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J. Bien, . Savais-bien, and . Qu, il fallait que je vous Raconte tout ça. C'est tout, je vous l'ai dit. Comment est-ce que vous faites quand vous vous trouvez dans une situation difficile psychologiquement ? Bien, actuellement, je n'ai plus de gros problèmes ! Mais à d'autres moments

. Surmonter, Comment est-ce que vous les surmontez ? Disons que j'ai surmonté des obstacles en travaillant, c'est tout

!. Hm and . Vous-pouvez, après tout ce que vous avez dû surmonter Bien mal d'ailleurs ! Comment ? Bien mal d'ailleurs ! Bien mal ! Vous trouvez, bien mal ! Et vous ne m'en voulez pas ? Non, non ! Pourquoi ? C'est parce que je m

. Vous-vous-y-attendiez-un-peu, Sans ça, vous m'en auriez voulu d'avantage ? Non ! Parce que, si je suis venue ici, c'est dans l'espoir d'arriver à un résultat et de m'en sortir

. Vous-avez-envie-de and . Oui, Comment ? Expliquez-nous ça ! Bien, disons que je ne suis quand même pas trop âgée. J'ai 29 ans, j'ai un mari, j'ai des enfants. Il faut bien quand même qu'ils n'aient pas toujours avec eux une personne malade !

. Les-ennuis-sérieux, est-à-dire ? Disons, ? enfin, j'ai commencé à m'alarmer disons, quand j'ai eu pas mal de sang dans mes selles, c'est tout ! Bon. Et maintenant, l'intestin ? L'intestin ; enfin, j'ai toujours été plus ou moins handicapée de l'intestin, mais disons

. Qu, est-ce que vous voulez dire par grossesse très difficile ? J'ai pas en du tout la même grossesse que la première fois où on était heureux, où c'était le premier enfant, et puis, tandis que la deuxième fois, je me suis retrouvée toute seule. C'est quand même pas si facile

M. Oui and . Qu, est-ce qui était si difficile à ce moment-là ?

D. 'être-seule-!-d-'être-seule, Dans le fond, c'est souvent d'être seule qui vous paraît difficile Oui

!. Non, est tout ! Que mon mari ne soit pas près De moi, c'est tout

L. Donc and . Repère, du début de ces difficultés, notables, coïncide avec cette grossesse et le départ de votre mari à l'armée. Vous étiez déjà enceinte quand il est parti ? Hm ! Il est parti longtemps ? Seize mois

. Vous-me-dîtes,-c-'est-une-autre-histoire, Qu'est-ce que vous engagez là-dedans ? Indépendamment de son changement d'attitude, qu'est-ce que vous pouvez m'en dire ? Des problèmes

. Vous-aviez-déjà and . Oui, bien sûr ! Puis , alors ; vous m'avez dit que c'est surtout il y a deux ans Il y a deux ans ? Oui. Disons qu'après cette grossesse, j'ai toujours eu des difficultés, enfin, pour finir ? Et puis, on pensait que c'était une appendicite et c'est là que j

. Ben, avais toujours des douleurs au côté droit, euh? Toujours des nausées, toujours mal à la tête

!. Mh, Vous venez de voir quelque chose ! Qu'est-ce que vous avez vu là ? Vous avez pensé à quoi ?

U. Peu-comme-tout-le-monde, Et puis alors, à ce moment-là, vous pensiez à vos enfants ? Bien sûr !

. Qu, est-ce qui se passe en ce moment ? Rien, j'ai hâte de guérir

. Oui, quand j'entreprends un travail, il me semble que je ne vais pas aboutir, que je ne vais pas réussir à le terminer

. Oui, Et en quoi ça consisterait de réussir ici avec moi ? En ce que vous sachiez exactement ce que j'ai. Comment est-ce que je vais le savoir ? Avec ce que je vous ai dit

. Oui, Je vous ai dit ce que j'avais à dire

!. Hm and . Qu, est-ce que vous pouvez en dire ? Je sais que je suis un peu nerveux et puis c'est tout

. Un-peu-nerveux, ça pourrait exploser ? Non, je ne crois pas

. Qu, est-ce que ça veut dire ? Je fais mon travail mais plus rapidement que d'habitude, vous comprenez ; j'accélère mon travail

. Vous-remarquez-que-moi, je vous parle de ce qui se passe ici avec moi et vous me parlez toujours de travail, de ce qui ce passe au dehors ? C'est là que je suis le plus nerveux

!. Hm and . Quand-j-'étais-hospitalisé-ici,-la-veille-d-'un-examen, je me sentais nerveux J'imaginais qu'on allait trouver quelque chose de grave. Par exemple ? Je ne sais pas, j'imaginais le pire ! Le pire ? C'est-à-dire, en faisant les examens, j'imagine qu'on trouvera quelque chose de grave. Par exemple ? Je ne sais pas, j'imaginais le pire ! Le pire ? C'est-à-dire, en faisant les examens, j'imagine qu'on trouvera quelque chose de grave Quelque chose de grave ? Quoi ? Je ne sais pas

!. Hm, Une fois que c'est fini, c'est passé, je me sens très calme

. Vous-disiez-que-vous-Étiez-nerveux, J'étais nerveux parce que je pensais à quelque chose que j'avais loupé, par exemple à un examen que je dois subir, à des analyses que je dois faire. Une fois que ça passe, une fois que c'est fini, c'est fini Je me sens très très bien

!. Quatre-ans and . Qu, est-ce que vous pouvez m'en dire de ce petit garçon ? Je l'adore ! (pleure) Ça vous fait de la peine de parler de lui ? (sanglots) Il a été malade ce petit garçon ? Il a été malade

!. Hm and . Ensuite, il a été malade encore le 13 octobre Le 13 octobre, c'était la gorge, c'était rien du tout mais il avait trop de fièvre, j'avais très peur. Pour vous, tout est toujours grave ! Oui

. Alors, . Eu-des-soucis-pour-la-santé-de-votre-petit-garçon, and . Oui, Il va à l'école maintenant, ça va, ça va mieux. Et puis depuis que je suis marié j'ai des ennuis du côté de ma femme ; elle pouvait pas avoir d'enfant, tout ça, elle s'est soignée, Lorsqu'elle a eu ce petit garçon, ça a été un événement

!. J. Hm, étais très heureux et j'espère qu'il ne sera pas malade

. Pourquoi-serait-il-malade, Les enfants, c'est fait pour tomber malade ! C'est fait pour tomber malade ? Les enfants ! C'est?à-dire ? 78 C'est-à-dire nous-même?. Les enfants, une fois c'est la rougeole, une fois c'est la gorge, une fois c'est la ?, il y a beaucoup de maladies d'enfants, de gosses. C'est un peu normal. Moi-même, j'ai été malade étant gosse

!. Ah-oui, Mais ce n'est pas ce que vous vous dîtes quand vous le voyez lui, malade ! Oui, pour lui, j'éprouve un sentiment

. Oui-?-j-'ai-peur-qu-'il-tombe-malade, Pessimiste pour lui comme pour vous ? Un peu. Pour tout le monde ? Oui ? A quoi êtes-vous en train de penser, là ? Je vois le petit en train de jouer à la corde. (pleure) En train de jouer à la corde ? A l'école ! (pleure) Parce que de ma fenêtre, je vois l'école. Pendant que j'étais en arrêt

. Votre-mère and . Qu-', est-ce que vous pouvez m'en dire alors, hein ? Elle a été malade, il y a quelque temps. C'est-à-dire, elle a un rétrécissement de l'aorte. Elle se soigne pour ça. Le médecin lui a dit « C'est pas grave », qu'elle vivrait longtemps avec ça, Il faut pas arrêter les soins tout simplement

. Non, Elle mon-tait les escaliers, elle était essoufflée, tout ça. Les médecins ont fait des examens, tout ça. Ils ont trouvé qu'il y avait rétrécissement de l'aorte. Elle se soigne avec des médicaments

. Qu, est-ce qu'il lui est arrivé ? Attendez ! Je crois, une pleurésie mal soignée à l'époque

. Pleurésie, je ne sais pas exactement ce que c'est ; mal soignée par les médecins. C'était l'arrivée des allemands à cette époque-là, en 42. Ça a été un peu négligé ; il a été emporté très rapidement

. Oui, Il y a mon adresse qui a changé, mais non

. Où, . Près-de-tunis, and . Dans-la-banlieue, Très gâté ; je vivais avec mes parents et mes grands-parents, j'allais à l'école, tout ça et quand mon père a décédé

E. Qu, est-ce que vous avez fait alors ? J'ai travaillé parce que j'étais le chef de famille. J'étais le chef de famille à l'époque, j'avais deux soeurs et ma mère à ma charge et j

!. Hm, Vous vous souvenez de la mort de votre père ? Racontez-moi ça ? (pleure) C'est ? Hm ? Il était très jeune, p.46

. Qu-'est-ce and . Qu, Une pneumonie mal soignée, je ne sais pas ; il a été emporté (renifle) Il m'estimait beaucoup ; il n'a jamais crié

. Qu, est-ce que ça vous rapporterait, à votre avis ? Rien. Enfin, si ?, de vous avoir raconté ma vie

. Et-de-m-'avoir-raconté-votre-vie, est-ce que ça vous apporterait ? Ah, comme si j'avais discuté avec quelqu'un de choses et d'autres quoi ! Histoire de ?., ça y est, je ne trouve pas le mot, histoire?. C'est un mot que je voudrais employer, il ne vient pas, p.93

!. Oh-si, Mais alors, à votre avis, pourquoi est-ce que vous êtes là ? Pourquoi est-ce que nous sommes là, vous et moi, à votre avis ? Ben, j'me l'demande ! Mais quelle est votre hypothèses ? Vous êtes un psychanalyste, ou ? Mh ! Alors, pourquoi vous, vous seriez là ? Alors, vous essayeriez de savoir ce que ?, enfin, de me psychanalyser

. Mais-si-je-pensais and . Moi, de rapprochement ; qu'est-ce que vous penseriez de ça ? Ben, j'serais p't'être étonné. Ben, j'ne serais pas étonné, mais enfin, ça se pourrait ! Vous avez toujours souhaité que le thème d'une discussion soit bien établi à l'avance ? parce que là, vous m'avez dit « Posez-moi des questions

. Oui-façon and . Oui, Tout le monde parle Tout le monde parle, n'est-ce pas ? ? Et que, la façon dont vous me prenez, c'est pour ça, alors là, ça me coupe tout ! Ça vous coupe tout ! Parler comme ça, de choses de d'autres, en laissant aller votre pensée comme elle vient

!. Hm and . Bon, et pourquoi vous ne prendriez pas l'initiative, vous, de dire « On va parler de ça ! » ? C'est-à-dire qu'il y a une chose, maintenant que je suis un peu dans le bain, ben oui

. Par and . Qu-'est-ce-que-Ça-serait-alors-?-n-'importe-quoi-alors-?-comme-vous-voulez, ai fait cinq ans en Allemagne, c'est beaucoup J'étais prisonnier Je suis revenu très affaibli puisque j'ai fait une dysenterie là-bas. J'ai été?, j'ai été bien soigné quand même, mais enfin, il m'en reste toujours des séquelles, et que je sens encore, parce que j'ai de la colite. Et puis, en revenant en France, c'est là que, vous savez?, je pesais 38 kilos. J'étais pas déporté, attention ! Prisonnier de guerre hein ? Militaire ! Et en plus de ça, là-bas, j'ai été en prison encore en plus. J'étais, comment dirais-je ?, homme de confiance, interprète et tous les coups étaient pour nous, n'est-ce pas ? Alors, j'ai fait six mois de camp de travail. C'est ça qui m'a affaibli d'ailleurs, et quand je suis rentré en France, mes parents ont voulu me gaver, ? me gaver, et que maintenant j'en fait encore 73. J'ai maigri de 5 kilos là

Ç. Alors and ?. Nous-a-un-peu, moi personnellement qui venais de passer sept ans, cinq ans de camp de prisonnier, plus deux ans de service militaire, sept ans en tout?. Je suis parti à vingt ans de chez moi, je suis revenu à vingt-sept, ça commence à compter ! Alors, sûrement, ça m'a détraqué

C. Ensuite and . Dirais-je-?-j-'ai-essayé-de-maigrir, par la suite, mais une fois que ?, je crois que l'intérieur a dû tout se transformer pour maigrir ; j'ai jamais pu maigrir, enfin, disons, pour avoir une taille?, pour avoir le poids de ma taille. J'devrais faire 65 environ pour un mètre soixante, mettons, et j'en fais 73. C'est encore beaucoup. Enfin, je ne me sens pas mal maintenant, j'vous dis. J'me sens pas mal, à part cet ulcère évidemment. Enfin, si je fais attention, je ?, vous voyez mes idées?, ça ? j'vous dit tout

(. ?. Et-alors-?-je, inaudible) bien, toujours pareil, et j'ai essayé de me soigner?

. Oui, . Et-c-'est-là, and . Qu, ils ont trouvé que j'avais un ulcère J'ai saigné, quoi ! Et on m'a transporté à Bichat, comme j'habitais à côté. J'habitais pas encore l'hôpital à ce moment-là ; j'habitais à côté et ma femme travaillait à Thonin, elle était économe. Alors, j'ai été transporté à Bichat du fait que c

S. Alors and . Je, suis ce que vous dîtes, ça aurait commencé comme ça ? Mon ulcère, oui. Pour vous ? Ben oui. Avant, c'est-à-dire, je l'avais peut-être, mais je n'avais pas mal

U. Beau-matin-!-racontez-moi-Ça, !. En-me, ?. En-me-réveillant?-pour-aller-me-coucher, and ?. , C'està-dire que, le soir, je le sentais, je n'étais pas bien, je me sentais la tête qui bouillait et puis, j'ai dit à ma femme « Tiens, ça va pas, j'vais souper et j'vais me coucher. ». J'ai pris une soupe, je me suis couché et j'ai fait une bonne nuit et le matin, je partais au travail. C'est en allant aux waters que j'suis tombé. J'suis tombé parce que, d'abord, y'avait du sang qui a giclé, aussi bien par en haut que par en bas. Méléna ? Oui. Y'avait hématémèse avec méléna. Ma femme savait pas ce que c'était ; moi non plus d'ailleurs parce que je ne pensais pas que c

. Qu, est-ce qui se passe avec le mois de décembre alors , J'sais pas ! J'l'ai dit à ma femme, j'ai dit « C'est un mois qui est néfaste pour moi ! »

. Qu, est-ce que vous en pensez, dîtes-moi, du mois de décembre. Ça vous rappelle quelque chose ? Non, pas du tout. Mais, enfin, en 66

. De-quelque-chose, De quelque chose, une anxiété que j'avais dû avoir

!. Euh and . Oui, peux vous dire franchement ; ça me ?, ça me revient maintenant. C'est pas que ?, j'avais?, je travaillais à ce moment-là à la gare de Lyon En 62 ? Oui. Depuis 45. Enfin, voilà, c'était vers soixante ?, cinq ? je travaillais à la gare de Lyon, vingt ans juste dans les bureaux et?, on était une petite bande, n'est-ce pas ? Et, ma foi, y'en avait beaucoup qui jouaient aux courses, et j'ai été pris dans l'engrenage, et rien ?, j'ai jamais voulu rien dire à ma femme, et j'avais pas mal de dettes d'argent. C'est pour ça, je me rappelle, c'était ?, on était, .., non ! Le début de 62, et ça m'a travaillé beaucoup parce qu'il fallait que je fasse beaucoup d'économies après, pour ?., pour rembourser ceux qui m'avaient prêté (?.. ah moins, moins ?), eux, ils le faisaient de bonne grâce, moi, ça me faisait quelque chose ? Ça vous faisait quelque chose ? Ça me faisait quelque chose, et je crois que ça a dû un peu motiver cet accident du mois de décembre et ce qui me fait dire encore que c'est nerveux, c'est peut-être ridicule, mais enfin

!. Hm and . Oui, Je ne peux pas l'accuser, non, mais c'est comme les autres docteurs, n'est-ce pas ? Ils ont une façon un peu rude de dire « Oh ben, écoutez, si vous ne prenez pas votre maladie à coeur, ben

. Et, dont je vous parle, est-ce que ça vous tord aussi ? Pas du tout, parce que je ?, vous êtes, vous êtes comment ? ? Vous n'êtes

. A. Justement and ?. Propos-de-ces, de ce dont vous venez de parler, de ces dettes auprès de vos camarades, est-ce qu'il y avait, à ce moment-là, une exigence qui vous était posée, de remboursement précipité ou rapide ? Non

. Si, parce que je ne voulais pas dépenser plus, et ça a duré assez longtemps cette histoire Je ne voulais pas dépenser plus que ce que?, que ce que ma femme me donnait. Je n'allais pas lui réclamer quand même ! Ce que votre femme vous donnait ? 100

. Et, . Oui, and . Oui, J'aime pas demander de l'argent, surtout à ma femme, et bien, parce qu'elle savait très bien, elle me donnait assez largement, n'est-ce pas ? Alors, quand j'en avais plus, je n'aimais pas ça, ça m'inquiétait. C'est-à-dire, ça m'inquiétait?., pas pour me faire attraper, parce que, quand même, mais enfin, quand même, je savais qu'elle m'aurait dit « Mais qu'est-ce que tu as fait de tout c't'argent-là ? », et ça a duré3-4 ans cette histoire-là. Alors, pendant 3-4 ans, j'étais, pas anxieux, du moins?, mais enfin, j'étais embêté, j'étais énervé. Puis

. Vous-ne-gagniez-jamais-?-non and . Si, je gagnais, ?, vous savez, c'est comme un jeu Je gagnais, puis, le lendemain, on mettait le double de ce qu'on avait mis la veille, c'est comme ça, et puis

. Ça-a-du-Être-un-peu-déchirant, non ? Ça m'a été pénible de partir, parfaitement ? Ça s'est passé en 62, ça, ce départ de la gare de Lyon ? Soixante-cinq

. Soixante-cinq, vous m'aviez dit soixante-cinq ? Comment ça s'est passé pour vous alors ? Parce que, vous savez, ça ne se fait pas comme ça non plus

. Par, Par ancienneté, parce que, chez nous, on passe un concours d'entrée, et ensuite, c'est fini

. Et-ensuite, est fini ? Ensuite, c'est fini. Après, pour être cadre, il faut en passer un autre, mais enfin ? Vous n'avez pas ? ? Je suis resté juste à la limite

. Ben, On apprend. Lorsqu'on est toute la journée, assis devant un bureau, le porte-plume à la main, on connaît pas la vie, comme elle se passe ailleurs, ? dans le bureau même à côté des fois

. Mais-c-'est-une-responsabilité-supplémentaire, C'est une responsabilité, ah oui ! Parce que c'est peut-être ça qui a déclenché ma maladie, parce qu'il y avait des réunions et on mangeait des sandwichs le soir et on rentrait à des onze heures, minuit. Pas tous les jours, mais enfin, c'était forcé. Je l'ai fait six ans, et puis après

. Quand-est-ce-que-vous-avez-dû-renoncer, En 64 à peu près? Après ma deuxième crise J'ai su, j'ai vu que je ne pouvais pas continuer, quoi ! Vous vous sentez toujours dérouté pour me parler ? A proprement parler, oui. Je ne peux as dire non, parce que ça ne serait pas juste, Mais enfin

!. Hm, . Votre-femme, and . Qu-', est-ce que vous pouvez me dire, du point de vue caractère Comme personne, comment estelle ? Ah ! C

. Ben, . Je-ne-dirai-pas, and . Qu, elle est plus intelligente que moi, mais nous nous valons ; à nous deux, nous ne formons qu'une seule intelligence Elle est cadre ici J'vous dis, elle a besoin quand même d'avoir une certaine ?. Parce que moi, je ne suis pas cadre Je suis juste arrivé, Je vous dis, au niveau, au niveau de la maîtrise, pas cadre? tandis qu'elle, elle a quand même des employés sous ses ordres. Alors, ça, vous savez, ça?, ça, ça nécessite quand même un certain maintien. Vis-à-vis de moi, non. Pas du tout, quoi ! ça ne me fait rien du tout. Mais, si j'ai envie de l'attraper, je l'attrape, et vice versa, Non, c'est une femme qui est très droite ?, trop droite ! Trop ? Trop

. Qu, est-ce que ça veut dire, trop ? Elle a toujours été élevée comme ça, n'est-ce pas, à la campagne. Et elle a été élevée, non pas par son père, mais par une grand-mère et sa mère

. Hm, Et surtout par sa grand-mère? Et quand vous saurez que sa grand'mère est morte à quatre-vingt quatorze ans, et que je l'ai connue juste avant de me marier, vous pensez que c'est une femme qui était droite également

. Elle-Était-divorcée, et ma femme a été élevée par ces deux personnes-là, et forcément ?., non pas religieusement, parce qu'ils étaient anti-cléricals, mais quand même

. Ouais, C'est une fille ? Une fille ; qui est mariée d'ailleurs

L. Sept-mille and . Martinique, Elle s'est mariée à 21 ans, et à peine, elle s'est mariée juste dix mois, son mari est parti. J'le savais, mais enfin, vous savez, les parents ! Elle voulait se marier ; elle voulait se marier ! Bon ! Et puis, ensuite, elle a voulu changer d'air comme moi, mais seulement ? Elle a changé beaucoup ? Oui. Elle était coiffeuse. Et comme j'avais déjà une cousine qui était infirmière là-bas, à l'hôpital de Fort-de-France

!. Euh and . Si-elle-pouvait-pas-trouver-une-place-comme-coiffeuse, Alors, ma cousine a écrit pour lui dire : « Euh, tu auras de quoi te loger, de quoi te nourrir. », et puis, la place, on en a trouvé une.Puis, c'est comme ça qu'elle est partie, parce qu'elle voulait changer d'air après son échec conjugal. Et puis, ma foi, ça a très bien marché. La preuve, c'est qu'elle a pas été, elle a pas été chez un coiffeur, mais elle a acheté un salon de coiffure, avec les sous à papa, d'accord ! Mais enfin ! Elle a acheté un salon de coiffure, et puis qui marche ! Et puis, elle s'est mariée avec un français qui faisait son service militaire là-bas

!. Trois-ans and . Qu, est-ce que vous pouvez me dire, depuis l'âge de trois ans, justement, de votre enfance ? Eh bien ! Je ne sais pas. Je ne pourrais pas vous dire exactement si c'est trois ans, mais je sais que j'étais très jeune

. Oui, C'est ça qui m'a touché, parce que je m'en souviens ; je devais avoir trois-quatre ans

. Oui and . Qu, est-ce que vous voyez ? Parce que, je me rappelle ; j'étais en Bretagne, puisque je suis breton Je me rappelle très bien que mon oncle, il était avec moi dans un lit, à côté, et lui était malade aussi. Je ne pourrais pas vous dire ce qu'il avait. Je ne me souviens plus, mais, moi, j'étais très, très malade

. Et-vos-parents, enfance, vos parents ? Vous savez, j'ai ? Enfin, le dimanche, on sortait tout le temps, puisque mon père était également aux chemins de fer, n'est-ce pas ! Quand il faisait beau, nous allions souvent promener puisque nous ne payions pas le train. Nous avions des permis, et on allait souvent dans les bois. On prenait un casse-croûte et puis ? Mon père n'aimait non plus rester à pAris ; il aimait bien aller à la campagne le dimanche, le seul dimanche qu'il avait, parce que

. En-quelle-année, En soixante ?. Oh, il a pas profité de sa retraite ; il est parti à 56 ans ; il est mort à 60

. Et, Parmi les parents ? Oui, il y a eu toute une famille de décimée, depuis le père, jusqu'au dernier fils. C'est-à-dire, six, en l'espace de?, p.108

. Souvent and . Et-vous-ma-foi, Maintenant ou ? C'est facile ! Une fois tous les dimanches? Enfin, pas ce dimanche, puisque je suis hospitalisé, mais enfin, certains dimanches, on s'en va, quand ma femme n'est pas de garde. Malheureusement, elle n'a qu'un dimanche sur deux, alors, on ne peut s'en aller que tous les deux dimanches Il y a toujours un administrateur qui est malade ou en congé, ou qui ?. Alors, au lieu d'être un dimanche tous les quatre ?, une garde tous les quatre dimanches, c'est une sur deux en général. Sans ça, on s'en va à la campagne. Il y a quinze jours, c'était Avranches, on va dans notre maison à Saumur, on va chez des amis dans l'Oise Oui. Ma femme n'aime pas sortir, parce que, elle, comme moi, vous savez, elle n'a pas beaucoup à descendre ; elle a juste un ou deux étages à descendre pour être dans son bureau, n'est-ce pas ? C'est toute la semaine comme ça ! Et vos loisirs, comment vous les occupez, vous ? Vos loisirs, comment ?. ? Qu'est-ce que vous faîtes ? Le dimanche ? Non. Enfin oui, la semaine. Non ? Le soir, oh bien, vous savez, je rentre à six heures du soir, je regarde la télévision, c'est tout

!. Hm, . Et, and . Saumur, qu'est-ce que vous faîtes ? A Saumur, qu'est-ce que je ferai ?

S. Oui and . Qu, au moins ?, certainement que je m'occuperai de quelque chose. Soit d'une bibliothèque pour les gamins, pour ?. Je connais bien le maire et je veux m'occuper à quelque chose, vous comprenez ! On peut pas dire que je vais jouer toute la journée aux boules, comme ils font làbas , parce que ça va bien pour le dimanche ou bien?

. Ben, ben vous savez, il s'est perdu dans la débâcle, parce que je l'avais avec moi quand j'étais au régiment Je tâtonne maintenant du piano, mais c'est fini, parce que je n'ai plus les doigts assez ?, même pour l'accordéon. Mais, je sais qu'à Saumur, pour commencer, quand même, il faudra bien que je bricole, parce que, vous savez, il y a beaucoup de choses à faire encore, parce que c'est pas une maison qu

. Oui, Mais vous vous souvenez de l'anecdote d'un de ces rêves ? Non. C'est toujours le même Je me sens toujours voler et dire?, avoir l'impression d'être toujours au-dessus des arbres, vous savez, de planer comme ça, et c'est toujours le même

. Bien, Et bien, je vais vous laisser remonter Au revoir, messieurs dames, excusez-moi si ?