Les coopératives entre rationalité située et rationalité formelle - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2011

Les coopératives entre rationalité située et rationalité formelle

Résumé

A large theoretical literature has characterised co-operatives through two main deficiencies: a low flexibility and low average skills (rationalisation). These authors conclude that it induces a low capacity to optimise the use of their resources, that is to say a low efficiency (results may be weaker than what their resources could produce). However, the empirical literature has not confirmed a significantly lower level of efficiency for co-operatives. Moreover, the latter are far from disappearing, which means that they are competitive. A survey of the empirical literature and new data on French co-operatives show that the diagnostic on deficiencies was right but that their inferences were wrong, since they overlooked alternative sources of efficiencies. On one hand, difficulties of coordination with the markets occur due to co-operatives' lack of flexibility and rationalisation. On the other hand, these deficiencies foster the emergence of another source of efficiency, based on a deep knowledge of the activities by and between the actors, and protect the co-operatives from the current excessive instability of the economic system. Local efficiencies create co-ordination problems with external actors, but these offset each other rather than create ongoing inefficiencies.
À l'instar des associations, les coopératives et les mutuelles sont des sociétés de personnes, c'est-à-dire que le pouvoir est le résultat d'un processus électif reposant sur l'ensemble des caractéristiques sociales et professionnelles des personnes et non sur leurs seuls apports financiers à l'entreprise. En outre, ces entreprises sont caractérisées par une faible rémunération des apporteurs de capitaux puisque une part importante des bénéfices est affectée à des réserves impartageables qui sont la propriété durable de l'entreprise en tant que institution. D'un point de vue d'économie de marché, les coopératives sont souvent critiquées comme constituant un système faiblement incitatif qui devrait conduire à leur disparition (partie 1). Pour comprendre la durabilité des coopératives, il faut adopter un cadre d'analyse différent. En effet, la force des coopératives réside moins dans leur flexibilité et leur rapidité d'adaptation aux marchés que dans leur capacité à produire de la stabilité dans un environnement volatile. La littérature empirique, l'analyse de données de l'Enquête Emploi 2007 et des enquêtes complémentaires auprès de coopératives permettent de caractériser cette stabilité dans les domaines de l'emploi et des innovations. On montre alors que cela se traduit une capacité à créer et exploiter des connaissances et compétences tacites et informelles adaptées à leurs contextes socio-territoriaux. Ces éléments tacites qui permettent une compréhension fine des enjeux et améliorent l'efficacité ne peuvent se développer et se transmettre que dans un temps long difficilement compatible avec la logique de réactivité et de flexibilité. Une analyse spécifique des dynamiques d'innovation montre ainsi que les coopératives prennent des décisions moins rapidement mais que le processus plus long et plus collectif de décision se traduit par une mise en œuvre plus efficace, de sorte que la coopérative ne perd pas en efficacité à terme.
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Dates et versions

tel-00960140 , version 1 (17-03-2014)

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  • HAL Id : tel-00960140 , version 1

Citer

Marius Chevallier. Les coopératives entre rationalité située et rationalité formelle. Economies et finances. Université des Sciences Sociales - Toulouse I, 2011. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00960140⟩
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