L. Liberté-de-recevoir, Je ne fais jamais un avec moi-même. Tel est le sort d'un être qui est né, c'est-à-dire qui, une fois et pout toujours, a été donné à lui-même comme quelque chose à comprendre, Merleau-Ponty, p.399

. La-grâce-est-un-don and . Le-régime-de-la-grâce, dit Hénaff 1 , ce qui ne l'empêche pas de susciter un contre-don, non pas dans un système de contrepartie, mais dans la reprise par le donataire d'une intention de donner : donner devient alors un acte singulier, qui, s'inscrivant dans l'espace du désir de relation, peut ou non susciter chez le donataire un désir de répondre au donateur. Le don n'est pas demande de contredon, mais signe du désir. En tant que tel, il crée par son unilatéralité un espace où s'inscrit la demande de relation. Le cadeau n'est rien d'autre que la matérialisation de cette demande de la part du donateur, qui signifie ainsi le désir de s'inscrire dans une relation durable

. Accueillir-un-présent, ou parce que l'on éprouve cette reconnaissance, se reconnaître soi-même comme incomplet, comme susceptible de recevoir. Il s'agit d'« accepter d'accepter » 2 , comme le dit Marion. L'accueil est abandon de sa souveraineté de sujet au nominatif premier, comme abandon de son autarcie, de son indépendance

. Mais-la-joie-n-'est-pas-jouissance,-retour-À-soi, La jouissance est immédiate, la joie est toujours en rebond, reçue : elle ne se réalise, aux sens objectif et subjectif du terme, que dans son partage, dans le fait qu'elle donne ce qu'elle a reçu, parce qu'elle a toujours reçu de surcroît, pour rien. Témoin du débordement du don sur sa réception, elle est originairement le signe d'un surplus, c'est-à-dire d'une différence originaire ; surplus de présence et non d'absence. En ce sens, elle est affection joyeuse et non tristesse. La présence d'autrui met en question ma jouissance du monde et non ma joie, qui me vient précisément d'autrui. Si la jouissance est la satisfaction immédiate et individuelle d'un plaisir 1 , la joie s'élève lorsque le renoncement à la jouissance solitaire s'ouvre sur le partage de ce surcroît qu

. La-visée-d-'un-acte-n, est pas superposable à l'effet que celui-ci produit Je peux désirer le Bien-pour-autrui sans en attendre de retour ? effet de la bonté ? et éprouver ce bonheur non attendu sous la forme d'une joie immanente à l'acte de bonté lui-même. La joie reste ce que l'on peut donner lorsque l'on n'a plus rien : donner sans retour, puisqu'elle déroute la logique de l'échange ; elle se nourrit de son partage

. Vivre, tension de l'instinct ; vivre de quelque chose sans que ce quelque chose ait le sens d'un but ou d'un moyen ontologique, simple jeu ou jouissance de la vie. Insouciance à l'endroit de l'existence qui a un sens positif. Mais la gratuité de la jouissance n'est pas gratuite : elle se nourrit de ce qu'elle n'est pas, et ne reconnaît comme autre que ce qui l'alimente : elle consiste à mordre à pleines dents aux nourritures du monde

. Visage, Vis-à-vis

. Testimony, To be, To name