C. Qui and . Cometti, la signature des philosophies pragmatistes : « le pragmatisme est une philosophie pluraliste, en ce qu'elle n'accorde aucun crédit à quelque a priori ou à quelque fondement que ce soit, en ce qu'elle refuse d'admettre l'existence de choses qui ne soient pas relationnelles

. Ce-type-d, elle-même une version concernant les versions. Il s'agit, autrement dit, d'une [...] métaversion . Dans celle-ci, il est supposé exister des critères de correction [...] par lesquels les versions peuvent être évaluées ou jugées. Mais, comme Goodman le reconnaît, sa méta-version n'est qu'une parmi un nombre indéfini de méta-versions possibles (MFM 152) [...] Mais alors, les contraintes qu'il impose sur son relativisme radical sont elles-mêmes relatives à sa propre méta-version [...] Puisque Goodman admet que sa méta-version n'est une parmi d'autres -peut-être incompatibles-, il doit alors admettre l'égale correction ou légitimité des méta-versions qui posséderaient des critères alternatifs de correction, p.70, 1993.

. Ces and . Goodman, éviter la contradiction logique, de laquelle tout s'ensuit, serait d'admettre que ces énoncés sont vrais dans des mondes différents : « un monde dans lequel la terre tourne n'est pas un monde dans lequel elle est immobile » (RP 50) Mais alors, survient un problème. Car, demande Dutra, « comment une chose numériquement une peut-elle être le sujet de vérités en conflit ? » (1999, 94) Comment, autrement dit, la même Terre pourrait-elle se trouver dans différents mondes ? Si (1) et (2) portent bien sur le même objet, comme le défend Goodman, alors la Terre dont il est question dans (1) doit nécessairement se trouver dans le même monde que la Terre dont il est question dans (2) Mais alors, il faut admettre que (1) et (2) sont vrais dans un même monde. Ce qui n'est pas possible, pour Goodman, puisque ceci impliquerait d'admettre une contradiction vraie. En somme, si des énoncés en conflit portent sur une chose numériquement une, comme le défend MFM à plusieurs endroits 670 , il s'ensuit que ces derniers ne peuvent pas porter sur des mondes différents. Mais alors, c'est l'argument des mondes en conflit qui s'effondre, puisqu'aucune paire d'énoncés en conflit ne pourrait jamais être vraie, sous peine de contradiction. La solution à cette difficulté, bien sûr, serait de nier que des énoncés comme (1) et (2) portent sur une seule et même entité

. Goodman, dans ses derniers travaux, a semblé envisager cette solution

. Mais, ont pour objet deux Terres distinctes, il n'est plus aucune de raison de penser qu'ils entrent en conflit En effet, il n'est pas contradictoire d'affirmer qu'une Terre T1 est immobile et qu'une Terre T2 se meut, pas plus qu'il ne l'est de dire que mon voisin du dessus est sympathique, mais que celui du dessous est désagréable. Des énoncés qui prédiquent des propriétés incompatibles à des objets différents ne peuvent pas être inconsistants. Si Goodman défend que la Terre d'un monde n'est pas celle de l'autre, il ne peut donc plus parler de contradiction entre (1) et (2) Dès lors, l'argument des mondes en conflit s'effondre : il n'est plus aucune raison de nier qu

. Si-ce-qui-précède-est-juste and . Goodman-se-trouve-donc-confronté-À-un-dilemme, que Dutra résume de la manière suivante : d'autres 673 , de montrer la difficulté. L'acceptation d'un stuff originaire et infra-versionnel, en ce sens, ne revient donc pas nécessairement à trahir le mot d'ordre de l'irréalisme. Goodman est tout à fait à même d'admettre une telle chose, mais de maintenir que nous ne pouvons rien en dire : « qu'est-ce qui est ainsi organisé ? Quand nous enlevons une à une les manières de le décrire comme autant de couches de conventions, qu'est-ce qui reste ? L'oignon est pelé jusqu

D. Goodman-rejoindrait and . Putnam, idée d'un monde indépendant de la cognition, pour indéracinable ou inéliminable qu'elle soit, n'en reste pas moins hors du domaine d'étude de la (bonne) philosophie : « Les philosophes analytiques ont toujours essayé de répudier le transcendantal comme une forme de non-sens, mais il possède une étrange manière de toujours réapparaître, Puisqu'on ne peut en parler ou même nier son existence sans paradoxe, l'attitude qui convient à son égard est peutêtre davantage un souci religieux qu'un problème appartenant la philosophie rationnelle, p.163, 1982.

. Lui-même and . Goodman, au contraire de ce modèle, suit Putnam pour dire que « les éléments de ce que nous appelons le 'langage' ou 'l'esprit' pénètrent si profondément dans ce que nous appelons la 'réalité' que le projet même qui consisterait à nous représenter comme des 'cartographes' de quelque chose, 2011.

. Il-est-clair-qu-pas and . Selon-goodman, autant de choses que le modèle universaliste tend à accepter par principe. Mais l'irréalisme, toutefois, ne rejette pas tant ces distinctions qu'il n'en conteste la stabilité ou l'invariance (RP 140) Ce qui importe, dès lors, n'est pas de nier l'idée qu'il puisse exister une réalité sous-jacente, que d'épingler l'inutilité complète de ce type de postulat. L'objection n'est alors pas de dire que les théories postulant l'existence d'un monde sous-jacent sont fausses, mais plutôt, de souligner qu'elle reposent sur des dichotomies qui ne sont ni absolues ni invariantes 687 Si le monde sousjacent est à jamais inaccessible, ce qui importe n'est pas l'étude de la substance première à laquelle se rapportent toutes les versions, mais plutôt les différentes manières par lesquelles celles-ci construisent leurs objets. L'image qui semble alors le mieux convenir, pour saisir le propos de Goodman, est plutôt celle du ruban de Moebius : nous ne pouvons jamais sortir de nos versions, pour mesurer ce à quoi elles s'appliquent, ou spécifier ce qu'est ce stuff qu'elles ne construisent pas. C'est pour cette raison, sans doute, est aussi bien la créature d'une version que ce qui est fait de ce matériau » (MOM 34). Ce type d'assertions, à première vue, contrevient à la lecture que nous proposons

P. Affirmer and . Exemple, il existe un continuum spatio-temporel que nos versions viennent découper, c'est, pour Goodman, déjà mobiliser une version et donc, échouer à saisir cette substance primitive telle qu'elle est indépendamment de toute version. De même, dire qu'il existe une pâte mondaine, c'est laisser à entendre qu'il doit exister une nature intrinsèque, une structure

. Nous-avons-défendu, irréalisme est une doctrine métaphysique de part en part, et que celle-ci peut se comprendre dans le prolongement des travaux antérieurs de Goodman, si l'on y intègre une forme minimale de réalisme. Le bénéfice de cette lecture nous semble être pluriel Sur le plan exégétique, elle permet de mieux saisir ce qui fait la spécificité de l'irréalisme, tout en mettant à jour des continuités insoupçonnées dans l'oeuvre de Goodman. C'est aussi l'occasion de réévaluer la relation des analyses de MFM à celles d'auteurs tels que C.I

. Comprendre-l-'irréalisme-comme-nous-le, La plupart des métaphysiciens qui prétendent aujourd'hui combiner une forme d'universalisme, de constructivisme, de pluralisme, à un esprit réaliste ?tels Varzi, Lynch, Heller, et d'autres? ne font, d'après nous, que suivre un programme tracé depuis SQ et SA, soit dans les années 1930-1940. Notre analyse, enfin, permet une fois encore d'insister sur le fait que Goodman n'aura eu de cesse de défendre que ce n'est pas parce que l'ontologie est relative, plurielle, et faillible, qu'elle se dissout dans la convention ou la trivialité. L'irréalisme, de ce fait, pose les jalons de ce que peut être une métaphysique non fondationnaliste. Celle-ci peut se comprendre comme la quête d'une via media entre RM et relativisme, et même, p.490

E. , G. , S. , J. Scholtz, and O. , From Logic to Art: Themes from Nelson Goodman, 2009.

C. , D. Rossberg, M. , and N. Goodman, The Stanford Encyclopedia of Philosophy, Edition), 2016.

D. Donato-rodriguez and X. , Construction and Worldmaking. The significance of Goodman's pluralism, Theoria, vol.65, pp.213-225, 2009.

R. , M. Cohnitz, and D. , Logical Consequence for Nominalists, Theoria, pp.65-147, 2009.

&. Hartmann and . Woods, Handbook of the History of Logic, pp.391-413

A. , D. M. , and L. Universaux, Une introduction partisane, 1989.

S. Blackburn, Reason and Prediction, Cambridge, 1973.

G. Bergmann, The Metaphysics of Logical Positivism, 1954.

C. , J. K. O-'rourke, M. Slater, M. H. Carnap, and R. , Carving Nature at Its Joints ,Natural Kinds in Metaphysics and Science The Logical Syntax of Language, 1937.

C. , J. Markosian, and N. , An Introduction to Metaphysics, 2010.

D. Libera and A. , La Querelle des universaux, de Platon à la fin du Moyen Âge, 1996.

G. , B. Kistler, and M. , Les dispositions en philosophie et en sciences, 2006.

I. Kant, Critique de la raison pure, 1975.

L. , J. Ross, and D. , Everything must go, Metaphysics Naturalized, 2009.

L. R. and K. Humility, Our Ignorance of Things in Themselves, 1998.

L. , R. Simons-p, A. Mcgonigal, and R. P. Cameron, The Routledge Companion to Metaphysics, 2009.

L. , M. J. Galluzo, and G. , The Problem of Universals in Contemporary Philosophy, 2015.

L. and M. J. Zimmerman-d, The Oxford Handbook of Metaphysics, 2003.

N. Garcia, Métaphysique contemporaine: propriétés, mondes possibles et personnes, 2007.

Q. and . Du-point-de-vue-logique, Neuf essais logico-philosophiques, trad. Laugier S, 2003.

Q. , W. V. Ullian, and J. , The Web of Belief, 1978.

R. , R. Russell, and B. , Consequences of Pragmatism La méthode scientifique en philosophie, 1982.

V. Inwagen and P. , Existence: Essays in ontology, 2014.
DOI : 10.1017/CBO9781107111004

V. Inwagen, P. Zimmerman, and D. W. , Metaphysics : The Big Questions, 1998.

A. Bird and &. E. Tobin, Natural Kinds The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Spring 2016 Edition), URL = <http

. Talisse, Dewey's Logical Theory: New Studies and Interpretations, p.p, 2002.

D. C. Rosen-g and C. Dorr, Composition as Fiction The Blackwell Companion to MetaphysicsWhat We Disagree About When We Disagree About Ontology, Fictionalism in Metaphysics, pp.151-174, 2002.

D. H. Maclaurin-j, What is Analytic Metaphysics For?, Australasian Journal of Philosophy, vol.29, issue.2, pp.291-306, 2002.
DOI : 10.1002/9780470696675

E. , P. Dispositions, and M. , Carnap's Metaontology, Noûs, pp.47229-47278, 1996.

H. J. &martin-c, The ontological turn, Midwest Studies in Philosophy, pp.34-60, 1999.

R. G. Dorr-c.-n-gale, R. M. Schaffer, and J. , Composition as a Fiction The Blackwell Guide to Metaphysics Is There a Fundamental Level?, pp.151-174, 2002.

S. , J. J. Sider, and T. , The tenseless theory of time Four-dimensionalism, Contemporary Debates in Metaphysics, Blackwell, pp.226-238, 1997.

V. Inwagen and P. , Meta-ontology, Erkenntnis, pp.48-233, 1998.

J. Van-cleve, Mereological Essentialism, Mereological Conjunctivism, and Identity Through Time, Midwest Studies in Philosophy, vol.1, issue.11, pp.141-156, 1986.

J. Van-cleve, The Moon and Sixpence: A Defense of Mereological Universalism

V. Fraassen and B. C. , `World' Is Not a Count Noun, No??s, vol.29, issue.2, pp.139-157, 1995.
DOI : 10.2307/2215656

V. Inwagen and P. , The neo-Carnapians, Synthese, vol.24, issue.4, pp.1-26, 2016.
DOI : 10.1017/CBO9781107111004

V. Inwagen and P. , The New Anti-Metaphysicians, Proceeding and Addresses of the American Philosophical Association, pp.45-61, 2009.

V. Inwagen and P. , Was George Orwell a Metaphysical Realist?, Philosophia Scientae, issue.12-1, pp.12-1161, 2008.
DOI : 10.4000/philosophiascientiae.218

V. Inwagen and P. , THE DOCTRINE OF ARBITRARY UNDETACHED PARTS, Pacific Philosophical Quarterly, vol.62, issue.2, pp.123-137, 1981.
DOI : 10.1111/j.1468-0114.1981.tb00051.x

J. Vickers, The Problem of Induction, The Stanford Encyclopedia of Philosophy, 2016.

Y. , S. Gallois, and A. , Does Ontology Rest on a Mistake?, Proceedings of the Aristotelian Society, pp.229-283, 1998.