. Comme-l-'indique-rabeha, le conflit qui est né autour de l'attribution du logement a déterré d'autres rancoeurs issues d'histoires familiales anciennes. Celles-ci, couplées aux problèmes surgis pour l'attribution de l'appartement, ont fonctionné comme un « détonateur, révélateur parfois de toutes les exaspérations accumulées, p.90, 2007.

. Si-nous-restons-dans-le-registre-du-«-relogement-»-en-tant and . Qu, il serait un vecteur de « désagrégation » familiale, voici le cas de Zahira (vivant encore au douar El Kora) qui attribue tous les maux possibles et inimaginables aux nouveaux logements : « (?) Depuis qu'on est ici, on voit des choses qui ne se faisaient pas avant. Encore la semaine dernière, une femme s'est jetée de son appartement Elle habitait le 4 ème étage de l'immeuble X. On dit qu'elle avait des soucis avec son mari. Mais des rumeurs courent que c'est au sujet de l'appartement 643 . Ça ne m'étonnerait pas. Elle laisse deux enfants, Avant on ne voyait pas çà au douar, ça n'existait pas ; au pire, on réglait les problèmes, on se disputait, elle allait dans sa famille quand ça n'allait pas, mais on ne se tuait pas ! Ces appartements n'apportent rien de bon aux gens ! (?). (Zahira, Douar El Kora, 2006.

. Bien-Évidemment, . H. Khalid-idéalise-sa-baraque-et-ses-conditions-de-vie, and . Coing, rappelle à ce propos qu'a partir du moment où un acteur évoque et se représente avec nostalgie un fait ou une situation passée, il se place aussitôt au sein d'un processus de reconstruction a posteriori de ses souvenirs. Pourtant, malgré cette nostalgie qui envahit les habitants, très peu d'entre eux s'aventurent à nouveau dans le bidonville qu'ils ont quitté. Ils n'y retournent que rarement, excepté ceux qui continuent à faire cuire leur pain au four traditionnel du douar El Kora. Khalid constate que les bruits provenant des étages supérieurs ou des cages d'escaliers le gênent. Émerge donc l'idée, nouvelle pour d'anciens bidonvillois, de la tranquillité, Curieuse idée en effet lorsque l'on sait que le bidonville se caractérise par un « excès de proximité » (promiscuité des baraques, finesse des cloisons, etc.). Interrogé sur ce point précis, Khalid nous dit que cela ne le « gênait aucunement, parce qu'il savait qu'il n'habitait pas une vraie maison, 1966.

L. Raisons-de-cet and «. Au-fait-que-la, baraque était construite la plupart du temps par ses occupants et qu'un rapport sentimental s'était développé avec elle, même quand ses occupants tenaient à son égard des propos désobligeants. Khalid nous dit encore qu'il « entend beaucoup plus ses voisins » depuis qu'il habite la cité

«. Ma, Elle n'entend rien parce qu'elle vit au dernier étage ! J'ai demandé aussi à ses enfants de faire moins de bruit, de ne pas sauter Je ne sais pas ce qu'ils font chez eux, mais c'est parfois désagréable. Les chaises qui grincent sur le carrelage. C'est atroce ! La télévision est trop forte aussi. Mais depuis que je suis allé la voir pour lui en parler, les bruits sont encore plus forts. J'ai l'impression qu'elle le fait exprès et me fait payer le fait que je sois venu la voir. On s'est à plusieurs reprises disputés pour ces raisons de bruit. Elle me dit qu'elle ne va pas arrêter de vivre pour moi ! Elle n'a pas eu honte de me dire cela ouvertement. Elle m'a même suggéré de déménager ! J'aurais pu lui en faire voir de toutes les couleurs, mais je me dis que c'est 'hchouma (honteux) J, 'espère quand même que nos relations s'amélioreront un jour (...) » (Khalid, 2008.

. Dans-certains-cas, les nuisances sonores (bruits du quotidien ou occasionnels : fêtes, réceptions) comme les conflits contribuent pourtant à favoriser la rencontre des voisins. Des habitants auteurs des troubles nous racontent ainsi en plaisantant que

«. Les-mois-passent-vite, Ça te rend malade, car tu y penses tout le temps Comment veux-tu te reconstruire ? Penser à nouveau, espérer de nouvelles choses ? Au moins, quand on était dans la baraque, on avait l'esprit tranquille. On pensait juste à ce que l'on allait manger. On pouvait encore rêver, espérer. Ici, tous nos espoirs ont été anéantis. L'eau, l'électricité?tout est payant. Il y a trop de choses à payer. On pourrait s'organiser pour se plaindre, mais chacun est pris dans ses propres machakil (problèmes) Tu vas te plaindre tout seul, mais personne ne t'entend !(?) ». (Hadda, 2008.

. Les-individus-bricolent, cherchent des solutions alternatives pour pallier le manque d'argent. Au bidonville, au moins là-bas, « ils étaient logés et

L. Aujourd-'hui, Et, Kalthoum en attente d'un logement, d'ajouter : « (?) Le plus délicat est pour celui qui n'a pas de revenu fixe Il y a des gens qui travaillent et d'autres qui n'ont même pas de quoi dîner, se vêtir, se couvrir, s'occuper de leurs enfants, sans compter le mois qu'il faut payer Et le mois passe vite. A cela il faut ajouter l'eau, l'électricité. Et pour l'électricité, tous vous diront qu'ils payent en moyenne entre 300 et 350 dirhams Même ceux qui font des économies et qui n'ont ni réfrigérateur, ni électroménager payent entre 200 et 250 dirhams. Ça fait beaucoup pour les gens. Le problème, c'est qu'ici (au bidonville), ils ne payaient rien. Ils mangeaient, s'habillaient et l'argent qu'ils rapportaient le soir, ils le partageaient avec leurs enfants le soir même ou le lendemain, Il y a un proverbe qui dit :« Ce que la nuit a ramené, la journée l'emporte ». Alors comment faire pour gérer son argent, garder son appartement ? Certains vivent maintenant dans la misère là-bas (à la cité de relogement) ».(Kalthoum, douar El Kora, 2006.

. Désormais, est l'impossibilité de rembourser le crédit qui pourrait les inciter au départ. Les individus se trouvent dans une situation inédite de précarité

«. Certains-nous-disent-que-le, Makhzen a été plus fort qu'eux ; qu'ils ne pouvaient refuser, au risque de perdre l'appartement ». « Ils n'avaient pas d'autres choix », ajoutant-ils, « que 655 Cf

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