An indicators system for the evaluation of territorial impacts of sustainable development policies in the rural areas of Brazilian Amazon : the IDURAMAZ experience.
Un système d'indicateurs pour évaluer les impacts territoriaux des politiques de développement durable dans les zones rurales d'Amazonie brésilienne : l'expérience IDURAMAZ
Résumé
While the most of the planet was discovering the concept of sustainable development on the basis of the Brundtland report (1987), Brazil, had to find an equilibrium between socio- economic development and ecological preservation in his territorial policies as the international community had suggested in order to reduce deforestation linked to the conquest of the Amazon region. The first times were difficult, the execution of the first socio-economic-ecological zonings suffered many problems and was contested. However, after the implementation of the G-7 Pilot Program for the protection of tropical rainforests (1992), the strategy of the Brazilian government regarding sustainability has become more concrete : the Amazon has become an open-air laboratory of sustainable development. Brazil and his different partners have created an innovative intervention system, where sustainability has been conceived as a superposition of measures on different scales where decisions at the inferior levels allow, in effect, to counterbalance those taken at a superior level. Consequently, social or environmental measures at the local scale (micro-zonings, creation of protected areas, development projects) could have a positive effect on the sustainability of decisions taken at a national scale (for example, the construction of road or hydroelectric barrages). The research program DURAMAZ, in which this thesis is embedded, aims to evaluate the effective territorial impacts of sustainable development measures in a dozen of Amazonian communities divided into 4 contextual groups (agro-business fazendas, indigenous lands, extractivists, and small farmers territories). By working at the local scale, the last link in the chain of sustainable strategies, it is possible to evaluate the totality of the processes implemented at the superior levels. That is why we have chosen to focus on this scale, especially because the local measures of sustainable development, like the “demonstration projects” of PPG-7, are nowadays most active. Some experiences of integrated preservation, like ecological corridors or macro-zonings, do not allow to draw definite conclusions yet. In order to evaluate the strategies previously mentioned, an indicators system has been conceived : IDURAMAZ. The present thesis documents its construction process : from the selection of phenomena to be measured and the search of ways how to compare them (aggregation of variables, defining the weight of social and environmental dimensions) to the testing of its methodology at 8 different study sites within the DURAMAZ sample : an association of Mato Grosso fazendeiros, an Kayapó village, 3 extractivists communities (Acre, Maranhão and Amapá), 2 areas of agrarian colonisation (Pará and Rondônia) and a sustainable reserve where the inhabitants and their usage of the reserve's ressources are heterogeneous (Amazonas). This dissertation presents the results obtained for the following 4 synthetic indices and their respective indicators : 1. life quality of the population (22 sub-indicators) ; 2. protection of the environment (10 sub-indicators) ; 3. the link between the present needs and the future perspectives (6 sub-indicators) ; 4. social organisation (6 sub-indicators). The objective of this exhaustive presentation of the results is dual. In a first time, it aims to emphasize the strengths and the weaknesses of the sustainable experiences analysed in the sample. In a second time, it intends to render the IDURAMAZ system more efficient by removing irrelevant or unreliable indicators and by integrating new factors .
Alors que le reste de la planète découvre le développement durable sous la plume de la commission Brundtland (1987), le Brésil, prié par la communauté internationale de réduire les déboisements inhérents à la conquête de l'Amazonie, doit chercher un équilibre entre le développement socio-économique et la préservation des écosystèmes dans ses politiques d'aménagement territorial. Les premiers temps sont difficiles, à l'instar des contestations soulevées par les zonages socio-économico-écologiques originels (ZSEE), mais suite à la mise en œuvre du Programme Pilote du G-7 pour la protection des forêts tropicales (1992), la stratégie brésilienne en matière de durabilité se clarifie : l'Amazonie devient un laboratoire à ciel ouvert du développement durable. Le Brésil et ses divers partenaires mettent en place un système novateur d'intervention, la durabilité est vue comme une superposition de mesures à différentes échelles où les échelons inférieurs peuvent venir contrebalancer les décisions prises au niveau supérieur. Par conséquent, des mesures sociales ou environnementales au niveau local (micro- zonages, création d'aires protégées, projets de développement) peuvent rendre plus durables des décisions prises au niveau national (implantation de routes, d'usines hydroélectriques). L'objectif du programme de recherche DURAMAZ, dans lequel s'insère cette thèse, est d'évaluer l'impact réel de ces différentes mesures sur une douzaine de communautés amazoniennes appartenant à des groupes contextuels différents (de l'agrobusiness aux territoires indigènes). En travaillant à l'échelle locale, dernier maillon de la chaîne des stratégies adoptées en matière de durabilité, il est possible d'évaluer l'ensemble des processus mis en œuvre aux niveaux supérieurs. C'est pour cette raison que nous avons choisi de focaliser notre attention sur cette échelle, surtout que les mesures locales de développement durables, comme les projets démonstratifs du PPG-7, sont actuellement les plus actives. Quelques-unes des expériences de préservation intégrées comme les corridors écologiques ou certains macro-zonages sont encore en suspens. Afin d'évaluer les stratégies évoquées précédemment, un système d'indicateurs a été créé, il a été baptisé IDURAMAZ. Cette thèse évoque son processus de construction. Du choix des phénomènes à mesurer et la manière de les confronter (agrégation des variables, pondération entre les dimensions sociétales et environnementales...) à son application dans huit terrains de l'échantillon DURAMAZ : une association de fazendeiros du Mato Grosso, un village Kayapó, trois communautés extractivistes (Acre, Maranhão et Amapá), deux zones de colonisation agricole (Pará et Rondônia) ainsi qu'une réserve de développement durable dont les populations et les usages des ressources sont assez hétérogènes (Amazonas). Nous présentons dans ce mémoire les résultats obtenus pour les quatre indices synthétiques d'IDURAMAZ et ce qui les compose : 1. les conditions d'existence des populations (22 sous-indicateurs) ; 2. la protection de l'environnement (10 sous-indicateurs) ; 3. l'articulation entre les besoins du présent et les perspectives futures (6 sous- indicateurs) ; 4. l'organisation sociale (6 sous-indicateurs). La finalité de cette présentation exhaustive des résultats est double. Dans un premier temps, mettre en avant les points forts et points faibles des expériences de durabilité mises en place, puis, dans un second temps, chercher à améliorer le système IDURAMAZ : supprimer les entrées peu pertinentes ou obtenant des résultats douteux, intégrer des phénomènes qui nous ont échappé jusqu'ici .