama ständig, p.261, 1909.

, Malgré la recomposition du pays, malgré le rétablissement d'un ordre nouveau, Vienne ne jouera plus jamais le même rôle. Zweig se languit de cette Vienne, berceau de la culture et de l'art, Zweig regrette ce creuset des peuples, Zweig cherche alors à recréer une Vienne à grande échelle. Mais, obsédé par cet idéal de fraternité, il en oublie peut-être trop l'âpre côté des événements et ne voit pas, ou ne veut pas voir, ce qui s'annonce avec les régimes fascistes. L'entre-deux-guerres est riche en événements ; cette période voit le fascisme prendre une place prépondérante et le nazisme s'installer. Comment Zweig analyse-t-il cette catastrophe dans son récit sur l'Europe ? Lui qui veut livrer un témoignage de l, est la culture qui semble faire l'Histoire. Zweig veut rendre compte de cette culture, à tous les niveaux : la culture viennoise, la culture de l'Europe, l'humanisme et l'unité des nations avant tout

, Dans la partie de ses mémoires consacrée à sa ''troisième vie'', Zweig continue d'appliquer l'idée d'Alfred de Vigny selon laquelle « l'histoire est un roman dont le peuple est l, p.1268

, il se fait le témoin de son époque avec un point de vue qui reste psychologique et humain. Dans cette troisième vie, à nouveau de nombreux souvenirs, et la vision d'un homme de l'époque, ni visionnaire, ni ''au-dessus de la mêlée

, Le Monde d'hier : « chronique d'une dévastation 1269

, Convaincu par certains idéaux, ayant toujours en tête de mener à bien son concept « d'Etats-Unis d'Europe 1270 », il semble prêter une attention très réduite aux régimes totalitaires qui se développent et se mettent en place en Europe après la Grande Guerre, Ses mémoires restent

S. D. Zweig, . Messages, . Paris, and . Bartillat, Traduit de l'allemand par Alzir Hella. Préface de J. le Rider, p.23. « C'est finalement dans ses mémoires, Le Monde d'hier, que Zweig se rapprochera le plus de ce qu'on pourrait appeler une (auto-)biographie élargie aux dimensions d'une histoire culturelle de son temps, 2014.

&. Littéraire, Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 -« Un Européen fervent, J. Le Rider, p.71

P. Ibid, 48 : « Un coeur désormais parfaitement universel » par A. Wald Lasoski. politiques, p.1277

, Il va même plus loin, en précisant : « Et pourtant, il aurait été de mon devoir

, Zweig ne se justifie pas et présente cette anecdote très simplement, au risque d'être jugé par le lecteur. Il ne mentionne pas non plus le fait que cet épisode se déroule en 1932. Toutefois, ce n'est pas dans ses mémoires qu'est exprimée son admiration pour il Duce. S'il se veut sincère dans ses souvenirs, il n'est peut-être pas prêt à évoquer ce regard admiratif qu'il a pu avoir vis-à-vis de Mussolini. C'est dans une lettre à Romain Rolland datée du 17 janvier 1933 qu'il fait part de ce sentiment : « Je dois tout de même admirer l'énergie de cet homme qui gouverne le monde et qui répond à une lettre tout simplement recommandée, jetée dans une boîte, avec une telle rapidité. Je baisse les armes ! 1279 ». Il apparaît que la sincérité de Zweig n'est pas totale dans ses souvenirs. S'il se montre relativement impressionné par le dictateur italien, il ne va pas jusqu'à exprimer son admiration, pourtant réelle à l'époque. Cette lettre de Zweig est assez surprenante, une impression d'orgueil émane des propos de Zweig ; en lisant ces mots, il se révèle un peu imbu de sa personne, du fait qu'un chef d'état soit un de ses fervents lecteurs et que ce dernier accède en plus à une requête d'ordre privé. Mais le contenu de la lettre est avant tout désarmant, surtout quand on prête attention à la date si proche de la prise du pouvoir par Hitler. Qu'en 1933, un érudit, un européen, pacifiste et humaniste, puisse faire l'éloge de Mussolini -certes en tant qu'homme, Zweig semble totalement aveugle face aux bouleversements qui touchent l'Europe, face à la montée du fascisme de manière générale, et plus particulièrement dans un pays si proche de l'Autriche, tel que l'Italie

, Il avait auparavant mis Stefan Zweig en garde vis-à-vis de Mussolini : « Je n'attends rien de bon de votre démarche 1280

, Rolland lui écrit en réponse à sa lettre du 17 janvier 1933 : « Certes [?] Mussolini est habile ! Mais je vous en prie, ne vous y laissez pas prendre ! Votre admiration est éperdue et hors de saison, 1281.

. Ibid, Dass ich den wichtigsten Mann Italiens, Mussolini, nie gesehen habe, pp.401-363

. Id and M. Und-doch-wäre-es-meine-pflicht-gewesen, Dank zu sagen für die spontane Art, in der er mir die erste Bitte, die ich je einen Staatsmann gerichtet, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.377, 1996.

. Id,

. Id,

, Europe -je veux m'en souvenir toujours avec reconnaissance -une époque de tranquillité relative que cette décennie qui s'étend de 1924 à 1933, avant que ce seul homme bouleversât notre monde

, Il insiste sur la tranquillité afin acquise et mentionne en même temps, par métaphore, l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Le chapitre « De nouveau par le monde » oscille entre volonté de parler en tant qu'écrivain, en tant qu'artiste, comme il le faisait dans les chapitres précédents, et volonté de s'exprimer en tant qu'individu qui appartient à une génération. Certes, la guerre semble loin : « Je respirai : la guerre était enterrée

, Zweig espère toujours, malgré les événements de l'année 1929 : krach boursier, le Völkerbund en Allemagne, de loin une évocation de Mussolini? Puis il reprend en évoquant, à nouveau, son rêve d'unité de l'Europe, d'unité des nations

«. On, penser aux choses de l'esprit. On pouvait même de nouveau rêver et espérer une Europe unie. Pendant ces dix années -un instant à l'échelle de l'histoire universelle -il sembla qu'une vie normale allait enfin être accordée à notre génération éprouvée

. Le-terme-de-«-génération-»-est and . Dans-le-roman, Et aveuglément, égoïstement même, il reprend sa vie d'avant : travail, publications, et surtout voyages. Mais, pendant son séjour en Russie en 1928, il n'a pas vu la censure et la répression. C'est par une lettre qu'il s'aperçoit qu'on ne peut s'exprimer librement en union soviétique : « [?] une lettre sans signature [?], pleine d'amertume contre la limitation toujours croissante de la liberté au cours des dernières années 1290 ». Cette missive l'informe de la censure et de la surveillance des milieux artistiques entre autres

A. , quels sentiments éprouve-t-il donc à cette époque où ses aspirations spirituelles lui semblent être enfin réalisables, ou du moins pouvoir être mises en oeuvre ? Crainte ou rêve ? Espoir ou pessimisme ? Sa génération va à nouveau connaître des temps de paix

, 346 : « Es war -dankbar will ich dessen wieder erinnern -für Europa eine verhältnismäßig ruhige Zeit, dieses Jahrzehnt von 1924 bis 1933, Soleil couchant, p.382

«. Ibid and . De, Wieder in die Welt, Ich atmete auf : der Krieg war begraben. Der Krieg war vorüber, p.326

. Ibid, « Man konnte wieder arbeiten, sich innerlich sammeln, an geistige Dinge denken. Man konnte sogar wieder träumen und auf ein geeintes Europa hoffen. Einen Weltaugenblick -dies zehn Jahre -schien es, als sollte unserer geprüften Generation wieder ein normales Leben beschieden sein, pp.371-336

. Le-terme-de-«-génération,

, 357 : « [?] ein Brief ohne Unterschrift [?] voll Erbitterung gegen die immer steigende Einschränkung der Freiheit in den letzten Jahren, Soleil couchant, p.395

, Über Europa hinaus, Par-delà les frontières de l'Europe, vol.196, p.215

. Ibid, Hitlers rabiateste Berater, pp.225-204

, 258 : « seit Hitler die Lüge zur Selbstverständlichkeit und die Antihumanität zum Gesetz erhoben, La lutte pour la fraternité spirituelle, p.285

«. Ibid and . De, Wieder in die Welt, « damals noch machtlosen Hitler, vol.334, p.369

. Qu, il explique concernant la guerre de 1914-1918. La loi inévitable dont il parle, et qui d'après lui est inhérente à l'Histoire, marque la passivité de l'individu, à certaines périodes ; celui-ci se laisse enrôler, rarement poussé par des forces pacifistes, il devient une masse et n'agit plus selon sa propre conscience, mais selon une idéologie qui lui est dictée

. Dans-l, Allemagne de l'entre-deux-guerres, cette force, cette idéologie commune

. Ainsi, Zweig souligne qu'il ne se souvient plus de quand il a entendu parler d'Hitler pour la première fois : « C'est ainsi que je ne puis me rappeler quand j'ai entendu pour la première fois le nom d'Adolf Hitler

, Ce qui est paradoxal, car à l'heure où Zweig rassemble ses souvenirs, ce nom revient tous les jours, inexorablement comme il le souligne : « [?] ce nom que nous nous voyons à présent obligés depuis des années de penser ou de prononcer chaque jour, p.1302

, La manière dont il introduit le personnage d'Hitler ressemble à celle dont il cite Mussolini la première fois dans

. Le-monde-d, hier : une certaine mise à distance est réalisée par l'utilisation des termes qui montrent que l'individu dont il est question naît subitement, mais sans présenter le moindre intérêt, sans qu'on lui accorde le moindre crédit : « un furieux agitateur du nom de Hitler, 1303.

, pourquoi porter davantage d'intérêt à celui-ci ? Zweig énumère les trouble-fêtes et de la juxtaposition de ces noms ou groupes ressort une impression d'indifférence et la sensation d'absence d'importance de tels événements. D'ailleurs Zweig conclut son énumération par une question rhétorique : « Qui s'en souciait ? 1305 ». De telles remarques sont récurrentes en quelques lignes : « Car combien de noms d'agitateurs et de fauteurs de désordres, aujourd'hui depuis longtemps oubliés

, De même que l'évocation du putsch d'Hitler : « Dans la matinée commença le fameux putsch censé conquérir l'Allemagne

, Une seule phrase en deux temps

. Id, « So vermag ich mich nicht zu erinnern, wann ich zum erstenmal den Namen Adolf Hitlers gehört

. Id and . «-[?]-den-namen, den wir nun seit Jahren genötigt sind, jeden Tag, ja fast jede Sekunde in irgendeinem Zusammenhang mitzudenken oder auszusprechen, » 1303 Id., « ein wüster Agitator namens Hitler

. Id and . Der, Name fiel leer und gewichtlos in mich hinein

. Ibid, Wer kümmerte sich darum ?, vol.380, p.419

. Ibid, Denn wie viele heute längst verschollene Namen von Agitatoren und, pp.418-379

. Id and . Er,

. Id, Vormittags begann der berühmte Putsch, der Deutschland erorbern sollte, mittags [?] war er bekanntlich bereits zu Ende. » marquer les deux phases de ce putsch manqué, pp.422-382

, qui est relativement rare dans Le Monde d'hier car, étonnamment dans cette fresque historique, la chronologie est presque dépourvue de dates précises

. »-l', emploi des pronoms est intéressant dans ces passages mentionnant Hitler, c'est toujours de manière impersonnelle, sans viser personne, et sans prendre part directement. « Personne » n'envisage Hitler comme chancelier un jour ; pas d'implication personnelle, Zweig s'intègre à la masse, il est comme tout le monde : inexcusable peut-être

, Zweig se livre, en l'espace d'un paragraphe, à une analyse des facteurs qui ont pu permettre la montée du nazisme : « L'inflation, le chômage, les crises politiques et pour une bonne part la folie des gouvernements étrangers avaient soulevé le peuple allemand, Après avoir clairement expliqué ce qu'inspirait et évoquait Hitler au début des années 1920, p.1311

, Avec réalisme et lucidité, Zweig analyse les fondements de la société de l'époque, les facteurs qui la fragilisaient, et aboutit au même constat que celui des historiens des années plus tard. Qu'on puisse avoir une telle conception des faits, une telle analyse des événements sans savoir, contrairement aux générations futures, quelle sera l'issue de la seconde Guerre Mondiale, Une énumération des faits qui ont mené au ''suicide de l'Europe''

, Zweig qui montre un désintérêt pour la politique, qui n'analyse quasiment aucun événement d'ordre géo-politique -si ce n'est en mentionnant certains faits en lien avec sa propre vie, ou bien en les mentionnant d'un point de vue d'artiste -, ce même Zweig expose

, Et cela explique également le manque de discernement d'un peuple. Car le pays devait se reconstruire après la guerre et le peuple devait survivre et continuer à vivre. Ces deux entités, pays et peuple, avaient des problèmes à surmonter et elles n'ont pas vu ce qui arrivait. Pire, la situation était telle que ces deux entités étaient prêtes, ''mûres'' pour être convaincues et enrôlées par Hitler : la masse allait adhérer et obéir. Dans ses propos, 1923.

. Id, der Name Adolf Hitlers fiel beinahe in Vergessenheit zurück. Niemand dachte mehr an ihn als einen möglichen Machtfaktor

. Id and . Die, Inflation, die Arbeitslosigkeit, die politischen Krisen und nicht zum mindesten die Torheit des Auslands hatten das deutsche Volk aufgewühlt

. Ibid, Wieder in die Welt, vol.335, p.370

. Ibid, Incipit Hitler, Aber wir merkten noch nicht die Gefahr, vol.383, p.422

. Id, Die wenigen unter den Schriftstellern, die sich wirklich die Mühe genommen hatten, Hitlers Buch zu lesen, spotteten, anstatt sich mit seinem Programm zu befassen, über die Schwülstigkeit seiner papiernen Prosa. » 1315 Ibid, vol.384, p.423

. Ibid, « ich habe hier nicht die Weltgeschichte zu erzählen, vol.382, p.421

. Ibid, Bald verstanden die Gestapo-Leute, warum man bei diesem Titel lachte. » / p.396 : « Dann wurden alle denkbaren Kartotheken der Gestapo und meine früheren Bücher durchstöbert, pp.429-437

. Ibid, Deshalb hielt ich es meinerseits für das richtige, pp.436-396

. Ibid, A son retour au Kapuzinerberg début 1934, la situation a changé en Autriche. A sa manière, il évoque l'insurrection de février 1934 qui dura trois jours. Affectionnant certaines métaphores en lien avec la lumière, telles que « Les rayons et les ombres sur l'Europe » ou « Soleil couchant », titres de deux chapitres du Monde d'hier, il parle ici d'orage : les ténèbres approchent, le moment qui mettra un terme à la, Als ich Anfang 1934 wieder nach Österreich fuhr, war ich entschlossen, nach dem mir liebgewordenen London zurückzukehren, um dieses Buch dort in Stille zu vollenden, pp.445-404

«. , étais à Vienne pendant ces trois jours, et j'ai ainsi été témoin de ce combat décisif, du suicide de l'indépendance autrichienne

. »-selon-lui, Hitler attendait une telle ''guerre civile'' 1332 afin d'intervenir et de jouer un rôle qu'il pourrait mettre en avant par la suite, pour s'attirer la sympathie des Autrichiens : « Hitler n'attendait qu'une telle ''révolution rouge'' pour avoir un prétexte à entrer en Autriche comme

. »-a-nouveau and . De-la-politique-d'hitler-est-soulignée, Et surtout, l'adhésion prochaine de l'Autriche à la politique qu'il mène alors. Mais la doctrine nationalesocialiste a déjà touché l'Autriche : Zweig remarque que certaines connaissances l'évitent, les visites se font plus rares au Kapuzinerberg. Lui

. L'image-d'hitler, comme sauveur a été relayée récemment encore dans la littérature avec L'Ordre du jour, d'Eric Vuillard. Dans cet ouvrage, l'annexion de l'Autriche est décrite : « dans une allégresse indécente 1334 », les Autrichiens attendent l'arrivée des nazis, « Le, p.12

, Eric Vuillard s'intéresse dans ce roman historique aux détails de l'Histoire afin de donner un accès supplémentaire et différent à la connaissance, au soir, les nazis viennois avaient prévu une retraite aux flambeaux pour accueillir Adolf Hitler. 1335 » Outre les descriptions de ces journées de mars 1938

, La littérature comme vecteur de connaissance historique : « Cela montre que la littérature n'est pas juste un divertissement mais aussi un moyen de connaissance, 1336.

. Ibid, Ich war in diesen drei Tagen in Wien und somit Zeuge dieses Entscheidungskampfes und damit des Selbstmords der österreichischen Unabhängigkeit, pp.448-406

, Cette guerre civile, également appelée « insurrection de février », opposa en Autriche les forces socialistes et conservatrices-fascistes du 12 au 16 février 1934. Durant ce conflit, plusieurs personnes furent tuées, et plus de trois cents personnes blessées

S. Zweig, 405 : « Hitler [wartete] nur auf eine solche sogenannte ''rote Revolution'', um einen Vorwand zu haben, als ''Retter'' in Österreich einzurücken. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Incipit Hitler, vol.1, p.447, 1942.

E. Vuillard, L'Ordre du jour. Actes Sud, Collection Un endroit où aller, Chapitre « Blitzkrieg, p.97, 2017.

. Ibid, , p.98

P. De and C. Ono-dit-bio,

S. Zweig, « Waffen des Republikanischen Schutzbundes in meinem Hause ? [?] aber es war mir sofort klar an der lässigen Art, wie es sie taten, da? diese Nachschau pro forma geschah und keiner von ihnen ernstlich an ein, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Incipit Hitler, pp.409-410, 1942.

. Ibid, , pp.452-453

S. D. Zweig and . Messages, Collection Monia Poche). « La pensée européenne dans son développement historique, p.209 : « Nein, es wird noch nicht morgen sein, das geeinte Europa, p.58, 2012.

, Le rôle de l'artiste pourrait donc être défini comme tel : l'artiste ne peut pas agir sur l'opinion public, mais il a à sa disposition les moyens d'exprimer ses idées et a le devoir, presque l'obligation de le faire, Aber -ich sagte es schon -eine wahrhafte Überzeugung braucht nicht die Bestätigung durch die Wirklichkeit, um sich richtig und wahr zu wissen

, Eloigné de la propagande nationaliste, il sait quelle est la situation de l'Europe et expose un constat qui sert de postulat à la théorie qu

, « Quelques différentes puissent être nos opinions [?] notre monde se trouve dans un état anormal

, Dans ses essais, il met l'accent sur la notion de progrès, sur l'histoire culturelle du continent et des nations qui le composent, sur ce que cette histoire propre à chaque pays et en même temps commune à tous apporte à l'humanité, tout cela dans le but d'aboutir à une collaboration universelle, dans la paix et l'harmonie, loin des conflits et de la haine, deux notions qui marquent pourtant les années 1930. Avec « La Pensée européenne dans son développement historique », il précise sa vision en mettant en exergue deux pôles : l'individualité et la communauté. Pour Zweig, les deux sont compatibles, et c'est ce vers quoi il faut tendre : une expression individuelle et humaniste, dans une communauté basée sur la tolérance et la compréhension mutuelles. Zweig veut poursuivre et réaliser cette pensée européenne et mondiale déjà d'actualité au XIX ème siècle : « Le XIX ème siècle vit, pense

, Malheureusement, c'est tout le contraire de ce qui se passe à l'heure où Zweig écrit

, avec Hitler chancelier et l'Anschluss de l'Autriche, son rêve semble irréalisable

, Il est donc possible de considérer les derniers essais de Zweig ainsi que Le Monde d'hier comme une sorte de testament spirituel et littéraire

«. Ibid and ». L'histoire-de-demain, 227 : « So verschieden auch unsere Meinungen sein mögen, Geschichtsschreibung von morgen, p.33

, Der europäische Gedanke in seiner historischen Entwicklung », conférence de Stefan Zweig à Florence le 5 mai 1932, p.200 : « Zum erstenmal lebt, denkt, fühlt und erlebt das neunzehnte Jahrhundert in Europa gewisse Zustände einheitlich und identisch, zum erstenmal ahnt man, da? etwas wie eine gemeinsame europäische Psyche im Werden ist und über [?] dem nationalen Denken eine Weltliteratur, ein europäisches Denken, ein Menschheitsdenken beginnt. » envisageable, il écrit et développe publiquement et régulièrement son analyse de l'Histoire, de ses devoirs, La pensée européenne dans son développement historique, pp.69-70

, Un testament spirituel dans un monde en ruines Zweig commence la présentation de sa personne dès la préface du Monde d'Hier : « Je suis né en 1881 dans un grand et puissant empire, la monarchie des Habsbourg

, carte ; il a été effacé sans laisser de trace. J'ai été élevé à Vienne, la métropole deux fois millénaire, capitale de plusieurs nations, et il m'a fallu la quitter comme un criminel avant qu'elle ne fût ravalée au rang d'une ville de province allemande

, même la vraie patrie que mon coeur s'est choisie, l'Europe, est perdue pour moi depuis que pour la seconde fois, courant au suicide, elle se déchire dans une guerre fratricide. Contre ma volonté, j'ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison et du plus sauvage triomphe de la brutalité qu'atteste la chronique des temps

. Dans-ce-passage, Dès la préface, il donne le ton du récit, énonce les bouleversements et se montre effaré par la déchéance spirituelle et morale que vit l'Europe. Zweig se compare à un « criminel », coupable d'être juif, qui doit fuir pour rester en vie ; un « criminel », banni de chez lui ; un « criminel », condamné à tort mais qui n'a plus aucun recours, si ce n'est l'écriture. C'est à présent le triomphe de la barbarie nazie. L'Europe s'est suicidée en laissant la place aux régimes totalitaires. La raison n'a pas eu le succès sur lequel il comptait ; c'est le nationalisme et le fanatisme qui ont pris le dessus. Tout est dit en quelques lignes : l'écroulement de l'Empire austro-hongrois, de la culture, de la raison et de la civilisation, Zweig résume avec des termes très forts et une douleur latente ce qui est arrivé à la patrie

S. Zweig, Ich bin 1881 in einem gro?en und mächtigen Kaiserreiche geboren, in der Monarchie der Habsburger, aber man suche sie nicht auf der Karte : sie ist weggewachsen ohne Spur. Ich bin aufgewachsen in Wien, der zweittausendjährigen übernationalen Metropole, und habe sie wie ein Verbrecher verlassen müssen, ehe sie degradiert wurde zu einer deutschen Provinz-stadt. Mein literarisches Werk ist in der Sprache, in der ich es geschrieben, zu Asche verbrannt worden, in ebendemselben Lande, wo meine Bücher Millionen Leser sich zu Freunden gemacht. So gehöre ich nirgends mehr hin [?] ; auch die eigentliche Heimat, die mein Herz sich gewählt, Europa, ist mir verloren, seit es sich zum zweitenmal selbstmörderisch zerfleischt im Bruderkriege. Wider meinen Willen bin ich Zeuge geworden der furchtbarsten Niederlage der Vernunft und des wildesten Triumphes der Brutalität innerhalb der Chronik der Zeiten, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. Préface, vol.1, 1942.

, Empire et Zweig quitte l'Autriche ; il est en effet en voyage pendant la majeure partie des années 1920. L'Empire est rayé de la carte, Zweig part, quitte volontairement sa patrie pour parcourir le monde, un peu comme un premier exil choisi et voulu. Enfin, à partir de 1933 et l'avènement du III ème Reich, Zweig a le sentiment que l'Europe court au suicide, et Zweig fuit, s'exile, contraint et forcé, pour se suicider en février 1942, Zweig tire un constat amer et sans retour : la civilisation ne peut rien contre la barbarie

, Il témoigne aussi de la violence de la Première Guerre, de la disparition de l'Empire, de la misère de l'après-guerre et des facteurs qui ont fait de l'Allemagne un terrain si propice au nazisme. Dans la dernière page de son roman, le constat est fatal et sans détour : « Et je savais que de nouveau tout le passé était bien passé, que tout ce qui avait été fait était réduit à néant -l'Europe, notre patrie, La volonté qui s'inscrit chez Zweig, comme chez certains autres auteurs, tel Romain Rolland par exemple, de créer une communauté européenne, est vouée à l'échec, 1343.

. Dans-l'oeuvre-originale, Quelque chose d'autre commence, une nouvelle ère, mais combien d'enfers et de purgatoire fallait-il traverser pour l'atteindre ? 1344 » Cette ouverture sur l'avenir n'est pas traduite par Alzir Hella dans l'édition publiée par Le Livre de Poche, ni dans la traduction de Jean-Paul Zimmermann aux éditions Belfond. Le lecteur remarque que Zweig, épuisé, se sent plus inutile que jamais et ne peut détourner ses yeux de l'échec d'une civilisation

. Pourtant, malgré les dégâts constatés, il continue à croire en ses idéaux, et rédige discours et essais. Il plaide sans relâche pour l'Europe. Lui, qui se revendique toujours comme apolitique, est certain que seule l'union des peuples d'Europe peut contrer la guerre

, Mais il insiste : l'union de l'Europe est une nécessité. « L'union européenne est la seule forme qui puisse assurer l'avenir des Européens et

, A l'instar de Nietzsche, il considère le nationalisme comme une maladie, une pathologie

«. Ibid, Die Agonie des Friedens, Und ich wusste : abermals was alles Vergangene vorüber, alles Geleistete zunicht -Europa, unsere Heimat, für die wir gelebt, pp.459-460

. Id, Etwas anderes, eine neue Zeit begann, aber wie viele Höllen und Fegefeuer zu ihr hin waren noch zu durchschreiten. » (traduction personnelle)

S. Zweig, . Appels, and . Européens, Le Rider énoncent ici les convictions de S. Zweig : le nationalisme est synonyme de folie, le retour à la raison passe par l'unification européenne. Pour Zweig, l'Europe est l'unique solution, l'unique remède aux maux de la société, p.12

, Zweig cite Nietzsche avec un passage de Par-delà le bien et le mal, afin de résumer sa propre conception de l'unité des peuples européens : « La folie des nationalités explique pourquoi les peuples européens sont devenus de plus en plus étrangers les uns aux autres

, On feint de ne pas voir [?] les signes qui annoncent avec le plus d'évidence que l'Europe veut s'unifier, p.1346

, Son modèle de société cosmopolite était celui de la Vienne de son enfance, la Vienne de ''l'âge d'or

, Et ce projet doit rester apolitique, car la politique détruit les valeurs humaines. Cet essai apparaît comme le début d'une série de testaments littéraires dans lesquels on perçoit l'état d'esprit de Zweig, tout autant que dans ses propres souvenirs du Monde d'hier. Il s'adresse aux générations futures. Le terme de ''génération'' apparaît fréquemment dans l'essai cité auparavant, tout comme dans ses souvenirs. La prochaine génération doit savoir que la génération de Zweig n

». , Il veut agir, et montrer que ses idées sont réalisables. Il veut transmettre à la génération future un message de paix et prouver que seuls la raison et le pacifisme peuvent mettre un terme aux conflits. Cette volonté peut être définie comme l'envie de laisser un testament spirituel, et c'est ainsi qu'il faut aussi considérer Le Monde d'hier : « Ce n'est donc absolument pas sans dessein que j'arrête à une date précise ce regard rétrospectif dans ma vie. Car cette journée de septembre 1939 met un point final à l'époque qui a formé et instruit les sexagénaires dont je suis. Mais si, par notre témoignage, nous transmettons à la génération qui vient ne serait-ce qu'une parcelle de vérité, 1348.

F. Ibid-;-extrait-de, . Nietzsche, and . Par-delà-le-bien, Titre original : Jenseits von Gut und Böse, 1886. En évoquant l'unification de l'Europe dans deux essais de Zweig (« La désintoxication morale de l'Europe » et « L'Unification de l'Europe »), J. Le Rider mentionne un passage de Nietzsche, cité par Zweig, p.11

, Aber möge sie uns nicht beschuldigen können, wir hätten nicht unser Bestes getan, wieder zur Gerechtigkeit zurückzufinden und der Vernunft ihr ewig schöpferisches Wort wieder zurückgeben, Die moralische Entgiftung Europas. Ein Vortrag für die Europatagung der Accademia di Roma », 1932 -in Stefan Zweig. Menschen und Schicksale, p.56, 1990.

S. Zweig, Au milieu des années 1930, il écrit « L'Unification de l'Europe 1349 », mais ce texte reste inachevé. Zweig perd-il foi en ses idéaux ? Dans le premier essai sur l'Europe, il concède que les changements ne s'opéreront peut-être pas : « Ne cédons pas à l'espoir d'un brusque renversement de la situation. Peut-être devrons-nous même renoncer [?] à une guérison complète de notre propre génération, Ich handle darum durchaus nicht absichtslos, wenn ich diesen Rückblick auf mein Leben mit einem bestimmten Datum vorläufig enden lasse, vol.12, p.12, 1942.

, Et il en revient à une idée développée précédemment : il ne peut agir sur le monde actuel, peut-être son message sera-t-il entendu plus tard. Zweig n'espère plus que sa génération réagisse. Dans le second discours sur l'Europe, il propose un plan pour unifier l'Europe et souligne que les effets de masse hypnotisent le peuple et mènent à l'ivresse et à l'exaltation de l'unité nationale. Sa génération est perdue. Mais un dernier espoir surgi dans Le Monde d'hier : celui ne pas avoir agi en vain, et de pouvoir agir par l'écriture. Certes, Zweig avoue que les mots seuls ne suffisent pas : « Au commencement était l'action 1351 », c'est ainsi que son discours inachevé se termine. Il n'a pas su agir. Pire, il a fui. En 1940, son départ définitif de l'Europe marque le point de non-retour dans sa fuite, vol.1, 1981.

S. Zweig, Einigung Europas. Eine Rede, 1934.

S. Zweig, . Appels, and . Européens, -« Wir dürfen uns keinen Hoffnungen auf plöztlichen Umschwung hingeben, wie müssen vielleicht [?] auf eine völlige Heilung unserer eigenen Generation, der Kriegsgeneration, schon verzichten und unsere ganze Kraft dahin wenden, da? wenigstens das nächste Geschlecht, die kommende und wahrhaft aufbauende Generation, nicht mehr der falschen und unglückseligen Ha?mentalität der unseren verfällt, Die moralische Entgiftung Europas. Ein Vortrag für die Europatagung der Accademia di Roma », 1932 -in Stefan Zweig. Menschen und Schicksale, p.42, 1990.

L. Ibid and . De-l'europe, au cours de ses dernières années d'exil, plus particulièrement lors des derniers mois de sa vie passés au Brésil. Moralement détruit par la guerre, témoin de la déchéance des valeurs humaines, il offre avec Le Monde d'hier un livre-testament. Sa génération est celle de rêves brisés, de la sécurité disparue, d'une fraternité dissoute. Qu'en sera-t-il de la prochaine ? Zweig veut faire le lien entre sa génération et la future, entre hier et aujourd'hui. Le monde d'hier doit devenir le monde de demain. Les peuples doivent pouvoir vivre paisiblement et s'élever spirituellement, à l'instar de ce que Zweig a connu pendant « l'âge d'or de la sécurité, Einigung Europas. Eine Rede, p.126, 1934.

, plus particulièrement ceux de langue allemande ? Comment ont été interprétées ses réactions une fois la guerre finie ? Zweig a également voulu montrer et laisser une image de lui dans Le Monde d'hier, « celle d'un pacifiste inébranlable 1352 ». La réalité est cependant moins nette qu'il ne le dit dans son récit. Doutes, attitude ambigüe, crainte, épuisement, exil? Autant de points qui méritent d'être analysés afin de, Comment ces derniers se sont-ils manifestés ? Quels étaient les rapports entre Zweig et ses contemporains

, Comment Zweig était-il perçu à son époque ? Comment son discours d'européen pacifiste convaincu a-t-il été interprété ? Connu dans le monde entier, auteur le plus traduit de son vivant, ayant voyagé et développé un vaste réseau de connaissances, Zweig comptait parmi ses relations ou amis, nombre d'artistes, notamment d'écrivains, mais aussi de peintres, de musiciens ou de personnes jouissant d'une certaine renommée, comme en témoignent ses mémoires, Ses illustres contemporains ont souvent séjourné chez lui

R. Rolland, . Considérait-comme-''son-maître'', . Bartok, . Toscanini, T. Wells et al., Zweig poursuit son ouverture sur le monde. Même quand il ne voyage pas, même quand il reste à l'écart de la société, Zweig reste en contact avec les intellectuels de son temps

S. Zweig, Collection Le Livre de Poche) -Préface de I. HAUSSER, p.15. devient la croisée de plusieurs mondes, de mondes artistiques et culturels, un passage de ''l'Autriche vers l'Europe, Stefan Zweig -Classiques Modernes. Paris : La Pochothèque, 1996.

T. «-romain-rolland-a-demeuré-chez, V. Mann, J. Loon, E. Joyce, F. Ludwig et al., Arthur Schnitzler ont été nos hôtes, accueillis en tout amitié ; parmi les musiciens, Ravel et Richard Strauss [?], sans parler des peintres, des acteurs, des savants venus de tous les points de la rose des vents

, Au sein de son cercle de connaissances, dont la liste ici n'est pas exhaustive, certaines amitiés se dégagent, au même titre que des épisodes moins glorieux, des quiproquos, voire des querelles. Mais au-delà de ces relations artistiques, amicales ou intimes, la position de Zweig a soulevé beaucoup de questions, de son vivant

J. Roth-décrivent, Empire austrohongrois -comme le fera Zweig -d'autres s'engagent clairement pour lutter contre les bouleversements, comme Lion Feuchtwanger ou Berthold Brecht, s'investissent avec les moyens dont ils disposent, à savoir la langue et la culture, contre la montée du fascisme et n'hésitent pas à reprocher à Zweig son manque de lucidité

«. Un, Joseph Roth adresse à Zweig une lettre sans appel : « Abstraction faite des catastrophes privées -notre existence matérielle et littéraire est, en fait, anéantie -tout cela mène à une nouvelle guerre. Je ne donne pas cher de notre vie. Ils sont parvenus à faire régner la barbarie. Ne vous faites aucune illusion. C', 1933.

. Dans-cette-correspondance and . Le-terme-de-«-barbarie, est utilisé, comme le fera ensuite Zweig dans Le Monde d'hier. Roth est plus catégorique quant au devenir de leur pays

S. Zweig, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Soleil couchant, pp.367-368, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.382, 1996.

, Et Roth livre également, à travers un de ses personnages, l'image que pouvaient avoir les Autrichiens de cette partie de l'empire : « Le préfet résolu d'aller voir son fils dans sa lointaine garnison-frontière. Il se représentait la frontière orientale de la monarchie d'une façon peu ordinaire. [?D]eux de ses anciens condisciples avaient été transférés en ce lointain pays de la couronne, sur les bords duquel on devait probablement déjà entendre hurler le vent de Sibérie. Des ours, des loups et d'autres monstres pires encore, tels que les poux et les punaises, y menaçaient l'Autrichien civilisé. 1361 » Avec simplicité, mais non sans ironie

. Transleithanie, Et de manière plus insidieuse, il le fait comprendre au lecteur en soulignant à plusieurs reprises que Charles-Joseph von Trotta demande à être muté en pays slovène 1362 . Le premier à ne pas comprendre cette volonté est son père, alors que pourtant leur famille a ses racines dans cette partie éloignée de l'Empire. Mais comment oser, comment vouloir faire marche-arrière ? « Le destin a fait des paysans de la frontière

, Autriche et le royaume de Hongrie ne sont pas sur un pied d'égalité 1364 . Il est évident que les provinces orientales n'ont que peu d'importance aux yeux des Autrichiens. Et il apparaît sans appel que seule la partie occidentale de l'Empire, celle frontalière de l'Allemagne, a valeur de culture, de bon goût, et de sécurité. Zweig est le représentant de cet empire occidental

D. Ibid, Er hatte ungewöhnliche Vorstellungen von der östlichen Grenze der Monarchie. Zwei seiner Kollegen waren [?] in jenes ferne Kronland versetzt worden, an dessen Rändern man warscheinlich schon den sibirischen Wind heulen hörte, Zweiter Teil -XI, p.204 : « Der Bezirkshauptmann beschloss, seinen Sohn in der fernen Grenzgarnison zu besuchen, p.188

D. Ibid, . Larcati-a, K. Renoldner, and . Wörgötter-m, Renoldner mentionne également le fait que Zweig ne s'est jamais (ou très peu) rendu dans les parties occidentales de l'Empire ou les pays à l'Est de l'Autriche, sans pour autant avoir un jugement de valeur négatif. « Von kurzen Aufenthalten in Prag und Budapest abgesehen, lernt er auf seinen Reisen jedoch das östliche Europa nicht kennen, nicht den Balkan, Bulgarien, Rumänien, Albanien, Griechenland und die arabische Welt des vorderen und mittleren Orients. Auch die slawischen Länder, in denen seine Bücher ebenfalls viel gelesen werden, Das Schicksal hat aus unserm Geschlecht von Grenzbauern Österreicher gemacht. Wir wollen es bleiben. » 1364, p.157, 2018.

, dont la vieillesse ainsi que les pertes de mémoires le rendent touchant, sans paraître pathétique. Dans le roman, le petit-fils von Trotta semble avoir en charge un héritage dont il ne peut se défaire ; son père ouvre peu à peu les yeux sur la chute imminente de l'Empire ; un seul personnage est lucide quant au déclin de l'Empire, à savoir le comte Chojnicki. Le personnage principal veut, égoïstement, entretenir la flamme ; il veut faire perdurer l'image à présent désuète de l'Empire et de l'Empereur, alors que le comte annonce sans ambages la désagrégation proche de la double monarchie : « [?] la patrie n'est plus

, Nous avons encore une armée [?] et des fonctionnaires

. Mais-elle-se-désagrège.-elle-se-désagrège and M. Déjà-désagrégée.-c'est-un-vieillard-voué-À-la, Pour combien de temps encore, pour combien de temps ? 1365 l'Empire. Le comte insiste. Son discours, relativement court, apparaît au milieu du roman ; et à partir de ce discours, c'est la vie du petit-fils von Trotta qui va aussi se désagréger. Suite à ces propos, le père du héros prend conscience des changements en cours, de l'évolution de la société, tout comme de la fin imminente de son monde, mais le héros, lui, reste accroché à l'image d'un Empire qu'il a connu enfant, avec comme fond sonore ''La Marche de Radetzky'' de Johann Strauss composée en 1848. La tradition, le poids de l'héritage, l'éducation reçue sont pour lui autant de points auxquels il se raccroche pour sauver sa vie, ou pour sauvegarder sa vie

. Roth and . Lui, Empire comme lieu de sécurité. Il regrette sa disparition, mais son enfance n'est pas celle de Zweig, et il n'éprouve pas les mêmes regrets quant à cette époque révolue. Son univers, sa famille juive provinciale

J. Roth, Köln : Verlag Kiepenheuer & Witsch, 2. Auflage, 2013 -Deuxième partie, chapitre XI, pp.197-198, 1932.

, Zweiter Teil -XI, pp.215-216

. Vaterland,

, Wie lange noch, wie lange noch ? » par Roth comme lieu de ''sécurité''. Le personnage de l'Empereur a toutefois été d'une certaine importance dans son enfance, de par son lieu de naissance, à savoir la Galicie austro-hongroise, ainsi que par le poids de la tradition, thème présent dans son roman : « En quittant sa contrée orientale pour Vienne, Roth emporta donc avec lui le mythe de son enfance, Aber sie zerfällt bei lebendigem Leibe. Sie zerfällt, sie ist schon verfallen ! Ein Greis, dem Tode geweiht

». Le and . Dans-le-roman,

, de descriptions de traditions militaires? Roth ne semble pas chercher à sauver le passé, mais à mettre en lumière le fait que la guerre allait éclater, tôt ou tard, en partie en raison du côté multiculturel de l'Empire dont les minorités tendaient à s'affranchir. Les raisons ayant mené à la première Guerre Mondiale, dans l'oeuvre de Zweig, sont beaucoup plus diffuses

, La montée du nationalisme Le danger que représente le nationalisme est un autre sujet commun entre les deux auteurs et leurs deux oeuvres. Pour Zweig, c'est le nationalisme et cette propension à se même, chez Roth, c'est le nationalisme qui est le danger premier. C'est ce qui conduira à l'effondrement de la monarchie. « La nouvelle religion, c'est le nationalisme. Les peuples ne vont plus à l'église

, Tels sont les propos du comte

. Chojnicki, Ce constat trouve un écho, dans la troisième partie du roman, lors de la fête organisée à l'occasion du centième anniversaire du régiment des dragons dont fait partie Charles-Joseph

S. Zweig, . Hommes, . Espagne, and . Belfond, « Die Ehrfurcht vor dem Kaiser und seiner Armee hat sich Roth also schon als den Mythos seiner Kindheit aus seiner östlichen Heimat nach Wien mitgenommen, Titre original : Menschen und Schicksale / Europäisches Erbe, vol.10, p.63

S. Zweig, 229 : « Aber, ich sagte es schon, solche Augenblicke der Sorge flogen vorbei wie Spinneweb im Winde. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Les rayons et les ombres sur l'Europe, vol.1, p.252, 1942.

J. Roth, Köln : Verlag Kiepenheuer & Witsch, 2. Auflage, 2013: Zweiter Teil -XI, p.216 : « Die neue Religion ist der Nationalismus. Die Völker gehen nicht mehr in die Kirchen. Sie gehen in nationale Vereine. » diverses, mais aussi antisémitisme latent lié aux réflexions de certains protagonistes, p.198, 1932.

, jusqu'à ce que CharlesJoseph leur intime l'ordre de se taire : « Mon grand-père [?] a sauvé la vie de l'Empereur. Je ne tolérerai pas, moi, son petitfils, que l'on insulte la maison du chef suprême de notre armée. Votre conduite, messieurs

T. Ibid, X. Teil, and -. Xix,

T. Ibid, , pp.360-361

, Ich, sein Enkel, ich werde nicht zugeben, dass das Haus uneseres Allerhöchsten Kriegsherrn beschimpft wird. Die Herren betragen sich skandalös ! [?] Wer noch ein Wort gegen den Toten sagt, [?] den schie? ich nieder ! [?] Ruhe ! » Ce respect de la maison impériale est lié à la vision que Roth avait de l'Empereur

». L'empereur-devient-un-personnage-de-légende, Cette sécurité pour les sujets de l'Empire, Roth la relate aussi à travers un fait avéré : lors d'un voyage, au cours duquel il inspectait les garnisons même les plus reculées, l'Empereur a été béni en hébreu par un rabbin 1373 . Si les personnes présentes n'ont pas compris les paroles du rabbin, l'Empereur a souligné le fait que lui, oui. L'antisémitisme de certaines régions ou de certains partis politiques émergeants ne faisait pas partie de la politique qu'il voulait mener : « Je ne tolère aucune agitation contre les Juifs dans mon empire, Les Juifs sont des patriotes et mettent

, Roth ne se contente pas de raconter le passé, il veut aussi et avant tout montrer le lien entre l'époque d'avant 1914 et celle dans laquelle il vit, à savoir celle des années 1930 et de la montée du nazisme. Deux formes de pouvoir et de domination sont mises en avant : celle d'un ordre établi, immuable bien que désuet, et celle de la barbarie

S. Niemetz, Citons un extrait du Mythe et l'Empire, de C. Magris pour expliquer ce que représente le mythe habsbourgeois : « Si est mythe, comme l'a dit jadis Paul Valéry, "ce qui n'existe et ne subsiste qu'ayant la parole pour cause", et qui n'a donc pas de réalité objective en dehors de ce processus de transfiguration, on peut parler à plus forte raison et à plus juste titre de mythe habsbourgeois en se référant à la littérature postérieure à la Première Guerre mondiale, à ces écrivains qui ont décrit le monde austro-hongrois tel qu'il se présenta non plus à leur regard mais à leur mémoire et à leur nostalgie. », extrait cité dans « Le Mythe habsbourgeois, contours et précisions : une lecture mythocritique à travers Joseph Roth et la saga des Trotta », par I. Fiatti, in Religiologiques, n°35, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre II : Le sentiment du provisoire, pp.107-141, 1996.

I. Ibid--chapitre and O. , Notons par exemple que dans ce chapitre de son ouvrage sur Zweig, S. Niémetz cite la "Loi fondamentale" de l'Empire (21 décembre 1867): « Tous les peuples [Volksstämme] de l'Etat sont égaux en droits et chaque peuple possède un droit inaliénable au maintien et à la défense de sa nationalité et de sa langue, p.37

J. Roth, La Marche de Radetzky. Editions du Seuil, 1982. Deuxième partie, chapitre XVRadetzkymarsch, Köln : Verlag Kiepenheuer & Witsch, 2. Auflage, 1932.

S. Niemetz, -Chapitre I : Ouverture, p.37. un nouveau pays qui émerge, un nouveau continent. Dans son roman, Roth semble vouloir livrer le message suivant : le monde austro-hongrois n'existe plus ; la déchéance de la société et l'éclatement de l'Empire annoncent les catastrophes à venir. La société des années 1920 n'a pas su faire preuve d'autonomie, ni se forger une nouvelle vie. Elle a laissé le nationalisme et la barbarie s'exacerber, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996.

R. Zweig, . Eu-foi-en-cette, and . Société, la foi en une organisation pacifique et équitable du monde, la foi en la victoire finale et définitive du droit sur la violence

, Mais la montée du fascisme en Europe, dont Roth a saisi l'ampleur assez vite, met un terme relativement rapide à cette foi, Serait-il alors envisageable d'interpréter

, Il ne s'est jamais remis de la chute de l'empire austro-hongrois, et surtout il n'a jamais accepté ce qu'est devenue la société : « Le déclin de la vieille culture autrichienne pleine de distinction, rendue impuissante par noblesse d'âme, c'est cela qu'il voulut montrer à travers le personnage d'un Autrichien, dernier représentant d'une race en voie d'extinction. C'

, Si Le Monde d'hier reprend en partie cette thématique, c'est surtout La Pitié dangereuse de Zweig qui pourrait également être définie comme roman de l'Empire, dans lequel les sociétés civile et militaire y sont dépeintes. Ces deux oeuvres sont « de grands romans autrichiens

S. Zweig, Titre original : Menschen und, vol.10, pp.2013-218

, « Wieviel haben wir verloren, immer wieder verloren, Freunde durch Tod oder Feigheit des Herzens, und wieviel Gläubigkeit vor allem, Gläubigkeit an die friedliche und gerechte Gestaltung der Welt, Gläubigkeit an den endlichen und endgültigen Sieg des Rechts über die, p.61

. Ibid, « Wie die alte vornehme und an ihrer inneren Noblesse unkräftig gewordene österreichische Kultur zugrundegeht, dies wollte er in der Gestalt eines letzten Österreichers aus verblühendem Geschlecht zeigen. Es war ein Buch des Abschieds, wehmütig und prophetisch, wie es immer die Bücher der wahren Dichter sind, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre I : Ouverture, p.84, 1996.

I. V. Ibid--chapitre, , p.489

, avons pas à nous interroger sur le sens de notre tâche, nous avons maintenant, chacun d'entre nous, une seule chose à faire : rester au poste qui nous est assigné. [?] rejoignons l'unique retranchement derrière lequel nous soyons protégés : notre oeuvre, notre tâche, aussi bien individuelle que commune fin de l'accomplir loyalement

, Mais en quoi consiste cette tâche pour Zweig ? Lutter ouvertement ? Prendre position publiquement ? S'engager dans un combat politique ? Non. La mission à laquelle travaille Zweig est certes engagée, mais toujours de manière mesurée et teintée de fatalisme, en mettant en avant les valeurs morales et la raison. Le pacifisme est et restera son mot d'ordre

, Klaus Mann admire d'abord son aîné, mais cette admiration respectueuse s'assombrit peu à peu : il reproche à Zweig son manque de lucidité, alors que lui s'engage avec force

. Quand, le parti nazi remporte un grand succès électoral et qu'une large partie de la jeunesse adhère à ses idées, Zweig interprète cet enthousiasme comme une révolte de la jeunesse envers l'ordre établi. Les élections au Reichstag du 14 septembre 1930 ont donné cent sept députés au parti nazi, 1928.

L. Intitulé-«-révolte-contre and . Lenteur, il voit dans ce mouvement de la jeunesse l'expression d'une insurrection et d'une insatisfaction, une « révolte qui n'est peut-être pas intelligente, mais au plus profond d'elle-même naturelle

, Le rythme d'une nouvelle génération se révolte contre celui du 1380 ZWEIG, S. Hommes et destins. Espagne : Belfond, vol.10, pp.2013-218

«. Roth, Wir dürfen nicht mutlos werden, wenn unsere Reihen sich lichten, wir dürfen nicht einmal, wenn rechts und links die besten unserer Kameraden fallen, wehmütig unserer Trauer nachgeben, denn -ich sagte es eben -wir stehen mitten im Kriege und an seinem gefährdetsten Posten. Ein Blick gerade nur hinüber, wenn einer der Unsern fällt, -ein Blick der Dankbarkeit, der Trauer und des treuen Gedenkens, und dann wieder zurück an die einzige Schanze, die uns schützt: an unser Werk, an unsere Aufgabe -unsere eigene und unsere gemeinsame, « [?] wie dem sei -wir haben nicht nach dem Sinn unserer Aufgabe zu fragen, sondern jetzt jeder nur eines zu tun: den Posten zu halten, an den wir gestellt sind, p.75

, Ansprache zur Trauerfeier -1939, Texte en allemand disponible sur

S. Zweig, Considéré comme « épilogue aux élections allemandes », ce texte analyse le résultat des élections législatives de 1930 en Allemagne comme une révolte de la jeunesse, Was bei den deutschen Wahlen sinnfällig wurde, ist eine vielleicht nicht kluge, aber im Innersten natürliche und durchaus zu bejahende Revolte der Jugend gegen die Langsamkeit und Unentschlossenheit der hohen Politik, gegen die Feigheit und Unentschiedenheit der bürokratischen Menschen, eine Absage an das europäische Bürgertum, das den wesentlichen Gedanken Europas -nämlich Europa ! -nicht verwirklichen wollte, 1930.

. Sozialdemokratie,

, schlaflose Welt : Aufsätze und Vorträge aus den Jahren 1909-1941. Frankfurt am Main : Fischer Taschenbuch Verlag, 5. Auflage, 2012 -« Revolte gegen die Langsamkeit », paru pour la première fois dans > Die Zeitlupe <, pp.174-175, 1931.

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.362, 1996.

K. Mann, Mann énonce : « Es gibt auch ein Alles-verstehen-Können, eine Bereitwilligkeit der Jugend gegenüber, die zu weit geht. Nicht alles, was Jugend tut, weist in die Zukunft. Radikalismus allein ist noch nichts Positives, und nun gar, wenn er sich so wenig hinrei?end, sondern so rowdyhaft und phantasielos manifestiert wie bein unseren Rittern vom Hakenkreuz, 1930.

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.362, 1996.

E. M. Remarque, Im Westen nichts Neues, 1929.

S. Zweig, 318 : « Was Wunder, wenn da eine ganze junge Generation erbittert und verachtungsvoll auf ihre Väter blickte, die sich erst den Sieg hatten nehmen lassen und dann den Frieden ? » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, vol.1, p.351, 1942.

, Cette remarque n'entre pas particulièrement dans le cadre du chapitre qui précède la guerre de 1914, mais c'est un constat que dresse Zweig avec le recul des années, et qui concerne effectivement la nouvelle génération. Sur tous les fronts, Zweig tente d'analyser et de comprendre. Et ce qui peut passer pour de la lâcheté prend alors une autre teinte : Zweig se veut psychologue, il l'a toujours été, et il use de cette psychologie pour tenter d'expliquer. Mais la psychologie n'est pas l'engagement, et c'est là que le bât blesse. C'est une analyse freudienne de la société qu'il opère, Les rayons et les ombres sur l'Europe, p.209

. Dans-une-lettre-À-romain, Zweig écrivait pourtant la chose suivante : « La psychologie est en dernier sens une affaire de courage, du courage de voir le vrai et de le dire. 1389 » Le courage de Zweig était-il présent tant qu'il n'y avait rien à combattre ? Les écrivains se sont réunis et ont agi avec leurs moyens d'artistes concernant la première guerre. Ce combat spirituel alors mené contre la guerre et pour la fraternité

. «-[?]-sur-le-plan and . Spirituel, on vivait en fait la guerre avec plus d'intensité ici

. Combat and . Zweig, Très tôt, sa pusillanimité envers la politique se fait ressentir. Les artistes alors présents en Suisse s'engagent dans le même combat spirituel que lui. Entouré, Zweig se sent soutenu et développe ses espoirs nouveaux tels qu'un « règne, p.1391

». Justice and . Une-europe-unie, un monde plus humain et pacifiste. Zweig s'engage, oui. Mais pas de combat politique, ni pendant, ni après la guerre. Vient ensuite cette période d'accalmie que décrit Zweig dans son roman et au cours de laquelle il reprend ses voyages et ses habitudes d'avant-guerre. Serait-il alors aisé de se déclarer psychologue et courageux quand il n'y a, apparemment, plus rien contre quoi se révolter ? La position apolitique de Zweig, ainsi que la rupture générationnelle entre lui et Klaus Mann, denen Kriege eine ständige Möglichkeit und eine fast tägliche Erwartung gewesen, den Optimismus

«. Blutinstikte, Die ersten Stunden des Kriegs von 1914, Urtriebe und Instinkte des Menschtiers, p.241, 1914.

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.362, 1996.

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication, p.323, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

. Ibid, , pp.330-299

, Zweig tait totalement cet épisode dans Le Monde d'hier. Ce n'est certes pas un oubli, car cette querelle publique l'a touché et mis très mal à l'aise, d'autant plus que même son mentor, Romain Rolland

, Victor Hugo à Guernesey aurait pu se tenir en dehors de la politique, et s'il s'y était tenu

, si important ne peut pas avoir été oublié en une petite décennie, et c'est volontairement que Zweig ne le mentionne pas dans son roman. Par honte ? Par incapacité à s'expliquer ? Parce que, dans l'exil, ce souvenir se fait encore plus douloureux ? Le fait est que pour l'année 1933, il va plutôt se présenter sur le même plan que ses contemporains et parle des lois qui mettent un terme à la publication des oeuvres de certains auteurs : « J'ai éprouvé comme un honneur plutôt que comme une infamie d'être admis à partager le destin de contemporains aussi éminents que Thomas Mann, Zweig est désemparé

K. Mann-n&apos;est-pas and . Cité, Zweig oublie sciemment de citer la revue qui l'a mis en opposition avec certains de ses contemporains exilés, et met en avant son honneur à être boycotté au même titre que d'illustres artistes ou chercheurs. Concernant sa création littéraire, pour l'année 1933, il raconte l'épisode de sa nouvelle « Brûlant Secret

, Et le soir même, [?] les représentations étaient interdites, et dès le lendemain le titre de ma nouvelle Brûlant Secret avait disparu sans laisser de trace de toutes les annonces des journaux et de toutes les colonnes d'affichage. 1397 » Outre la mémoire sélective dont Zweig fait preuve, outre le manque de sincérité -mais est-il possible d'être totalement sincère dans le

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, Victor Hugo, toujours aussi engagé, vit une intense période de production littéraire : il publiera notamment Les Contemplations (1856), Les Misérables (1862) ou encore Les Travailleurs de la mer, p.391, 1866.

. Ibid, , p.392

S. Zweig, 388 : « Dieses Schicksal völliger literarischer Existenzvernichtung in Deutschland mit so eminenten Zeitgenossen wie Thomas Mann, Heinrich Mann, Werfel, Freud und Einstein und manchen anderen, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Paris : Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Incipit Hitler, p.428, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

. Ibid, Und noch am selben Abend [? wurden] die Vorstellungen [?] verboten, vom nächsten Tage an war der Titel meiner Novelle « Brennendes Geheimnis » aus allen Zeitungsankündigungen und von allen Plakatsäulen spurlos verschwunden. » de plus étonnant, voire de choquant : l'incendie du Reichstag est mentionné comme fait secondaire, placé à côté d'une nouvelle de Zweig. Il ressort même une certaine ironie de cet épisode. Zweig en parle dans son roman une fois avant cette anecdote, rapidement, Bald verstanden die Gestapo-Leute, warum man bei diesem Titel lachte, pp.429-389

». Le-lecteur-pourrait-y-voir-une-certaine-désinvolture, comme si à l'époque, cet incendie n'avait pas eu des conséquences irréversibles, alors qu'il faisait partie intégrante de la stratégie politique nazie visant à supprimer tout droit et à imposer un régime totalitaire et dictatorial. Zweig reste apolitique, même dans les dernières années de son existence ; Zweig ne veut pas mener d'analyse politique de faits qu'il raconte dans ses souvenirs. Sa position a donc été très controversée par ses contemporains, même si son suicide a changé les jugements et les avis de certains

T. Zweig, . Mann-fait-comprendre-que-le-pacifisme-absolu, and . Torturé, Il a d'abord considéré son suicide comme une désertion : « Il n'a pas pu se suicider de chagrin ou de détresse

, Thomas Mann laisse d'abord entendre que Zweig s'est suicidé par lâcheté ; mais avec le temps, son avis est moins prononcé, moins tranché, et il cherche à comprendre les causes d'un tel geste, plutôt que de porter un simple jugement. Comment considérer alors Le Monde d'hier ? Simple somme de souvenirs, liés à l'Histoire, mais racontés avec partialité ? Volonté de mettre en avant une vie d'artiste, avec un certain orgueil ? Certes, Zweig parle de sa brillante carrière, à juste titre et sans fausse modestie d'ailleurs, Mais il a ensuite appris à envisager autrement cette disparition voulue 1400

, Bien au-delà, c'est la tragédie de son échec que Zweig avoue. Son autobiographie relate le destin d'un écrivain, la vie d'un artiste qui veut humaniser le monde dans lequel il vit. Après cette ultime tentative de faire émerger une société fraternelle

. Ibid, Dann kam der Reichstagsbrand, das Parlament verschwand, vol.385, p.425

. Hors-série-le-monde, Débats : « De l'opinion générale, Zweig a failli à sa mission d'intellectuel », lettre de T. Mann à Erika Mann le 24/02/1942 -p.89. Thomas Mann ne porte pas grand intérêt à Zweig ou à son oeuvre ; dans une lettre à Erika Mann, il laisse entendre que la lettre d'adieu de Zweig « ne dévoile pas les vraies raisons de son suicide, 2017.

, 504: « Ich gestehe, dass ich damals mit dem Verewigten gehadert habe wegen seiner Tat, in der ich etwas wie eine Desertion von dem uns allen gemeinsamen Emigrantenschicksal und einen Triumph für die Beherrscher Deutschlands sah? Seitdem habe ich anders und verstehender über seinen Abschied zu denken gelernt? ». pays étranger : « Leur aspiration à une patrie, à un repos, à une trêve, à une sécurité, à un lieu où ils ne soient pas étrangers les pousse à se rattacher avec passion à la culture du monde qui les entoure. 1403 » Volonté d'assimilation affichée, besoin d'avoir une patrie, une « Heimat », et pour ce faire s'intégrer : faire des études, avoir un métier honorable, ne pas se distinguer, s'ouvrir sur la culture, et surtout utiliser la langue allemande. Ce n'est toutefois pas ce vers quoi tendaient les Juifs des confins de l'empire, en caftans, costumes traditionnels et parlant Yiddish. Mais dans la Vienne cosmopolite décrite par Zweig, les Juifs vivaient en harmonie avec leur milieu, 1981.

A. Schnitzler and F. .. Hugo-von-hofmannstahl, Zweig revendique l'idée que l'assimilation est un besoin pour les Juifs et les exemples qu'il cite en témoignent. Cependant, il ne fait référence qu'aux artistes et aux Juifs de la partie occidentale de l'Empire. b) Rencontre avec « le roi de Sion » Dans le récit de sa première vie, Zweig ne parle pas d'antisémitisme. Il évoque pourtant l'Affaire Dreyfus 1405 , de manière indirecte, et présente un personnage capital dans la conception du judaïsme du tournant du siècle, à savoir Theodor Herzl. Né en 1860 et mort en 1904, ce journaliste et écrivain, fondateur du mouvement sioniste, met en place l'idée d'un état autonome juif, un « Etat juif / Judenstaat ». Bien que Zweig semble peu concerné par la question du sionisme, Des noms illustres, à l'heure où écrit Zweig, des contemporains dont la production artistique et culturelle est encore très présente, des personnalités entrées dans la postérité

S. Zweig, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Le monde de la sécurité, Ihr Verlangen nach Heimat, nach Ruhe, nach Rast, nach Sicherheit, nach Unfremdlichkeit drängt sie, sich der Kultur ihrer Umwelt leidenschaftlich zu verbinden. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, vol.34, p.36, 1942.

. Ibid, « [?] das Wiener Judentum [war] künstlerisch produktiv geworden, allerdings keineswegs in einer spezifisch jüdischen Weise, sondern indem es durch ein Wunder der Einfühlung dem Österreichischen, dem Wienerischen den intensiven Ausdruck gab, pp.39-76

, Affaire Dreyfus, conflit politique et social majeur de la Troisième République à la fin du XIX ème siècle en

. France, Accusé de trahison, le capitaine Alfred Dreyfus est finalement innocenté. La condamnation première du capitaine Dreyfus était un complot judiciaire sur fond d'espionnage et dans un contexte d'antisémitisme fort

, Il en parle, comme à son habitude dans le récit, en lien avec sa vie à lui. Directeur littéraire du plus prestigieux quotidien viennois, la Neue Freie Presse, Theodor Herzl rencontre Zweig et publie certains de ses poèmes

. Zweig-est-impressionné, En partageant avec le lecteur ses sentiments personnels, Zweig livre une première image de Herzl, qui apparaît comme une sorte de prophète, à l'instar de Bertha von Suttner qu'il surnomme Cassandre. « Or Théodore Herzl, alors qu'il était étudiant, avait déjà souffert de sa généreuse fierté d'homme du sort des Juifs. Bien plus, grâce à son instinct prophétique et à ses prémonitions

». Paris, Zweig ne donne pas son avis propre sur ce sujet. Il se fait le porte-parole des populations juives de l'époque, en commençant par les Juifs viennois ; ces derniers ne comprennent pas le but de Herzl et se montrent critiques face à la publication de sa brochure : « Ne sommes-nous pas des citoyens fidèles et solidement établis dans cette Vienne bien-aimée ? [?] Pourquoi lui, qui parle en Juif et veut servir le judaïsme, fournit-il des armes à nos pires ennemis et cherche-t-il à nous séparer, alors que chaque jour nous rattache plus étroitement et plus

, Lors de la rédaction de ses souvenirs, il est conscient que déjà à cette époque-là, les Juifs devaient faire des efforts pour s'assimiler et qu'ils n'étaient pas reconnus ou considérés d'emblée comme citoyens autrichiens en tant que tels. Mais en 1901, Zweig n'a pas cette vision des choses. Cette communauté, qui souhaite s'intégrer et trouver une patrie là où elle est installée, ne comprend pas la volonté de Herzl de séparer les Juifs du reste de la population. Mais ici, c'est bien le jugement de la bourgeoisie juive viennoise, Ce jugement opposé aux théories de Herzl peut être interprété comme celui que Zweig aurait pu exprimer lui-même

, dans cette Vienne bien-aimée ?

«. Ibid and . Universitas-vitae, « [?] es war der erste Mann welthistorischen Formats, dem ich in meinem Leben gegenüberstand -freilich ohne selbst zu wissen, welche ungeheure Wendung seine Person im Schicksal des jüdischen Volkes und in der Geschichte unserer, pp.126-116

. Id, « Nun hatte Theodor Herzel in seinem aufrechten männlichen Stolz schon als Student unter dem jüdischen Schicksal gelitten -vielmehr, er hatte es in seiner ganzen Tragik schon vorausgelitten zu einer Zeit, da es kaum ernstliches Schicksal zu sein schien

. Ibid, Si l'idée de Herzl n'a pas abouti, c'est, selon Zweig, dû au fait que la communauté juive de l'Empire était devenue trop disparate : juifs hassidiques, sionistes, socialistes, assimilés, traditionnels. Il n'était plus possible de parler de communauté. Zweig n'analyse pas davantage la place du judaïsme dans la double-monarchie. Il continue son portrait de Herzl de manière subjective et avec empathie. Theodor Herzl est élevé par Zweig au rang d'Empereur, comparé à Napoléon. C'est lui qui a permis à Zweig d'entamer sa carrière. Ici, comme dans l'épisode avec Mussolini, l'égo et la fierté de Zweig sont perceptibles. Zweig concède que cette anecdote peut paraître relativement banale ou manquer d'importance, mais il mentionne un sentiment qui conforte l'idée qu'il donne de lui à l'époque, à savoir un citoyen de la société viennoise, Sind wir nicht gleichberechtigte Staatsangehörige, nicht eingesessene und treue Bürger dieses geliebten Wien ? [?] Warum gibt er, der doch als Jude spricht und dem Judentum helfen will, unseren bösesten Feinden Argumente in die Hand und versucht uns zu sondern, da doch jeder Tag uns näher und inniger der deutschen Welt verbindet ?, vol.119, pp.128-129

, Cette liberté disparaît avec le régime hitlérien et c'est ce qui le conduit à s'exiler, mais c'est aussi ce dont il ne se remettra jamais. Pour Zweig, le problème des classes sociales n'est jamais abordé. Il aurait été tentant de penser que Zweig, en analysant les changements et bouleversements d'une société, s'exprime sur ce sujet. Lui qui attache une si grande importance aux causes des deux grandes catastrophes du XX ème siècle, lui qui cherche à comprendre ce qui a permis l'ascension d'Hitler, lui qui donne du poids à l'Histoire ainsi qu'à l'éducation de la conscience, manque pourtant d'une vision générale des différentes composantes de sa patrie. Contrairement à Marx et à sa ''conception matérialiste de l'histoire'', il ne s'intéresse pas aux rapports entre les classes sociales, les arts et l'humanisme sont une réalité

, Tout comme Freud, il est à l'écoute mais ne s'engage pas vers un parti politique. George Prochnik dit de Zweig qu'il a subverti le slogan promu par les écrivains marxistes, notamment Brecht : « La nourriture avant l'éthique ! » devient « l'éducation avant le pain, 1410.

. Ibid, 121: « [?] man muss Wiener und Wiener jener Generation sein, um zu verstehen, welchen Ruck nach oben diese Förderung bedeutete. Ich war damit in meinem neunzehnten Jahr über Nacht in eine Proeminentenstellung aufgerückt, pp.131-132

G. Prochnik, Mais cette vision des choses, cette vision d'artiste ''audessus de la mêlée'', ainsi que l'absence de renvois, dans Le Monde d'hier, à la ''prison linguistique'' que pouvaient laisser émerger les lois de l'Empire et aux problèmes des classes et des minorités, ont mené à des jugements assez tranchés sur Zweig en tant que personne. C'est ainsi qu'Hannah Arendt l'accuse de cécité 1411 dans sa peinture de l'époque. Certains de ses amis également le voyaient comme un homme qui ne réalisait pas totalement ce qui l'entourait dans son quotidien, notamment Joseph Roth qui considère que Zweig manque de sensibilité vis-à-vis des moins fortunés. Si la lutte des classes ou les problèmes économiques et sociaux de l'époque ne font pas l'objet de ses oeuvres littéraires, Zweig mentionne cependant le chômage dans Le Monde d'hier comme une des raisons de l'attrait pour Hitler. Certes, Zweig n'est pas un écrivain engagé dans les causes politico-sociales, son oeuvre ne traduit pas une réflexion sur les maux de la condition humaine ; mais il ne l'a jamais revendiqué non plus, L'Impossible Exil. Stefan Zweig et la fin du monde. Chapitre 8 « Les enjeux de l'éducation, p.285, 2014.

, Selon cette théorie, Zweig se situe dans la deuxième catégorie. D'après Hannah Arendt, Zweig s'est détaché de la cause du peuple juif et n'a pas été capable de voir l'antisémitisme, que ce soit l'antisémitisme d'avant-guerre, ou bien le danger des lois édictées progressivement par le parti nazi. Elle lui reproche ainsi son décalage avec son temps et avec l'histoire de son peuple, Hannah Arendt explique que les Juifs de ce siècle n'ont que deux alternatives : être parias ou parvenus 1412

. Aujourd&apos;hui-encore, Adieu l'Europe), de M. Schrader, sorti en 2016 : « Hannah Arendt, quant à elle, a vilipendé la mollesse et la cécité de Zweig face à l'antisémitisme autrichien. » Le journaliste, M. Floch, s'intéresse dans son article aux artistes avec lesquels Zweig a été en contact, mais aussi à l'avis de ses contemporains en insistant sur le fait que Le Monde d'hier met en relief la fuite devant la prise de position de l'écrivain, cet avis d'Hannah Arendt est dans les esprits. Son avis est repris jusque dans l'analyse du film Vor der Morgenröte (Stefan Zweig

H. Arendt, Les Origines du totalitarisme : Sur l'Antisémitisme. Normandie : Gallimard, pp.2005-272, 1951.

, Collection Points Essais) Titre original : Antisemitism. Traduit de l'américain par Micheline Pouteau, révisé par Hélène Frappat, chapitre III « Les Juifs et la société, p.106

, Stefan Zweig, all his life, has trained himself for : to live at peace with the world and his surroundings ; to abstain in a noble fashion from struggles and from all politics. In the mind of the world with witch Zweig wanted to make his peace, it was and is a disgrace to be a Jew. » « Mais il y avait longtemps que les Juifs du XX ème siècle ne constituaient plus une communauté. Ils n'avaient pas de foi commune

, Auteur dont le succès n'est plus à prouver à l'heure où il rédige son récit autobiographique, Zweig montre malgré tout de quelle manière il s'est assimilé, par l'art et la littérature, et par quels moyens il s'est montré hors du commun. Hannah Arendt mentionne ce point dans son essai : selon elle, les Juifs « découvrirent bien vite que ce qui ouvrait toutes les portes, c'était ''la puissance radieuse de la Renommée, Être Juif n'avait rien d'un honneur ; être Juif était surtout considéré comme un poids, du moins du point de vue de l'auteur

». Zweig,

S. Zweig, Belfond : 1993, 1 ère publication. « De nouveau par le monde, « Er [Rathenau] war sich vollkommen bewu?t der doppelten Verantwortlichkeit durch die Belastung, dass er Jude war. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, vol.330, p.365, 1942.

«. Ibid, Die Agonie des Friedens, Die Juden des zwanzigsten Jahrhunderts aber waren längst keine Gemeinschaft mehr. Sie hatten keinen gemeinsamen Glauben, sie empfanden ihr Judesein eher als Last denn als Stolz und waren sich keiner Sendung bewußt. » 1416 ARENDT, H, pp.2005-272, 1951.

, Collection Points Essais) Titre original : Antisemitism. Traduit de l'américain par Micheline Pouteau, révisé par Hélène Frappat -chapitre III « Les Juifs et la société, p.115

L. Id and . Juifs, , pp.100-101

, Pourrions-nous supposer que cette gêne quant à ses origines l'aurait poussé à être encore plus exigeant vis-à-vis de lui-même, lui que sa première femme Friderike décrit comme un acharné du travail ? Et également à développer certaines théories : sur l'enseignement de l'histoire à l'école afin de présenter l'histoire des cultures ; sur le besoin d'une société tolérante, pacifiste et ouverte sur l'Europe ; sur le besoin d'un développement d'une conscience commune, laissant émerger des Etats-Unis d'Europe, où chaque nationalité pourrait s'exprimer en harmonie avec les autres et où l'apport, l'échange et la tolérance seraient des valeurs fondatrices ? Ainsi, dans le premier chapitre de ses mémoires, Zweig définit la condition juive. D'une part une forte volonté d'assimilation : « [?] la secrète aspiration à échapper, nouvelles et biographies rencontrent des succès immenses, humaniste européen, polyglotte, partisan du combat pour le triomphe de la raison

». Donc, D'autre part, il ajoute que cette fuite vers la communauté des hommes a en partie nourri l'antisémitisme : « Que cette fuite dans le spirituel, en produisant un encombrement disproportionné des professions intellectuelles, soit ensuite devenue aussi fatale au judaïsme que, naguère, sa limitation aux choses matérielles, c'est là sans doute un de ces éternels paradoxes inhérents à la destinée des Juifs. 1419 » Paria ou parvenu disait Hannah Arendt. Zweig, lui, pose un autre postulat : le parvenu reste un paria. Dans les shtetls de l'Empire, les Juifs sont à l'écart de la société ; dans les métropoles, l'assimilation et l'ascension sociale vont les mettre à l'écart de cette même société, bien que cela se fasse de manière plus insidieuse, un besoin de se fondre dans une communauté plus vaste, celle des hommes, tout simplement

, travers les siècles aient amené Zweig à développer cette attitude pacifiste, voire passive qui le caractérise ? Attendre, subir? Mais surtout agir en érudit, prendre appui sur la culture et les connaissances afin d'analyser et comprendre les événements comme dans la tradition juive d'étudier le Talmud et de se consacrer aux choses spirituelles, toute une vie s'il le faut. Cependant, si l'attitude ''passive'' de Stefan Zweig -peut-être inhérente au peuple juif -attire l'attention, voire les critiques, Moyen-Âge ainsi que l'attitude de repli de la communauté juive face aux persécutions dont elle a pu souffrir à

S. Zweig, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Le monde de la sécurité, durch Flucht ins Geistige sich aus dem blo? Jüdischen ins allgemein Menschliche aufzulösen. » (Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, vol.1, p.27, 1942.

. Id, « Dass diese Flucht ins Geistige durch eine unproportionierte Überfüllung der intellektuellen Berufe dem Judentum dann ebenso verhängnisvolll geworden ist wie vordem seine Einschränkungen ins Materielle

R. Rolland-de, que bien d'autres n'ont pas montré de résistance face aux nouvelles lois, que cette résistance soit passive ou active : « Voilà le grand secret que l, 1933.

, il n'y a que les Juifs en Allemagne (excepté quelques rares exceptions) qui sont partisans de la liberté

, il explique que seuls les frères Mann s'insurgent contre le boycott des artistes juifs et les lois qui suivront. Il va même plus loin en ajoutant que cette mise au ban des artistes juifs laisse enfin de la place sur la scène artistique et est ainsi exploitée économiquement 1421 . Il n'y a dans ses propos ni orgueil, ni haine. Cette réflexion témoigne simplement de sa lucidité concernant la question juive

, Même si Zweig a du mal à se l'avouer, sa foi en la morale se trouve ébranlée par l

, En peu de temps, l'écrivain cosmopolite, qui a parcouru l'Europe et le monde, reçu dans nombre de pays, invité à des congrès dans le monde entier, courtisé, se retrouve brutalement apatride : le terme « heimatlos » revient très souvent dans le récit de Zweig. Cette perte de la nationalité est très mal vécue par Zweig ; c'est un événement très violent pour lui. Mais cette réaction est ambigüe venant de l'homme qui se considère comme ''citoyen du monde''. Dans ses mémoires, Zweig dépeint son monde, qu'il s'agisse de l'Empire austro-hongrois ou de l'Autriche d'après-guerre. Mais en regardant attentivement sa biographie, il apparaît que Zweig, une fois ses études achevées, a passé peu de temps dans son pays. Des voyages dans toute l'Europe, à travers le monde entier, emplissent sa vie. De 1905 à son exil, il a sans cesse voyagé à l'étranger, y compris pendant la Première Guerre, où il vit en Suisse à partir de 1917. Quasiment pas une seule année sans voyages

S. Niemetz, Stefan Zweig : Le voyageur et ses mondes. Paris : Belfond, 1996 -Chapitre IV : L'exil, les ténèbres, p.386, 1996.

. Id, S. Extrait-d&apos;une-lettre, R. Zweig, and . Rolland, 2 mars 1933. R. Rolland s'étonne qu'aucune protestation ne s'élève suite au boycott des écrivains juifs, ni même après l'incendie du Reichstag. Zweig lui écrit alors : « [?] les nationaux-socialistes ont partiellement raison : il n'y a que les Juifs en Allemagne [?] qui sont partisans de la liberté

, Les nazis triompheraient : -voyez, sauf Thomas et Heinrich Mann, pas un écrivain allemand chrétien n'a signé ! Pour une grande partie des écrivains allemands, notre boycottage qui commence devient un énorme avantage matériel et ils le savent. Dès que les auteurs juifs sont chassés du théâtre, des librairies, des bibliothèques publiques

, ailleurs dit de lui qu'il « ne vivait pas dans le monde qu'il a dépeint, mais seulement dans ses marges 1422

D. Le-cosmopolitisme, Zweig le rendait international ; Zweig se voulait international, et pas seulement Juif, Autrichien ou artiste. Hermann Bahr, écrivain autrichien initiateur du mouvement 'Jeune Vienne', a formulé la réflexion suivante

, « Peut-être les nouveaux Autrichiens ont-ils pour vocation d'inventer l'homme apolitique, non seulement coupé de toute nation, mais même de tout Etat

, Plus qu'international, il est possible d'ajouter que Zweig se voulait supranational. Mais ce qui fut d'abord un rêve pour lui, se transforme en cauchemar : l'horreur d'être sans nationalité. Citoyen du monde, Zweig avait l'ambition « d'être sans nationalité, Cette analyse regroupe les griefs d'Arendt envers Zweig : apolitisme et en marge de son monde

, Mais à la fin des années 1930, Zweig est considéré comme un « ennemi », n'appartenant plus officiellement à aucune patrie ni aucun pays

, est seulement maintenant que, pour la première fois depuis des siècles, on imposait de nouveau par la force aux Juifs une communauté dont ils avaient perdu conscience depuis des siècles, celle qui depuis l'Egypte revenait sans cesse, la communauté de l'expulsion. Mais pourquoi ce sort les poursuivait-il toujours, et toujours eux seuls ? Quel était le motif, quel était le sens, quelle était la finalité de cette absurde persécution ? On les chassait de tous les pays et on ne leur donnait point de pays, Zweig a toujours prôné le pacifisme et la foi en l'être humain, 1425.

, 29/11/2010 -Hannah Arendt 1/5 : vie, biographie et correspondances. Disponible sur

. S. Le-magazine-littéraire and . Zweig, Hérissey : Nouveaux regards, 2012 -Un citoyen du monde

». «-l&apos;europe and J. Le-rider, , p.98

&. Littéraire, Dossier Stefan Zweig, l'écrivain et ses mondes ; Mai 2013, n°531 « Un Européen fervent, J. Le RIDER, p.71

S. Zweig, Aber das tragischste in dieser jüdischen Tragödie des zwanzigsten Jahrhunderts war, dass, die sie erlitten, keinen Sinn mehr in ihr finden konnten und keine Schuld. [?] jetzt erst zwang man den Juden zum erstenmal seit Hunderten Jahren wieder eine Gemeinschaft auf, die sie längst nicht mehr empfunden, die seit Ägypten immer wiederkehrende Gemeinsamkeit der Austreibung. Aber warum dies Schicksal ihnen und immer wieder ihnen allein ? Was war der Grund, was der Sinn, was das Ziel dieser sinnlosen Verfolgung ? Man trieb sie alle aus den Ländern und gab ihnen kein Land, Und so starrten sie sich an auf der Flucht mit brennenden Augen -warum ich ? Warum du ? [?] Warum wir alle ? Und keiner wu?te Antwort, vol.1, pp.450-452, 1942.

, Même en se plaçant comme psychologue, même en se référant aux théories de Freud, que ce soit la topique freudienne ou bien des concepts tels que ''pulsions'' ou ''instincts de mort'', impossible d'expliquer cette volonté d'exclure, d'expulser le peuple juif. L'analyse de Zweig recoupe partiellement la théorie du ''Judenstaat'' de Herzl. Les Juifs sont bannis, mais pour aller où ? Toutefois, même avec le pessimisme qui le gagnait et malgré son geste ultime le 22 février 1942, Zweig n'aurait certainement jamais pu envisager que le règne de la barbarie qu'il mentionne à plusieurs reprises

, Et dans son récit ? Il n'a pas souhaité écrire un livre annonçant la guerre, ni un pamphlet dénonçant le nazisme. Son objectif était de témoigner de son époque, de faire le bilan de sa vie, laquelle est inextricablement liée au devenir de l'Europe. Sa troisième vie se termine, apparaît-elle aussi dans bien des pages de ce livre, 1426.

. Mais, De Petrópolis, il ne souhaite plus lire les nouvelles venant de l'Europe. Tout s'effondre : ce en quoi il croyait, ses idéaux, sa foi en une Europe unifiée et son désir de voir émerger une conscience morale européenne

, Zweig y dépeint le monde dans lequel il vit, l'évolution des moeurs, l'avancée des technologies ; il y dresse des portraits inédits, livre ses impressions et sentiments, se fait chroniqueur de son époque, ou plutôt des époques si différentes dans lesquelles il a vécu. Il tente aussi d'expliquer ce qui a permis l'émergence du fascisme et la manière dont le nazisme a pu séduire les foules. Mais il n'a plus les mêmes espoirs ; la liberté a disparu

, Cette impuissance qu'il mentionne est une caractéristique qui revient souvent, surtout concernant l'individu en tant que tel. Comment s'élever contre tout un régime ? Certains lui ont reproché sa passivité

«. Ibid, Die Agonie des Friedens, vol.460, p.506

. Ibid, » d'impuissance qui domine chez Zweig, ainsi que la conscience du déclin et de la disparition d'un monde. Zweig expose, tente d'expliquer, mais ne juge pas. Toute sa foi en l'humanité s'exprime ici dans sa manière de raconter, de livrer ses souvenirs et d'analyser les événements. Il ne souhaite pas que la nouvelle génération puisse reprocher, à lui-même et à ses contemporains, de n'avoir pas su voir le danger, ne n'avoir pas su contrer le nazisme. Par ses mémoires, il laisse un testament à l'attention des générations à venir. Et il ne reproche rien non plus à la jeune génération qui lui succède ; il ne reproche rien à ce peuple qui s'est laissé enrôler. Dans son essai sur Castellion, il exprime clairement cette opinion et analyse avec lucidité les mécanismes d'une dictature : terreur, suppression des libertés individuelles, der Chamberlain und Daladier, ohnmächtig an die Wand gedrückt, vor Hitler und Mussolini kapitulierten, pp.481-436

, » quand il rédige son essai sur Calvin et Castellion

, Zweig affiche ses idées qui sont des faits ; un passé regretté, un monde disparu qu'il évoque avec nostalgie ; une génération qui s'évanouit peu à peu, l'exil des uns, la mort des autres ; et une nouvelle génération, aveuglée et obéissante. Un espoir d'Europe qui laisse place à une dictature barbare, haineuse et despotique. Lassitude de Zweig, et pourtant un témoignage frappant de l'optimisme dont il fait preuve

P. Guerre, Zweig sait que la guerre durera et qu'elle durera plus qu'il ne pourra le supporter. Pour Zweig, les droits de l'homme et de l'humanité sont inaliénables. Il n'a de cesse de vouloir, après la Première Guerre Mondiale, et en même temps, nous pouvons observer un certain contraste avec les discours à la veille de la Seconde Guerre, 1939.

, provoqué en grande partie par l'émergence des Etats-nations, n'a pas laissé de place à la création d'une Europe unie et unifiée, dans laquelle chaque nation apporterait à l'autre ce qui lui est propre, en tolérant les différences et en exploitant celles-ci pour être encore plus riche et pour développer une culture encore plus riche

. L&apos;impérialisme-a-Été-suivi-du-totalitarisme, Les Etats-nations qui s'étaient imposés et avaient revendiqué leur indépendance et leur droit à l'autonomie ne se construisent pas dans la stabilité

S. Zweig, Conscience contre violence : ou Castellion contre Calvin, La Flèche, 1936.

. Poche, 2014 -« Les extrêmes se touchent, vol.06, p.217

. Id, welche diese neuen Ideale mit ahnungsloser Selbstverständlichkeit als die einzig möglichen hinnimmt. » après le premier conflit du XX ème siècle. Les différences entre les peuples se creusent davantage, et l'antisémitisme latent est exploité par le régime nazi

. «-[d]ans-une, Europe qui n'avait plus le sens de l'équilibre du pouvoir entre nations ni celui de la solidarité européenne, l'élément juif, cosmopolite et intereuropéen, devient un objet de haine universel en raison de sa richesse inutile

H. Dans-son, Arendt développe une analyse de l'absence de construction européenne et des conséquences de la guerre de 1914-1918 sur le développement des Etats européens et sur l'idée de nation. Zweig mène une analyse similaire, mais sans se restreindre à la question juive. C'est pour défendre l'idée de liberté et de conscience morale qu'il déplore par exemple la manière dont est enseignée l'Histoire : cet enseignement se base sur les conflits qui éloignent et divisent

, vise, soit à cause de sa religion, de la couleur de sa peau, de sa race, son origine, son idéal social ou de ses conceptions philosophiques, un groupe plus petit et plus faible sur lequel il se hâte de décharger les forces destructrices qui sommeillent en lui

, Europe absorbée dans l'expansion économique, délaissant quelque peu la politique. La politique n'était pas prise au sérieux, et cela ne concernait pas seulement Zweig. Jusqu'en 1914, la croissance du potentiel économique et industriel était sur le devant de la scène. L'économie a sollicité davantage d'intérêt que la politique, Zweig était certes apolitique, mais lucide sur ce qui se passait, 1918.

, Le régime nazi a utilisé ce racisme latent prétendant ainsi résoudre les difficultés économiques du pays : « [?] la discrimination [?] peut servir à cristalliser un mouvement politique qui entend résoudre toutes les difficultés et tous les conflits naturels d'un pays 1430 ARENDT, Les Origines du totalitarisme : Sur l'Antisémitisme. Normandie : Gallimard, 2005 -272p. (Collection Points Essais) Titre original : Antisemitism, p.40, 1951.

S. Zweig, 2014 -261p. -Titre original : Ein Gewissen gegen die Gewalt. Castellion gegen Calvin.Traduit de l'allemand par Alzir Hella -« Le Manifeste de la tolérance, vol.06, p.151, 1936.

. Ibid, « Jedesmal wird bald wegen ihrer Religion, bald wegen ihrer Hautfarbe, ihrer Rasse, ihrer Herkunft, ihres sozialen Ideals, ihrer Weltanschauung eine kleine und schwächere Gruppe von den stärkeren zur Entladung der im Menschlichen latenten Vernichtungsenergien erlesen, pp.175-176

, multinational au moyen de la violence, de la dictature de la populace et de concepts raciaux vulgaires, p.151, 1433.

, Ce qui a fait à une époque la grandeur de l'Empire austro-hongrois, ce concept de ''Vielvölkerstaat'', a ensuite mené à la perte de tout un continent

, Zweig est pourtant oublié dans le rôle qu'il a pu jouer quant à l'Europe. Il est surtout nommé en lien avec ses nouvelles ou ses biographies. Cependant, ses riches correspondances avec des intellectuels européens, ainsi que ses conférences données un peu partout en Europe, montrent que sa réflexion sur l'Europe est réfléchie, mûrie, et que c'est la première Guerre Mondiale qui marque un tournant dans son investissement pour la cause européenne. Dans un des chapitres du Monde d'hier sur la Première Guerre

, il énonce des idées très claires : « Si nous contemplons les événements du monde dans la perspective de l'histoire de la culture, nous encourageons spontanément l'esprit de communauté et d'optimisme, car cette histoire-là montre un essor sans fin et fait entendre une harmonie résonant dans des sphères toujours plus hautes, 1435.

C. D. «-une-telle-communauté-une-fois-créée, une nouvelle génération éduquée dès son jeune âge, sans haine, dans le respect des réalisations européennes communes, on disposera dans tous les pays d'un large milieu de personnes ayant un point de vue à la fois national et européen

». Ainsi and Z. Pour, Europe est basée sur la reconnaissance et la compréhension mutuelles. Il faut guérir l'Europe des fièvres fascistes et lutter contre l'essor des nationalismes, deux facteurs qui empêchent toute 1433 ARENDT, Les Origines du totalitarisme : Sur l'Antisémitisme. Normandie : Gallimard, 2005 -272p. (Collection Points Essais) Titre original : Antisemitism. Traduit de l'américain par Micheline Pouteau, révisé par Hélène Frappat, chapitre III « Les Juifs et la société, p.105, 1951.

S. Zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, Le Livre de Poche, Belfond : 1993, 1 ère publication. « Au coeur de l'Europe, p.330, 1942.

, Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, 1981.

S. Zweig, . Appels, and . Européens, Traduit de l'allemand par J. Le Rider -« La désintoxication morale de l'Europe », p.86 -« Blicken wir das Geschehen der Welt durch die Kulturgeschichte an, so fördern wir unbewu?t den Geist der Gemeinsamkeit und das Gefühl des Optimismus, Die moralische Entgiftung Europas. Ein Vortrag für die Europatagung der Accademia di Roma », 1932 -in Stefan Zweig. Menschen und Schicksale, p.47, 1990.

. Ibid, « Ist einmal eine solche Gemeinschaft geschaffen, eine neue Generation, die in ihrer Jugend ohne Ha? und mit Ehrfurcht vor der gemeinsamen europäischen Leistung erzogen wurde, ist einmal in allen Ländern eine breitere Schicht zugleich national und europäisch eingestellter Menschen geschaffen, p.95

, Zweig semble cependant avoir perdu toute envie de voir et de vivre ce qui adviendra de l'Europe. Pourtant en 1936, dans son oeuvre sur Castellion, il écrivait que « même à l'époque la plus inhumaine on peut faire entrer la voix de, p.1439, 1942.

, Peu importent les époques, ces deux facteurs ont été et sont encore actuellement une plaie à combattre. Fanatisme et intégrisme, intolérance et non-respect de la liberté d'expression : quel que soit le siècle auquel on se réfère, y compris le nôtre, ces problèmes sont toujours présents même si leurs manières de s'imposer diffèrent. Voltaire et le « Traité sur l'intolérance », Zweig, ses essais, ses mémoires, Stéphane Hessel et son essai « Indignez-vous ! » : les intellectuels sont au premier plan pour dénoncer l'inculture et le fanatisme. De tout temps, ils ont participé à véhiculer l'idée de respect et de tolérance et essaient aujourd'hui encore d'éveiller la conscience des citoyens. Le Monde d'hier est une de ces oeuvres sur la tolérance : souvenirs d'une vie, histoire d'un siècle, récit d'un monde dont le narrateur raconte et constate le déclin, sans savoir si ce monde renaîtra un jour? Résister est une des idées maîtresses du roman de Zweig : résister contre la barbarie, résister et vivre, résister et s'exprimer, d'une manière ou d'une autre. L'esprit de résistance doit perdurer, c'est peut-être le message que souhaite transmettre Zweig par ses mémoires ; une manière de se confesser, d'exprimer ce qu'il aurait dû faire ou voulu faire, plutôt que de quitter ce monde comme il l'a fait. Celui qui, vers la fin de sa vie, Mais ses espoirs l'ont quitté. Il ajoute ainsi, dans le même essai, que les vaincus n'ont aucun recours. C'est la force qui triomphe. Dans ce même essai, il cite Voltaire et l'affaire Calas. Voltaire a transformé ce fait divers en véritable symbole de l'intolérance et du fanatisme

S. Zweig, 2014 -261p. -Titre original : Ein Gewissen gegen die Gewalt. Castellion gegen Calvin.Traduit de l'allemand par Alzir Hella -« Le Manifeste de la tolérance, « auch das unmenschlichste Jahrhundert noch Raum für die Stimme der Menschlichkeit, vol.06, p.160, 1936.

&. Littéraire, CONCLUSION La montée du nazisme et l'exil sont les événements marquants dans la vie de Zweig au moment où il rédige les ouvrages présentés dans ce travail de recherche. La volonté de l'auteur d'être productif au lieu de stagner dans une Europe bouleversée, dans un monde qui change et ne sera plus le sien, dans un pays qu'il se voit contraint de quitter. Pour continuer d'écrire, Zweig cherche un lieu. Cette période qui pourrait être qualifié d'errance, entre le moment où Zweig quitte l'Autriche et son arrivée au Brésil, est un passage obligatoire et éprouvant dans l'exil, même quand les conditions financières ne sont pas une barrière ; mais c'est aussi un épisode de vie qui est constitué de rencontres, d'échanges et de productions. Néanmoins, Zweig en retrait, notamment aux Etats-Unis, semble subir cet exil et cette errance comme une atteinte personnelle plus que comme une atteinte à toute une communauté, à tout un groupe d'êtres humains. Il ne parvient pas à être en phase avec sa propre identité. En proie à la mélancolie et au désespoir, Zweig s'isole. Il n'est plus l'homme cosmopolite d'autrefois. Il tente de lutter contre la déshumanisation, cependant son exil et sa migration ne sont pas l'expression de la recherche d'un bonheur nouveau, p.74

, Son humanisme et sa foi en un monde meilleur, éléments toujours présents en filigranes dans ses biographies et essais, ont laissé place à une conclusion sans retour dans Le Monde d'hier. Pour certains, le bonheur existe dans l'exil car l'exil est alors synonyme de délivrance du passé. Zweig, lui, semble enfermé dans ce passé qu'il regrette. Il a emporté sa vie avec lui, réduite à des souvenirs et quelques rares objets. S'il porte en lui son pays et son passé, cela semble davantage être un poids qu'une aide. L'auteur Emile Ollivier, dans son roman intitulé Passages, Le phénomène de migration induit l'idée de retour. Zweig est si désespéré qu'il ne croit plus en un retour possible

, Cette phrase souligne le fait que l'endroit où l'on naît demeure vivant durant toute la

E. Ollivier, Auteur de plusieurs oeuvres littéraires, notamment un roman intitulé Passages (paru en 1991) dans lequel il s'intéresse aux thèmes de l'exil et de l'errance, cet écrivain est à l'origine du concept d'écriture migrante. Dans Passages, Amédée, le personnage principal prétend, avant de quitter Haïti, que la terre natale est un espace auquel on s'attache tant qu'il est totalement intériorisé et qu'il annule toute distance : « Sa part de territoire, Repérages et passages dans la transculturalité entre Desidera et Je suis un écrivain japonais, p.116, 1940.

, écrivain apparaît chez Sartre comme une nécessité, une obligation presque morale, car l'écrivain a la possibilité de dévoiler le monde, d'amener chacun à mieux connaitre le monde

. Cependant, Et cet engagement nécessaire mais parfois impossible est une source de désenchantement pour Sartre car ce dernier est conscient de l'inefficacité de l'entreprise littéraire, incapable de changer le monde. Il énonce deux raisons selon lesquelles la littérature est incapable de changer les choses : d'une part

, autre part, la littérature ne peut avoir qu'une utilité limitée : « Longtemps, j'ai pris ma plume pour une épée : à présent je connais notre impuissance

, Que peut la littérature ? Ce récit, conçu comme un 'adieu à la littérature', rencontre un immense succès et contribue à l'attribution du Prix Nobel en 1964 que Sartre refuse. Sartre est également d'avis, notamment à la période à laquelle il devient presque aveugle, que l'écriture est plus ou moins une manière de prendre le pas sur l'action concrète, mais aussi un moyen d'échapper à la mort et de rejoindre un monde dont on est exclu, Cette phrase énoncée dans le récit autobiographique de Sartre Les Mots résume la théorie qu'il défend dans cet ouvrage, à savoir

. Zweig, Il est intéressant dans The Jean-Paul Sartre Story 1 and 2 1445 , un comic street paru en 2005, d'analyser la satire de la philosophie de l'existentialisme de Sartre. Une caricature de questions que se pose l'homme de lettres, des problèmes que traite l'artiste. Une courte bande-dessinée, sept cases pour illustrer et montrer que l'érudit, l'artiste, reste en marge de la société qu, Sartre et pour bien d'autres

P. Wagner, Sartre assume et revendique la responsabilité de l'écrivain, l'importance de son rôle, tout en étant plus tard conscient des limites de cet engagement, notamment dans le fossé entre son propre statut et ceux qu'il défend. Sartre critique le monde « bourgeois », auquel il appartient cependant, et prend la défense du prolétariat, dont il est étranger. L'engagement de l'écrivain a donc ses limites. Nous pouvons alors nous poser la question de savoir si une sorte de « mauvaise conscience » émerge, si l'écrivain ressent une certaine culpabilité à s'engager pour défendre un idéal dont il n'a pas concrètement besoin. Il est alors légitime de se demander si Zweig éprouvait une certaine culpabilité, Si nous comparons ce comic street avec la bande dessinée consacrée aux derniers jours de suivit la Commune parce qu'ils n'ont pas écrit une ligne pour l'empêcher. Ce n'était pas leur affaire, dira-t-on, vol.1, 2003.

J. Sartre, Les Mots. Autobiographie publiée chez Gallimard en 1964. Le texte est d'abord paru dans la revue Les temps modernes n°209 et 210, 1963.

, Stefan Zweig 1446 , la différence est grande : le lecteur n'a pas à faire à une caricature des artistes viennois fréquentant les ''Kaffeehäuser'' au début du XX ème siècle

, Sartre au café ; mais la réalisation des images de cette bande-dessinée de Sorel et Seksik, ainsi que les éléments choisis pour symboliser cet espace du ''Kaffeehaus'' et les gens qui s'y rendaient témoignent de l'importance de l

S. Zweig, Mais peut-être aussi parce que les lecteurs, qu'ils soient écrivains, philosophes, érudits ou non, ont perçu dans ses écrits une progression de sa vision de l'Histoire et du message humaniste que Zweig voulait transmettre. Zweig et l'Histoire, un rapport qui progresse, change, évolue : de l'affirmation de la grandeur intérieure à l'exposition du courage individuel face au fanatisme, Zweig termine en laissant un legs poétique, presque un « legs spirituel » à l'instar d'Erasme. Un témoignage de son siècle, une sorte de dissertation théorique et personnelle sur l'Histoire et l'écriture de l'Histoire, la transmission de la mémoire et l'exil provoqué par les évènements. Son récit autobiographique reflète sa situation existentielle dans l'émigration. La littérature de l'exil ne se tourne pas uniquement vers la réalité mais aussi vers le monde que l'auteur se crée dans l'exil. Cette expérience de l'exil, expérience ultime pour Zweig, signifie pour lui la perte de son identité, au premier comme au second degré. Cette dernière fuite est en même temps un refuge, une protection. Les nombreuses métaphores sur la lumière et les ombres reflètent l'ambiguïté des sentiments et de l'état psychologique de Zweig : entre « Licht » et « Schatten », entre volonté de survivre et dépression, la conclusion du Monde d'hier vise à énoncer un certain cynisme et en même temps un désir d'harmonie. L'exil n'offre pas d'ouverture possible à Zweig, pas de renouveau spirituel, mais il marque la fin, la déchéance d'une époque, d'un monde. Alors comment se construire quand tout espoir semble perdu ? Pourquoi Zweig continue-t-il à écrire dans l'exil alors qu'il reste profondément ancré (et encré) dans un monde qui n'est plus, attaqué par ses contemporains pendant les années 1930 et même après son suicide, n'est cependant pas objet de satire ou de caricature. Par respect et par décence certainement vis-à-vis de son geste ultime

. Sorel-&amp;-seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig. Casterman / Flammarion -Dessin : Guillaume Sorel ; scénario : Laurent Seksik. D'après le roman éponyme de L, 2010.

. Ibid, Voir annexe 10, p.43

, Cet ouvrage étudie la manière dont les écrivains en exil se reconstruisent poétiquement un monde qu'ils ont perdu. possèdent une grande dimension personnelle. Zweig n'est peut-être pas, de nos jours, l'écrivain le plus représentatif de la littérature de l'exil. L'exil, ou du moins le départ, devient une mise en perspective de l'histoire du monde. L'exilé regarde son monde, son pays, son histoire avec un autre regard, Notons que parmi les publications universitaires européennes récentes est paru en 2006 un ouvrage de HU Wei intitulé : Auf der Suche nach der verlorenen Welt : Die kulturelle und die poetische Konstruktion autobiographischer Texte im Exil -Am Beispiel von Stefan Zweig

M. Dans-l&apos;insoutenable-légèreté-de-l&apos;être and . Kundera, Qui vit à l'étranger marche dans un espace vide au-dessus de la terre sans le filet de protection que tend à tout être humain le pays qui est son propre pays, où il a sa famille, ses collègues, ses amis, et où il se fait comprendre sans peine dans la langue qu

, Une légèreté qui n'est plus supportable, Zweig vit mal le fait d'être si loin de sa patrie. Le sentiment intrinsèque de la nostalgie que l'exilé ressent

. Zweig, Zweig témoigne de la mélancolie et du vide qu'il ressent : Vorgefühl des nahen Nachtens Es verstört nicht -es entschwert ! Reine Lust des Weltbetrachtens Kennt nur, wer nichts mehr begehrt, La barrière d'une langue étrangère que Zweig ne maîtrise pas, l'absence des amis, les nouvelles alarmantes qui viennent d'Europe

, Niemals glänzt der Ausblick freier Als im Glast des Scheidelichts

M. Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être. Folio, Edition Gallimard, décembre 1989, vol.116, 1984.

O. Matuschek, Stefan Zweig. Drei Leben, eine Biographie, 2006.

, Geistige Nahrung : eine Gesamtausgabe Balzacs, Montaigne und Goethe, also kein Freund unter zweihundert Jahren. Kameraden : ein sü?er Foxterrier, den ich zum Geburtstag geschenkt bekam und der die beginnende Kindischkeit meines Alters sichtbar fördert. » (Extrait d'une lettre de S. Zweig à Joachim Maass, 25 décembre 1941, Ansonsten hatte er [Zweig] zu berichten : « Äu?eres Leben : nervenberuhigende Monotonie in einer zauberischen Landschaft, vol.352, p.333, 2016.

. Ibid, Eine Welt von Morgen ?, Nie liebt man das Leben treuer Als im Schatten der Verzichts, p.232

. Dans-ce-poème, «. De-manière-exhaustive, and ». L&apos;homme-de-soixante-ans-remercie, Cet homme « pressent » la fin de sa vie (Vorgefühl). L'utilisation de ce terme est intéressante : il peut être compris à double niveau : le fait de sentir quelque chose, d'en avoir l'intuition ; et le fait de sentir quelque chose, de le ressentir, comme si le sentiment (ou le pressentiment) devenait palpable. Le moi lyrique se veut calme dans la contemplation du monde, mais à la lecture de la deuxième strophe, nous ne savons pas s'il y parvient. Il ne faut plus rien désirer (nichts mehr begehrt), ne plus poser de questions (nicht mehr fragt), ne plus émettre de plainte (nicht mehr klagt) pour pouvoir se tourner pleinement vers le monde. Et simultanément, le moi lyrique semble être autorisé à cette contemplation, son âge est une condition sine qua non lui permettant de prendre congé de son monde

, Zweig sait qu'il ne rentrera pas. Le Brésil, cette « terre d'avenir », lui offre un refuge, sa légitimité littéraire n'est pas à prouver, son oeuvre est connue et reconnue en Europe comme en Amérique. Zweig ne traite pas du retour vers le pays natal, il sait que c'est peine perdue ; il ne s'attache pas non plus au thème de la diaspora et de l'exil de la communauté juive, Contrairement à de nombreux exilés de la deuxième moitié du XX ème siècle, la déception du non-retour n'est pas un thème abordé par Zweig, ni dans ses ouvrages littéraires, ni dans ses correspondances

, Quant à l'allemand, il existe plusieurs termes pour différencier les formes de nostalgie : « Sehnsucht », le désir de ce qui est absent, de quelque chose de révolu, se languir de ; « Heimweh », qui renvoie au mal du chez-soi ; et aussi, mais de façon plus rare, la « Nostalgie » qui recoupe notre utilisation du terme. Sous cette explication étymologique, nous pouvons donc envisager la nostalgie de plusieurs façons : le manque, le regret ; mais aussi l'ignorance, et ici pour l'exil, le fait de ne pas savoir s'il y aura un jour un retour ; ou encore la dimension spatiale, le fait de se languir de son pays, tout en étant conscient de l'impossibilité d'y retourner, ce qui implique donc une certaine tristesse

, Le thème de l'exil et la condition de l'écrivain exilé a donc grandement changé entre 1933 et après la seconde Guerre Mondiale. Après 1945, c'est une autre guerre, la Guerre Froide et le régime stalinien qui sévit dans le bloc de l'Est de l'Europe. Kundera, par exemple, représente la résistance intellectuelle tchèque, donc du même espace géographique que Zweig (issu de cet empire disparu), se positionne contre le régime totalitaire et critique ouvertement le système stalinien. Interdit de publication depuis le Printemps de Prague en 1968, censuré, déchu de sa nationalité tchèque, Kundera se voit contraint à l'exil, s'établit en France et obtient la nationalité française en 1981, Zweig savait qu'il n'y aurait pas de retour. Contrairement aux écrivains exilés dans la seconde moitié du XX ème siècle, pour d'autres motifs, qu'ils soient politiques, économiques ou religieux

M. Kundera, pour l'édition française -Imprimerie Floch à Mayenne. Dans ce roman, Kundera explique dans le second chapitre les notions de retour et de nostalgie, à partir d'une analyse éthymologique dans différentes langues. Le narrateur commence en évoquant les termes « nostos » (retour en grec) et « algos » (souffrance) pour ensuite mentionner la souffrance causée par « le désir inassouvi de retourner, L'Ignorance. Editions Gallimard, pp.11-12, 2000.

, Kundera considère l'exil à la fois comme un salut et un drame. Zweig n'a perçu que le côté dramatique. Contrairement à certains personnages des romans de Kundera, Zweig ne trouve pas la liberté recherchée. « Les forces implacables de l'Histoire qui avaient attenté à sa liberté l'avaient rendue libre 1454, XX ème siècle et il développe constamment dans ses écrits les notions d'exil, d'émigration, de mémoire 1453

. Irena, Comme il le souligne dans le poème évoqué précédemment, Zweig renonce à la vie pour montrer qu'il lui reste fidèle : un paradoxe qui témoigne de sentiments contradictoires, mais aussi une perte des repères, un renoncement au plaisir de vivre car la vie n'est plus. Lassitude, horreur, épuisement, perte des repères : Zweig impuissant continue pourtant jusque dans les dernières lignes d'exprimer un espoir, si infime soit-il. Dans un texte de 1940 sur Wilson Woodrow, Zweig conclut en évoquant « le rêve éternel d'un monde humanisé 1455, Ces mêmes forces impitoyables n'ont pas permis à Zweig de trouver une renaissance sur un autre continent

. Retour-impossible, Ce que l'on nomme la « littérature de l'exil », pour les auteurs qui ont vécu la seconde Guerre Mondiale et les persécutions envers les Juifs notamment, devient ensuite un moyen de surmonter l'indicible. Car si l'exil est une épreuve difficile, la déportation subie n'en a été que plus horrible. Au-delà des témoignages, du devoir de mémoire et de la nécessité de transmettre aux générations futures pour lutter contre l'oubli et la barbarie, certains auteurs, comme Jean Améry 1456

L. Nous and . Plaisanterie, L'insoutenable légèreté de l'être, 1967.

M. Kundera, L'Ignorance. Editions Gallimard, 2003, pour l'édition française -Imprimerie Floch à Mayenne, vol.6, p.27, 2000.

S. Zweig, -1990) W. Woodrow, défini comme un homme politique idéaliste et pacifiste, est considéré comme un politicien ayant préservé son peuple de la guerre. C'est pourtant lui, en 1916, qui fait basculer les Etast-Unis dans l'interventionnisme armé. Il est à l'origine de la Société des Nations dont la création était l'un des quatorze points défendus par Woodrow dans le traité de Versailles, vingt-huitième président des Etats-Unis, non traduit en français, figure dans certaines éditions allemandes ou britanniques des « Très riches heures de l'humanité, p.385, 1940.

H. Mayer and J. Améry, Il se suicide le 17 octobre 1978 dans un hôtel de Salzbourg. châtiment 1457 , l'auteur commence par se demander à quoi la pensée, la réflexion ou la philosophie peuvent bien servir face à la torture subie à Auschwitz. L'intellectuel est impuissant face à l'idéologie nazie et face à la logique de destruction et d'extermination mise en place par les SS. Cette impuissance de l'intellectuel, thème récurrent chez Zweig malgré une volonté de continuer à croire malgré tout, se confronte aussi au sentiment éprouvé par Jean Améry dans son incapacité à être juif. Lui qui n'est pas croyant et qui n'a pas été élevé dans la tradition juive se retrouve arrêté, déporté et torturé pour son appartenance à une communauté à laquelle il 'n'appartient pas'. Comme Sartre, Améry pense que c'est l'antisémitisme qui fait le juif, et non pas le juif qui suscite l'antisémitisme. Sans étudier le statut de victime qu'il développe très largement tout au long de son essai, 1912.

, peut-être un des motifs les plus présents ces dernières années, que ce soit en littérature ou au cinéma. Peut-être parce que cet exil est une des clés pour comprendre l'évolution de l'auteur dans son rapport à l'Histoire, au genre humain et au monde en général, mais aussi parce qu'il s'agit d'une thématique présente dans notre quotidien

. Dans-sa-biographie-de-zweig, Oliver Matuschek souligne dans son dernier chapitre que l'amertume et la dépression qu'a pu connaître Zweig sont aussi l'apanage des autres auteurs exilés aux Etats-Unis à l'époque 1458 . L'exil contraint ne permet plus à l'être humain de s'identifier à son « moi ». Outre les conditions de vie, la perte et l'absence de repères mènent à la perte du « moi ». Il n'est pas seulement question de franchir des frontières géographiques, de trouver une terre d'accueil

A. and J. , Cet ouvrage est une des oeuvres majeures dans la littérature de la Shoah ; l'auteur analyse la condition de victime, la barbarie, mais aussi la faute et la conscience collective. Il y mentionne également l'exil et le sentiment d'impuissance, notamment en ce qui concerne la fin de l'exil et le temps perdu qui ne se rattrape pas : « Wer das Exil kennt, hat manche Lebensantwort erlernt, und noch mehr Lebensfragen. Zu den Antworten gehört die zunächst triviale Erkenntnis, dass es keine Rückkehr gibt, weil niemals der Wiedereintritt in einen Raum auch ein Wiedergewinn der verlorenen Zeit ist. » (Jean Améry: Wieviel Heimat braucht der Mensch, Par-delà le châtiment et le crime -Essai pour surmonter l'insurmontable, 1933.

O. Matuschek, Stefan Zweig. Drei Leben, eine Biographie, 2006.

, da? nicht allein Stefan von Depressionen erfa?t wurde, sondern früher oder später wohl jeder Exilautor damit zu kämpfen hatte. » nouvelle vie. Un passage extrait d'une lettre de Zweig à Romain Rolland souligne ce fait de se trouver un peu comme étranger à soi-même : « Ma crise intérieure consiste en ce que je ne peux m'identifier avec le moi de mon passeport, de l'exil. 1459 » Récemment, une exposition 1460 a été consacrée à Stefan Zweig dans l'exil : « Ich gehöre nirgends mehr hin ! ». Cette exposition met à l'honneur l'auteur, sa vie, son oeuvre, mais aussi son exil. Cette optique de présenter Zweig et son oeuvre du point de vue de l'exil est une dimension récente dans la manière d'aborder l'écrivain, Eine Welt von Morgen ? '', p.343 : « Während der Zeit in Ossining stellte Lotte durch das Zusammensein mit anderen Autoren fest, 2016.

». Certes, . Et-zweig-le, and . Reconnaissait,

, Milan Kundera écrit : « Qu'est-ce que le monde sur lequel est passée la dévastation ? En tout cas, ce n'est pas nécessairement un monde détruit. Car, extérieurement, rien ne le distingue du monde intact, avec lequel sa ressemblance constitue au contraire l'un de ses traits essentiels. 1462 » Ces propos repris dans la postface de François Ricard soulignent l'optimisme également présent chez Zweig dans ses discours, essais et récits de vie, même si Zweig ne se voyait plus vivre dans ce monde dévasté. Toutefois, Zweig n'adopte pas vraiment la position d'un émigré, notamment dans ses souvenirs. La nostalgie 1463 la plus présente chez l'écrivain n'est pas celle de sa patrie, du continent qu'il a dû quitter, Mais ce confort matériel ne lui a pas permis de se construire une nouvelle vie. Une quatrième vie aurait-elle été possible ? Dans La Plaisanterie

, Propos cités dans un article en ligne consacré à L'impossible exil de Stefan Zweig, de G. Prochnik, publié le 05/06/2016 et rédigé par G. Martin-Chauffier

«. Ich-gehöre-nirgends-mehr-hin-!-», S. Zweigs, and «. Schachnovelle, Eine Geschichte aus dem Exil. Exposition présentée à Vienne en 2014, remaniée, complétée et présentée au premier trimestre 2018 à Neimënster (Luxembourg). Organisation: Neimënster, Wiener Theatermuseum, Österreichische Botschaft Luxemburg, Stefan Zweig Centre Salzburg / Soutien: Luxemburger Wort. Concepteurs de l'exposition: Klemens Renoldner (directeur du Stefan Zweig Centre Salzburg), Peter Karlhuber (scénographe) et Hildemar Holl

, recueillis dans l'article « Expo à Neimënster : Zweig entre luxe, Gestapo et exil » de P. Chimienti

M. Kundera, La Plaisanterie. Editions Gallimard, 1968 pour la traduction française. Folio, France -2003 pour la postafce de F. Ricard, troisième partie, p.465, 1967.

. Larcati-a, K. Renoldner, and . Wörgötter-m, dass, wenn von Stefan Zweig und seiner letzten Lebenszeit, insbesondere seinen Erinnerungen Die Welt von Gestern die Rede ist, nicht die Erninnerungsarbeit eines Emigranten gewürdigt ist, sondern man stattdessen auf ein Vorurteil stö?t. Zweig, so besagt dieses Klischee, sei ein Nostalgiker der Monarchie gewesen, der der Welt der Habsburger Monarchie nachtrauere und eine verlorene, ideale 'Welt der Sicherheit' beschwöre, die es nie gegeben habe, Stefan Zweig Handbuch. De Gruyter. Ouvrage collectif, vol.16, p.35, 2018.

. Lumières, Cette nostalgie d'un monde perdu est présente chez d'autres écrivains. La vision de l'Autriche-Hongrie chez Zweig correspond bien davantage à sa propre idée de cosmopolitisme : un dialogue entre les cultures. Nostalgique d'une terre qui n'est plus, pessimiste quant au dénouement du second conflit mondial, et pourtant toujours un peu optimiste dans ses appels à l'humanisme et à la tolérance, Zweig se trouve aussi atteint sur le plan personnel dans une autre dimension : celle qui a trait à sa germanité. Dépossédé de sa nationalité autrichienne, mais écrivain de langue allemande, Zweig est inévitablement partagé entre l'horreur de la guerre perpétrée par les nazis, et la tristesse des bombardements sur les villes allemandes. Et jusque dans ses derniers jours, il ne s'investit pas : d'un côté, il évoque « Hitler et les siens ! 1464 », une manière de prendre ses distances, et de l'autre il « refuse de mêler sa voix aux clameurs de joie qui accompagnent les succès de l'aviation britannique 1465

D. Frischer, Autopsie d'un suicide. Editions Ecriture, La Flèche. « Fin de parcours, pp.288-289, 2011.

L. Que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une guerre, qui va encore durer des années, entraîne le monde entier

, Ce serait à désespérer, si l'on n'avait pas la certitude que la majorité, l'immense majorité qui combat Hitler et les siens [?] l'anéantira à jour, lui et les siens

. Ibid, En dépit de l'extermination massive des communautés juives d'Europe, des souffrances endurées par les nations occupées par la Wehrmacht, l'ancien pacifiste, par fidélité indéfectible à ses convictions d'antan, refuse de mêler sa voix aux clameurs de joie qui accompagnent les succès de l'aviation britannique. Pour se protéger de l'impact des discours antiallemands qui l, pp.289-290

M. Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters, 1932.

, Première édition de l'ouvrage sur Marie-Antoinette

, Annexe 2

, Première image : une couverture présentant deux portraits, ceux de Castellion et Calvin, symbolisant la conscience et la violence, 2016.

, Seconde image : une couverture mettant en scène une mise au bûcher

«. Stolpersteine-in and . Salzburg, Erinnerung an Stefan Zweig und seine Familie. Il s'agit de pavés de métal, recouverts d'une plaque en laiton

Z. Stefan and J. , Insel verlag, Leipzig 1919, 14x22cm, reliure de l'éditeur sous étui

, Précieux envoi autographe signé de l'auteur, en allemand, à son traducteur en français Alzir Hella

, Kaffeehäuser'' de la Vienne au tournant des XIX ème et XX ème siècles. « Le temps glorieux de Vienne », de la Wiener Moderne, ici représentés notamment à travers Klimt

. Sorel-&amp;-seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig. Casterman / Flammarion -Dessin, 2012.

L. Seksik, Annexe 11. Caricature 1466 représentant Marie-Antoinette. Jugée comme une reine s'élevant contre la Constitution : « Les caricaturistes ne lui prêtent pas qu'une sexualité débridée, ils voient aussi en elle le principal obstacle à la nouvelle Constitution qui entend moderniser la monarchie?, p.43

«. N°858 and . Marie-antoinette, Etait-elle coupable ? ». Entretien entre la journaliste J. Chevé et l'historienne E. Lever, chercheuse au CNRS -Dessin et propos cités p, Magazine Historia, juin 2018, p.12

, Une accusation propagée par nombre de caricaturistes, dont cette image montrant Louis XVI attaché dans un carcan dirigé par Marie-Antoinette

, Lecorchey : Pourquoi ces dernières années y a-t-il une recrudescence des oeuvres de Zweig ? Tout type de récits confondus, alors qu'il y a encore dix ans seuls les titres les plus connus, notamment les nouvelles, étaient faciles à trouver. Le succès est également présent au théâtre, de nombreuses pièces sont jouées constamment depuis quelques mois, y compris une mise en scène du Monde d'hier? Comment expliquez-vous ce phénomène ? Réponse de P. Deshusses : Le regain d'intérêt pour Zweig vient en grande partie du fait que son oeuvre est passée dans le domaine public à partir de janvier 2013

, Il y a une sorte d'affinité entre l'esprit autrichien et l'esprit français qui, s'il n'est pas prouvable, est du moins visible. Les traductions jouent aussi un rôle non négligeable car elles "nettoient

, La forme brève (ce qui n'est pas le cas des biographies) y est aussi pour beaucoup

, Enfin il y a un phénomène d'accélération: à partir du moment où un auteur marche bien, tout le monde veut avoir sa part et le théâtre s'est aussi engouffré dans la brèche, surtout en faisant des "mises en espace

, Unser Verlag ist ja seit langer Zeit der Verlag Stefan Zweigs, und wir haben sein umfangreiches Werk immer lieferbar gehalten. Viele seiner Bücher sind nach wie vor sehr erfolgreich, und wir verkaufen diese Titel immer noch in hohen Auflagen, auch wenn die Rechte von Stefan Zweig inzwischen gemeinfrei sind

, Bei uns sind es die großen Biografien, aber auch die Erzählungen, die "Sternstunden" und die

. Autobiographie, Die Welt von Gestern" und vor allem die "Schachnovelle", die besonders erfolgreich sein. Wir haben mit Begeisterung und Freude beobachtet, dass Zweig in Frankreich einen so großen Zuspruch gefunden hat, es wurde mehrfach hier in der Presse darüber berichtet, außerdem gab es ja auch den gemeinsamen deutsch-französischen Fernsehfilm auf Arte

S. Fischer-/-fischer-taschenbuch and . Fischer, Verlage Hedderichstraße 114, 60596 Frankfurt am Main Tel, p.49

, Peut-on qualifier les "biographies" de Zweig justement de biographies? C'est un terme qu'il n'a pas (ou peu) utilisé pour qualifier ses oeuvres

M. Fouché and M. Stuart, Malgré tout le cas qu'il fait des apports de la psychanalyse et de la philologie, Je ne sais pas si Zweig a recouru au terme "biographie" pour désigner les livres dont nous parlons -et dont la nature est d'ailleurs variable : à côté de purs "récits biographiques

, Est-ce que l'apport psychanalytique peut être qualifié de la part des historiens ou des biographes comme relevant du domaine de la fictionnalité?

, Je dirais qu'elle lui sert d'alibi scientifique pour exercer, en effet, peut-être pas son imagination, mais un sens de la déduction et de l'intuition romanesques

, objective des biographies est vouée à l'échec. C'est l'expérience que font, je crois, tous les biographes à un moment ou à un autre. L'exactitude dans ce domaine n'existe pas, s'il s'agit de restituer une vie entièrement, dans tous ses instants, ses dimensions, ses implications internes et externes, etc. Cette prise de conscience détermine des attitudes différentes : assumer la biographie romancée ou, comme c'est la mode de nos jours, la biographie subjective, dont le narrateur intervient par honnêteté à la première personne pour souligner ses doutes, ses hypothèses, ses lacunes (par exemple, HhHH de Laurent Binet). Le fait de "prêter des pensées, Le fait de prêter des pensées aux personnages fait-il partie du domaine du romanesque? La plus "pure

. Pochothèque, Tchekhov factuellement exacte, mais où les procédés romanesques apportent l'élément vital sans lequel une biographie est la photographie d'un mort. À partir du moment où toute biographie ne peut jamais être qu'un récit littéraire, à qui l'on doit une biographie de

, Est-ce que les biographies "à la Zweig" ont laissé une trace dans le biographique de nos jours? (comme c'est le cas par exemple chez Waresquiel) Ou bien les biographes du XXI° siècle tentent-ils justement de se démarquer des modèles du XX° siècle? Y aurait-il une nouvelle conception de la biographie de nos jours?

, Et tant d'autres : dernièrement, pour ne citer que deux exemples qui me viennent à l'esprit, Saint Salopard de Barbara Israël, ou Le Cas Eduard Einstein de Seksik. Il s'agit pour ces auteurs de rendre le genre biographique moins intimidant en le déguisant en roman : c'est une stratégie comme une autre. (Pour ma part, j'essaie dans mes biographies -Roger Stéphane, Irène Némirovsky et, en octobre prochain, Emmanuel Berl -de m'en tenir à l'exploitation pure et simple des documents et témoignages recueillis, sans inventer aucune situation, aucun dialogue, aucune "pensée, Tous les modèles coexistent. Vous pourriez étudier la liste des biographies primées depuis (??) par le prix Goncourt de la biographie, qui semble privilégier, à cause de leur meilleur potentiel commercial, les "romans biographiques" au détriment des biographies "scientifiques" ou "à l'américaine, 2008.

, A votre avis, quel terme serait judicieux pour qualifier deux biographies telles que

M. and M. Stuart?-biographie,

, Histoire (et l'histoire personnelle de ses protagonistes) est pour Zweig un support littéraire. Je n'ai pas le sentiment qu'il soit animé, quoi qu'il ait pu dire, par ce que nous appelons le "projet biographique". Je le crois plus proche de l' "enquête historique, Ce sont avant tout des récits, ou des portraits, auxquels on peut ajouter l'adjectif : biographique, qui les qualifie. L'

. Bibliographie-i], ANALYSE : Littérature et histoire, roman et biographie Dans un premier temps, mon travail de recherche consiste à analyser les oeuvres de

. Zweig and . Histoire, Il s'agit de savoir à quels types d'ouvrages nous avons à faire et comment nous pouvons définir les oeuvres étudiées. Biographies, essais, romans historiques ou théoriques ? Quelles sont les frontières entre ces différents genres littéraires ? Je me suis donc attachée, en premier lieu, à des ouvrages théoriques sur le genre biographique

A. , L'épuisement du biographique ? -Cambridge Scholars Publishing, Royaume-Uni. Ouvrage réunissant des colloques tenus à l'UPEC. Sous la direction de V. Broqua et G. Marche. Préface F. Dosse. 469p, pp.978-4438, 2010.

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, Une-construction-litt%C3%A9raire.pdf II] OUVRAGES BIOGRAPHIQUES La vie de Stefan Zweig est à mettre en parallèle avec ses écrits, qu'il s'agisse d'ouvrages théoriques, d'essais, de discours ou de biographies. Les liens que Zweig entretient avec de nombreux artistes, ainsi que ses voyages ou les différentes étapes de son siècle marquent son travail d'écrivain. C'est pourquoi de nombreux ouvrages biographiques ont été consultés afin d'étayer les analyses menées dans ce travail de recherche

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, D] Articles en ligne sur Sefan Zweig et ses oeuvres -Austriaca n°34 -Stefan Zweig : Le Monde d'hier? et de demain

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. -«-Österreichische, at/exil/ III] BIOGRAPHIES ETUDIEES Mon objectif est d'analyser le rapport que Stefan Zweig entretient avec l'Histoire et la manière dont il parle de certaines grandes figures historiques, 1933.

A. , Ayant écrit la biographie d'une autre femme de pouvoir

, analysée : à quels types d'écrits avons-nous à faire, biographies ou essais ? Quels sont les points communs entre les deux oeuvres au niveau stylistique et thématique ? Y a-t-il d'autres oeuvres pouvant être reliées à ces deux textes

M. Oeuvres-de-stefan-zweig, Antoinette est l'oeuvre analysée dans la seconde partie de mon travail. J'ai souhaité cependant établir une comparaison entre cette biographie de Zweig et celle de Marie Stuart. Les deux femmes, au destin tragique, ont intéressé Zweig et il a procédé de la même manière quant aux sources sur lesquelles il s'appuie et quant à sa méthode d'investigation. Il s'intéresse à ces destins particuliers en mettant l

. Dans-une-troisième-partie,-mon-Étude-se-porte-sur-le-personnage-d&apos;erasme, ;. Celui-de-castellion, and S. Zweig, Quel intérêt Zweig porte-t-il à ces deux hommes ? En quoi leur vie et leur personnalité sont-ils une source d'inspiration pour Zweig ? Quels sont les enjeux de ces deux biographies ? Enfin, une autre oeuvre, que l'on pourrait qualifier d'autobiographique, Le Monde d'hier. Zweig avait déjà témoigné de son envie de réaliser son autobiographie. C'est peu avant son suicide qu'il s'attellera à cette tâche sous la forme de « souvenirs » d'une vie. Ouvrages en langue allemande, Joseph Fouché. Bildnis eines politischen Menschen, pp.3-596, 1929.

S. -zweig, Marie Antoinette. Bildnis eines mittleren Charakters. Frankfurt am Main, vol.29, pp.2012-590, 1932.

S. -zweig, Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam. Frankfurt am Main, vol.23, 1934.

S. -zweig, Maria Stuart. Frankfurt am Main, p.37, 1935.

. Auflage, , pp.2012-477

S. -zweig, Castellio gegen Calvin oder Ein Gewissen gegen die Gewalt. Frankfurt am Main, vol.16, pp.2012-245, 1936.

S. -zweig, Montaigne. In Stefan Zweigs Europäisches Erbe, 1942.

S. -zweig and S. Zweig, Die Welt von gestern : Erinnerungen eines Europäers, Les Cahiers Rouges. 1 ère édition : avril 2002. Nouveau tirage : mai 2011 -508p. Traduit de l'allemand par Alzir Hella, vol.1, pp.978-980, 1932.

S. -zweig, Tome III -Collection Le Livre de Poche, 3 ème édition -avril 2011 (1 ère édition : février 1996), Grandeur et décadence d'une idée. p.1019 à 1139. In Stefan Zweig -Essais, 1934.

S. -zweig, Conscience contre violence : ou Castellion contre Calvin, Le Livre de Poche, vol.06, pp.2014-261, 1936.

S. -zweig, Montaigne. Presses universitaires de France, 1942.

«. Quadrige, Traduit de l'Allemand par, pp.1992-125

S. -zweig, Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen. Espagne, Le Livre de Poche, Edition 1 coffret, 1942.

, III -Collection Le Livre de Poche, 3 ème édition -avril 2011 (1 ère édition : février 1996) -1273p, D'autres biographies de Zweig ont également attiré mon attention. A titre informatif, à titre comparatif, dans la manière d'aborder les thèmes et les personnages. -ZWEIG, S. : Stefan Zweig -Essais

H. Hella, J. Bloch, D. Pary, I. Tassel, and . Hauser, , pp.978-980

, Le Combat avec le démon. Kleist -Hölderlin -Nietzsche. (1925) -Trois Poètes de leur vie, 1920.

S. -zweig, Stefan Zweig -Les Grandes Biographies. Paris, La Pochothèque, Tome IVCollection Le Livre de Poche, 2 ème édition -mai 2016 (1 ère édition : novembre, p.2198, 2014.

. -romain-rolland.-l&apos;homme, Traduit de l'allemand par O. Rochez. -Joseph Fouché. Portrait d'un homme politique, 1920.

. Enfin, ;. De-stefan-zweig, S. Zweig, and S. Zweig, Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau. / Vingt-quatre dans la vie d'une femme, divers récits et nouvelles sont évoqués et certains passages sont cités dans cette étude. a) Ouvrages cités, 1922.

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. Das-wien-von-gestern,

-. Bekanntschaft,

, par Stefan Zweig, j'ai souhaité la comparer avec d'autres types d'écrits sur la reine. Qu'il s'agisse de mémoires, d'idées reçues ou de témoignages, sur sa vie entière, sur des moments-clés ou sur ses derniers jours, ces oeuvres me semblent importantes dans la manière d'appréhender l'oeuvre de Zweig, mais également pour comprendre les images de la reine qui ont pu être véhiculées par ses contemporains

C. -berly, très souvent sans demi-mesure. D'autres auteurs ont souhaité transmettre une image précise : l'Autrichienne, la femme dépensière, la mère attentive, la souveraine pleine de bonté, la reine martyre? Cette figure historique est devenue, pour reprendre l'expression de Cécile Berly, un « kaléidoscope aux facettes inépuisables ». De plus, ces oeuvres diffèrent dans la manière de citer les sources. Dans ses biographies, Zweig n'en cite aucune. Quel crédit accorder alors à la biographie publiée ? De quelle manière Zweig évite-t-il les écueils et les images stéréotypées de cette reine ? Comment arrive-t-il à dépeindre sa vie différemment des autres ? A quel point la psychologie prend-elle le pas sur l'histoire ?, 2015.

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, Entretien entre la journaliste J. Chevé et l'historienne E. Lever, chercheuse au CNRS, p.96

C. Autres, biographies Zweig s'intéresse certes à Marie-Antoinette en tant que reine, mais avant tout en tant que femme. Et, selon la loi salique, la reine Marie-Antoinette n'était que la femme du roi. D'où la pertinence d'une analyse de la femme

M. C&apos;est-pourquoi-l&apos;ouvrage-sur-marie-thérèse-d&apos;autriche and . De-marie-antoinette, véritable chef politique ayant mis la maternité au service du maintien de son empire, me paraît être important dans l'analyse du personnage de Marie-Antoinette

, De même, il me semble pertinent d'étudier et de mettre en parallèle d'autres biographies de contemporains de Zweig, comme celles d'Emil Ludwig

, Cléopâtre, une autre souveraine devenue légendaire. La période à laquelle Emil Ludwig a écrit

À. Cléopâtre and . Savoir, , 1937.

. Enfin, certaines biographies du XVI ème siècle, consacrées à Marie Stuart, sont également citées au fil de mes recherches

F. Belleforest, A. Blackwood, E. Ludwig, and E. Badinter, L'innocence de la très illustre, très chaste et débonnaire princesse, Madame Marie, reine naturelle, légitime et souveraine d'Ecosse, Bismarck. Ouvrages consultés, 1571.

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, Traduit de l'alleman par R. Henry

-. and E. , Wilhelm der Zweite, p.481, 1925.

, Essais a) La troisième partie de mes recherches est consacrée principalement aux essais sur

C. Erasme, Zweig dresse des parallèles avec la montée du nazisme et se montre, d'un certain point, engagé face aux bouleversements que connaît l'Europe des années 1930. Les oeuvres de Zweig ont déjà été citées précédemment, ce sont là d'autres ouvrages analysant les essais 'engagés' : -AVENEL, P. « Erasme et Stefan Zweig ou l'éloge involontaire de l'irrationnel », Germanica, Ces deux biographies diffèrent par leur traitement des biographies précédentes, vol.26, 2000.

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. Vienne, 19/10/1914. -Der Turm zu Babel. La première version est parue sous le titre français

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, Discours tenu lors d'une tournée à travers quinze villes des USA, du 9 janvier au 14 février 1939. -Die Geschichte als Dichterin. Discours prévu pour la XVII ème Congrès International du PEN-Club à Stockholm en septembre 1939 ; en raison de la guerre

&. America, , 1941.

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. Articles and . De-france-culture, France Culture -« Les nouveaux chemins de la connaissance

, Concordances des actualités -Stefan Zweig

, il s'avère que peu d'entre elles concernent ses biographies, et aucune n'est en lien avec son autobiographie. Parmi les thèses consultées, deux ont retenu mon attention : la première met en exergue l'importance de la psychologie dans les biographies de Zweig ; la seconde traite en grande partie les biographies des deux reines. D'autres travaux universitaires sont cités en lien avec les oeuvres étudiées dans mon travail de recherche, notamment sur la posture d'auteur, la place du « moi, VIII] Thèses et études universitaires En regardant les thèses parues sur Zweig en Europe

-. and V. , , 2002.

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G. -sogos, Stefans Zweig Biographien zwischen Geschichte und Psychologie : Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam, 2014.

. Ix]-films--stefan and . Zweig, Adieu l'Europe. Titre original : Vor der Morgenröte, 2016 -Drame biographique, germano-austro-français, coécrit et réalisé par Maria Schrader, Avec J. Hader (Stefan Zweig), B. Sukowa (Friderike Zweig) et A. Schwarz (Lotte Zweig). Prix du film allemand de la meilleure réalisation, 2016.

. X]-peintures and . Dessins-au-long-de-cette-Étude, des comparaisons sont faites avec des peintures représentant certains des personnages historiques étudiés. D'autres sont citées dans les oeuvres de Zweig. La liste suivante est dressée selon l'ordre dans lequel elles sont mentionnées dans mes recherches, 1792.

, Marie-Antoinette conduite à son exécution le 16 octobre 1793. (1794) -Huile sur toile exposée au Musée de la révolution française, pp.152-197

, Vigée-Lebrun, Marie-Antoinette de Lorraine-Habsbourg, reine de France et ses enfants. (1787) -Huile sur toile exposée au Château de Versailles et de Trianon. Dimensions : 252 x 300 cm

L. David, Ancienne collection Edmond de Rotschild

, Plume et encre brune sur papier crème. Dimensions : 14,8 x 10, vol.1

, Musée virtuel du protestantisme. Dimensions : 250 x 250 cm

, Bildnis des schreibenden Erasmus von Rotterdam. (1523) -Portrait d'Erasme peint à Bâle. Peinture sur papier, Dimensions : 950 x 1, vol.174