Métropolisation et gouvernance urbaine : les dynamiques territoriales du nouveau régionalisme dans les agglomérations de Los Angeles et San Francisco
Résumé
This work focuses on regional collaborative processes observed in Southern California and in the San Francisco Bay Area. These processes are part of a broader movement, labeled as new regionalism, which affects the American metropolises that are facing major evolutions of their spatial and social forms in a context of global economical competition. These dynamics interact with the regional political economy characterized by two shifts: First, an opposition between the growth coalition that have traditionally ruled the two regions and recent slow-growth movements that have affected the power of the coalition, and then, a shift between proponents of the home rule and the regionalist reformers who historically made several attempts towards regional form of governance. Our work indeed shows that the dynamics of new regionalism can be interpreted as an adaptation of the traditional growth coalition to the changing regional political economy. It also reveals several streams within Californian regionalism, each showing different system of values, methods, objectives and operating and distinctive scales within the region. Even if they diverge of many aspects, the various regional organizations resulting from these dynamics seems to be somehow complementary and to draw an original form of regional power.
Ce travail porte sur les dynamiques de coopération municipale dans les agglomérations de Los Angeles et San Francisco. Ces dynamiques de coopération renvoient à un mouvement plus général, qualifié de nouveau régionalisme, qui affecte l'ensemble des métropoles étatsuniennes, soumises à la fois à la pression de la compétition économique mondiale et à des transformations morphologique profondes. Ces dynamiques dépendent également des logiques de construction du maillage territorial et résultent d'un double rapport de force : d'une part, entre les élites tirant profit de la valorisation foncière de la ville et les opposants à l'urbanisation, et d'autre part, entre les partisans de l'autonomie locale et les promoteurs des nombreuses tentatives d'intégration régionale qui ont marqué l'histoire des deux principales agglomérations californiennes. Ce travail montre ainsi qu'à de nombreux égards, les manifestations du nouveau régionalisme peuvent être interprétées comme une adaptation des coalitions de croissance aux mutations récentes des agglomérations. Il met également en évidence l'existence de plusieurs courants constitutifs du régionalisme qui renvoient à des systèmes de valeurs, des objectifs et des modes opératoires distincts, et qui recouvrent des échelons territoriaux différents. Parfois en contradiction, les organisations inspirées de ces différents courants semblent néanmoins s'articuler pour proposer une forme de leadership régional original.
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