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Thèse Année : 2013

Françoise Collin : The permanent revolution of an irregular thinking

Françoise Collin : La révolution permanente d'une pensée discontinue

Mara Montanaro
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 954887

Résumé

Résumé Thèse Mara Montanaro. Université Paris Descartes- Université du Salento. Direction de Madame Michela Marzano et Madame Marisa Forcina Françoise Collin. La révolution permanente d'une pensée discontinue (1928-2012) Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n'en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens -telle bien sûr l'Italie - mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu'en attestent les hommages qui lui ont été rendus dans Radical Philosophy et Signs. Dans ma thèse, la première sur Françoise Collin, je me suis employée à reconstruire, problématiser et interpréter ses écrits, ses essais, ses articles (qui, pour la plupart ne sont pas traduits en italien) en ayant comme fil rouge le concept de praxis dans l'écriture, dans l'engagement féministe et dans la philosophie. J'ai entrepris de montrer qu'il y a une cohérence dans la discontinuité, une cohérence structurelle. Dans le premier chapitre j'ai analysé comment née à l'écriture par la poésie - ses premiers poèmes ont été publiés dans les années 1960 dans la revue Ecrire, dirigée par Jean Cayrol - elle a écrit ses premiers romans Le Jour fabuleux (1961) et Rose qui peut (1962) au Seuil, pour se consacrer ensuite à la philosophie et publier, chez Gallimard, une étude de l'oeuvre de Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l'écriture, quand Blanchot n'était encore connu que dans un cercle restreint. Ce premier essai consacré à Blanchot en France reste aujourd'hui encore une des monographies de référence sur ce grand auteur du siècle précédent. J'ai donc, dans mon premier chapitre, exploré son rapport à l'écriture comme mouvement perpétuel, les concepts de négation, négativité et négatif, le rapport entre littérature et philosophie. Il y a aussi une digression avec l'oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (les concepts de corps en langage), enfin j'ai vu la comparaison que Françoise Collin a fait entre l' "entretien infini" chez Blanchot et "le dialogue pluriel" chez Arendt. Dans le deuxième chapitre j'ai reconstruit la chronologie et la généalogie de son engagement féministe. En 1973, de retour d'un voyage à New York, elle crée et anime la première revue féministe en langue française, Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d' information féministes). Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît en octobre 1973. La revue assume très tôt une dimension internationale dans le monde francophone. J'ai aussi analyse la polysémie des leitmotiv du féminisme : mon corps à moi, le privé est politique, un enfant si je veux quand je veux, le rapport entre insurrection et institution, fondamentale pour comprendre le cheminement de Françoise Collin, je retrace aussi la figure de Simone De Beauvoir telle qu'elle émerge dans les articles de Collin. Enfin j'ai problématisé, interrogé les théories féministes et j'ai reconstruit brièvement l'historie du mouvement féministe en Belgique et en France (MLF). Le troisième chapitre de ma thèse porte sur le rapport intellectuel que Françoise Collin a développé avec l'oeuvre de Hannah Arendt. Dans les années 1980, Françoise Collin a introduit sur la scène philosophique française la lecture de gauche de Hannah Arendt en co-organisant au Collège international de philosophie, le colloque international Ontologie et Politique. En 1999 elle écrit L'homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt. (Odile Jacob). Dans le remarquable entretien qu'elle eut avec Florence Rochefort et Danielle Haase-Dubosc en 2001, elle dit : L'articulation complexe entre poétique et politique est même peut-être le support permanent de ma réflexion. S'il y a tension entre ces deux dimensions de l'expérience humaine, il y a aussi rapport dans la mesure où il ne peut y avoir bouleversement politique (dans les rapports de sexe) sans bouleversement symbolique, lequel n'est pas réductible à la ponctualité de lois ou de mesures sociales. Le changement se cherche mais n'obéit pas au commandement. C'est dans ma réflexion sur l'écriture que j'ai appris ce que je continue à nommer "aller en direction de l'inconnu ". On a voulu donc retracer son itinéraire, un parcours atypique et original, entre écriture et politique, littérature et philosophie, engagement féministe et art. Dans l'oeuvre de Françoise Collin l'idée de praxis introduit et soutient la cohérence incohérente d'un itinéraire de plus de quarante ans de réflexion et d'écriture. C'est une idée qui jette une nouvelle lumière sur les dimensions qui semblent disparates d'un parcours, soit dans ses moments singuliers soit dans ses moments collectifs. Collin, en effet, a forgé le concept de praxis de la différence et à articulé cette idée à celle de différend des sexes dans la mesure où la différence des sexes est un agir, une praxis sans représentation préalable, un acte qui se rejoue en chaque conjointure. On se trouve face à un agir, un faire être sans représentation de sa fin et sans postulat d'une quelconque totalité potentielle. C'est, en effet, dans le sens arendtien que Collin lit la praxis, l'agir, opposé à la fabrication, au poéisis. C'est aussi important de souligner que Collin a voulu que Arendt, une femme dont le pensée a été pour elle cruciale, soit reconnue comme source et ressource de pensée tout court. Le terme le plus apte à décrire le parcours de Collin entre écriture, féminisme et philosophie est peut-être "cheminement", un cheminement en même temps fait de continuité et de déplacements et ouvert à un certain polymorphisme. Comme écrit Rosi Braidotti : Françoise l'inachevée, non pas par manque, mais par excès de talent et d'intensité, car l'écriture, elle, est infinie et à jamais. Elle aura peut-être la dernière d'une génération des femmes, féministes, qui ont effacé les lignes de démarcation entre philosophie, l'écriture littéraire, les arts et la politique, les entraînant tous dans un tourbillon créatif qui dépasse et déplace tous bornes .
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  • HAL Id : tel-00974109 , version 1

Citer

Mara Montanaro. Françoise Collin : The permanent revolution of an irregular thinking. History, Philosophy and Sociology of Sciences. Université René Descartes - Paris V; Università del Salento, 2013. Italian. ⟨NNT : 2012ICME0029⟩. ⟨tel-00974109⟩
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