6.3 Prototypage et configuration visuels

Que ce soit pour simplifier le travail des programmeurs, fournir à des concepteurs d'interfaces non programmeurs (graphistes, etc.) des outils adaptés à leurs compétences ou même permettre à l'utilisateur final de paramétrer et de personnaliser son application, la communauté de recherche en IHM a proposé beaucoup d'outils graphiques pour la conception d'interfaces.

Cette préoccupation était aussi l'une des nôtres lors de la réalisation de SVALABARD: pouvoir prototyper rapidement des interactions avancées et novatrices, mais aussi, du fait de l'emploi de techniques non-standard, permettre à l'utilisateur de pouvoir forger son propre outil pour une transition plus «douce» et personnelle (adapter le système aux dispositifs, changer les techniques d'interaction, personnaliser les comportements, etc.).

Pourtant, si de nombreux outils permettent de décrire l'apparence des interfaces de manière graphique (comme par exemple Visual Basic pour les interfaces WIMP ou des boîtes à outils utilisant des documents graphiques issus de logiciels de dessin pour les interfaces avancées [Chatty et al.2004]), ils nécessitent toujours d'avoir recours à la programmation pour décrire les comportements de l'application. Des approches plus évoluées, notamment avec Garnet/Amulet [Myers1990] et ses nombreux constructeurs d'interfaces basés sur la programmation par démonstration (Lapidary [Vander Zanden et Myers1995], par exemple), ont permis d'aller plus loin dans la description graphique des comportements, mais leur champ d'application reste relativement limité aux interfaces WIMP dans des domaines bien particuliers.

En plus de leur peu d'ouverture aux techniques d'interaction avancées, il est évident que de telles approches n'étaient pas envisageables pour notre application. Car même si elles avaient facilité son développement, elles n'auraient pas permis le haut niveau de description et de configurabilité désiré pour les interactions et les filtres de traitement du dessin.

Pierre DRAGICEVIC a montré dans sa thèse que les systèmes basés sur un modèle à flot de données offraient non seulement plus de flexibilité au niveau de l'architecture, mais aussi une aptitude certaine à la description graphique des entrées et des interactions. En approfondissant les approches existantes basées sur ce principe (éditeurs de comportements pour la 3D, l'éditeur Whizz'Ed [Esteban1997]), il a proposé la boîte à outils ICON comme solution pour une partie des problèmes que nous avons évoqués [Dragicevic et Fekete2001,Dragicevic2004b].

stuf
2005-09-06