Building the Mediterranean countrysides. Uses, planning and values of agricultural land on the urban fringe in Provence and Tuscany (1950-2010).
Construire les campagnes méditerranéennes. Usages, aménagement et valorisations du foncier agricole périurbain en Provence et en Toscane (1950-2010).
Résumé
Around Aix-en-Provence and Florence, the countryside has been entangled in an urbanisation process which has lead agriculture to step back and adapt. At the same time, at the international level, it has benefited from an excellent image to which rural landscapes and localised agro-food have contributed. This work aims to disclose the relationships between urbanisation, planning methods and development strategies of peri-urban agricultural land in Provence and Tuscany since 1950. To that end, it compares the transformations of agricultural spaces in seven municipalities around Aix-en-Provence and Florence. In a first part, the diachronic cartography and typology of spatial dynamics show how vineyards and olive groves have resisted and how Tuscany has experienced less urban sprawl. The second part compares regulations in Provence and Tuscany and how agriculture has been taken into account in the land planning documents. It clarifies the ways in which local public and private actors have dealt with, restricted or legitimated agricultural land conversion to urban functions since 1950. The third part deals with “terroir” as a means to rebuild Mediterranean countrysides, through renewed urban-rural relationships or the development of tourism and protected denominations of origin (PDO) in the globalisation process. However, despite the success of agritourism in Tuscany or of embedding wine or olive oil in Provence and Chianti, projects of territorial development have suffered in peri-urban spaces from a lack of coordination/harmonization between individual strategies, agricultural stakes, and land planning choices.
Les campagnes aixoises et florentines sont prises dans un processus de métropolisation qui entraîne le recul et la restructuration de l'agriculture. Simultanément, elles bénéficient d'une excellente image internationale à laquelle participent les paysages agraires et les produits du terroir, vin et huile d'olive. Ce travail met en évidence les relations entre l'urbanisation, les modalités de gestion et les stratégies de valorisation du foncier agricole périurbain en Provence et en Toscane depuis les années 1950. Il s'appuie sur la comparaison des transformations des espaces agricoles de sept communes proches d'Aix-en-Provence et de Florence. Dans la première partie, la cartographie diachronique et la modélisation des dynamiques spatiales et paysagères montrent la bonne résistance des vignes et des oliveraies et une morphologie périurbaine moins dispersée en Toscane. La deuxième partie compare le contexte réglementaire provençal et toscan ainsi que l'histoire de la prise en compte de l'agriculture dans les documents locaux d'urbanisme. Elle montre comment les acteurs locaux ont géré, limité ou légitimé l'urbanisation du foncier agricole depuis 1950. La forme et le contenu de la planification se révèlent comme un enjeu des rapports public-privé à l'échelle communale. La troisième partie s'intéresse au terroir comme valorisation alternative du foncier agricole et comme moyen pour reconstruire les campagnes méditerranéennes, tant par le renouvellement des liens villes-campagnes que par l'exploitation des appellations d'origine (AOC, DOCG) et du tourisme dans la mondialisation. Malgré le succès de l'agritourisme en Toscane ou la réussite du processus d'ancrage des vins et de l'huile d'olive de Provence et du Chianti, les projets de territoire de type district rural ou agri-urbain peinent à aboutir : pour stabiliser le foncier agricole périurbain, la marge de manoeuvre de l'action publique locale pourrait résider dans l'articulation des stratégies individuelles, des enjeux agricoles et des choix d'urbanisme.