L'écriture des programmes d'histoire en France (1944-2010). Sociologie historique de la production d'un instrument d'une politique éducative. - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2010

Writing History Curricula in France (1944-2010). Historical Sociology of an Educative Political Tool

L'écriture des programmes d'histoire en France (1944-2010). Sociologie historique de la production d'un instrument d'une politique éducative.

Résumé

This PhD dissertation analyses the making process of history curricula in French high schools since the end of the Second World War. The writing circuit of prescribed curricula opens itself throughout the period. Until the 1960s the production of that educative political tool is mostly managed by the General Inspection of the Ministry of Education and by the SPHG, a group of specialists. However, the next writing circuits integrate other actors (didactics experts, historians, memory-oriented groups, politicians, etc.). That opening of the circuit is marked by changes regarding the curricula contents and the conception of citizenship promoted by school history. The study of writing circuits is to be included in the study of educative policies (as of history) and in the study of other public policies.
Résumé de la thèse de Patricia LEGRIS Ma thèse de doctorat (2005-2010), intitulée L'écriture des programmes d'histoire en France (1944-2010), propose de faire une sociologie historique de la production de ces textes officiels. Elle est consacrée à l'étude du processus d'élaboration des programmes d'histoire dans le second degré en France depuis la Libération. Adoptant une approche pluridisciplinaire au croisement de l'histoire des disciplines, de l'analyse des politiques publiques et de la sociologie historique des professions, je propose de rentrer dans les " coulisses " de l'Éducation nationale pour comprendre comment s'écrivent les curricula prescrits d'histoire. L'expression " circuit d'écriture " que j'ai forgée, permet de mettre en évidence la complexité de ce processus. En effet, la rédaction d'un nouveau programme est le résultat d'interactions entre plusieurs acteurs insérés dans un circuit principal d'écriture. Ces rédacteurs sont également liés à d'autres réseaux d'acteurs qui interviennent à des degrés variables au sein de circuits plus ou moins parallèles. Lune des caractéristiques de la notion de " circuit " est de montrer que les rédacteurs des programmes élaborent un nouveau texte à partir des textes existants, aménageant les curricula antérieurs, recyclant des projets parfois inaboutis, insérant également de nouveaux éléments. Le programme d'histoire n'est donc pas le produit dune décision prise librement par des rédacteurs rationnels. Le travail d'écriture n'est pas linéaire mais fait d'aller-retour permanents. Cette étude montre les transformations des politiques de l'histoire tout en ne négligeant pas les phénomènes d'inertie et les permanences de cette politique du savoir. Le circuit d'écriture des curricula prescrits s'ouvre tout au long de la période retenue. Alors que la production de cet instrument d'une politique éducative se fait jusque dans les années 1960 essentiellement en cogestion entre l'Inspection générale et la Société des professeurs d'Histoire et Géographie (SPHG) qui est l'association de spécialistes représentant les enseignants d'histoire et de géographie, les circuits d'écriture suivants, dont les configurations sont variables, intègrent d'autres acteurs (didacticiens, historiens universitaires, groupes mémoriels, politiques, etc.). Cette ouverture du circuit montre les évolutions de l'histoire comme discipline et comme " science de gouvernement ". Ainsi, de la Libération aux années 1970, les historiens souhaitent intégrer à l'histoire certaines problématiques des sciences humaines. Depuis, on assiste au recentrage sur la discipline historique irriguée par de nouvelles problématiques mémorielles. Cette évolution a pour conséquence des changements dans les contenus des curricula mais également dans la conception de la citoyenneté promue par cet enseignement. De nouvelles citoyennetés s'imposent progressivement dans ces textes : celle-ci n'est plus seulement comprise à l'échelle nationale, elle s'entend également à l'échelle européenne et infra-nationale (genre, minorités nationales). Une citoyenneté désormais " plurielle " voit progressivement le jour dans les programmes. L'étude des circuits d'écriture des programmes scolaires est donc à intégrer dans celle des politiques éducatives (touchant à l'histoire) ainsi que dans d'autres politiques publiques comme celles de la citoyenneté et de la ville par exemple.
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Dates et versions

tel-00579269 , version 1 (23-03-2011)

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  • HAL Id : tel-00579269 , version 1

Citer

Patricia Legris. L'écriture des programmes d'histoire en France (1944-2010). Sociologie historique de la production d'un instrument d'une politique éducative.. Science politique. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2010. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00579269⟩
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