La syntaxe comparée du breton - TEL - Thèses en ligne Access content directly
Theses Year : 2005

The Compared Syntax of Breton

La syntaxe comparée du breton

Abstract

This thesis is meant to provide a detailed analysis of an infrequently studied language, Breton. The goals are: (i) to bring to the linguistic community answers and new questions that Breton offers for many theoretical issues crucial for Generative Grammar. I show how Breton is a crucial case for Extended Projection Principle (EPP) investigations, or for the characterisation of verbo-nominal properties. I propose a new typological classification of languages that transcends the V2/Verb-first opposition. (ii) to provide a solid, up-to-date reference for the study of Breton. I summarize and evaluate previous proposals and propose original, and fully argumented new ones. Chapter 1 presents the main characteristics of Breton, with comparison offered to Celtic and Semitic, as well as Chacaltongo Mixtec. Chapter 2 carefully unfolds the Breton clausal architecture, from the vP structure to the expanded left-periphery, summarizing and discussing hitherto principal issues in the derivation of Breton sentences (Negation as a C head, preverbal A-subject, preverbal particles). In chapter 3, I provide a detailed and comprehensive history of the EPP and show how the Breton facts provide arguments against several versions of this principle. My formulation of the EPP extends the inventory of expletives to any preverbal element, be it a head or an XP. This hypothesis predicts there is no ‘strict VSO' language. Verb initial languages are derived by remnant VP movement or expletive strategy (X(P)-VSO type). This proposal is consistent with the generalization that so-called VSO languages have preverbal particles. I allow for null expletives. I show how preverbal expletive C heads in Irish and Arabic are learnable from the agreement system. The [3.sg] mark appears on the inflected verb as the result of agreement with the closest goal: the expletive preverbal C head. In chapter 4, I concentrate on Breton. Breton doesn't have null expletives and the V2 effects follow from the EPP. I show how [3sg] frozen agreement is obtained by the vP structure itself being an intervener for Agree (Jouitteau & Rezac 2006). Agreement with the subject obtains only when the subject can bypass the [3.sg] vP intervener (cliticization). I show how this single Parameter of [3.sg] interpretable phi-features of v derives the salient nominal properties of verbs: vP structures in Breton show consistent Case Filter effects and can trigger Construct State. As a result, the language has a Nom/Gen Case system. Chapter 5 carefully demonstrates how EPP exactly predicts possible word orders in Breton. Semantically motivated preverbal elements automatically satisfy the EPP, and last resort expletive strategies appear in wide focus sentences. Expletives can be created by feature splitting with subsequent movement as a last resort (Holmberg 2000). The closest postverbal element is raised in the preverbal position, leaving its semantic feature in situ. This derives elegantly 3 major mysteries of Breton: the A properties available for a non-focused preverbal subject, the existence of SVO wide focus sentences, and the so-called ‘Long Head Movement' paradigms. Chapter 6 continues the extension of expletives inventory, and presents a completely new paradigm in dialectal French. In Atlantic French, subject-drop is allowed if and only if a preverbal C head is inserted. The morphology of this preverbal C head is realised by any ostensible sound or gesture. I analyse this paradigm as a multichannel expletive strategy, and elaborate on the implications it has, from the typology of expletives to linguistic data collecting methodology.
Cette thèse fournit une analyse détaillée d'une langue généralement peu étudiée, le breton (celtique continental contemporain). Son but est double: (i) - proposer une référence solide pour l'étude de la langue bretonne, ainsi que des langues celtiques et sémitiques. Je résume et évalue les différentes propositions qui ont été faites, et propose de nouvelles solutions, originales, efficaces et argumentées. (ii) - rendre accessible pour la communauté linguistique les réponses et nouvelles questions que le breton offre a certains enjeux théoriques cruciaux pour la grammaire générative et la typologie des langues. Je montre, en particulier, que la langue bretonne est un cas précieux pour enquêter sur le Principe de Projection Etendue (EPP), ou pour le débat sur la caractérisation des propriétés verbo-nominales. En accord avec mes résultats, je propose une nouvelle classification typologique des langues qui transcende l'ancienne opposition langue a verbe second vs. langue a verbe premier (V2/V1). Le Chapitre 1 présente les caractéristiques majeures des langues X(P)-VSO, illustrées par les langues celtiques et sémitiques anciennes et modernes, ainsi que par le Chacaltongo Mixtec. Le Chapitre 2 examine avec minutie l'architecture de la phrase bretonne, de la structure vP a la périphérie gauche étendue, résumant et discutant les principaux enjeux de la dérivation des phrases bretonnes. Je propose que la négation préverbale est une tête C, et que les particules préverbales (rannigs) sont des têtes FinP réalisant un accord catégoriel avec l'élément préverbal. Je montre que le sujet préverbal peut montrer des propriétés A. Dans le chapitre 3, je fournis une analyse compréhensible et détaillée de l'EPP, et montre comment les faits du breton écartent différentes versions de ce Principe. Ma formulation de l'EPP étend l'inventaire des explétifs a tout élément préverbal, qu'il soit une tête ou un XP. L'inventaire des explétifs peut donc crucialement comprendre des têtes C. Cette hypothèse prédit qu'il n'existe pas de langue strictement VSO. Les langues dites a verbe initial sont dérivées soit par mouvement du VP évacué, soit par mouvement de la tête verbale accompagné d'une stratégie explétive, qui obtient le type X(P)-VSO. Cette proposition est consistente avec la généralisation que les langues a verbe initial ont des particules préverbales. Je reconnais les explétifs nuls lorsqu'ils sont apprenables et interprétables. Je montre par example comment des particules explétives C en irlandais et en arabe sont apprenables car interprétables pour l'accord verbal. Le marquage [3.sg] qui apparait sur le verbe fléchi quand les sujets ne cliticisent pas est la réalisation d'une relation d'accord avec la tête C préverballe, un cas d'accord gelé provoqué par la localité. Dans le chaptre 4, je me concentre sur les Paramètres spécifiques au breton. Contrairement a l'irlandais ou l'arabe, le breton n'a pas d'explétifs nuls (ni pro, ni Tête C de matrice). La caractéristique V2 du breton découle donc de l'EPP. Cependant, le breton est caractérisé, comme l'irlandais ou l'arabe, par des effets de complémentarité dans le système d'accord. Je montre comment l'accord gelé est déclenché par un autre type d'internenant pour l'accord: la structure verbale vP elle-même (Jouitteau & Rezac 2006, Jouitteau 2005). Les traits du sujet sont la cible la plus proche pour l'accord uniquement dans les cas ou le sujet dépasse l'intervenant vP [3.sg] vP intervener (cliticisation). Je montre ensuite comment ce simple Pramètre, l'interprétabilité des traits phi de la structure vP, dérive des propriétés majeures caractéristiques de la langue. Comme des DPs, les structures verbales du breton montrent des effets de filtre sur le Cas et déclenchent la réalisation 'a' du rannig. Comme des DPs, les structures verbales peuvent déclencher l'état construit. Il en résulte que la langue n'a pas de Cas accusatif et marque les arguments internes du Cas génitif. L'interprétabilité des traits phi du vP prédisent correctement des faits autrement inexpliqués. En particulier, une analyse prépositionnelle de 'avoir' prédit sa singularité en termes d'accord car la préposition qui acceuille le sujet est toujours plus haute que le vP. Le sujet devient donc la cible la plus proche pour l'accord, indépendemment de ses propriétés clitiques. Le Chapitre 5 démontre avec minutie comment l'EPP prédit exactement quels ordres de mots sont possibles en breton, et quels ordres de mots sont impossibles. Les élément préverbaux motivés sémantiquement satisfont automatiquement l'EPP et les stratégies explétique de dernier ressort apparaissent dans les phrases a focus large. Je développe la proposition de Holmberg (2000) que les explétifs peuvent être créés par séparation des traits et mouvement subséquent. Comme stratégie de dernier ressort pour satisfaire l'EPP, le plus proche élément postverbal dans la dérivation monte en position préverbale en laissant in situ ses traits sémantiques. Ceci dérive élégamment trois propriétés majeures du breton: les propriétés A disponibles pour un sujet préverbal, l'existence de phrases SVO a focus large, et les paradigmes dits du 'long mouvement de tête' (Long Head Movement) qui antéposent une tête evrbale non-fléchie par dessus un auxiliaire, en dépit de la contrainte sur le mouvement des têtes. Le Chapitre 6 continue l'extension de l'inventaire des explétifs et présente un paradigme entièrement nouveau du français dialectal. Dans le français Atlantique (SVO), l'effacement du sujet est autorisé si et seulement si une tête C préverballe est insérée. La morphologie de cette tête C préverballe n'est pas réalisée par le canal segmental, mais par un son ou geste ostencible quelconque. J'analyse ce paradigme comme le résultat d'une stratégie explétive multicanale et j'ouvre sur les implications que cela a, de la typologie des explétifs a la méthodologie de récolte des données.
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Dates and versions

tel-00010270 , version 1 (25-09-2005)

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  • HAL Id : tel-00010270 , version 1

Cite

Mélanie Jouitteau. La syntaxe comparée du breton. Linguistique. Université de Nantes, 2005. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-00010270⟩
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