Anthropologie de la méningite au Niger. Espaces épidémiques, mobilisations scientifiques et conceptions de la maladie - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2013

Anthropology of meningitis in Niger. Epidemics spaces, scientific mobilizations and representations of illness

Anthropologie de la méningite au Niger. Espaces épidémiques, mobilisations scientifiques et conceptions de la maladie

Résumé

The Epidemic of meningitis is a public health problem historically rooted in the Nigerian society. More than a century ago the phenomenon was reported in Niger, often considered as the epicenter of a space called "the meningitis belt". In the 21st century, epidemics of meningitis become moments of great scientific and political mobilization by major disturbances they cause (more than 3000 death in 1995). The large number of people affected as well as the fast spreading of the disease condemning to death the patient just 24 hours after its appearance, makes it one of the most dreaded diseases in Niger. In the early 1960's, the World Health Organization send a French military physician Léon Lapeyssonnie to rescue Niger. Indeed, the WHO wanted the meningitis epidemics to become one of the major transmitted diseases to control. By identifying temporal sequences of meningitis over half a century, Léon Lapeyssonnie had succeeded in making meningitis not only "a specifically African problem", but also a tropicalized disease, that is to say, confined within a guilty ecological space extending from west Africa to east Africa including geographic coordinates that help identify epidemics in a social space. Contemporary anthropology shows that this phenomenon has evolved and that important issues on public, social and political health evolve around the control of this disease in Niger. Overpowered by the paradigm of epidemiology, the Government of meningitis epidemics is being hindered by strong scientific controversies for more than a decade while even so we are on the turning point of a epidemiological change. What can anthropology teach us on the building up of a pathological phenomenon as complex as meningitis linking ecology, medicine and society? This thesis at the junction of medical anthropology and the sociology of science tends to see how meningitis was built as a public health problem in Niger. I am particularly interested in what appears to be a paradox: the management of a "common disease" as an urgent problem. I'm looking at this paradox through three fields: a scientific laboratory, an epidemic management committee and a rural hausa town.
La méningite épidémique est un problème de santé publique historiquement ancré dans la société nigérienne. Il y a plus d'un siècle que le phénomène est signalé au Niger, souvent considéré comme l'épicentre d'un espace appelé " ceinture de la méningite ". Au 21ème siècle les épidémies de méningite deviennent des moments de grande mobilisation politique et scientifique par les grands dérangements qu'elles occasionnent (plus de 3000 morts en 1995). Le caractère massif et la rapidité d'évolution de la maladie condamnant à mort le malade à peine 24 heures après son apparition, en fait l'une des affections les plus redoutées. Au début des années 1960, en envoyant un médecin militaire français, Léon Lapeyssonnie au chevet du Niger, l'Organisation Mondiale de la Santé a voulu faire de la méningite une des maladies transmissibles majeures à contrôler. En dégageant les séquences temporelles des épidémies de méningite sur un demi siècle, Léon Lapeyssonnie aura réussi à faire de la méningite non seulement "un problème spécifiquement africain", mais aussi une maladie tropicalisée, c'est-à-dire cantonnée au sein d'un espace écologique coupable s'étendant de l'ouest à l'est de l'Afrique et comprenant des coordonnées géographiques précises qui permettent d'associer les épidémies à un espace social. Une anthropologie du temps présent montre que le phénomène a évolué et que d'importants enjeux de santé publique, sociaux, politiques entourent la question du contrôle de cette maladie au Niger. Dominé par le paradigme de l'épidémiologie, le gouvernement des épidémies de méningite est émaillé de fortes controverses scientifiques depuis plus d'une décennie alors qu'on note aujourd'hui un tournant dans l'épidémiologie de la maladie. Que peut nous apprendre l'anthropologie sur la construction d'un phénomène pathologique aussi complexe que la méningite qui lie écologie, médecine et société? Cette thèse au croisement de l'anthropologie de la santé et de la sociologie des sciences, se propose de voir de quelle manière, la méningite a été construite comme un problème de santé publique au Niger. Je m'intéresse particulièrement à ce qui apparaît comme un paradoxe : la gestion d'une " maladie courante " comme un problème urgent. J'étudie ce phénomène sur trois terrains spécifiques : un laboratoire scientifique, un comité de gestion épidémique et une zone rurale en milieu haoussa.
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Dates et versions

tel-00874154 , version 1 (17-10-2013)

Identifiants

  • HAL Id : tel-00874154 , version 1

Citer

Oumy Thiongane. Anthropologie de la méningite au Niger. Espaces épidémiques, mobilisations scientifiques et conceptions de la maladie. Anthropologie sociale et ethnologie. Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 2013. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00874154⟩
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