, que ce n'est « pas à titre de « souvenirs » que les livres d'enfance sont conservés parmi les pairs, mais parce qu'ils sont porteurs d'un trouble
, Verhaeren, on le conçoit aisément : ce sont ses amis et, pour des raisons variées, mais toujours explicables, il apprécie leurs écrits ». En effet, Jarry exalte
, 870 Alfred Jarry, Plon, p 112. 871 Faustroll peut être vu comme un témoignage très intéressant sur les amitiés (et par conséquent les influences ?) de Jarry, p.408
, Félix Fénéon, Louis Dumur?, auteurs ou éditeurs auxquels Jarry rend hommage dans les pages de Faustroll d'une façon ou d'une autre sont tous des amis de Jarry, pp.226-227
, PL II, 635) Arnaud note (in Alfred Jarry, d'Ubu roi au docteur Faustroll, p 407) : « Du premier jour, Jarry a pris le parti d'admirer Péladan, de l'accepter en bloc, son ridicule par-dessus le marché, et n'en démordra pas », p.86
, 878 La dédicace à Fénéon se comprend aisément puisqu'il est l'instigateur de la publication de ces Mille et une nuits Mais pourquoi une dédicace à Valéry ? Est-ce par amitié ? 879 Elles paraissent dans les numéros 5-6-7-8-9 de La Vogue, en deux livraisons : mai, juin 1886, puis en volume, avec une notice de Verlaine ; en outre
, Mercure de France, 1896, p 162. 881 Il écrit néanmoins dans ce même article : « C'était quelqu'un malgré tout, puisque le génie anoblit même la turpitude. Il était poète. » Aussi cet article n'est-il pas une simple dénégation du poète
, Cette idée devait être communément admise à l'époque, puisque Flaubert la range dans son dictionnaire des idées reçues (Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Science : Par rapport à la Religion : un peu de science en écarte. Beaucoup y ramène, 1979.
, 959 Léautaud, décrit Gourmont dans le journal Les nouvelles littéraires du 10 mai 1924 comme un « contempteur, un négateur, avec une grande aristocratie, sa préface au Livre des masques, Gourmont écrit : « Le crime capital pour un écrivain c'est le conformisme, pp.1899-1901, 1989.
, Gourmont note : « Qui sait d'ailleurs si l'alcoolisme n'est pas un moyen de sélection, une maladie passagère dont le bienfait sera d'éliminer les faibles ? Les hommes de nos civilisations compliquées, s'ils parviennent à la vieillesse
, 504) : « Nos enfants savent qu'on vend dans les bazars des petits chemins de fer perfectionnés avec gares, tunnel, et, pour un minime supplément, « avec catastrophe ». Le modèle avec catastrophe est l'article riche, et d'un maniement délicat. (?) Les accidents de métro, chemins de fer, tramways, etc., ont ceci de bon, comme les guerres, qu'ils éclaircissent le trop-plein misérable de la population ». A propos d'un livre de De Pimodan (PL II, 624), il remarque : « A Shangaï les mendiants demandent l'aumône d'une étrange manière
, Il produit un discours 966 qui doit faire sens, et par ce discours, il fait acte d'existence. Il naît à chaque Epilogue (l'expression de sa singularité équivaut à la naissance répétée de cette singularité)
, Epilogues 1899-1901, p 93, 0170.
, Histoire, anthologie, portraits, 10/18, « fins de siècle va dans ce sens, puisqu'il affirme que le « seul moyen de laisser aux adultes la vraie 1001 Les arrestations doivent être arbitraires car l'image d'un honnête homme entre deux gendarmes est « pure sagesse et équilibre, p.246, 1994.
, « Que MM. les assassins commencent » équivaudrait à ceci, si nous examinons d'abord le sens le moins follement absurde : « Que MM. les assassins (assassin, celui qui a tué, disent les dictionnaires), ayant tué, ne récidivent pas ». Pour commencer à ne pas assassiner, il faut, logiquement, avoir assassiné, Mais s'ils ont antérieurement assassiné, cela a suffi pour qu'ils aient déjà été mis à mort
, « A propos : si l'épingle qui attachait les billets ne s'est pas oxydée, c'est qu'elle était argentée. Or, une épingle d
, Gourmont écrit plusieurs épilogues (en juin 1902 : « une aventure géologique », « Madame Humbert », en août 1902 : « Les Humbert et l'Illusion de fausse reconnaissance ») sur cette affaire tandis que Jarry n'écrit qu'une spéculation (« La vérité sur l'affaire Humbert-Crawford »), qui se place, par cette unicité constitutive, comme une synthèse sur laquelle il n'est pas
, Un mort, vingt blessés. Le 15 mars, l'anarchiste Pauwels explose avec sa bombe à l'Eglise de la Madeleine. Le 4 avril, un anarchiste craignant d'exploser avant que sa bombe ne déchiquette le Sénat
, Le 26 avril, la police arrête l'écrivain Félix Fénéon On a trouvé des détonateurs chez lui Le 21 mai, des abonnés du célèbre journal anarchiste de Jean Grave La Révolte ? lequel contenait par ailleurs un supplément littéraire ? a été saisie par la police, cette dernière a été stupéfaite de trouver parmi les noms nombre d'artistes de l'époque, et non des moindres, parmi lesquels Huysmans, Loti, Gourmont, Mallarmé, Lugné-Poe etc. On sait que Jarry connaissait Jean Grave (en témoigne une lettre adressée à Lugné-Poe du 11 juin 1896 : « Faut-il vous retourner quelques livres, Jean Grave, etc. ? », PL I, p 1047) La lettre adressée à Lugné-Poe laisse penser que Jarry a emprunté le journal de Jean Grave, or, pourquoi cet emprunt, si ce n'est, on peut le penser, parce qu'il était, sinon intéressé par cette publication (par son supplément littéraire ?)
, ce texte pose problème, car si l'on juge que la fin du texte montre le sens, alors, Jarry, se faisant le chantre de l'Etre in extremis
, Cette implication politique (à degrés divers) semble être inexorable (en témoigne l'Art littéraire, revue qui se voit contrainte de creuser dans sa tour d'ivoire cette petite fenêtre qu'est l'anarchie aristocratique) La Plume consacrera à l'anarchie une livraison spéciale, en outre y eut-il pendant longtemps une chronique anarchiste dans cette revue ouverte à toutes les polémiques
, Le 24 juin, le Président de la République est assassiné par l'anarchiste Casério
, Alfred Jarry le secret des origines, PUF, p 47) Voir Hazan, p 24) : « Les jeunes symbolistes (?) voient en outre dans l'anarchie le prolongement de leur esthétique individualiste. L'art, disait Vielé-Griffin, est par essence anarchiste, c'est-à-dire « spontanément harmonieux et librement hiérarchique. » » Gourmont va dans ce sens (dans son recueil d'articles L'Idealisme paru en 1895, cité par Décaudin, in Revue d'Histoire Littéraire de la France, janvier-février 1992, 92 ème année, numéro 1, Armand Colin, p 1) puisqu'il affirme que le Symbolisme, « fils de l'idéalisme, Le 6 août débute le procès de Fénéon. Mallarmé témoignera pour lui. Dix jours après le début du procès est « liberté et anarchie », anarchie signifiant pour Gourmont « le développement complet et libre de l'individu esthétique ». Avant ça, en juin 1892, dans son article « Le symbolisme » paru à La Revue Blanche, il écrit : « le Symbolisme? se traduit littéralement par le mot Liberté et, pour les violents, par le mot Anarchie. » (cité in La Revue Blanche, pp.16-1013, 1987.
, 1022 Pour n'en citer que quelques uns : V'là les flics !, l'Affaire Humbert, p.23, 1960.
, 1036 Citée par Jacques Rancière, in L'inconscient esthétique, Galilée, pp.40-260, 1037.
, Le livre des passages, p.480, 1989.
, déjà, l'on pouvait voir à l'oeuvre la « suppression de la césure entre l, 1040.
, Jarry écrit : « L'artifice verbal de l' « au-delà » et l' « en-deçà », ces idoles, écrivait Bacon, s'exprime avec une candeur plus évidente sous ces autres vocables : usage externe, usage interne. Il n'y a pourtant, dans le corps humain, cette illusion du « dedans » et du « dehors » que parce que l'homme, depuis tant de mille ans qu'il n'est plus l'hydre à l'estomac retournable, a perdu la souplesse de pouvoir mettre ses tissus, comme certains vêtements de paysans bretons, à l'envers ou à l'endroit, La légende du poison » (PL II, 399)
, Jarry est-il moniste) Le vide peut-être considéré et accepté comme un non-plein et recevoir pour cela les mêmes propriétés (et le même crédit) que le plein Aussi Jarry écrit (PL I, 669) : « Au lieu d'énoncer la loi de la chute des corps vers un centre, que ne préfère-t-on celle de l'ascension du vide vers une périphérie, On ne peut plus
, Jarry rencontre « le vice et versa continu que peuvent admettre toutes les entités perceptibles. » (Emission Surpris par la nuit
, que la pensée de Nietzsche « ne cesse de s'opposer, sans jamais se contenter d'elle-même, sans jamais non plus se contenter de cette opposition, Clément Rosset, p.47, 1059.
, « ? en vertu de cet axiome que le corps le plus poli est celui qui présente le plus grand nombre d'aspérités » (cité par Arnaud, in Alfred Jarry, d'Ubu roi au docteur Faustroll, p 255) Marcueil « réalisait si absolument le type de l'homme ordinaire que cela, en vérité « Nous n'y comprenons rien tant il nous semble clair » (lettre à Rachilde de mai 1898, PL I, 1065). L'on songe pour ce dernier exemple à Darien qui écrit dans une lettre d'octobre 1889, Faustroll plus petit que Faustroll. » 1061 Citons quelques exemples, p.23, 1987.
, 158) d'un « génie de contradiction paradoxalement régi par le principe d'une synthèse supérieure toujours à inventer ». 1063 Voir le très bel article « écrire la lecture, OEuvres complètes, pp.602-604, 1968.
, Jarry écrit : « Et ayant braqué au centre des quadrilatères déshonorés par des couleurs irrégulières la lance bienfaisante de la machine à peindre, il commit à la direction du monstre mécanique M. Henri Rousseau, artiste peintre décorateur, dit le Douanier, mentionné et médaillé, qui pendant soixante-trois jours, avec beaucoup de soin, maquilla du calme uniforme du chaos la diversité impuissante des grimaces du Magasin National. » 1065 Comme l'écrivent Bordillon et Arnaud in Gestes et opinions?, suivi de L'amour absolu, Poésie / Gallimard puisqu'elle montre péremptoirement qu'un homme peut combattre une armée entière, pp.176-1076
, « Lire Jarry, c'est accéder à un spectacle unique, un « colin-maillard cérébral » où le lecteur dispose, s'il le veut, de la possibilité étonnante de jouer sa part Il ne s'agit nullement d'un jeu gratuit, mais du plus extrême des jeux, qui touche au plus secret de l'homme, et l'ouvre en deux, il s'agit du mystère poétique. Par ce mystère, l'acte de lire devient la plus importante des expériences humaines, et rejette dans les limbes de la perception tout l'artificiel dont notre vie est tissée. » 1097 Il semblerait qu'on ne puisse pas considérer la liste de la Bibliothèque de Faustroll comme pouvant sans cesse être augmentée, comme la première pierre d'une bibliothèque qui pourrait être suivie d'autres pierres, chacune apportée par un lecteur qui enrichirait la liste de ses propres préférences. En effet, le choix du nombre des livres ? 27 ? peut laisser penser qu'il n'est pas anodin, et que par conséquent il doit rester tel, puisque Jarry fait sans doute référence au 27 documents qui composent le Nouveau Testament, écrits entre 50 et 150 après J.C., transmis en grec, Sylvain-Christian David écrit, en guise de subtile ouverture de Alfred Jarry le secret des origines chacun pourrait être amené à écrire un chapitre de L'amour en visites). Le voyage de Faustroll n'est ainsi qu'un commencement, qu'une invite à aller plus loin? La participation de Jarry à La Plume sous le titre Le périple de la littérature et de l'art est, on peut l'imaginer Schwob n'écrivait-il pas du temps de Jarry : le « vrai lecteur construit presque autant que l'auteur : seulement il bâtit entre les lignes, pp.46-1096, 1100.
, Art littéraire, Jarry s'essaie brillamment au compte-rendu : à propos de « Le Cycle » de Trachsel, il écrit : « ?c'est un beau livre, décors et musique, points marquant les silences où nous inscrirons nos émotions. L'écrivain est beaucoup plus fort qui comprend l'impossibilité d'écrire, que celui qui peut tout exprimer, pp.93-94
, une oeuvre écrite est purement potentielle ? c'est ce que pourrait en faire un lecteur, selon sa voix, son intelligence, son état etc. C'est une terre à cultiver. (?) L'oeuvre la plus puissante serait celle qui tirerait du lecteur le moindre, 1206.
, 1103 Jarry écrit dans un compte-rendu intitulé « Lumières d'orient » (PL II, 599) : « Il n'y a rien dans ce livre qui ne soit très beau, mais ce n'est pas à cause du livre (?) Je crois que c'est nous, lecteurs, p.706, 1968.
, Ces derniers parlent également de ce manuscrit comme d'un livre « toujours sous-entendu et à peine dévoilé, super-présence de l'absence » (Gestes et opinions?, p.174, 1980.
, expérience de la lecture, 1. La soumission, pp.131-1112, 1998.
, « La lecture, aux yeux de Hölderlin, n'est pas le dégagement d'une signification jusqu'alors cachée, mais qui resterait pourtant immanente au texte, et lui appartiendrait dès l'origine ; elle est l'accomplissement de possibilités d'avenir déposées dans la béance d'un texte qui, fût-il parfait, n'en reste pas moins, en son être le plus intime, inachevé » » 1114 Du sacré au saint. Cinq nouvelles lectures talmudiques, p.35, 1977.
, 1993-1994 ; numéro 6, janvier 1896, reprint publié par L'Etoile-Absinthe, numéros 89-90, pp.55-58, 2001.
, numéro 1, mars 1896, reprint publié par L'Etoile-Absinthe, numéros 93- 94, p.1896, 2002.
, 19 septembre 1930 -Michel Arrivé, Peintures gravures & dessins d'Alfred Jarry, Arrivé, Collège de Pataphysique Musée d'Orsay, Réunion des Musées Nationaux, 1992 -L'étoile-absinthe, 9/12ème tournée, « Alfred Jarry, Pont-Aven & autres lieux », société des amis d'Alfred Jarry, 1982 -Sylvain-Christian David, Alfred Jarry et l'art pictural de son temps, mémoire de maîtrise sous la direction de Jean-Luc Steinmetz, Arts et métiers graphiquesCatalogue Gauguin, Réunion des Musées Nationaux, 1989 -Gauguin Tahiti L'atelier des tropiques, Editions de la réunion des musées nationaux, 2003 -Guy Cogeval, Vuillard Le temps détourné, Découvertes Gallimard/Réunion des musées nationaux Aurier l'ignoré Cahiers du Collège de Pataphysique Aesthetica, Editions Rue, pp.1993-1890, 1968.
, Ubu enchaîné -Ubu cocu -Almanachs du Père Ubu -Ubu sur la Butte -Gestes et opinion du docteur Faustroll, pataphysicien -Les Jours et les nuits -L'Amour en visites -L'Autre Alceste -L'Amour absolu -Contribution à l
, Édition d'Henri Bordillon avec la collaboration, 1040.
, Silènes -Léda -Messaline -Olalla -Le Surmâle -La Chandelle verte -Poèmes -L'Objet aimé -Textes critiques et divers.. -OEuvres Complètes, tome III, p.1136, 1988.
, Amour maladroit -Le Bon Roi Dagobert -Par la taille -Le Moutardier du pape -La Papesse Jeanne -Pantagruel -La Dragonne -Albert Samain (souvenirs) -Correspondance
, -Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, roman néo-scientifique, édition annotée, 1980.
, Notes sur Alfred Jarry, publiées pour la première fois par Saltas à la suite de l'Amour absolu, dans la « collection de la petite ourse », Société des amis d'Alfred Jarry, 1980 -Apollinaire, pp.88-96, 1928.
, Mercure de France, 1932 -Alfred Vallette, « Mort d'Alfred Jarry, novembre 1907 -André Salmon, « Alfred Jarry ou le Père Ubu en liberté », in L'ami du lettré Le Divan, n° 98, pp.258-259, 1924.
, Journal littéraire (trois tomes) Mercure de France, 1990 -Léon Bloy, Robert Laffont, 1905.
, Mercure de France (tous les volumes des Epilogues sont consultables sur le site de la Bibliothèque Nationale de France : http://gallica.bnf.fr/) -Gourmont, Le livre des masques, Editions 1900, 1987 -Gourmont, Le livre des masques : portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d'hier et d'aujourd'hui, p.1962, 1924.
, Moeurs littéraires, Brossier, 1889 -Rachilde, Duvet-d'Ange. Confession d'un jeune homme de lettres, p.1943, 1991.
, Gallimard, 1997 -Léon-Paul Fargue, Etc?, Gallimard, 1999 -Fargue, « Souvenirs d'un fantôme, 1934.
, Jarry a été profondément renouvelée et enrichie par les travaux du Collège de Pataphysique publiés par les Cahiers, qu'ont suivi les Dossiers, les Subsidia pataphysica, les Organographes
, 103 L'acmé du succès public
, 106 -Le Père Ubu : une stratégie publicitaire106 -Les revues : moyen idéal pour une publicité, p.110
, 212 L'image ouvre sur l', p.214