, Il y a quelqu'un chez nous qui travaille pour la presse. Tous les mois, nous leur faisons part de nos dernières publications. Nous faisons tout un suivi, nous allons dans les rédactions, et pas seulement celles des grands medias, Nous avons de très bons rapports avec les médias

, La personne qui s'occupe de la presse rend visite aussi aux librairies, elle leur fait part de nos projets; en tant que libraire je comprends très bien tout ça, parce que quand il y a un livre que j'aime bien ou quand je m'entends bien avec la personne qui me le propose, nous essayons aussi d'entretenir de bonnes relations avec les librairies

, Boom des indépendants

, tout ça coûte assez cher, mais fabriquer un livre en soi, ça ne coûte pas grand chose. Et donc voilà, à partir du moment où quatre amis qui ont chacun leur boulot décident de travailler ensemble, comme c'est plus ou moins le cas à Entropia, il y en a un qui s'occupe du graphisme, un autre qui fait les corrections, un autre qui se charge de trouver l'argent, et on est bon. Et ensuite, pour imprimer le livre, il faut évidemment avoir un capital, mais si on a un peu d'argent de côté, même pas forcément baucoup, et qu'on l'utilise pour fabriquer un livre, en se débrouillant bien on peut récupérer l'argent de la vente et l'investir dans un autre livre; comme ça, c'est possible, nous publions deux livres par mois avec beaucoup de régularité, nous avons un programe bien ficelé, nous avons la chance d'avoir un budget qui vient de mes ressources personnelles

, Alors que pour faire une maison d'édition, on n'a besoin de rien du tout au début. Les frais à engager au débuts ne sont pas élevés du tout, même si une maison d'édition met beaucoup de temps à xxxx, équilibrer les comptes d'une maison d'édition, avec comme dans notre cas des salaires à payer tous les mois, offrir des exemplaires des nouvelles parutions à la presse, tout ça coûte de l'argent, mais il n'y a pas le choix, il faut le faire; mais ce n'est pas imposible non plus de supporter pendant cinq ans. Et on peut tout aussi bien le faire de façon plus décontractée, pour ainsi dire. Il faut voir combien de temps ça peut tenir. Parce que si l'entreprise n'est toujours pas rentable après y avoir consacré beaucoup de temps et d'énergie, Parce que si quelqu'un veut faire une usine de biscuits, il lui faut commencer par mettre un million de dollars dans l'investissement, dans la matériel, ou dans je ne sais quoi encore

, en aurais marre de continuer à investir de l'argent pour faire fonctionner la maison d'édition, mais heureusement ça n'est plus le cas aujourd'hui. Il me semble donc que créer une maison d'édition est un projet très xxx, mais ce n'est pas si cher. Si, après avoir travaillé trois ans, on reçoit une indemnisation pour notre boulot

, Aujourd'hui, on peut imprimer 300 exemplaires d'un livre et réfléchir ensuite à la façon don ton va les vendre. Et 300 exemplaires, ça peut représenter 500 dollars. Il faut payer le traducteur, les droits, 800 et 1000 dollars. Si on se demerde on peut les faire avec peu d'argent. Voilà une bonne partie du secret, Les nouvelles technologies, l'impresión à la demande, tout ça est très pratique, 2013.

, Débuts / Parcours editeurs

A. Iván and . Lorena, Ivan a étudié les Lettres à la UBA, et moi j'ai étudié la communication à la UBA et Lorena Psychologie. Nous avons toujours flirté avec des projets littéraires, on était toujours en train d'écrire : Nous nous passions des romans quand nous étions plus jeunes et nous avons toujours eu envie de faire un projet qui aurait eu une certaine singularité en termes d'édition, nous ne savions pas très bien ce que ça pouvait être, il n'avait pas encore de forme, c'était quelque chose d'intuitif. Jusqu'à ce qu'un jour, couple) qui sont les autres partenaires, nous sommes amis depuis très longtemps, cela fait 15 ans, des amis de toute la vie

L. Le-premier, un recueil de poèmes à nous, était Horny Housewife et après on a sorti deux autres livres. Nous avons donc lancé notre maison d'édition avec trois livres. Un recueil de poésie contemporaine iraquienne et Un recueil de poésie contemporaine africaine

, Le recueil iraquien était présenté comme une lettre piégée et l'africain comme une peluche gorille albinos

, Question : D'où vient la décision de faire ce type de livres ?

. C'était-une-forme-particulière-d'entrer-sur-le-marché, Nous n'avions pas l'argent pour en imprimer mille. De fait, entre parenthèses, personne n'en imprime mille, les petites maisons d'édition n'en impriment pas mille aujourd'hui, le système d'impression digital (POD) permet d'en imprimer environ 200 exemplaires. Mais à cette époque

, Mais aucun d'entre nous ne venait du design graphique, et nous n'étions pas fétichistes des livres, mais on s'est rendus compte que ce qui est manuel est désaliénant, te sort un peu de ce qui est intellectuel et le travail manuel t

, Mais à cette époque il n'y avait rien de romantique, c'était plutôt quelque chose de pratique

. De-chaque, à l'époque de Tellerman et nous en avons sortis pour chacun 400 ou 500 exemplaires de plus. 700 ou 800 exemplaires chacun. Ce qui est incroyable, pour un livre de poésie, c'est beaucoup, mais c'est aussi un livre qui a une double entrée, c'est aussi un livre objet. C'est une façon de proposer quelque chose de différent, quelque chose de pop, puis 100 de plus et après nous avons reçu des subventions de la ville

, ce qui a été une très bonne chose, d'ailleurs, parce que Guido n'était pas intéressé par le livre et moi je n'étais déjà plus à Interzona, du coup j'ai gardé la publication de ce livre pour moi, je l'ai publié chez Mardulce. Donc nos premiers livres sont Un año de Jean Echenoz (c'est moi qui ai fait la traduction), et une réédition du premier roman de Matilde Sanchez, La ingratitud. Cette année là nous en avons sorti six, entre août et décembre, parce que nous nous étions mis d'accord pour publier douze livres par an, Nous avons publié Elena Garro (mexicaine)

, Je vais à Franckfort pour deux raisons: La première c'est que nous publions Selva Almada, un bestseller, et nous aimerions avoir plus de contrats avec elle; et comme nous allons nous implanter en Espagne, il est important que nous ayions plus de contrats en Europe. L'idée, c'est d'y aller une année sur deux. L'année dernière, au Chili, on s'est mis d'accord avec Cuarto propio. La deuxième raison, c'est que comme on m'invite dans pas mal d'endroits en tant qu'écrivain, j'en profite pour me faire des contacts, Sur les foires internationales: je vais à Franckfort, je ne sais pas si j'irai à Guadalajara

, Politiques publiques

E. Bon and . Argentine, Il n'y a pas de politique publique pour le livre; il y a eu un projet de loi concernant le livre qui n'a eu aucune suite (Institut du Livre?). Ces thèmes m'intéressent beaucoup, parfois j'en parle dans mes articles. Mais, compte tenu de l'absence de politique publique, nous prenons garde de maintenir de bonnes relations avec l'ambassade de France, avec celle du Brésil, celle d'Allemagne, surtout pour les traductions, mais nous gardons l'espoir qu'un jour il y ait une politique publique pour le livre. Il y en avait une mais elle a été suspendu, parce que c'est comme ça. Moi j'vais reçu une aide pour aller à Franckfort pour la première fois; on se présentait, parfois on gagnait, parfois on perdait, une ou deux maisons d'édition étaient choisies chaque année pour aller aux Foires, ce qui n'est presque rien, insignifiant, et de la même manière, pas plus d'un ou deux livres étaient sélectionnés par an, Mais Mardulce aurait une approche qui ressemblerait davantage à celle des maisons plus engagées dans ce domaine

A. Plusieurs-choses.-pour-commenceer,-en, tout bouge assez vite, et en plus je viens de la première génération de maisons indépendantes avec Interzona. Et il y a une deuxième génération, disons une deuxième génération de maisons indépendantes: Mardulce, Eterna, La Bestia. La première génération regrouperait Interzona, Entropia. Mais il y en a eu d'autres avant, Beatriz Viterbo et Paradiso, dans les années 90, qui étaient alors les seules

, Un facteur très important très important a été quand toute l'Argentine a explosé en 2001, à cause de la dévaluation qui a été gigantesque, les prix ont énormément baissés parce que le dollar était très fort. A partir de, 2002.

. Ensuite, On a commencé à voir des éditeurs qui avaient entre 20 et 30 ans; nous n'étions pas formatés par les grandes multinationales qui avaient été bien installées ici pendant un bon moment, surtout dans les années 90. Nous avions des catalogues nouveaux, et nous utilisions un mot horrible, celui de "bibliodiversité"; et nous disions que bon, tout ce qui est publié par Planeta, Alfaguara, Random, Ediciones B, toute cette inertie des annés 90, si on en attend quelque chose de neuf on est mort, aucun auteur un peu différent ne peut emerger de tout ça

, Dans les années 80, les fils de ministres voulaient être des rock-stars, le fils du ministre de l'économie du gouvernement Alfonsin a monté son groupe de rock; et ensuite le fils d'un ministre de Menem a monté sa petite maison d'édition, les fils de ministres ont commencé à vouloir être éditeur, Et après, l'édition est devenue quelque chose d'un peu glamour

, Elles publiaient de jolies choses, mais elles sont très différentes de ce que nous faisons nous, parce que leurs livres sortaient quand c'était possible, elles n'allaient jamais aux foires, elles n'étaient pas très rigoureuses professionnellement. Pour nous, les éditeurs de la génération post -2001, il est important que les livres soient bon-marchés, bien faits, de payer les droits d'auteur, de faire des contrats. Et si tu regardes bien, tu verras que pas mal de personnes viennent de grandes maisons. A Eterna, l'éditrice vient de Norma; à la Bestia, l'éditeur vient de Random House. Ils ont préféré venir travailler dans des maisons d'édition indépendantes, comme ça ils peuvent travailler autrement, diversifier le catalogue, mais ils conservent certains principes de bases, comme le fait de ne pas publier un livre s'il n'y a pas de contrat, par exemple. Tout ça, ça n'existait pas en Argentine dans les années 80, les choses se faisaient moins dans les règles, Professionalisation Mais la deuxième chose, la transformation générationnelle, ça a aussi beaucoup à voir avec la professionnalisation, parce que nous considérions tous que les maisons d'édition des années, vol.80

, Alacor?), spécialisées plutôt dans la fiction, avec de bons catalogues; mais ce n'était pas vraiment dees maisons profeessionnelles. Dans les années 90, il y a eu toutes ces maisons d'édition de poésie gérées de façon autonomes qui sont apparues, qui ont eu pas mal d'influence ensuite, en 2001, sur les nouvelles maisons d'édition spécialisées plutôt dans le roman ou la nouvelle, parce que beaucoup d'entre elles les ont pris pour modèle. Nous, aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus sérieeux, Contexte Dans les années 80, il y avait pas mal de maisons indépendantes

, Marché Notre maison prend des risques pour le catalogue, mais pour tout le reste, la production des livres, la presse, nous sommes très sérieux. Nous faisons en sorte de concilier tout ça

. Maintenant, risqué", nous savons qu'il doit avoir une bonne presse, un bon marketing, que la couverture doit être jolie, qu'il ne doit pas être trop cher, qu'il faut l'exporter en Espagne; et c'est ce que nous faisons, parce que sans ça il est impossible de créer un marché. C'était impossible de faire ça avant

, Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons jamais eu de problème. Je ne suis pas un éditeur intrusif, mais j'aime maintenir le dialogue avec mes auteurs; mais mon crédo, c'est que ce sont les auteurs qui doivent avoir le dernier mot. Je reçois un manuscrit original, je le lis, parfois je propose de changer certaines choses, mais à partir du moment où je le lis, je dois savoir si oui ou non je le publie, même si je propose des modifications et que l'auteur ne les accepte pas. Mais jusqu'à maintenant, les auteurs ont été plutôt conciliants. Nous recevons parfois aussi des manuscrits, mais comme Mardulce est en train de se développer et que nous avons de bons auteurs, nous n'avons rien accepté depuis quelques mois. Et comme nous ne sommes pas encore allés à Franckfort. Le marché international ne s'est pas encore aperçu que Mardulce avait publié autant de traductions, Les relations sont bonnes. Selva Almada a publié ses deux premiers romans chez nous. Sabatello, un jeune auteur, a déjà publié son premier roman chez nous, et nous publions son deuxième l'année prochaine

, Nous avons trois collections. L'une d'entre elle s'appelle Tiempo, c'est Gabriela Massuh qui la gère directement; ce sont des ouvrages de sociopolitique, elle comporte trois livres pour le moment; c'est celle-là que nous avons commencé à numériser, parce que nous nous sommes dits que comme il s'agit de livres qui ont pour thème la politique latino-américaine, Nous y pensons avec circonspection, mais nous ne sommes pas complètement opposés au livre numérique

. Mais-l'idée, L. De-suivre, and . Mouvement, et comme le numérique met les libraires et les distributeurs en danger? Nous ne sommes pas des avant-gardistes du livre numérique; c'est voulu, comme ça, ça nous laisse le temps de voir si c'est dans cette direction que va le marché du livre? Mais on n'en sait rien, parce qu'on parle beaucoup du livre numérique, tout le monde dit que ça va arriver, mais on attend toujours? Quand l'Argentine a été l'invité d'honneur de la foire de Franckfort, en 2009, tout le monde disait qu'il allait bientôt y avoir une explosión du livre numérique, mais ça ne vient toujours pas, nous ne prétendons pas être particulièrement novateursdans ce domaine, nous aimons le papier, et nous avons de bonnes relations avec les libraires

, Nous avons aussi beaucoup de livres qui ont été traduits pour la première fois en espagnol. Ici, nous aimons bien prendre des risques, mais je ne suis pas sûre qu'on puisse appliquer le terme de littérature de gauche au catalogue d'une maison d'édition. Et bon, il y a aussi ce que dit Agamben sur l'anachronisme, et j'ai l'impression qu'en Argentine, La bestia et nous travaillons en équipe; La bestia aime bien le monde anglo-saxon, nous, nous préférons la littérature argentine, latino-européenne, et européenne mais pas anglo-saxonne, donc sur ce point, nos deux maisons d'édition ont quelque chose en commun

, Pendant 40 ans, depuis la dictature, la culture et l'économie ont été complètement dévastés, et ça se sent encore aujourd'hui. Sans compter d'autres choses, d'ordre plus général: le fait qu'on accorde moins d'importance à un livre qu'il y a 50 ans, mais ça, ce n'est pas seulement en Argentine. Et donc, on Argentine, il manque un marché de consommateurs. Il manque aussi une bonne politique culturelle, qui développerait le goût de la lecture, et bien sûr, la fragilité de l'économie argentine a toujours une influence. Mais le marché est vraiment petit ici, ça fait plus de 10 ans qu'il n'y a pase eu de best seller argentin, un livre qui aurait été vendu à plus de 200 000 exemplaires. Parce que même les grandes maisons ont ce genre de problème, et l'industrie ne s'améliore pas. Et donc le papier est de mauvaise qualité, l'impression aussi, et il est difficile d'exporter en Espagne parce nos livres sont de moins bonne qualité que là-bas, Principaux problèmes L'absence d'un marché intérieur solide. Nous pouvons exporter, mais les maisons indépendantes doivent toujours avoir un ancrage local solide, et ici le marché est tout petit

, Les exportations vers l'étranger se font toujours au compte-goutte. C'est pour ça que nous avons décidé de commencer à imprimer en Espagne. Le livre du procès de Flaubert est celui que nous avons le plus vendu, nous en avons exporté 220 en Espagne

. Bon, Parce que pour definir le mot "indépendance", il faudrait d'abord parler d'indépendance par rapport à un pouvoir économique. Mais c'est aussi compliqué, parce que plus tu es indépendant de ce pouvoir économique, plus tu es fragile, et donc plus tu es dépendant de l'économie réelle. Par exemple, il est évident que Mondadori avait la carrure pour faire face à la crise, plus qu'interzona, donc qui est le plus indépendant des deux, je n'en sais rien. Mais après, on peut aussi parler d'une autre catégorie plus difficile à determiner. Parce que je connais quelques maisons indépendantes, qui sont effectivement économiquement indépendantes, mais dont le catalogue n'est pas très intéressant, parce qu'elles ne prennent pas de risques, elles suivent le mouvement, elles récupèrent les restes de ce qui a bien marché. Moi je dirais qu'être indépendant, c'est d'essayer d'imposer un style, de laisser une trace, et être soutenu par un bon catalogue. C'est ce qu'il y a de plus difficile, indépendance" parce que c'est celui qui me permet de parler rapidement. Dans les années 80, on parlait de grandes ou de petites maisons d'édition

, Parcours / Création / Marché / Distribution

. Fundalectura, Et quand on travaille dans la promotion de la lecture on pense qu'on connaît le milieu parfaitement : on connaît les auteurs, on pense qu'on a lu tous les livres? et que donc commencer à faire des livres est super facile. Mais la vérité est que quand je suis parti de Fundalectura, après 15 ans de travail non-stop chez eux, et j'ai mis un pied dehors et j'ai rencontré la réalité du marché, J'ai travaillé pendant 15 ans dans tout ce qui est promotion de la lecture

, Mais je m'étais rendu compte que le marché n'existait pas : que si on allait se décider à faire des livres il fallait contribuer à créer ce marché. Mais avant cela, je devais apprendre à survivre dans ce marché et c'est pour cela qu'on a créé la structure de distribution avant : l'idée était de créer un endroit qui nous aide à faire venir des livres et que cela nous donne un appui pour faire un projet éditorial par la suite. Je ne pouvais pas faire le projet éditorial dès le départ parce que je n'avais pas le capital pour le faire mais aussi parce que le projet a besoin d'un temps pour pouvoir se consolider, pour chercher sa voie. Alors on a créé la structure de distribution, Je n'étais plus très jeune comme pour me jeter à l'eau comme le font beaucoup des jeunes aujourd'hui, sans réfléchir, 2001.

. Moi, Pouvez-vous me parler davantage de la création de la structure de distribution ? C'est aussi en 2001 que vous créez la librairie, n'est-ce pas ?

, Et l'idée était d'investir cet argent et puis d'oublier qu'elle existe, de ne pas se dire qu'on devait la récupérer. Ce point de vente devait nous permettre de recevoir aussi des gens. Mais après on s'est dit : monter un point de vente avec la quantité de livres qu'on était en train de faire circuler est ridicule. Alors ce qu'on devait faire pour nous insérer dans le marché était de mettre en avant vraiment ce marché et on a décidé de créer une librairie. Cette librairie était aussi une sorte de manifeste : nous pensons de cette manière et nous agissons de cette manière, nous ne vendons pas des marchandises, non, nous sommes du côté des livres. Et dans tout ça l'utilisation du langage était aussi très importante : on ne va pas parler d'un 'produit', on va parler de 'livres'. Créer la librairie a été un pari qui devait nous aider à démarrer mais aussi d'avoir sous la main tous les livres {de littérature jeunesse} qui circulaient en ce moment. Et là, avec tout ce bagage, nous pouvions commencer à nous réfléchir : « Ok, qui sommes-nous dans tout ce panorama, L'idée qu'on avait était qu'il fallait avoir le soutien d'autre petite maison d'édition et c'est cela qui nous a aidé à nous frayer le chemin. Parce qu'en Colombie il est impossible de se forger un CV : il faut naître avec un CV

, Alors on a commencé à voir ce qu'on avait {en Colombie, en termes de littérature jeunesse}, ce qu'on n'avait pas, ce qu'on devait importer et ce qu'on pourrait faire nous-mêmes. Et on a fait ça pendant 5 ans. Et nous avons publié nos trois premiers livres en 2005, trois Chigüiros {Chigüiro, qui veut dire capybara, en français, est un personnage de littérature pour enfants qui a été très connu dans les années 1980-90 en Colombie. Il a été créé, écrit et illustré par l'auteur colombien Ivar Da Coll} avaient déjà été publiés en 1985, Depuis le début on travaille avec des contacts internationaux, avec des gens que j'avais distribués avec Fundalectura

, Notre idée a toujours été d'avancer petit à petit. Organisation Moi : Vous étiez combien au début du projet ? C'a beaucoup évolué ? Quand on a commencé on était trois : une administratrice, une libraire et moi-même. On était amies. Durant la première année, j'ai travaillé en parallèle pour pouvoir payer ces salaires. Durant la deuxième année, j'ai travaillé seulement pour moi, Norma avait laissé tomber et avait dégénéré le Chigüiro et on l'a repris et on vit encore aujourd'hui des ventes du Chigüiro

, On voudrait acheter éventuellement la maison qui est à côté de la nôtre, mais on n'a pas l'argent pour le faire. Mais nous avons 12 personnes qui vivent de notre projet et ça

, Et on a commencé à intégrer dans notre catalogue d'autres maisons d'édition latino-américaines, ce qui peut être parce qu'il est généralement plus facile de faire venir les livres d'Espagne. Sur ce sujet spécifique, nous y avons beaucoup réfléchi et la conclusion est que nous {les latino-américains}, nous n'avons aucune idée de ce que nous sommes en train de faire : nous, les latino-américains, nous ne savons pas, nous n'avons pas compris que nous sommes le marché tandis que ça, les espagnols l'ont parfaitement bien compris. Alors les facilités qui existent pour faire venir des choses de là-bas vers ici sont incroyables tandis que pour nous, envoyer quelque chose d'ici jusqu'en Equateur est impossible. Et on est à Bogota, qui est un lieu géographiquement privilégié pour faire du commerce vers le nord et vers le sud, mais ici tout est compliqué parce qu'il y a tellement de tares qui nous empêchent de faire du commerce entre nous, Relation avec l'Espagne -Amérique latine / Distribution Moi : Je voudrais revenir sur le fonctionnement de la distribution. Comment ç'a évolué ? Ce qu'on a essayé de faire était de bien nous positionner, c'est-à-dire de croire en nous-mêmes : nous sommes des distributeurs spécialisés, personne d'autre ne connaît ce négoce dans ce pays

, Au début on cherchait des maisons pour les distribuer mais aujourd'hui beaucoup de maisons veulent être avec Babel et nous on peut désormais décider avec qui on travaille, de dire avec vous on bosse mais pas avec vous. Ça c'est le rythme de notre structure de distribution, Librairie Moi : La librairie suit ce même rythme, p.287

. Le-rythme-de-la-librairie and . Différent, Et avec la bibliothèque, le marché se construit d'une manière beaucoup plus simple parce que nous avons enlevé aux parents l'obligation d'acheter. Si on enlève le facteur « argent » de l'équation, la relation qui se crée entre les parents et nous-mêmes devient plus complice. Je t'explique, quand le père peut emprunter un livre gratuitement, souvent il vient nous dire après : « Vous aviez raison : on a lu ce livre 20 fois ce weekend, du coup je vais l'acheter parce que 80 000 pesos {environ 27 USD} pour un livre qu'on a autant aimé n'est pas cher. » La librairie devient donc un espace à part. Les petits ont envie de venir à la librairie et ils viennent avec leur parents et les parents viennent tranquillement parce qu'ils peuvent amener des livres gratuitement chez eux s'ils veulent. Moi : Quelles sont les règles pour emprunter les livres ? Nous avons un règlement très permissif. Les gens peuvent emprunter un livre, A un moment elle a stagnée. Alors on s'est dit on va faire un café ou une bibliothèque. On avait un espace disponible dans la maison et on a finalement fait la bibliothèque et c'est l'une de meilleures choses qu'on a faites

. Co-Édition-latino-américaine-moi, Babel fait partie d'un réseau de co-édition latino-américain, n'est-ce pas ?

. Le, Et ces relations m'ont permis de comprendre que ce qui se passait dans tous les pays était très similaire et on a commencé à créer des groupes de travail. Et ça m'a aussi permis de comprendre que je pouvais travailler en même temps avec un chilien, un guatémaltèque et un argentin : on se ressemblait beaucoup entre nous, on avait les mêmes problèmes. Alors tout ce projet de co-édition latino-américaine, plus que le projet en tant que tel -qui a, d'ailleurs, beaucoup de choses à améliorer -a été très important pour moi à un moment donné, pour élargir mes horizons. Parce que, au fond, aujourd'hui on peut co-éditer avec n'importe qui, il suffit de passer un coup de fil, d'envoyer un mail et c'est bon. Pour moi, cette expérience a été très bénéfique parce que ça m'a aidé à construire un réseau. C'a été un luxe pour quelqu'un comme moi qui venait de commencer, CERLALC a facilité la création d'un réseau de co-éditions depuis le 2007 {12 éditeurs de différents pays latino-américains se sont réunis à plusieurs reprises pour développer ce réseau}

. Mais, maintenant que je peux voir tout ça avec un peu de recul, je ne sais pas si je suis d'accord avec ce type de groupements. Je veux dire que je pense que ça ne doit plus être des clubs privés. Moi : Qu'est-ce que ça veut dire ?

, A ce moment, choisir un seul éditeur de chaque pays était logique -parce qu'en plus il n'y en avait pas d'autres -et l'idée était que chaque éditeur choisi devait répliquer ce qu'il avait appris avec les autres éditeurs de son pays et de leur montrer comment monter tous ces projets, 2007.

C. Bogota, Capitale mondiale du livre » et pour la première fois ont disposait des ressources importantes pour la culture et surtout pour le livre, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Alors il y a eu certains projets intéressants. A ce moment nous avons commencé à créer des réseaux

, Nous avons créé le Comité du livre de jeunesse dans la Chambre du livre, qui n'existait pas. C'est-à-dire qu'il y avait du texte scolaire, de la littérature, il y avait la Foire, mais il n'y avait pas de livre de jeunesse. Et nous avons commencé pour faire des projets en équipe, d'abord de façon locale

/. Indépendance and . Reic,

, Voilà ce qui a tué la REIC. Ce n'est pas que les éditeurs indépendants, qui ne savaient même pas qu'ils étaient indépendants, se soient réunis pour faire quelque chose (à la différence des libraires, qui avons dit en effet : on est cuits {foutus}, il faut être entreprenants et chercher des ressources). Les indépendants sont nés lorsque le Ministère a dit : « on veut faire un Réseau de maisons d'édition indépendantes ». Alors on les a appelés en disant : « voilà, vous êtes les éditeurs indépendants ». Et le jour où je suis allée à la première réunion, lorsque j'ai vu une fille, en habits de développement personnel, qui tenait un discours genre : « nous sommes les éditeurs indépendants et nous allons agir comme-ci et comme-ça, Cette même année surgissent les éditeurs indépendants. Au cours de la même année 2007, le Ministère de la Culture a dit : « des éditeurs indépendants, ça nous intéresse qu'il y en ait

L. Problème, Un an après, ils n'avaient pas un sou. Ils n'avaient rien fait. Ils étaient allés à Guadalajara, peut-être ailleurs, et c'est tout. Alors ils ont dû remettre en cause la manière d'agir. Aujourd'hui ils sont en train de refonder la REIC. L'autre groupe (Ruta) n'existe pas vraiment en tant que groupe. Chacun pense qu'il est meilleur que l'autre : « je fais de plus beaux livres », « je ne peux pas être avec toi », et tout ça, je le trouve regrettable. Ils se sont déjà battus encore une fois, ils sont tous devenus ennemis entre eux, et je pense qu'ils sont trop jeunes pour cette absurdité. Ils devraient plutôt aller chercher quelque chose de bon, c'est que les gens de la REIC ont commencé par appeler tous les éditeurs qui ne faisaient pas partie des multinationales. Ils leur ont dit : « voilà le budget que le Ministère de Culture va vous donner

, Je crois que l'éditeur a plusieurs responsabilités, encore plus l'éditeur indépendant, parce que la responsabilité auprès de l'auteur c'est, d'abord, de vendre ses livres, de le promouvoir, car sinon on est là pour quoi faire ? Deuxièmement, l'éditeur doit avoir une attitude différente à l'égard de l'achat et de la façon de travailler avec un auteur, un illustrateur, par rapport aux conditions qui pourraient être celles de Planeta : dois-je aussi lui offrir le 6 ou le 8 % ? Il faut savoir que quand la vie de l'auteur s'améliore, la mienne le fait aussi ; on s'améliore tous ensemble. Il faut aussi respecter la chaîne, comprendre quelle est ma place sur une carte, qui je suis dans tout ce spectre, pour enfin savoir que je ne suis rien, que je suis minuscule, et ne pas voir ça, c'est une grosse erreur, Indépendance Parce que je crois qu'être indépendant veut dire que je pense de façon différente, car je veux être indépendant, mais je veux aussi de l'argent, je veux aussi avoir une part du marché

, Achat public / Colombie

, Alors l'achat public privilégie les livres venus d'Espagne et d'ailleurs au détriment des livres colombiens. Les livres colombiens n'en constituent jamais une alternative, un quota. Partout, ce que font les Chambres du livre et d'autres organismes du genre (comme on le voit en Argentine, en France, en Espagne), c'est de promouvoir et de faire accroître la production locale. D'abord on crée une culture locale, et, sur cette base, on se tourne vers l'extérieur. Les Argentins ne se privent pas de fermer les frontières, et ils s'en foutent. Nous nous assujettissons au premier venu. Sinon, allez voir la Chambre colombienne du livre : Planeta, Ediciones B, Random House, le Fondo de Cultura. Tout est comme ça : la meilleure librairie de Bogotá est une librairie mexicaine, créée par un Argentin et gérée par un Équatorien

, lorsque le Ministère de la Culture a créé les pôles de compétitivité, ce qui était ridicule, ils sont allés en France et ils y ont dit : « tiens ! Les entreprises culturelles françaises apportent le 8 % au PIB, alors voyons que faire pour que tout ce monde que ne nous soutenons pas, ceux à qui nous ne donnons pas un sou nous aident à faire du fric ». Margarita a organisé ce pôle, puis elle l'a lâché, car elle y a dû travailler bénévolement. Je l'ai reçu par intérêt personnel et quatre ans durant on a essayé d'établir un dialogue entre la Chambre, les maisons indépendantes, les maisons d'édition universitaire, les libraires et l'État. Les deux premières années

E. Isbn-À-propos-de-la-loi-du-livre, Nous voulions faire une analyse critique de la Loi du Livre. L'avocat qu'ils ont recruté a voulu écrire une toute nouvelle Loi du livre, ce que nous ne voulions pas. Nous voulions faire une analyse critique, trouver des accords, et quand il a fait une nouvelle loi, tout s'est embrouillé. Car mettre des trucs sur un papier, c'est très facile. L'enjeu c'est de les mener à bien. Nous, nous étions satisfaits de notre loi

. Après, parce que nous nous sommes dit que sans savoir qui nous sommes, où nous allons, il n'y a rien à faire, il n'y a moyen de rien trouver. Par exemple, on ne dispose même pas d'un registre de distributeurs, nous avons reçu des ressources du Ministère pour dresser un inventaire

&. Le-seul-registre-existant and . Isbn, ISBN est absurde : à partir du moment où la Loi a établi que pour avoir l'ISBN les livres devaient être des produits à caractère scientifique et culturel, tout rentre ici, n'importe quoi peut avoir ce caractère. Ce sont les éditeurs qui le définissent (au début, c'était à la Bibliothèque nationale de le faire, mais ils ont dit : « et comment vais-je faire ça pour tous les livres ? »)

, D'une part, ça a fini par exclure beaucoup de choses ; d'autre part, ça a fait que tout puisse être considéré comme livre, ce qui ne nous laisse pas savoir combien de livres il y a vraiment

. Par and . Le-livre.-d'après-la-loi-colombienne, Voyez-vous : nous sommes allés une fois dans une imprimerie. La vendeuse nous dit : « voici la machine de Planeta, c'est-à-dire celle où j'imprime les livres de Planeta. » Que fait Planeta ? Ils tirent 500 exemplaires parmi dix titres différents, 500 ou 200, même format, même mise en page, couverture, tout pareil, et l'intérieur bourré en noir et blanc pour pouvoir réduire les coûts. Et Planeta sait déjà que de ces 500 exemplaires, 100 ou 200 seront vendus, que trois mois après ce livre ne va pas exister, au moins qu'il ne devienne un best-seller, et alors on fait un tirage comme il faut. Mais puisque vous allez vendre 100 et que vous devez récupérer le coût de l'investissement, alors vous fixez un prix gros comme ça, même si le livre vous a coûté un peso, si vous voulez sortir un livre colombien vous devez faire l'ISBN et l'impression en Colombie

, Pour cette période de sept ans, nous pouvons déjà mettre en avant un projet qui coupe l'herbe sous le pied de tous les éditeurs indépendants. Par exemple, nous organisons les foires régionales avec le Ministère de la Culture dans des coins où il n'y a pas de librairies, nous faisons des évènements culturels, et chaque année nous nous rendons dans six villes différentes. Nous travaillons en équipe, nous avons un site, une app, nous proposons des formations pour libraires, nous faisons de la conservation, nous construisons une conscience du libraire. Le libraire indépendant doit avoir une position différente par rapport au marché, beaucoup plus que l'éditeur indépendant. Le libraire indépendant tend à faire moins de concessions et défende davantage de trucs à l'égard à ses principes, Mais ce que j'aime c'est que tout le monde travaille maintenant avec Iván Correa pour les e-livres, nous avons tous fait des coéditions avec lui

, Non, il faut que ce soit d'abord notre travail. À partir de cela, on peut essayer de construire pour les autres. Nous n'avons guère travaillé avec d'autres pays parce que c'est trop difficile, mais ce que nous avons fait c'est d'aller exhiber à l'étranger ce que nous faisons, construire un mobilier spécifique, ne pas vendre dans la rue ni dans des soldes, ne pas vendre de la littérature poubelle, En revanche, nous nous donnons pour but d'exhiber de bons livres dans des espaces alternatifs. C'est beaucoup plus amusant d'être dans une réunion de libraires que dans une réunion d'éditeurs

, Début du catalogue / Tirage

J. , Nous avons commencé par imprimer trois livres de la série Chiguïro

, Si on se dit toujours : « je garde celui-ci pour moi, de façon à ce que personne d'autre ne puisse l'avoir, jusqu'à ce que tous tombent par terre et que je reste debout », si on pense que la concurrence fait du mal, au lieu d'exiger davantage aux autres et d'avoir une pensée d'équipe, on ne fait rien. Alors il fallait trouver de nouveaux auteurs et en restituer d'autres, se tourner vers le Brésil, vers l'Europe, et rééditer des ouvrages, parce qu'il y avait des traductions qui venaient d'Espagne et qui avaient été faites pendant la dictature. C'est là que nous avons fait de l'album illustré, de la littérature de jeunesse, et nous avons commencé à réaliser que tout ce découpage entre littérature pour enfants et littérature de jeunesse n, ce qui n'est pas très facile parce que les jeunes ne sont pas habitués à bien travailler

, Le pourcentage fluctue entre le 55 et le 60 %, c'est-à-dire 20 % pour le distributeur et 30 et quelques pour le libraire. Avec les librairies de l'ACLI

, Mais tout ça est faussé. Dans les enquêtes on va nous assigner 150 librairies dans la rubrique des points de vente, mais ce qui circule dans les supermarchés

, Pour faire ce métier, il faut, à mon avis, être un peu schizophrénique : je pense d'une façon, mais j'agis autrement parce que je ne peux pas ignorer le marché. Il faut donc faire des ventes directes, il faut faire des affaires avec les établissements scolaires. Tout ce que je n'aime pas faire, il faut le faire de toute façon parce que sinon ce n

. Et, . Fait-que-le-livre-n'a-pas-une-valeur-réelle-en-colombie, and . La-foire, Alors on dit à Anagrama : « on fait quoi ? Je vais donc devoir tout lire avec une année de retard, car sinon ce n'est pas possible. » Librairies Les librairies nous rendent plus que l'achat public. Lorsque je suis allée au Mexique, j'avais trente collègues de haut rang, à succès ; aujourd'hui il en reste trois, vol.10, p.0

, Voici ce que nous avons repéré lorsque nous avons commencé à modifier la loi en Colombie

, Si les éditeurs en sont exemptés, nous devrions tous l'être, et par nous j'entends aussi le distributeur et le libraire, de façon à ce que cette absence d'impôts circule réellement. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. L'éditeur continue à fixer le prix qui lui chante

, On fait un livre de coloriage, on met deux phrases et on dit que c'est un livre. Alors la définition du livre colombien c'est ça. Un livre édité en Colombie devrait avoir un minimum de travail éditorial. Les livres de Random ne peuvent pas être des livres colombiens, car ils sont espagnols. C'est pour ça que la quantité d, Enlever l'histoire de l'exception. Ça fait que, sauf ce qui relève de la pornographie ou du photoroman

. Isbn and . Alors,

L. Définitions, Au Mexique il y avait trop de définitions. Au Chili, on est passé des définitions trop strictes aux définitions trop libérales, ce qui constitue pour moi un pas en arrière à l

, Mais pour tout le processus intellectuel précédent, la TVA est appliquée. Dans ce métier, tout le monde l'ignore généralement, mais ils ne comprennent pas que l'existence du livre ne commence pas au moment de sa matérialisation, enquête nous allons recenser quelques 150 en étant optimistes? -Mais il faudra ajouter : -?dont 75 religieuses ! C'est comme ça

, Alors je me dis : « à quoi bon féliciter ce type, bordel ? Allez féliciter le gouvernement mexicain, cela n'a rien à foutre avec nous ». C'est à dire, c'est un manque de perspective. Ce n'est pas qu'ils soient les méchants, mais ils connaissent fort bien le marché. Ils sont un petit pays grand comme ça -peut-être de la taille de l'Équateur -, dont la population est inférieure à celle de la Colombie, et ils nous dominent tous. Ils connaissent bien le potentiel de l'Amérique latine, ils savent ce que signifie ce marché de 400 millions de personnes, alors que nous l'ignorons complètement. Or ils savent aussi sortir leurs chéquiers et sitôt les auteurs se montrent ravis d'être chez Alfaguara. « Je suis chez Alfaguara », disent-ils, En outre, cela ne se discute pas parce que les multinationales contrôlent tout. Je dis qu'en Colombie on a la Chambre du Livre espagnol. Je préfère qu'on fasse comme en Argentine, qu'on fasse une scission pour avoir deux Chambres

. Avant, Écrivez-moi comme ça et comme ça et enlevez-moi ceci. Voici ce que je proposerai à Alfaguara : pourquoi ne pas faire tout le marketing de Roald Dahl au lieu de le faire pour tous ces vampires ? Pourquoi ne pas réserver les tambours et les trompettes pour attirer des lecteurs avec du bon contenu au lieu de le faire avec un mauvais contenu ? Comme ça on créerait des lecteurs de livres et non pas seulement des consommateurs de livres. Qu'ils aillent se tuer pour acheter du Roald Dahl ! Organisation interne Tout le monde fait un peu de tout, essentiellement, y avait des best-sellers et c'était bien, un livre qui vendait davantage. Aujourd'hui le problème c'est qu'on les construit

. Principalement, deux en éditorial, et il y a toujours quelqu'un qui dure un an. En tout, il y a onze employés qui font partie du personnel et une poste temporaire. Ces onze perçoivent un salaire fixe mensuel et vivent de ce travail [CDI], tout conforme à la loi, donc il faut trouver un peu plus d'argent pour payer les impôts et les prestations. Dans la maison d'édition, nous sommes moins nombreux parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont externalisées. Les maquettes, par exemple, peuvent être faites par moi

, Il y en a même quelques-uns qui me disent la mamie. Mais en tout cas je suis leur femme, leur amante, leur analyste et leur impresario. De toute façon, c'est un travail très horizontal. Je fais faire quelque chose et chacun agit comme ça lui chante, mais l'objectif est de construire un espace dans lequel nous sommes tous tranquilles pour pouvoir travailler, Pour les auteurs et les illustrateurs, je suis comme leur mère

, Mais si nous avons survécu jusqu'ici, on peut dire que ça marche. Ça aide aussi que j'ai une relation d'amitié totale avec les gens. Nous sommes tous des amis qui comprennent les difficultés du métier. Par exemple, nous faisons des trocs avec Caleidoscopio, nos distributeurs là-bas [en Argentina] Nous nous appelons et nous donnons rendez-vous à Medellín en disant : « chacun apporte une valise remplie de 1000 euros en livres, Même si notre maison d'édition entre bientôt dans sa quinzième année d'existence, il faut toujours se battre pour payer les factures

, Nous étions en train de conclure une très bonne vente avec l'État, ils ont fait le versement et nous avons finalement perçu un 40 % moins de ce qui était projeté, à peu près 60 000 dollars, à cause de la dévaluation ou de je ne se quoi, mais ça a été compliqué. Mais bon, voilà, les ventes publiques sont une loterie, et c'est pour ça qu'on ne doit pas y viser. Parce que des choses comme l'histoire avec le Mexique arrivent

, Droits d'auteur

, J'assiste aux foires, et, si on veut, on peut le faire, mais sinon, on doit laisser le marché ouvert pour qu'un autre puisse le faire. C'est pourquoi je suis en train de marchander pour qu'on puisse avoir des marchés ouverts, mais on veut toujours me vendre les droits pour tout le monde hispanophone, et ce n'est pas comme ça. C'est comme si un éditeur espagnol achetait un de nos livres et que j'avais la possibilité de le vendre moi-même en chinois, même s'ils me disent que c'est leur territoire, 2014.

, Foire du livre / Associations

F. Dans-la, nous avons 30 mètres à notre nom, et juste à côté il y a 30 autres mètres dans un couloir où sont les gars de La Silueta, Mais depuis deux ans on a décidé que chacun garde 20 mètres et, au milieu, on fait un autre stand de 20 mètres pour le partager et là il y a Peregrino, Destiempo, Robot et Jardín. Et dans nos 20 mètres, nous étions en plus avec E-Libors, nous leur donnions un mur. Moi : Comment ça s

. Bien, Par exemple, nous étions à côté d'un stand, que je pense était de Planeta, et ils présentaient là un nouveau livre pour ados, Hush Hush, je pense que c'est une espèce de Twilight ou un truc comme ça, du coup il y avait des queues et des queues tout le temps. Au début on s'est dit que c'était bien, que ça allait faire les gens circuler par ici

, Foire du livre / Problèmes

, qui paraissent être rien du tout mais qui ont une grande influence. Par exemple, le dernier dimanche de la Foire du livre, qui est généralement le meilleur jour en termes de ventes, était aussi la Fête des Mères, du coup personne n'est venu. Et aussi, en parlant avec les libraires, Cette année il y a eu des petits détails qui nous ont fait baisser un peu le rythme, les ventes

, Il y a quelque chose qui me paraît super en ce moment : c'est bientôt la Foire de Oaxaca [au Mexique], organisée par les gens d'Almadía

, et tout le monde la soutien [la Foire], l'entrée est libre, il y a des activités et ce n'est pas un endroit très important en ce qui concerne les rencontres professionnelles et les ventes des droits, mais il y a énormément des gens qui y vont. Et la Colombie est le pays invité cette année. Et j'ai donc beaucoup d'expectatives parce qu'Almadía a commencé à nous distribuer au Mexique, alors nous avons aussi d'importants intérêts commerciaux qui se jouent. Et la semaine dernière ils nous ont annoncé qu'ils nous

, Juana Hoyos, et aucun de nous deux ne savait grande chose sur l'édition, nous n'avions pas vraiment d'expérience. La seule chose est que je venais de travailler un peu plus d'un an comme assistant chercheur à Los Andes

, Au bout de six mois, une autre personne a commencé à travailler avec nous et au bout d'un an elle s'est associée formellement. Une fille qui avait aussi fait ses études avec nous, Juana avait fait des études d'art avec moi

D. Alors and . Le, Et on va dire qu'au bout d'un an, on crée une entreprise, même si nous avons toujours considéré que créer la maison d'édition était le plus important. En fait, comme nous avons créé au début une maison dédiée exclusivement aux livres d'art et commercialement ça n'avançait pas vraiment, nous sommes très rapidement arrivés à la conclusion qu'il

. Avec and . Ça, Parce que nous ne voulions pas que ces services puissent générer un climat de méfiance vis-à-vis du catalogue de la maison. C'était important pour nous de séparer ces deux aspects, c'était une question de crédibilité, il ne fallait pas être ambigu. Mais même avec ces précautions il y a eu deux ou trois expériences chiantes, parce que qu'on était embauché par une institution, par exemple, mais celui qui payait à la fin était un particulier? En tout cas, nos principaux clients durant ces trois premières années ont été l'Université de Los Andes et la Fundación Gilberto Alzate. Mais, tu vois, par exemple, l'un de nos premiers livres nous l'avons présenté dans une gallérie d'art et les gens ont pensé que le livre était une commande de la gallérie, nous essayions que les clients ne soient ni artistes, ni particuliers, ni des galléries, même si nous voulions qu'ils soient liés à l'art, du coup on était intéressés par tout ce qui était plus institutionnel

. Maintenant, sur la conception de la maison d'édition, nous avons décidé que nous voulions éditer de livres d'art, ce qui était d'ailleurs ce que nous avions en commun, même si chacun avait d'autres intérêts. Aussi, autre chose importante est qu'il y a 7 ans, quand nous avons commencé, les seuls livres sur l'art qui existaient étaient d'une part, des livres de luxe, financés par les banques, des livres reliés, cartonnés, avec des grands formats

, Et ce que nous souhaitions faire c'était de rendre les oeuvres des artistes un peu plus accessibles sans être exclusifs. La solution que nous avons trouvé a été de faire des livres en noir et blanc, avec des dessins, des collages afin de réduire les coûts de production mais on a tout de même senti que c'était très difficile d'arriver au public. Nous avons pensé que ça allait être plus facile mais nous nous sommes rendu compte qu'il n'y avait aucun canal établit pour se rapprocher de ce public. Nous avons essayé de faire des grands lancements et là nous arrivions à bien vendre les livres, mais nous sentions que même les libraires ne s'intéressaient pas par ce qu'on faisait et que les gens qui cherchaient ce type de livres n, Alors ces deux types de livres étaient des livres exclusifs, élitistes, les uns par leur coût, les autres par leur langage

, Mais aujourd'hui, dans les Foires, par exemple, ces se vendent de mieux en mieux, et je pense que c'est aussi parce que les gens qui vont dans les Foires savent qu'ils peuvent accéder aux livres de littérature dans des canaux plus adaptés, C'était donc très compliqué de percer ce marché. Mais aujourd'hui, avec d'autres maisons comme La Silueta, qui ont commencé plus ou moins en même temps que nous

, Débuts / Organisation interne / Foire du livre

. Le, au bout de trois ans, mes deux associées sont en train de se retirer du projet et il fallait donc remettre en cause beaucoup de choses. La décision qui a été prise à ce moment a été donc d'arrêter avec les services éditoriaux et d'y aller à 100% avec la maison d'édition. Là, on est en 2010, Nous avions 8 titres et on sortait 4a autres pour débarquer dans notre première Foire

, C'est première expérience de Foire a donc été un grand pari

, Ca d'un côté, et de l'autre, notre fonds se vendait très peu en librairies et quand on vendait quelque chose c'était des factures de l'ordre de 10 000 pesos [environs 3 euros], alors c'était emmerdant. Aussi, à ce moment, nous avions commencé à travailler avec un service de coursiers pour qu'ils amènent nos livres dans les librairies mais ça nous faisait perdre le contact avec les libraires et nous n'étions pas en capacité d'interpréter leurs chiffres, Parce que la plus grosse erreur au début était que nous passions finalement tout notre temps à faire les services éditoriaux

, Et, écoute, même si nous avons toujours voulu avoir une image visuelle cohérente, avec notre logo, nos couvertures, je pense qu'ici, comme dans beaucoup d'autres endroits, d'ailleurs, les pratiques de lecture ne sont pas vraiment liées aux maison d'édition, mais dans une Foire du livre les gens peuvent s'en rendre compte : « Ah, ok, vous êtes ceux qui avez publié ça et ça et ça », ils nous disent. Du coup, quand nous avons réalisé que ce public de niche existait, nous avons compris que nos livres intéressaient les gens mais que le problème était alors que les canaux habituels n'étaient probablement les plus adaptés pour ce type de livres. Et là, comme nous avions toujours eu l'idée de sortir une collection de littérature, après la Foire nous sommes rapidement arrivés à la conclusion qu'il fallait aussi sortir ces livres de littérature, que le public que nous cherchions existait réellement et, même, qu'il y avait certaines personnes que nous connaissaient déjà

, Catalogue / Métier d'éditeur

, Et tout ce que nous faisons est, au fond, un truc de ensayo y error [cette expression, qui existe aussi en anglais, trial and error, veut dire littéralement essai et erreur, où on tente une manière de faire qu'on corrige au fur et à mesure des résultats obtenus

, Laguna Fantástica a été conçue pour accueillir des romans de science-fiction -le livre de science-fiction de Fuenmayor a été la première chose que nous avons publié en littérature -mais aussi des romans fantastiques et des polars et, Justement, actuellement nous sommes en train de voir comment on peut réadapter ces deux collections parce que nous ne les avons peut-être pas très bien conçues pour des raisons différentes. Les deux collections sont Laguna Fantástica et Laguna Crónica

. Dans-laguna-crónica, impression qu'elle a très bien marché et qu'elle est très cohérente mais il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas mettre là-dedans et elle devient donc trop fermée. Nous l'avions conçu comme quelque chose liée aux témoignages. Le premier a été celui d'Emma Reyes. Nous y avons 7 titres, qui se passent tous à Bogotá et 90% se passe dans les années 1930, du coup c'est compliqué (Rires). L'objectif est donc de créer deux autres collections -celles qui existent déjà vont continuer à exister comme des laboratoires, ce qu'elles ont toujours été, d'ailleurs, parce qu'elles sont de niche, avec la science-fiction et les récits plus historiques -qui vont être beaucoup plus généralistes, de fiction

. Catalogue-/-ligne-Éditoriale, Avec la littérature, nous avons toujours voulu récupérer des textes, ce qui va de pair avec la mémoire, des choses qui ne circulent plus, et c'est ce que nous avons fait avec les bouquins de science-fiction et avec ceux de Lizarazo. Dans la collection d'art il y a aussi le livre sur les processus de l'art en Colombie, un livre que nous avons réédité en coédition avec Los Andes. Nous avons un intérêt particulier pour faire circuler ce type de choses. Mais bon, on dépend aussi de son public, de ses lecteurs, Bon, il y a des choses qui nous intéressent depuis un moment

, Et pas seulement parce qu'à partir de l'édition on peut récupérer certaines choses qui ne circulent plus ou dont on ne se souvient plus qu'elles fonctionnaient d'une telle façon, mais aussi parce qu'en publiant des choses qui arrivent en ce moment, moi, en tant qu'éditeur, je peux publier des contemporains, ce qui est important, parce que ce sont des choses qu, Pour moi, l'édition a toujours eu une relation très forte avec la mémoire

T. Au, On en a fait deux livres d'art à 1000 mais on avait des partenaires. Par exemple, Archivo por contacto, de Oscar Muñoz, avait le soutien de la Fundación Cisneros et l'auteur gardait la moitié du tirage. Un autre bouquin on l'a fait avec le Ministère de la Culture et ils gardaient aussi la moitié, nous essayions de tirer le moins possible. Des premiers livres on en a imprimé 200, vol.300

, Avec les livres de littérature, nous avons fait pratiquement que des tirages de 1000. Il y en a eu quelques exceptions. Et, bon, avec Emma Reyes c'est différent parce que nous en sommes à la quatrième réédition

. Avec-son-livre, Peut-être le plus gros tirage d'Emma qu'on a fait a été de 3 000, mais au total, en comptant les réimpressions, nous avons fait : 1000 de la première, 5 000 de la deuxième, 5 000 de la troisième, 1 500 de plus de la troisième mais c'était une édition spéciale, des réimpressions de sa deuxième et de sa troisième réédition

, Mis à part ça, nous avons seulement fait un premier tirage de 2 000 exemplaires pour un seul livre, Los Once, parce que nous avons considéré que c'était un livre novateur, parce que c'est un roman graphique, un genre qui n'est pas très populaire mais qui peut toucher un large public

, Parce qu'il faut comprendre que le problème d'imprimer beaucoup de livres d'un seul coup est compliqué, ça prend beaucoup de place dans l'entrepôt et ça devient emmerdant

, Distribution / Librairies

. Peut-Être and . Maintenant, comme nous venons de signer un contrat de distribution avec Almadía au Mexique, comme je te disais, et que nous allons devoir leur envoyer des exemplaires -pour l'instant nous ne faisons que des envois ponctuels

. Sinon, sur la distribution, je te raconte, mais attention, parce que nous avons aussi parfois des clauses de confidentialité, et aussi parce que ce sont des informations personnelles qu'il vaut mieux parfois ne pas raconter à droite et à gauche

, Après on a travaillé avec un service de coursiers mais on s'est rendu compte que ça entravait notre communication avec les librairies. Alors, après la Foire de 2010, on commence avec la littérature et c'est aussi le moment où Sergio Escobar commence à travailler chez nous en tant que directeur commercial. Alors on a restructuré notre modèle commercial. Avant, c'était nous, les associés, qui gérions tout ça et on le mettait au second plan. Mais avec Sergio on a fait l'effort qu'il aille voir toutes les librairies, même pour demander des factures de 0 pesos, On a commencé par faire la distribution nous-mêmes

, Aussi à Cali, on était à Lugar a dudas, qui est le centre culturel d'Oscar Muñoz, mais ça n'a pas très bien marché, alors oui, on n'était pratiquement qu'à Bogotá. Moi : Comment ça s'est développé avec l'arrivée de Sergio ? On va dire qu, Moi : Au début, vous étiez présents seulement dans des librairies de Bogotá ? Ces premières années on avait plus ou moins 8 librairies à Bogotá et une à Medellín

, Aussi, en 2011 on a commencé à vendre nos livres à la Librería Nacional [l'une des deux chaînes des librairies les plus importantes du pays, l'autre étant la Panamericana], et bon, à Cali ça marche très bien, par exemple. Depuis un an et demi on vend à la Panamericana, ce qui nous a ouvert d'autres villes encore, Aussi, dès 2011 on a commencé à assister aux Foires régionales et ça nous a permis de fortifier d'autres liens dans d'autres villes, surtout à Medellín

, Mais dans tous les cas, il est impressionnant de se rendre compte qu'en Colombie il y a beaucoup de grandes villes qui n'ont pas de bonnes librairies, ou pas de librairies. Dans des villes comme Tunja, par exemple, il n'y a pas de distribution. Cúcuta a peut-être seulement une Panamericana. C'est bizarre

, A la Panamericana, on livre tout à Bogotá. Parfois les coûts d'envoi peuvent être très importants, mais parfois nous les partageons aussi avec quelques librairies, c'est au cas par cas, Les envois fonctionnent de manière différente avec chaque librairie. Aux librairies indépendantes, on envoie les livres directement

, Distribution / Associations

S. Alors, Et ce projet a été créé en collaborant étroitement avec d'autres maisons d'édition. Au début, on était 7 maisons et en ce moment on est en train de voir qui va devenir associé et qui va être client du projet, c'est-à-dire qui va investir de l'argent et qui va être seulement client. Ca fait déjà plus d'un an qu'on travaille dans tout ça et il y a encore beaucoup de décisions internes à prendre, ce qui a été complexe, mais pour l'instant on a décidé que quatre maisons vont devenir associées : Luna, El Peregrino, La Silueta et nous-mêmes

, Associations / Politiques publiques / Marché On n'a jamais été membres de la REIC

L. , ils venaient de créer l'asso, et c'était lors d'une Foire du livre, à laquelle je suis allé comme public, en 2007, je crois. On venait de fonder Laguna et, si je ne me trompe pas je pense que la REIC a été

L. Ministère and . Dit, Organisez un Réseau et donnez-lui une personnalité juridique en tant qu'association ou quelque chose comme ça. Donc ils avaient dans cette Foire un rayon dans un stand à l'étage. Pour moi, ils étaient en train de mélanger un tas de choses qui ne faisaient pas du public. Celui qui venait chercher l'une des maisons d'édition ignorait les autres, « nous avons l'argent pour soutenir les maisons d'édition, vol.301

, Aujourd'hui que je connais un peu plus de tout cela, je sens que c'est comme un style différent. Je crois que c'est un modèle qui a très mal marché. À un moment donné ils ont atteint les trente-six affiliés, si je ne me trompe pas. De tout ça, il y a beaucoup de catalogues qui ne m'intéressent pas ou que je ne partage pas, même dans des aspects comme la conception et la mise en page de quelques livres. Mais je sens que l'association a été plutôt faite pour obtenir ces soutiens publics, et ça, c'est épuisant. Je crois que c'est qu'ils font, ils le font bien, nous ne nous y sommes pas intéressés. En plus, peut-être lors de cette première rencontre nous n'avions pas de livres, je crois que non. En tout cas, nous n'y étions pas intéressés. Après, nous avons rencontré beaucoup de personnes qui y ont participé et qui n'en ont pas été très satisfaites

J. Crois-que-le-terme-de-bibliodiversité-sonne-très-bien, État de financer des contenus qui n'ont peut-être guère de public, voire rien du tout, car de toute façon le marché, aussi cruel qu'il soit, aide à ce que les choses marchent mieux dans l'aspect éditorial. Quand on commence à comprendre certains aspects du marché, on peut évaluer en quelle mesure certains livres pourront avoir ou pas des lecteurs. Et ça, c'est très important, et on ne doit pas penser que c'est une mauvaise chose, Alors

, Il s'agit du Comité des maisons d'édition indépendantes de la Chambre du livre [Comité de las editoriales independientes de la Cámara del libro], qui a un caractère officiel, pour ainsi dire. Là, on pourrait peut-être recenser de petits acquis du Comité. De toute façon, je crois que c'est une plate-forme intéressante. Par exemple, on a reçu de petits soutiens pour aller aux Foires comme celle de Los Angeles -si on veut parler de la place des maisons indépendantes dans les Foires auxquelles assiste la Chambre, Ce qui a été créé est un mécanisme de dialogue entre plusieurs maisons indépendantes, celles qui sont membres de la REIC et celles qui ne le sont pas

. Je-trouve-bien-ce-dialogue,-c'est-bien-d'être-au-courant-de-ce-qui-se-passe and . Fait-que-la-chambre-en-soit-consciente, Mais je ne crois pas que ce soit quelque chose de vital, car je n'ai jamais considéré que le salut du marché éditorial se trouve dans le soutien public. Or de toute façon c'est bien d'avoir un canal de dialogue, une sorte de personnalité juridique complémentaire, car la relation qu'on a avec la Chambre du livre est en tout cas celle d'une représentation corporative. On a le président de la Chambre, mais aussi le représentant des indépendants, du Comité -Catalina González, de Luna -. Ainsi, lorsqu'on prend des décisions, le Comité peut faire passer des messages de et au Conseil d'Administration [Junta directiva], et tout ça est enregistré dans les actes, ce qui est bien, même si ça reste là. Mais la jérémiade est agaçante

. Où-on-trouvait-tragaluz, +. Rey, . Naranjo, L. Hui, and . Diligencia, et ça s'est bien passé pour nous. Alors, je ne sais pas, mais peut-être qu'il y a eu en effet une impulsion, un réaménagement d'auteurs. Mais par rapport aux auteurs que nous publions, je ne sais pas combien parmi eux auraient publié chez Norma ; je ne sais pas si Carolina Sanín, qui y avait déjà publié des livres de jeunesse, aurait publié de la fiction chez Norma. Je ne sais pas. Mais peut-être tout cela nous a aidés en termes d'image de marque, dans un certain sens, devant les collègues ou dans des foires internationales dans lesquelles nous avons participé, parce que quant à l'édition de livres colombiens de fiction, il y a déjà plusieurs multinationales qui, en plus, sont toutes en train d'être fusionnées. Mais on va dire que les gros éditeurs de fiction sont Santillana, Planeta et Random. Norma représentait en effet l'édition colombienne, même si elle était aussi une multinationale, mais c'était la multinationale colombienne qui publiait de la fiction. **En fin de comptes, cela nous sert puisque nous pouvons maintenant nous présenter à côté d'autres maisons indépendantes, tout ça a montré à la Chambre que les maisons indépendantes n'étaient que de la rouspétance de la part de la REIC, mais qu'il pouvait avoir aussi des discussions sur des sujets ponctuels, 2011.

, En ce moment, nous sommes représentés par l'agence Casanovas & Lynch, de Barcelone, à qui nous avons déjà acheté des droits, tout comme à Schavelson et à VicLit -une nouvelle agence faite par Víctor Hurtado, qui a travaillé longtemps en tant qu'agent junior chez Kerrigan. Lorsqu'on parle avec ces agents, on sent vraiment qu'on est repérés sur leurs plans. Je ne sais quel est le lien de tout ça avec la fin de Norma, On ne peut pas dire non plus que nous avons un millier d'affaires avec les agences, mais c'est intéressant

, Cela sans oublier que Santillana o Planeta ne s'intéressent pas à nombre d'auteurs déjà publiés dans d'autres pays hispanophones parce qu'elles ne pourront pas acheter les droits mondiaux, et c'est là où nous devenons un choix alternatif assez intéressant. Nous enquêtons sur le sujet depuis quelques années pour essayer de comprendre, nous assistons aux foires, et c'est maintenant que nous commençons à signer des contrats et à être plus présents, Peut-être que dans ce sans là nous nous sommes bénéficié du fait que, lorsqu'on veut publier un auteur en Colombie

, Nous n'avons jamais été très ouverts à ce sujet-là, il n'y a même pas de rubrique d'appel à contribution sur le site Internet, mais dans le fond ça reste ouvert. Nous ne nous engageons pas dans des délais de réponse. Parfois nous avons des embrouilles, mais si on compare l'effort que nous y avons dédié avec les résultats obtenus, c'est peu ce que nous en avons tiré. Alors nous ne voulons pas fermer cette voie, mais nous ne savons pas si c'est la méthode la plus efficiente. En revanche, si nous discutons avec un auteur qui n'est pas représenté par un agent, nous essayons de lui demander les droits mondiaux, ce qui est bien, comme le font les éditeurs de toutes les langues, donc cela nous permet de faire pareil, Au sujet des manuscrits) Nous sommes en train de remettre en question cela dans le but d'optimiser nos efforts

, Droits d'auteur

, Alors nous, nous réclamons le 50 % de ce que nous vendons, mais nous en assumons la partie correspondante au rôle de l'agence. Pour l'auteur c'est plus convenable, en termes de pourcentage, de signer directement avec l'agence, mais il y a beaucoup d'auteurs qui ne pourraient pas signer avec une agence avec un seul ouvrage. Bref, ça convient à tout le monde. Alors quand on ne travaille qu'avec des agences, on finit par avoir seulement les droits des régions où on fait la distribution, et là on finit aussi par n'avoir rien à offrir. Notre pari est donc de se demander comment avoir une croissance tout en gardant l'équilibre, en trouvant des ouvrages où on puisse signer des droits mondiaux. Le plus logique, même si l'effort est plus important, serait ainsi de lire des manuscrits, mais en même temps de travailler beaucoup avec des agences. Et ce qui nous intéresse beaucoup c'est de publier des livres d'auteurs qui ont déjà publié avec nous, mais c'est difficile, car chaque auteur est différent et ça évolue, Le standard c'est le 10 %. Je crois que dans d'autres pays c'est normalement un peu moins, mais nous travaillons avec le 10 %. Mais quant aux droits mondiaux, nous agissons plutôt comme une agence, et les agences proposent entre le 15 et le 20 %

, En ce moment nous avons trois personnes qui font partie du personnel et une stagiaire, en plus de la section commerciale, qui est partagée (La Diligencia). Les trois du personnel ont un salaire fixe depuis le retrait de mes associées

. Avant, Il y a aussi Natalia Giraldo, qui a commencé il y a peu. Son poste a été repensé plusieurs fois parce qu'au début on avait un maquettiste, qui venait de l'époque où nous faisions des travaux externes, car il y avait du flux, mais maintenant la rubrique de la conception est moindre et je m'en occupe presque totalement. Alors Natalia fait un peu la post-édition, elle travaille sur des sujets comme les événements, les livres déjà mis en librairie, les bibliothèques, les universités, surtout les librairies. Au cours du dernier semestre nous avons eu entre un et trois événements par semaine, toute une tapée ! Et l'année dernière on a aussi eu trois personnes, des conseillers externes, avec qui on a travaillé les activités de presse, mais ça n'a pas trop marché et Natalia s'en occupe aujourd'hui. Cela a évolué, on a de bonnes relations avec plusieurs médias, nous étions trois associés, nous avions une employée. Après, une associée s'est retirée, nous étions deux en plus d'une employée et une stagiaire pour trois mois. Et quand la dernière s'est retirée, 2010.

, Je sens que, là, mon expérience particulière a été très marquée par une approche par essai et erreur et par un pari ou on prend beaucoup de risques lors de certaines périodes, alors qu'en d'autres moments on réfléchit sur ce sur quoi on a risqué, et on analyse. Tout consiste à s'organiser dans le but de ne plus avoir des périodes d'incertitude, qui de toute façon sont associées au risque. L'idéal est de trouver un juste milieu entre le risque et la tranquillité, ce qui permet de croître. Car à force de risques, les ressources s'écoulent vite. Je sens que j'ai appris, moi qui aime le travail éditorial et l'idée d'aller au fond dans la littérature, je sais que cela a un coût important, Dans un sens très administratif, organisationnel, c'est un terme trop vaste. Je ne sais pas, dans les grosses maisons d'édition tout est très segmenté : on a l'éditeur en chef, l'éditeur junior, le tel ou tel, celui des relations publiques

, Alors, il a fallu trouver les personnes idéales pour les avoir près de nous. C'est difficile d'apprendre à déléguer, mais maintenant je suis très satisfait de l'équipe. Le milieu m'a appris à savoir un peu de tout, mais l'important c

, En regardant l'autoédition, je crois que l'édition a un rôle, d'abord en tant que filtre, mais c'est plus que ça, c'est aussi le fait de proposer des choses. Par exemple le fait de publier des livres, d'en rééditer, d'en remettre à jour, je crois que tout cela permet d'avoir son propre agenda. Si on publie seulement ce qui arrive dans ses mains, c'est facile de devenir, en tant qu'éditeurs, un simple filtre. Mais une partie de ces équilibres qu'il faut toujours chercher c'est de ne pas seulement filtrer, mais aussi de proposer, de relier deux choses qui peuvent, ensemble, avoir un nouveau sens. C'est la façon la plus passive de proposer ou de mettre en circulation des choses qui ne circulent plus. Voilà une possible façon de proposer. Et là, on finit par encourager certains auteurs à explorer d'autres voies, ou bien par amener à un certain auteur dans une telle foire. Là, l'éditeur est au-delà d'un simple filtre. Statut juridique Nous sommes une SAS -Société par actions simplifiée. C'est une figure relativement nouvelle [elle date de 1994 en France, 2008 en Colombie] créée pour encourager la création d'entreprises par moyen, par exemple, des bénéfices tributaires pendant les premières années. Nous avons commencé en tant que société limitée [à peu près équivalente à la SARL française], mais elle ne peut avoir qu'entre deux et vingt-cinq associés. Ainsi, lorsque mes deux associées se sont retirées, je ne pouvais plus conserver le statut si ce n'était qu'en donnant un 1 % à ma mère. C'est dans cette époque ou les SAS ont été créées, mais nous ne pouvions pas en profiter parce que nous avions déjà trois ans de fonctionnement, Dans un sans plus large -voire philosophique -de ce qu'est l'édition dans un petit groupe de gens, je crois, en effet, que l'édition remplit un rôle important dans la société. Peut-être qu'aujourd'hui on doit vraiment réfléchir sur le rôle de l'édition à côté d'un phénomène qui s'est beaucoup renforcé : celui de l'autoédition, des gens qui proclament qu'il n'y a plus besoin d'éditeurs

, Je crois que les deux dernières années nous avons bien mené les plans éditoriaux, mais il y a toujours de nouvelles choses qui surgissent, et la distribution vers l'étranger va nous obliger à être encore plus professionnels et organisés

, est bien ça pour eux, n'est-ce pas ?} dédiée à la BD et au roman graphique en compagnie d'un ami qui a fait partie de Robot. À un moment donné, nous voulions ouvrir une toute nouvelle maison soutenue par l'infrastructure de Laguna, c'est-à-dire qui appartiendrait à Laguna, mais sous une comptabilité -séparée de façon interne. Mais pour cela il faut organiser beaucoup plus la structure de l'entreprise. C'est un bon projet pour l'avenir, L'autre projet à court terme est la création d'une collection {label

C. , Le marché nous oblige à croître. Mais je pense que la division éditoriale ne peut pas être trop large. Nous pouvons croître du côté de la distribution ou d'autres façons. Maintenant, il faudrait voir avec l'histoire des deux labels, mais pour l'instant je ne sais pas

, Je n'aime pas ce modèle des grosses maisons d'édition qui finissent par partager un éditeur pour cinq marques -ce qu'on trouve beaucoup ici, dans les filiales colombiennes des multinationales - ; je crois que les divisions éditoriales doivent avoir beaucoup d'autonomie. C'est ça le dilemme. Il faut voir comment administrer les risques. C'est le problème de la croissance. Si le fait d'avoir une équipe de dix personnes veut dire qu'on va additionner les craintes de dix personnes, il vaut mieux de rester petits. Mais il se peut aussi que cela conduise à un meilleur fonctionnement, Je ne partage pas beaucoup l'idée que pour rester indépendant il faut rester petit

, Tout ça reste joint, et ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Je dirais que souvent on ne discrimine même pas la littérature, qui reste, elle, dans la rubrique « intérêt général », car tout ce qui est du développement personnel finit par avaler le reste, Chambre nous avons beaucoup souligné l'année dernière qu'ils ne démêlaient pas les maisons indépendantes du reste

, La librairie Acuario achète les soldes d'Anagrama en Espagne au kilo, disons. Ils ne font pas concurrence avec Venta -celui qui rapporte les nouveautés d'Anagrama -puisqu'il s'agit de choses qui n'ont guère eu de distribution ici. Mais c'est foutu parce que vous y voyez au même prix une bonne édition d'Anagrama et un prix Nobel, les deux pour 5000 pesos, alors qu'on vend le livre d'un auteur jeune à 30 000, très bon marché

, Mais c'est bizarre. Nous, voyez, l'année dernière nous avons triplé la facturation, nous avons eu pas mal de croissance. Mais cette année tout est un peu plus calme, la Coupe du monde et tout ça, qui sait. Donc l'année dernière c'était genre « regardez, il faut bien mesurer tout ça dans la Chambre, c'est hyper important », eh bien, comme cette année nous avons vendu moins, personne n'est trop insistant du fait de mesurer ça, Mais pour revenir à l'histoire des sondages, je ne crois pas qu'ils m'ont interrogé au sujet de mon statut en tant qu'indépendant

, Voyez : quant aux livres par unité, nous avons vendu à peine un 8 % de moins. Mais comme toutes les nouveautés étaient moins chères cette année -ce qui se vend le plus dans les foires -tout ça a représenté un 30 et quelques, voire 40 % moins par rapport à l'année dernière. Et ça peut nuire à n'importe qui. Nous considérons que les choses marchent bien en général, mais voilà. L'année dernière, en matière d'argent, de l'avant-dernière à la dernière nous avions eu une croissance de 300 % environ, Cette année notre rentabilité a été beaucoup plus basse, p.306

M. Réseaux-sociaux, Et pourquoi votre site internet est en chinois ?

, Nous n'avions pas payé, puis quand nous avons payé, nous avons payé à une personne que nous ne connaissions pas et elle a volé l'argent. Il faut qu'on change d'hebergement. Aujourd'hui il n'y a toujours pas de site mais seulement une page Facebook et twitter

/. Débuts and . Parcours,

, Quand nous avons fondé la revue, qui a duré jusqu'en 2003, avec 33 numéros, nous voulions imposer une marque unique, en faire notre étendard. Tout portait le même nom. Ça a été pensé comme un projet d'autogestion avec lequel nous nous prétendions maison d'édition indépendante, Nous nous sommes lancés en 97, en ne publiant que de la poésie. En 98 j'ai commencé à travailler avec Jaime Pinos, et nous sommes devenus partenaires

, édition indépendante ? Pour nous, ce sont les journalistes qui nous ont dit qu'ils pouvaient le vendre dans les articles et que c'était mieux de mettre indépendant qu'autogéré, qui était la façon dont nous avions pensé le projet. Moi: Et avant vous il n'y avait personne qui se revendiquait comme indépendant ? Que je sache, non, mais des maisons d'édition comme Lom étaient indépendantes mais elles ne se revendiquaient pas comme tel. Cuarto Propio est un peu plus vieille aussi, Notion indépendance / Parcours Moi : Pour toi

, Par rapport à ça, regarde, je pense que la Calabaza est un phénomène assez rare par rapport à son concept

, Comme je te le disais, la rédaction de la revue regroupait 12 amis, et à partir de là on projetait de vendre en kiosque, et à une certaine époque, on organisait des évènements, des lectures de poésie, des fêtes. Et a cette époque au Chili, dans les années 90 ce n'était pax commun, parce que le pays était politiquement très ordonné, le pouvoir te disait que nous n'étions quasiment pas latino-américains

, on était un groupe d'écrivain, ce qui nous permettait de travailler nos textes sans avoir à dépendre de Planeta ou d'une maison d'édition plus grande. Et c'est comme ça que nous avons décidé de développer la maison d'édition. Et la revue était comme la tête de proue du projet : un lieu ou pouvait converger plus de monde

, entre 7 et 10 personnes, tout le monde travaillait gratuitement, parce qu'on avait en tête que la revue puisse fonctionner commercialement, du coup on essayait de vendre de la publicité et de la vendre aussi en kiosque grâce à une distribution professionnelle. Mais quand on a atteint la distribution professionnelle, ça a accéléré la mort de la revue parce que nous n'avions pas de lecteurs, « Au début nous étions Jaime Pinos et moi (1998-2003) les deux éditeurs principaux, et après il y avait toute une série de compagnons, d'amies qui travaillaient avec nous, une partie de la rédaction, de manière horizontale, 2003.

, Pendant tout ce temps-là, nous mettions tous de l'argent, tout le groupe, c'était autogéré. Chacun mettait ce qu'il pouvait et en plus j'avais une imprimerie et je mettais aussi de l'argent là-dedans

, Et après la revue, nous l'avons montée pour qu'il y ait des auteurs de la vieille garde comme des jeunes mais aussi des photographes, des plasticiens et bien d'autres. Ça ne nous a jamais intéressé de faire une revue pour le monde universitaire, c'était plutôt pour les gens de la rue, On s'est lancé avec deux poètes puis deux romanciers. Je crois que nous avons publiés autours de 6 auteurs dans les 24 premiers mois

, Moi : j'avais lu une interview de toi où tu disais que l'art pouvait changer les choses plus encore que la politique

. Oui, parce que quand on vient du militantisme politique anti dictature des années 80, époque qui était d'ailleurs très difficile, mais aussi du militantisme de gauche qui ne te laissait pas le temps de rire, où tout était très tragique, tu reviens un peu fatigué de ça

, Métier d'éditeur

, étudié la philosophie en parcours principal et littérature en seconde et j'essayais d'écrire depuis tout jeune, je m'essayais à la poésie, mais j'ai abandonné. J'ai abandonné parce que je ne m'y consacrais plus. Mais pendant un temps, quand j'ai fondé la maison, je n'ai pas pensé à la fonder pour m'autoéditer, je sentais déjà que je n'allais pas écrire professionnellement, entre parenthèse, et du coup j'ai pensé que monter une maison qui fonctionnait comme ça c

, L'imprimerie me vient de mes parents, elle est de 1982, c'est un petit atelier offset, dédié aux livres, pour cela aussi, quand je me suis chargé de l'imprimerie j'étudiais la littérature et pour moi faire des livres ne représentait pas un saut énorme, le saut c'était de créer une maison

, il a imprimé le rapport des droits de l'homme, un mensuel, et il est toujours sorti. Mon père était journaliste et ma mère designer et les deux ont travaillé ensuite à l'imprimerie, où était édité le rapport confidentiel, c'étaient des nouvelles qui étaient censurées, on y montait aussi d'autres documents qui étaient envoyés dans les ambassades et à des journalistes pour les informer, et ce type de chose. Et de la littérature et des livres, c'était des gens qui s'autoéditait qui était beaucoup plus grand que maintenant, qui étaient écrivains ou poètes, c'était pour ceux pour qui il était difficile d'être édité rapidement. Mon père était aussi ami de Enriquee Lihn et il lui a publié un carnet. Je pense que l'idée de fonder une maison à, 1989.

, Mon milieu familial aussi était très lié à la littérature. Tout le monde lisait, échangeait beaucoup. Organisation interne / Évolution

, imprimerie : c'est-à-dire que le travail de l'imprimerie ne m'absorbait pas tout le temps mais que c'est ce qui me permettait de vivre. Je gagnais mon salaire grâce à l'imprimerie. On a mis de l'argent dans la maison d'édition jusqu'en 2007 je crois. C'est à partir de ce moment-là que ça a commencé à se normaliser. Ça a mis 10 ans pour trouver une sorte d'équilibre mais entretemps j'ai failli conduire l

D. Tirages,

, Ça n'a pas été quelque chose de difficile parce que quand nous avons monté la revue et la maison, le discours qu'on essayait de transmettre était qu'on était pas en train de monter une revue culturelle et une maison pour avoir la classe, mais qu'on était en train d'essayer de faire passer un nouveau message, qui n'était pas non plus tellement nouveau parce qu'il reprenait les traditions littéraires des années 60, 70 des auteurs chiliens, c'était un peu comme reprendre la posture qui selon nous, avec la dictature, s'était rompue et qui à ce moment là, avec la Concertation, n'avait pas non plus grand intérêt à se mouvoir dans ces eaux-là. Je veux dire que ce sont des époques où rien qu'une manifestation était un truc de fous, ou parler de la constitution en mal était un autre truc de fous, t'étais en dehors de la réalité, différent de ce qui se passe aujourd'hui. On a essayé de regarder le Chili à ce moment là tout en continuant à aller de l'avant. Nous n'avons jamais eu la vocation d'être rétrograde ou périphérique

, En fait on en vendait à ce moment-là autours de 700 et le reste nous était retourné, et s'accumulait et c'est à ce moment-là que tout s'est effondré. Et en plus ils ne nous payaient jamais : c'est quelque chose ici les distributeurs mec

, Et moi aujourd'hui avec les livres, je le fais toujours de la même façon, je vais dans les librairies, je n'ai pas de distributeur. La diffusion aussi je la fais moi-même

. Aujourd'hui, Plus un autre éditeur qui vit aujourd'hui en Colombie et ici j'ai deux postes de passage, on est 4 personnes. Moi : qui vit de la maison d'édition ?

. Moi, imprimerie mais la maison génère un peu d'argent, elle ne nous met plus dans le rouge comme avant, après 10 ans. Aujourd'hui ce que je fais c'est que je ne sors pas l'argent pour moi mais pour publier plus

, Librairies Notre librairie a aussi fermé parce que nous l'avons orienté poésie et récit et pour achever le tout seulement de la poésie et des récits chilien. On a tenu 2 ans et demi. Et à la fin c'était plus le bureau de La Calabaza. C'était à Bellavista, un quartier bohème

, Marché / Foires du livre

, ce que j'ai pu ensuite constater quand j'ai commencé à aller à la FILSA, la foire d'ici, et je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de lecteurs, surtout des jeunes, qui nous connaissaient, donc que la Calabaza touchait un cercle qui allait au-delà de ceux que nous connaissions. En 2009/2010, quand je suis allé à la foire du livre il y en avait encore plus, et là j'ai compris qu'il y avait un public plus grand, avec beaucoup, beaucoup de gens qui nous connaissait très bien ainsi que notre catalogue, qui savait dans quelles librairies on était et qui connaissaient d'autre petites éditions. Ce fut surprenant

, quand nous avons commencé nous étions très préoccupé par notre propre projet, à le monter, et après disons que Galo m'a invité à la première Furia (2009) et pour tout dire je n'y suis pas allé, je ne trempais dans rien de cela, j'allais seulement à la FILSA qui est comme le Golden, la plus en vogue, et moi je prenais le stand qui était le moins cher qui était déjà pour moi hyper cher, environ un million de pesos, mais comme j'ai commencé à vendre plus que ce que j'avais investi j'ai commencé à y aller, Groupements Au départ mes liens avec d'autres éditeurs était très minces parce que, comme je te l'ai raconté

, Il amenait à ce moment-là des livres de Mansalva, et il m'a plu, on est devenu amis, je suis allé à la seconde Furia et j'ai connu par lui d'autres éditeurs parce qu'il est très connecté et j'ai commencé à comprendre que c'était viable de travailler avec eux, surtout avec Galo, parce que je lui fais confiance, et cette année-là nous avons fini par fonder une association autours de la Furia, Je ne suis pas allé à la première furia. Je vais à la deuxième FILSA, par le hasard de la vie je m'associe à Galo pour économiser et c'est là que je l'ai rencontré

J. Non, Ils m'invitaient tout le temps mais je n'allais pas. Moi : pourquoi ? Je n'ai pas ni n'ai eu de problème avec Lom ou avec le Paulo, qui est un type assez sérieux, mais le rythme et la forme de notre commerce n'était pas le même que le leur, je pensais alors que ça ferait faux d

, Associations / Politiques publique Par exemple, ils ont toujours défendu la baisse du prix du livre avec la fin de la TVA pour les livres et cela n'est pas vrai

, il y a peu de librairie, les libraires savent déjà que les gens qui achètent en librairie sont des gens qui vont payer 10000 pesos et la TVA n'y change rien. Et aussi parce que le tirage est moins important qu'avant et les livres sont plus chers. une librairie digitale (moi : ça fonctionne très bien... (rires)) et nous vendions via la page web, bon, pas assez pour être désespéré quand ça ne marchait pas pendant un moment

J. Ne-me-suis-pas-mis-là-dedansencore.-j'attends-que and G. Lopez, Vox Argentina) le fasse et je m'y mettrai avec lui. Parce que je le connais et qu'il m'a expliqué qu'il allait se diriger vers ça, le tout digital

, Il y a des livres aussi, à 80 en Argentine. Il y avait deux filles qui étaient en couple (qui avaient unis leurs deux distributions) et avaient monté une très bonne entreprise de distribution, adapté à chacun, quand t'arrivais là-bas avec tes livres, elles t'expliquaient tout en 2 minutes et te disaient « nous avons compris de quoi il s'agit et elles ont commencé à me dire ce que j'allais leur dire. Bon elles distribuaient au plan national. J'ai fini par leur laisser entre 200 et 300 exemplaires, que je leur donnais lors de mes voyages, je les emportais dans ma valise, et elles les ont distribués à Bs As dans plus de 15 librairies et elles vendaient. Elles notaient dans un carnet ce que je leur donnais, ce qu'elles vendaient, j'allais en Argentine tous les 6 mois, c'était des gens professionnels, de parole. Quand elles ont arrêté de travailler, parce qu'elles se sont disputées, la question ne se posait plus, et elles nous ont tout retourné. Garamona, Vox, était distribués par elles, et ils étaient dégoutés parce qu'elles avaient de milliers de livres, Prix Prix public des livres, de 80 à 120 pgs, ça peut être entre 8000 et 12000 pesos selon l'auteur (20 euros plus ou moins)

, et j'ai laissé ce livre là-bas en 2010, et ça s'est bien passé pour lui, et en 2011, est sorti une critique qui disait qu'elle avait découvert les livres de la Calabaza en Eterna cadencia et elle lui a fait une critique phénoménale, sans que nous lui ayons jamais remis nous-même, Perfil ou Pagina, vol.12

, Avec un Argentin, avec Oliverio Coelho, lui a un agent, Schavelzon, et Coelho a dû lui expliquer que notre édition était au Chili et Schavelzon nous a demandé le contrat

, Droits d'auteur / Grands groupes

, Il y a quelques auteurs qui me disent, Marcelo, je vais publier au Mexique, je leur réponds d'y aller. Parce que je ne peux pas négocier des volumes de livres de tous les coté, sans leur donner. Mais les droits de traduction c'est autre chose, c'est un droit de 20%. Mais tu ne gagnes rien à retenir un auteur, qui de plus est jeune, c'est son premier ou deuxième livre, qu'il ne puisse pas publier en Colombie ou ailleurs. Planeta peut le faire, mais ce n'est pas trop notre cam (risas). Parce que ce truc des grandes transnacionales qui te publie partout c'est un grand mensonge parce que elles te disent que oui, partout, mais au mieux elles te publient seulement en Colombie et ailleurs non, c'est ce qui arrive ici aux chiliens

, 11%. Le premier paiement je le fais en exemplaires (entre 25 et 30) et le second, c'est-à-dire si la première est épuisée, en argent. C'est comme si je payais deux fois les 12%. Avec les narrateurs c'est toujours comme ça. Le poète en général ne se préoccupe pas des droits, il préfère toujours les livres. Ici le poète agit de façon très différente du narrateur : il y a beaucoup de lectures, des poètes d'autres pays les invite, ils travaillent plus entre eux, Avec les auteurs je traite le droit d'auteur comme n'importe qu'elle grande maison d'édition, vol.10

, Je crois que les transnationales observent le mouvement des indépendants pour connaitre des auteurs qui pourraient leur servir, et ils le mettent dans leurs listes, mais en même temps je sens aussi qu'ils ne se battent pas pour ces auteurs. Au Chili, celui qui est entré là dedans c'est Zambra, qui a négocié avec Anagramma, mais il y en a d'autres qui sont aussi importants qui n'ont pas cette visibilité et qui

, Mais avec le récit narratif, si un roman ne s'est pas vendu après un an je préfère ne pas le rééditer et en sortir un nouveau, pour alimenter le catalogue. Je pense que le Calabaza est forte surtout parce qu'elle a un catalogue, indépendant que ce soit bien ou mal, mais le catalogue reflète ce qu'est la maison d'édition, c'est comme une biographie de la maison d'édition, Je regarde les temps des livres

. La-littérature-qui-m'intéresse-est-surtout-chilienne, Je publie en espagnol du chili, les auteurs neutres ne me parlent pas trop, j'ai besoin que ça ait à voir avec ce qui se passe actuellement, qu'il y ait une connexion avec cela. Il y a des traditions, tout ça, mais ce qui importe particulièrement à La Calabaza c'est ce qui se passe

, Développement / Plans à futur

. «-en-réalité-je-n'ai-jamais-de-plan-pour-le-futur, Mais ce qui arrive à quelque chose à voir avec la solidification du travail plus qu'autre chose. Construire une maison d'édition, c'est comme construire un commerce, réellement, à la taille de chacun. Bien que je sois de gauche et tout et tout, je vis aussi dans un pays capitaliste et je me comporte comme un capitaliste, parce que l'édition c'est une entreprise. Par exemple, je ne peux pas m'empêcher de rêver de tomber sur un best seller, je ne le fais pas pour cela, peut-être par les thèmes dont je te parlais qui ne vont peut-être pas rompre un truc lourd

, Nous sommes un label de l'imprimerie et l'imprimerie est la maison d'édition. On fait partie de ce commerce. L'imprimerie est une société limitée

, Il y en a beaucoup qui fonctionnent sans factures. Ils sont en train de se monter, et quand ils peuvent faire le pas, ils le font, mais beaucoup d'éditeurs partent comme ça, ils ne pensent pas à tous les papiers, même si après c'est la merde quand ils, Aujourd'hui les éditions de cette ampleur ne sont pas toutes conformes légalement

, Politiques publiques

C. Chili, On se prête beaucoup à des farces à la chilienne. Aujourd'hui je dois reconnaitre que pour moi ça n'a jamais été un sujet parce que depuis le début nous nous présentons comme autogéré face à ça justement. C'est-à-dire que pour nous c'était très clair que c'était un projet personnel qui n'avait pas besoin de subvention publique pour que ça fonctionne

J. Non and . Fais-en-sorte-que-non, Mais par contre j'ai publié des auteurs qui sont boursiers de l'état, mais pour moi cela n'est pas un drame. Mais tout ça relève aussi d'une posture politique. La revue en a beaucoup joué, à ne jamais postuler à rien afin de ne pas être une revue étatique, du coup la maison d'édition tient beaucoup de cela. Mais mes meilleurs amis fonctionnent avec l'argent de l'état. Camilo fait cela professionnellement pour sortir ses livres et ce n

, ce n'est pas mon sujet, de fait si ça l'était, les états ne me parlent pas, disons, les pays comme le Mexique ont fait beaucoup de mal à la culture parce qu'ils les ont tous emprisonnés. Maintenant ce que je comprends aussi c'est que si il y a politique publique, qu'elle soit alors la meilleure possible. Par exemple, s'ils aidaient les librairies qui se trouvent en dehors des centres villes, Une des raisons pour lesquelles je ne suis pas rentré dans le groupe de Lom est que je ne suis pas très à cheval sur les politiques publiques

, Au chili il n'y a pas de librairie. A Valparaiso il y en a 3 ou 4 maximum. A Viña del mar, j'ai demandé une fois un livre de Rimbaud à un libraire et il m'a envoyé à Valparaiso en me disant qu'il pensait qu'ils l'auraient. Que Valparaiso est une ville universitaire

, Indépendance Moi : Qu'est-ce que l'édition indépendante pour toi ?

. Indépendant, George de Nascimento, dans les années 60/70, un grand éditeur, qui venait de la guerre civile d'Espagne, un portugais, et là, avec sa propre imprimerie, sa propre librairie, a publié (editorial Nascimiento) de Neruda à plus haut. Il a monté un commerce. Durant la dictature il y en a eu une autre qui s'appelait Turqueltao qui a publié Ganimides

. Je-crois-qu'au-chili-le, édition indépendante reste encore un peu vive parce qu'il n'y a pas cette industrie, ces allers et venues qu'il y a à Buenos Aires, qui n'es pas très solide, même s'ils se plaignent aussi de la situation actuelle

, comme je te l'ai dit, je ne l'enlèverais pas non plus même si je ne la partage pas beaucoup. L'autogestion c'est la base, mais aussi pour me différencier un peu (rires). Parce que ça ne me dérange pas d'être indépendant mais je me rends compte que c, Moi je parle d'autogestion et d'indépendance, l'indépendance

, Après celle-ci Cuarto Propio et après je suppose tous ceux qui sont dans son association, mais je ne sais pas très bien qui ils sont. De l'autre côté il y a nous, Das Kapital, Cuneta, il y a une douzaine d'éditions qui sont avec nous, nous sommes les plus grands et il y a d'autres plus petites. La nôtre pourrait avoir plus cette teneur indépendante, parce que comme le disait le même Paulo, il est plus divers, plus vital, ça a mis plus de couleur à la scène que dominait Lom. Et ça paraissait à Paulo très bien, de fait. Nous ne nous disputons pas avec eux, p.316

, Emergencia Narrativa y Narrativa Punto aparte Entretien avec Marcela Kupfer et Erci Carvajal Août, 2013.

M. Prix, En vente directe 5000 pesos, en librairie, entre 8 et 10 selon le libre

Y. Perez, Avec Eric nous travaillions avant sur deux autres projets. Déjà à l'université, sur des publications universitaires jusqu'à la fin des années 90. Ensuite Eric, autours de 2000, Eric a commencé à un moment où il n'y avait pas d'autre maison d'édition, surtout à Valparaiso. C'était à peu près 10 ans après le retour de la démocratie, on avait perdu tout ça. A Santiago il y avait déjà Lom, Cuarto propio, mais ici à Valparaiso, rien. Alors Eric s'est lancé sur un projet qui s'appelait La Cafila et moi je l'aidais, avec des livres beaucoup plus artisanaux, Critique 2011 dans la catégorie narration pour son roman « Nino feo, 2010.

, Eric ne travaille pas, il est aussi écrivain. Moi oui, je travaille pour un journal. Eric s'est surtout consacré à ce qui touchait à la publication, M : Nous avons étudié tous les deux le journalisme

. C'est-pourquoi-la-cafila-a-Été-importante and . Qu, Après les partenaires se sont séparés. Nous avons passé quelques années à faire d'autres livres avec d'autres labels et en 2009/2010 sont nés ces 2 projets, indépendants, mais nous nous sommes aidés mutuellement, c'est-à-dire que nous avons mutualisé le capital humain. Eric se chargeait du design, de monter (parce que nous faisons nous même tout le processus des livres) moi je m'occupe de la diffusion des deux éditions. Bien que les deux maisons d'éditions possèdent une ligne éditoriale différente

G. Et-je-crois-qu'au-chili and . Qu, est pas le moment de se mettre en compétition, c'est le moment de collaborer, et c'est cette même idée que nous avons aussi à Santiago, que Galo a du te raconter, l'idée de chercher à s'associer avec différents projets. Par exemple, les fêtes du livre, c'est toujours un truc compliqué pour les petites maisons d'éditions, si on t'invite, par exemple nous, à une fête du livre à Concepción, ça parait difficile qu'on puisse toutes y aller, et il y a des fois où nous avons peu de titres, par exemple, du coup l'effort économique, de temps est très important pour le faire seul. Du coup nous essayons aujourd'hui de mettre en place un système de collaboration

, Pour l'étranger nous sommes également en train de le mettre en place de façon à ce que ceux qui ne peuvent pas y aller puissent être représentés par les autres. Non par l'association des Editeurs du Chili mais le regroupement des éditeurs de la Furia

L. Tercera, E. Lun, and . Mercurio?, Nous avons déjà un réseau de personne à qui nous les envoyons. Notre page web ne coute rien, sur wordpress, nous la faisons nous-même et on lui donne toutes ses chances. Nous les demandons aux auteurs qui y sont disposés, préparés. On fait une présentation de rigueur, tous nos livres ont reçus une certaine forme de critique, ils ont tous des commentaires, ici même s'il n'y a pas beaucoup de critiques, tous nos livres ont eu un minimum de couverture. Nous les envoyons à toutes les critiques

E. Internet, Dinova, qui vend des livres par internet, c'est une vente très lente, au goute à goute, mais ça marche. Ce sont des livres que je passe de la librairie, et lui s'engage à les vendre et moi je m'engage à les avoir toujours disponibles, Je vends des livres par internet, je suis associé à une librairie virtuelle

, Le libraire avec un livre sur lequel il ne va gagner que 1000 pesos, il ne va pas se bouger. Par contre si je lui dis, on fait 50/50, je lui donne 50%, déjà là c'est autre chose, c'est presque un de ses livres, du coup je lui donne ça et nous sommes contents tous les deux. Ebook M : J'ai essayé quelque chose, mais nous ne l'avons pas diffusé. J'ai mis El Nino feo sur Amazon, Par-dessus tout ça, je fais partie des gens qui souhaite que le libraire perçoive une plus grande participation sur la vente du livre afin qu'il soit acteur des ventes

, Parce qu'on ne peut pas contrôler le téléchargement. Et d'une certaine façon

, En général nous les rémunérons de 10%. Pas en argent, nous n'avons pas les moyens pour ça, parce que nous n'avons pas l'argent pour payer ça. Et justement pour cela, si tu paies avec de l'argent tu peux acheter les droits du livre et nous non. Pour autant les droits appartiennent à l'auteur et ils nous autorisent à éditer en général 1000 exemplaires avec la possibilité de recommencer, bien sûr. Et nous leur donnons 10% des livres qu'ils offrent ou vendent eux même. Parce qu'au fond, le modèle selon lequel on rétribue sur les ventes présente des inconvénients pour eux : la vente est très lente, Droits d'auteur M: Nous ne faisons pas de contrat sur la base d'une rémunération financière. Nous ne pouvons pas payer les droits, pour autant les droits continuent d'être ceux de l'auteur

, Le chilien lit des livres, les livres vendus sont des bestsellers mondiaux et ils paient 30000 pesos par livre. Moi : Oui, bon d'accord, mais à ce prix là tu peux en lire un

, Nous avons fait le test, nous vendons nos livres 5000 pesos et parfois dans les foires nous en offrons deux pour ce prix-là, mais on n'en vend pas plus. Moi : Oui mais vous ne les vendez déjà pas très cher par rapport aux autres, M : Je ne crois pas que le prix du livre soit aussi décisif que cela

, Et ils sont très chers en comparaison à l'Argentine où ils les impriment. Les livres d'Anagrama sont imprimés au Mexique et en Argentine, et ils sont moins chers. Ici tous les livres proviennent de l'étranger et arrivent avec un prix élevé, plus tout le reste, la librairie, la TVA, etc. Mais moi je ne crois pas que ce soit tellement un problème de prix. E : En plus, il n'y a pas de revue de critique littéraire, M : Oui mais ces livres sont importés. Ces livres ne sont pas imprimés ici

, M : C'est dramatique aussi ce qui se passe avec les suppléments culturels chiliens, ici, on a eu pendant un temps la Revista de los Libros, del Mercurio, le journal le plus élitiste du Chili, et il a aussi disparu, ils l'ont m'y dans Artes y Letras, c'est pas bon

, Aujourd'hui on ne parle que de sport ou d'économie. Il ne reste presque plus rien à la TV, un programme d'interview de Levin. Et Simoneti aussi. Les sources médiatiques sont réduites aux seules pages des journaux, que nous n'avons d'ailleurs pas à critiquer parce que, M : Rien de culturel n'est parrainé

, E : mais cette influence est trompeuse, je ne pense pas que le critique ait tant d'influence sur le lecteur, ce qui influence vraiment c

, Si pour un écrivain, écrire est motivant, il y a un grand pas à franchir avant que ça devienne un livre. Il y a des gens qui s'auto édite et ils se disent plus tard que c'est un livre que personne n'a lu, que personne n'a corrigé, que personne ne m'a aidé, que c'est mal imprimé, avec une couverture toute moche, regarde ce livre de plouc, ils se décomposent, Métier d'éditeur/ Professionnalisation M : Je pense que les projets éditoriaux comme le nôtre ne doivent pas seulement favoriser la lecture mais aussi la création, et ceci est un aspect qui parfois ressort des politiques publiques

. De-fait, . De-ce, and . Qu, est l'édition, le monde éditorial. D'ailleurs certains éditeurs non plus. Il y a beaucoup d'amateurisme. Mais aujourd'hui il y a deux formations, celle de Palet (magister) et celle de la USACH (diplôme), et bon, c'est pas grand-chose non plus. Il manque encore énormément de chose. Sur ce point-là c'est compliqué, M : Je pense que ça a quelque chose à voir avec les moyens de production

, il existe des softwares gratuits, des ordinateurs bien moins chers. Quand j'ai commencé, scanner une photo c'était quelque chose que peu de gens savait faire et aujourd'hui c'est très facile. Quand j'ai commencé les machines digitales coutaient très chères et on ne pouvait imprimer qu'à un prix très élevé, aujourd'hui c'est tout le contraire. Aujourd'hui je peux faire un livre avec un budget ridicule. C'est pour cela que je suis tellement critique avec les éditions de carton, parce que ça n'a pas de sens de le faire comme cela. Aujourd'hui c'est tellement facile de faire un bon livre

, Une autre raison de l'engouement pour l'édition c'est le pouvoir que ça te donne, le pouvoir et le statut que te donne le fait d'éditer des livres et de faire partie d'une maison d'édition. Y'en a plein qui le dilapide, comme editorial Fuga, qui a fait un bon travail médiatique, dont tout le monde parlait, dans les médias, mais ils ne faisaient pas bien les livres, ils les maltraitaient, les auteurs se plaignaient

, J'ai eu des problèmes avec certains auteurs, il y a des fois où ils ne se comportent pas bien, pour cela j'ai pour principe de rencontrer et connaitre les auteurs avant de les publier, mais j'invoque le diable avec ça. En fait, un des auteurs d'un livre a tué un autre auteur. C'était une bêtise de bourré. Mais ils n'imaginaient pas profiter du scandale. Un autre auteur a été pris d'une crise de schizophrénie le jour de la présentation à la fête du livre

, Je pense qu'avec Valporno j'ai réussi à trouver un public différent. Mais c'est long. J'ai fait ce livre et il se vend et la femme et la Patricia Espinoza me l'a détruit, pour raisons morales, et moi je lui demandais pourquoi, si une femme l'avait écrit. Le politiquement correct c'est une sorte de protection pour les pouvoirs factices alors qu'il devrait défendre les minorités, et c'est né de là