6.1 Introduction

Lorsque nous avons débuté le développement de SVALABARD, nous nous sommes rapidement heurté à des problèmes d'ordre technique. Ces problèmes d'implémentation ne remettaient pas en cause notre approche et ses principes, mais les rendaient difficilement réalisables avec les outils logiciels actuels pour trois raisons majeures:
  1. Tout d'abord, l'environnement graphique de SVALABARD repose sur des techniques avancées, mêlant des effets visuels tels que transparences, déformations, animations, etc.
  2. Ensuite, la métaphore de table à dessin naît en partie de l'usage de dispositifs d'entrée avancés liés à de multiples techniques d'interaction non-standard (reposant en majeure partie sur le dessin).
  3. Enfin, il nous parait essentiel pour une telle approche novatrice de s'appuyer sur une architecture flexible facilitant le prototypage (afin de pouvoir affiner et remettre en question nos choix lors de la conception du système), l'adaptabilité et l'accessibilité (lors de l'utilisation) et l'évolution.

Ces trois points (modèle graphique, dispositifs d'entrée/techniques avancées et adaptabilité) ont souvent été abordés dans le domaine des boîtes à outils d'interaction et de nombreuses solutions y ont été apportées. Pourtant, ils n'ont que rarement été considérés sous un angle commun permettant d'unifier leurs solutions. Dès lors, il n'existe pas d'outil regroupant les solutions proposées dans un même modèle d'architecture logicielle et à plus forte raison dans une boîte à outils unique.

Nous aurions pu, en nous appuyant sur les outils logiciels actuels, apporter une solution particulière et dépendante de nos besoins pour l'implémentation de SVALABARD. Cette approche monolithique aurait demandé un gros effort de programmation. Nous avons jugé plus important, essentiellement pour les perspectives que cela offrait, d'unifier ces solutions dans un modèle d'architecture logicielle cohérent et de le réaliser au niveau d'une boîte à outils, indépendante des applications. Ce choix ne garantissait pas moins d'efforts et un développement plus rapides, la réalisation de la boîte à outils MAGGLITE ayant nécessité un lourd travail de développement. Par contre, l'implémentation de SVALABARD en a été considérablement réduite, nous permettant alors de concentrer nos efforts sur sa conception. Cette approche de développement parallèle nous a de plus permis d'avoir un exemple concret d'utilisation de la boîte à outils, mais aussi d'en raffiner les mécanismes pour des besoins applicatifs réels.

Dans ce court chapitre introduisant la deuxième partie de nos travaux, nous aborderons la situation actuelle vis à vis des trois points cités plus haut au travers d'un rapide survol des boîtes à outils les plus représentatives (pour un état de l'art plus complet, nous renvoyons le lecteur au chapitre 2 de la thèse de doctorat de Pierre DRAGICEVIC [Dragicevic2004b]).

stuf
2005-09-06